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sur 223 notes
De nos jours, en Sardaigne. C’est l’histoire de trois sœurs, Noémie, Maddalena et la comtesse de Ricotta, qui habite dans palais ayant jadis appartenu à leurs aïeuls. Aujourd’hui, le palais à été divisé en appartements, et seuls trois d’entre eux demeurent au sein de la famille, les autres ayant été vendus, à cause de plusieurs déconvenues financières. Ces trois sœurs sont aussi différentes les unes des autres : Noémie, l’aînée, vit au dernier étage du palais, et éprouve un intérêt sans limite à cette bâtisse, en voulant sans cesse la rénover. Son rêve secret : avoir un jour assez d’argent pour racheter les appartements, et ainsi recréer le palais d’antan. Maddalena vit au premier étage avec son mari. Ce qu’elle souhaite le plus au monde, c’est tombée enceinte. Cependant, le destin ne semble pas vouloir l’exaucer. Enfin, la benjamine des sœurs n’a pas de nom. Elle est surnommée la « Comtesse de Ricotta », parce qu'elle est maladroite, des "mains de ricotta", et parce que la réalité entière blesse son cœur fragile, un cœur de ricotta, lui aussi. Elle vit avec son fils, au rez-de-chaussée du palais. Ce qui va unir cette fratrie, au fil de l’histoire, c’est l’amour, avec un grand A, sous toute ses forme possible : amour charnel, amour filiale, amour fraternel etc.

C’est un court roman qui nous plonge dans la Sardaigne, et un réel plaisir pour le lecteur de retrouver l’écriture si plaisante de Milena Agus. Après Mal de pierre, roman qui l’a révélée auprès du public français, l’auteure nous livre à nouveau un roman plein de charme et de poésie, qui sent bon le soleil. Un roman à découvrir, surtout si le lecteur ne connaît pas encore cette auteure de qualité, auteure majeure pour la littérature italienne contemporaine.
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Trois soeurs habitent un ancien palais sarde dont elles ne possèdent plus que quelques appartements… Elles sont les héritières d'un monde disparu mais leurs histoires entrecroisées, au présent, tournent toutes autour de leur quête d'amour, chacune à sa manière… Noémi l'aînée, celle qui voudrait comprendre le monde par la « systémique », rêve de récupérer les fastes et splendeurs d'antan, c'est-à-dire aussi plus prosaïquement de parvenir à racheter la totalité du palais et de le restaurer tel qu'il fut un jour… mais elle menace d'être vieille fille et quand elle aime Elias, un berger beaucoup plus jeune qu'elle sa rencontre avec l'amour tourne vite à la tourmente : tantôt elle se tourmente à rationaliser (« il ne m'aime que par intérêt ») tantôt elle se tourmente à le harceler, vouloir toujours plus, à désespérer de ses absences et de son engagement mitigé, car le bel Elias aime aussi beaucoup les jeunes filles très, très jeunes et ne veut pas s'attacher, se fixer… L'amour donne à Noémi ses plus beaux moments, embellit et rénove sa vie mais il est aussi incompréhensible, imprévisible, imparfait…. Maddalena, la seconde, elle aime son mari Salvatore qui l'aime lui aussi… Ils s'aiment d'amour, et le récit abonde en belles descriptions de rencontres charnelles entre eux... mais l'érotisme heureux a son bord de frustration : ils ne parviennent à avoir d'enfants, en perdent un dans une grossesse avortée et reportent sur un chat leur désir d'enfant en souffrance… Une manière de montrer toujours l'incomplétude, l'insatisfaction, partielle mais inévitable… La plus jeune enfin est appelée Comtesse de Ricotta, car elle est molle et sans doute délicieuse comme ce succulent fromage italien, elle ne réussit rien, elle est bonne aussi, elle veut aider tout le monde, elle rencontre beaucoup d'hommes, a un fils Carlino qui ne fait bien qu'une chose, jouer du piano, et puis s'éprend de son voisin, un homme qui semble gentil et pris dans un chagrin d'amour pour une belle violoniste virtuose, sans doute son épouse, qui a quitté il y a peu son domicile…. La magie un peu surréelle de ce récit tient à l'absence totale d'agressivité ou de réalisme descriptif dans la psychologie des personnages… avec pourtant en contre-point une douce flânerie autour des méandres des espérances amoureuses, "un étrange, un absurde espoir de bonheur ».…. Amour, amour, quand tu nous tiens…. Amour, amour, tu fais courir le monde, toi seul l'enchantes, toi seul illumines ce monde qui ne pourrait être sinon que qualifié d'absurde et privé de sens… Milena Angus dit à sa manière, poétique, par moment sensuelle, par moment allusive, le besoin et les rêves d'amour, la magie des coeurs qui battent la chamade, mais elle le dit aussi prosaïquement, car voici les dernières phrases du livre :
« Parce que faire l'amour avec la personne qu'on aime, on a beau dire, c'est magnifique.
Et voler, et atterrir, et viser la piste sans s'écraser, ça aussi ça doit être magnifique ».
Qualifiera-t-on cela de poétique? de prosaïque ? C'est sans doute dans cet entre-deux et indéfinissable que résident les épices singulières de ce style.

