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sur 251 notes
les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Alder. C'est un recueil de peintures qui représente les femmes en train de lire à travers toutes époques et tous les pays. Il décrit le rapport des femmes à la lecture et l'image qu'elles renvoient à travers les siècles. Ce livre est absolument magnifique car il regroupe des peintures extraordinaires mais aussi quelques photographies. Chacune des représentations est accompagnée d'un récit qui est écrit par l'historienne Laure Alder spécialiste de l'histoire des femmes aux 19 et 20ème siècle.
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Très beau livre.
La partie introduction est très intéressante et dense, j'ai beaucoup aimé le côté analyse générale de la situation des femmes à travers l'histoire. Les tableaux et oeuvres présentés ensuite sont magnifiques (évidemment !) et décortiqués parfois très finement. On peut sentir le moment d'intimité que s'offre la femme qui lit et qui se crée une enveloppe protectrice. L'accent est souvent mis sur la notion de liberté individuelle. Bref, c'était une bonne lecture !
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Je ne m'attendais pas à ce genre d'oeuvre. Je croyais acheter un essai, et en fait l'auteur présente un portrait de femme en train de lire par page et une page de commentaire en regard. Ce livre ne correspondait pas à mes attentes mais il n'est pas pour autant intéressant.
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Le droit de lire, la liberté de choisir sa lecture mais aussi le lieu et le moment: cela aussi a été un combat que les femmes ont dû mener. Cette évolution des pratiques de lecture peut se voir à travers les oeuvres picturales, qui ont été nombreuses à représenter l'intimité du moment. Mais ce que représente avant tout ce choix de tableaux, "c'est l'alliance que la femme qui lit en silence conclut avec le livre", alliance qui "la soustrait au contrôle de la société et de son environnement immédiat". Avec la lecture, la femme gagne "un sentiment autonome d'identité", elle commence à "se forger sa propre image du monde". J'ai trouvé les textes en introduction vraiment trop denses mais j'ai apprécié que les oeuvres soient regroupées par thèmes: pour moi, c'est un livre où l'on pioche en fonction de ses goûts, de ce que le tableau provoque en nous, et j'ai préféré lire les commentaires qui y étaient associés.

Le premier tableau qui a attiré mon attention, c'est le portrait de Madame de Pompadour par François Boucher (premier peintre du roi Louis XV): j'ai aimé la pose désinvolte de la courtisane et en même temps quelle élégance! La composition est très étudiée, "à la fois intime et mise en scène". On retrouve la même élégance chez la "Jeune fille lisant" de Fragonard, mais elle est concentrée, et sa façon de tenir le livre à quatre doigts m'a rappelée la mienne. Il se dégage de la "Jeune fille lisant" de Franz Eybl une grande sensibilité: on la sent touchée par sa lecture, parce que celle-ci "stimule et accroît les facultés d'identification et d'empathie".

J'ai aimé la série de tableaux avec des fillettes, où l'on voit les moments partagés entre soeurs ou amies, puis ceux entre mère et filles, ou encore en couple. Mais attention, quand on est une lectrice passionnée, à ne pas confondre la vie et la lecture, comme Emma Bovary! "La liseuse" de J.-J. Henner a une posture de lecture décontractée (allongée) que j'affectionne également. On la sent immergée dans son livre!
J'ai trouvé attendrissante la jeune femme de Charles Barber qui lit avec son chien dans les bras. Chez moi, ce sont les chats, mais la complicité est la même! Ils sont souvent à mes pieds, comme dans "Roseraie" de Peter Kroyer dont j'aime le côté impressionniste, ou bien sous le transat lors des lectures au jardin dont la décontraction est parfaitement rendue par Walter Palmer dans "L'après-midi dans le hamac".

Ce qui me plaît dans le tableau choisi en couverture, "Rêves" de Vittorio Corcos, c'est l'assurance de la femme "consciente d'elle-même" dont le regard semble nous défier. Désormais, les femmes lisent davantage que les hommes, et si la lecture les rend souriantes et épanouies comme sur la photographie d'institutrice d'August Sander, c'est parce que, à l'image de Marilyn Monroe lisant "Ulysse" sur la photographie d'Eve Arnold, elles "ont tendance à chercher dans les livres des réponses à des questions vitales essentielles".
(images sur le site)
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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Défi ABC 2022-2023
Voici un livre qui appartient à une catégorie spécifique: les livres qu'on offre. Donc, réciproquement, les livres qu'on reçoit. Avec un certain embarras: le côté "je ne peux pas arriver les mains vides (mais tout de même, elle pourrait aimer le vin ou le chocolat" ou le sous-entendu "tu sais ce que je pense des femmes qui lisent". J'ai eu beaucoup de chance, il m'a été offert sans arrière-pensée, par une amie qui se soucie des conventions comme d'une guigne: un cadeau, pour faire plaisir, une délicatesse rare. Et un vrai plaisir en effet: Laure Adler dans sa préface déploie la même élégance et la même acuité que dans ses entretiens radiophoniques, Stephan Bollmann établit les liens entre la lecture et ses représentations, le contexte historique: deux regards , deux approches, un même esprit. Et le livre reproduit, sur un papier mat (et qui sent bon le livre, dira-t-on à quel point l'électronique est frustrante à cet égard?), tableaux, dessins, photographies, avec une courte notice érudite et passionnante.
Alors, n'hésitez pas. Sortez le livre de sa catégorie de cadeau passe-partout. Offrez-le, à qui vous voulez. Et à vous.
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Un livre que l'on aimerait plus profond dans l'analyse.