Un tout petit livre d'une centaine de pages dont le charme réside dans ce ton très particulier, allusif et charnel, qui a des affinités avec le réalisme magique latino-américain et une ambiance poétique dont je dirais qu'elle parvient à n'être ni réaliste ni surnaturelle tout en étant quand même un peu des deux, peut-être un peu dans l'esprit du « Festin de Babette »…

Ce roman de Milena Agus tient du réalisme du monde charnel par son goût pour les aliments, les couleurs, les objets anciens : le lecteur a le goût du monde réveillé à l'évocation de ces mets succulents dont on régale les coeurs meurtris ou des évocations rapides mais belles de paysages, objets ou lieux, souvent passés. Il tient aussi du surnaturel, de la magie ou du réalisme magique par le ton léger, aérien, avec lequel il décrit l'univers fragile et déjanté des trois comtesses. Il me semble que l'art de ce livre réside essentiellement dans son ton très particulier, et peut-être la lecture en italien – même si la traduction est correcte – est-elle encore plus charmante qu'en français.

Un petit livre que j'ai lu d'une traite, dont je comprends très bien qu'il ait beaucoup plu et rencontré de nombreux lecteurs, un petit livre pour lequel je ne vais pas bouder mon plaisir mais qui pourtant ne me séduit qu'à moitié… J'en admire le ton, la légèreté, j'apprécie cet hymne à l'amour sans idéalisation, mais n'y trouve qu'une nourriture malgré tout fort frugale, comme une ritournelle certes charmante mais qui demeure privée de bien d'autres harmoniques de l'âme….

Un joli livre dont il me semble que, le charme d'une lecture agréable, rapide et légère passé, on a vite fait le tour….
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La comtesse de Ricotta est un petit bijou italien... Nous sommes à Cagliari en Sardaigne. Trois soeurs, Noemi, Maddalena et la comtesse de Riccota, vivent dans l'ancien palais familial. Un palais de conte de fée qui abrite un passé muséifié. Oui, mais je vous parle d'un conte moderne alors il est délabré et le palais à été séparé en plusieurs appartements. Les soeurs vivent dans ce qu'il reste des vestiges d'une époque aristocratique révolue à jamais. Noemi, l'aînée fait tous les soirs ses comptes dans l'espoir de reconquérir la gloire perdue. Les deux autres, elles ont accepté la déchéance et vivent dans un monde désenchanté. Maddalena, thésarde émérite reste à la maison en l'espoir de voir son ventre s'arrondir et la cadette, c'est la comtesse de Ricotta.

Donnez à cette histoire : un Vespa, un Carlino, une tasse sans prix brisée, le soleil Italien... et à travers cette déchéance quotidienne, le miroitement de la vie opère. Seule Agus pouvait le rendre aussi lumineux avec sa verve bien à elle! Excentrique, poétique et grave, ce roman n'a pas de réelle intrigue. Sa narration est totalement décousue. On rencontre ces filles un jour et on les quitte un autre. Sauf qu'on ne peut pas les quitter... Pas réellement. Parce qu'avec elles, le bonheur réapparaît.

Un conte cabossé qui ne plaira pas à tous, mais qu'il faut découvrir. J'en suis sortie étrangement différente. Un livre que je vais chérir et une auteure que je vais continuer de dévorer!
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Aérien et tendre, le roman de Milena Agus brasse des thèmes chers à l'auteure : le manque d'amour, l'absence et la solitude. Un univers poétique et sensible dans lequel les personnages, attachants et volatiles, se livrent au lecteur, le charment puis lui échappent.
Une plongée dans un univers féminin, à la fois étrange et intimiste, qui nous ouvre le coeur de femmes fantasques, drôles et attachantes.
Une écriture fine et précise pour un petit livre au charme agréable bien qu'éphémère. A découvrir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Entre magie et désenchantement, un roman poétique et exquis!

Milena Agus possède un talent rare : celui de révéler le côté décalé et absurde que recèle chaque situation, aussi banale soit-elle. Et sous sa plume, la vie des trois comtesses sans le sou prend une saveur insoupçonnée. Avec son écriture franche et sensible, Milena Agus fait mouche et ferre son lecteur dès les premières pages avec une poésie qui n'est pas sans rappeler celle des romans de Carole Martinez, Véronique Ovaldé ou Laura Esquivel.

Si l'auteur saupoudre ses histoires d'un soupçon de magie, elle n'en distille pas moins une exquise causticité. Elle prend un malin plaisir à casser les codes d'une aristocratie qu'on imagine mâtinée de bienséance et de savoir-vivre. Elle nous entraîne dans un univers tendre et cocasse, entre Maddalena, la soeur érotomane dont les ardeurs sexuelles cachent mal sa souffrance de nullipare, Noémie, sérieuse et anxieuse, qui ne rêve que de rétablir la splendeur passée de sa noble famille, et la Comtesse de Ricotta, femme-enfant qui doit son surnom à sa sensibilité à fleur de peau et à sa fragile santé.

Les trois soeurs incarnent merveilleusement bien les différentes facettes qui cohabitent en chaque femme. Lorsque l'une des soeurs baisse les bras, elle puise ses ressources chez les deux autres qui se retrouvent à ses côtés pour l'aider à surmonter les aléas de la vie. On retrouve dans ce trio volcanique et attendrissant la richesse et la complexité qui caractérisent la gent féminine: en chaque femme cohabitent de multiples personnalités, opérant cette subtile alchimie qui leur permet d'affronter leur triathlon quotidien de working-girl, de mère et d'amante.

Les femmes de Milena Agus sont des amazones, certes un peu amochées et parfois bancales; mais tout de même de vaillants soldats qui bataillent pour préserver leur joie de vivre et leur optimisme. Ce roman d'une grande fraîcheur est une vraie réussite!
Lien : http://litteratureetchocolat..
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Trois soeurs, issue de la noblesse désargentée, vivent dans un palais. le lustre, le prestige du passé ne sont plus. Il faut vivre avec son temps et s'adapter aux contingences matérielles.

Ces trois soeurs ont chacune leur personnalité. Il y a Noemi, magistrate, pragmatique, Maddalena, sensuelle, en mal d'enfant et la comtesse de Ricotta, fragile et déphasée.

On suit les relations de ces trois femmes, leur rapport au monde extérieur, leur quête d'amour.