C'est un beau livre que j'avais reçu à Noël il y a quelques années. Des peintures sont prétextes à analyser l'évolution du rôle de la lecture et de son impact chez la femme. Il y a de belles reproductions.

J'ai appris des choses intéressantes comme le fait qu'en Suède, une campagne contre l'illettrisme a été menée par l'église luthérienne (juger nécessaire pour comprendre les préceptes religieux) et que cela a mené au féminisme locale et surtout au taux le plus élevé d'alphabétisation de l'Europe au début du 19eme siècle ??

J'ai également appris que la lecture se faisait à haute voix au tout début.

Dommage que l'analyse ne soit pas plus aboutie.
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J'ai beaucoup aimé cette ouvrage. Entre l'essai et le livre d'art, on y découvre une préface très intéressante pour rentrer dans le sujet. Ensuite, on a de nombreuses oeuvres commentées parfois simplement parfois en détails (parfois quelques répétitions)autour de plusieurs thématiques des femmes qui lisent. L'ensemble est très beaux et donne envie de creuser certains artistes. Ça m'a beaucoup plu
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Sont-elles si dangereuses ces femmes dont parlent si bien Laure Adler et Stephan Bollmann ? En tout cas, elles son décrites avec une infinie délicatesse au travers de très nombreuses reproductions d'ouvres picturales, assorties de propositions de "lectures" très intéressantes. La progression de la représentation féminine dans l'art, et donc la place de la femme dans la société, sont remarquablement emmenées et les deux auteurs évitent de verser dans une forme d'ésotérisme qui destinerait le livre aux seuls initiés à la peinture. Un très bel ouvrage auquel on pourra se référer à la demande.
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Laure Adler, née Laure Clouzet, est une journaliste, biographe, essayiste, éditrice et productrice de télévision française; Stefan Bollmann est un homme de lettres et historien de l'art allemand. Ce livre est paru en Allemagne en 2005 sous le seul nom de Bollmann; en 2015 Flammarion a racheté les droits et l'a fait paraître en France sous la double signature et une double introduction.

Le livre, je l'avais repéré en 2006, car la jaquette m'avait plu avec Rêves ce tableau énigmatique du peintre italien Corcos. En 2021 je l'ai revu chez mon libraire avec un subterfuge, une nouvelle jaquette qua j'ai trouvé géniale : ils avaient ajouté le gentilé de ma commune (avec combien de communes l'ont-ils fait?). Cela m'a décidé de l'acheter et de plus le libraire m'a offert le poster de la jaquette, aujourd'hui encadré et faisant belle figure dans mon bureau.

Les femmes qui lisent sont dangereuses est un très joli livre présenté par Adler et Bollmann, séparément, comportant une vaste et belle iconographie (130 illustrations) montrant des femmes de tous temps, de tous âges, en train de lire. Les deux textes d'introduction sont très réfléchis et intéressants, celui de Mme Adler plus lyrique; je regrette un peu leur brièveté. Ce livre est un angle d'approche à l'histoire de la lecture chez les femmes.

Ce catalogue concerne essentiellement la lecture en Occident et l'engouement pour celle-ci à partir du XVIII siècle, car auparavant les livres étaient une denrée rare: environ 10,5% de femmes lisaient vers 1770, et seraient devenues rapidement 20% en 1800. Les femmes lisent pour comprendre, s'éveiller, rêver. Et la complicité qui s'établit entre les lectrices, inquiète les hommes qui vont essayer de les marginaliser en les signalant éventuellement comme des hystériques ou des névrosées, affaiblies ou exténuées par un excès de désirs artificiels.

Les images défilent et je m'abime dans la contemplation. Pas mal de peintres inconnus pour moi. L'analyse portée aux tableaux est souvent intéressante, toujours subjective. Les lectrices ludiques seraient majoritairement féminines alors que les hommes liraient majoritairement « utile ». Et c'est bien connu que le cerveau féminin est moins « compartimenté » que celui de l'homme, la femme pouvant établir plusieurs synapses dans des sens différents et en même temps. Oui nous sommes physiologiquement différents mais très complémentaires.

Il existe une suite à ce livre, par les mêmes auteurs et avec une petite variante dans le titre Les femmes qui lisent sont de plus en plus dangereuses (2021). Quel défi !
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ce livre se décline en deux parties. La première consiste en une analyse de « la femme qui lit » dans le temps par chacun des deux auteurs : Laure Adler et Stefan Bollmann. On y apprend qu'il n'a pas toujours été aisé pour la femme de lire. La lecture évoque la liberté, une vision sur l'extérieur pouvant représenter un danger dans le couple voire la société de jadis. D'ailleurs, Flaubert a bien décrit le phénomène dans « Madame Bovary ». En effet, Emma Bovary lit et se représente ce que pourrait être sa vie par le biais de ses lectures. Une assimilation incompatible avec la réalité de l'époque, la menant à la catastrophe.
La lecture permet l'isolement de l'esprit, en pensées tout en étant physiquement présent.
La seconde partie est un catalogue de tableaux commentés par les auteurs de façon réaliste et amenant souvent à constater l'évidence de ce que chacun peut ressentir.
Une lecture riche amenant à la gratitude de vivre dans une ère où l'accessibilité à la culture et à l'enrichissement intellectuel est universelle.
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