D'un abord facile, l'histoire se lit sans difficulté. Mais,personnellement, je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces femmes très centrées sur leur petit monde et qui attendent beaucoup des autres. de plus, j'ai trouvé l'histoire bancale et mal construite.
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Ce roman est à nouveau une reprise des thèmes des romans passés, la folie, la famille, les adultes décrits par l'adolescence, mais il y a du changement, on va ici assister au portrait en mouvement de trois femmes, trois soeurs, qui ont toutes des soucis personnels avec la vie, avec elles-mêmes, mais qui ont aussi un intérêt à continuer à vivre, à rendre heureux les personnes autour d'elles et à rechercher l'amour.
Il est beaucoup question de l'amour, de son impossibilité et des ses tourments, toujours avec une pointe de perversité propre à l'auteur. On passe de l'une à l'autre, on assiste à une ronde dans cette grande maison où elles vivent ensemble, et les hommes ne sont que des assistants de leurs vies.
Le rythme est toujours aussi rapide, agréable à lire mais quelquefois on a l'impression de tourner un peu en rond.
Milena Agus nous invite à une quête impossible du bonheur, à la recherche de soi-même à travers ce nouvel hymne à la femme. Qu'on soit homme ou femme, on est touché au fond.
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Rencontre ratée avec ce nouveau roman de Milena Agus, ce ne devait pas être le bon moment ...
Pourtant, l'histoire de ces trois soeurs dans ce palais vétuste,la rencontre par dessus le mur avec le mystérieux voisin auraient du me faire vibrer mais j'ai trouvé l'histoire superficielle, je me suis mélangée dans les soeurs.
bref ! heureusement que le livre l'était aussi car je n'y ai pas pris de plaisir.
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"Rien ne résiste.Tout se fait et se défait". C'est la décrépitude d'une noble famille du "quartier de Castello" et son palais qui part en lambeaux (entre vente d'appartements, façades à rénover, don de pièces uniques et états dépressifs tous azimuts) que nous décrit (avec brio) d'une écriture enjouée, légère et colorée, Milena Agus (écrivaine sarde à succès).
Avec toujours ce sens de la formule (ex: "l'amour qui écorche comme une épine"), l'invention de mots (ex:"pathétriste"), son don pour des personnages hors-normes et déjantées, son registre émotionnel riche, Milena Agus brosse le portrait de trois soeurs qui cohabitent entre désirs, frustrations, amour et peines de coeur. La comtesse Ricotta, maladroite "au coeur de Ricotta" ("gentillette qu'on ne respecte pas") dont le fils attardé est un génie du piano s'entiche de son discret voisin. Maddalena, la nymphomane en mal d'enfant saute sur son Salvatore nuit et jour et Noémi la vieille fille se trouve un "amant clandestin" mais hésitant.
Mais c'est tout, à part quelques descriptions cocasses..pas d'histoire réelle. Où est la magie de Battement d'ailes et de Mal de pierres? Déception!!
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Rien ne ressemble à un livre de Milena Agus, sauf un autre livre de Milena Agus. Et pour le coup, ceux-ci se ressemblent tant qu'on pourrait les croire écrits en parallèle. Au fil de ces pages, j'ai souvent pensé être en train de lire Mon voisin tant les situations sont similaires (une femme seule avec son enfant, dépressive, amoureuse de son voisin, les rencontres sur le mur du jardin etc etc). Toujours aussi fantasque, décalée et mal adaptée à la réalité du monde et à une vie où l'amour est trop souvent un leurre, Milena Agus nous livre avec cette Comtesse de Ricotta une autre petite mignardise sarde pleine de poésie, de tendresse mais aussi de désenchantement. Elle nous raconte les histoires entremêlées de trois soeurs, héritières d'un monde disparu : leur palais peu à peu se délite, et chacune doit vivre avec ses drames, ses passions et ses rêves brisés. Comme toujours, on rentre dedans sur la pointe des pieds et on se régale de tant de fraîcheur. C'est très beau, et même si le livre aurait mérité quelques chapitres supplémentaires, j'ai aimé naviguer dans ces pages, flottant au gré du courant à l'image de la Comtesse de Ricotta qui a la sagesse de prendre la vie comme elle vient.
Avant de finir, il y a quand même une question que je me pose : comment une auteure issue d'une île aussi paradisiaque, si pleine de lumière, de couleurs et beauté, peut-elle à ce point ressasser des idées noires ? Mystère insondable à mes yeux !
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