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3,39

sur 186 notes
Il y a de l'amour à tous les étages chez Milena Agus : pour soigner les misères de l'existence elle a soudain, un remède miracle :
«  Devant la mer, tout paraît plus léger, chaque problème arrive avec les vagues qui le remportent en se retirant . » 
Tout en haut chez les Johnson, comme tout en bas chez la modeste Anna et sa fille, un peu farouche, il est vrai.
Monsieur Johnson, soixante- dix , ans , violoniste célèbre vit dans le plus bel appartement du dessus , avec vue sur la mer et sur le port.

De loin, il porte beau mais de près, lacets défaits, vestes en loques, poches déchirées , il parait vraiment négligé et ne sent pas toujours la rose...

Ces détails font pourtant flancher la belle Anna , facilement amoureuse, du fond de son entresol obscur, privé de lumière .Anna gracieuse et légère malgré ses douleurs aux jambes et son poids ...

Elle tombera amoureuse comme dans les contes de fées, deviendra une fois , chaleureuse cuisinière, une autre femme de ménage ou encore couturière et chanteuse pour son beau musicien : Ah, avec la musique l'âme s'envole », affirme Anna...
Au sujet d'Alice, mère cinglée et père suicidé : elle tient une place discrète au sein de ce monde cul par dessus tête, cette bande d'énergumènes , peu conformistes , malgré les blessures familiales et de coeur, ce livre léger comme une plume nous emporte , aiguillonnés par le petit oeil curieux de l'héroïne, pétri de bienveillance ..

Grain de folie , douceur , poésie , personnages si particuliers, non lisses avec leurs secrets , leurs désirs Cagliari la blanche et bleu outremer , ses odeurs et ses couleurs , son ambiance , l'auteure , dotée d'un ton faussement naïf réussit encore une fois à nous faire vivre une histoire émouvante et sensible .
Le charme opère , au coeur de la Sardaigne , teinté de mélancolie ,d'un brin de folie frondeuse , d'une grande humanité !
Une chronique faite des petits riens de l'existence , un tendre éloge de l'amitié et de la drôlerie !
Un roman fantasque qui fait du bien !
Il m’a fait penser à «  L’Immeuble Yacoubian » version sarde!
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Sens dessus dessous est le troisième ouvrage de Milena Agus que je lis. J'avais découvert cette écrivaine sarde il y a quelques années avec Mal de pierre, un court roman, surprenant, attachant, empreint d'une poésie trouble, à la limite de l'ensorcelant.

Même ressenti avec Battement d'ailes, quelque temps plus tard. Un livre qui m'avait d'autant plus séduit que l'histoire se situe dans le sud de la Sardaigne, à proximité immédiate d'un endroit où je me rends régulièrement l'été ; un site sublime où « le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazuli, les falaises de granit or et argent... ».

Dans Sens dessus dessous, on reste en Sardaigne, mais en ville, à Cagliari. Un quartier pauvre, un immeuble ancien, cossu. Au premier étage, réside une jeune femme ; elle vit seule et c'est elle qui raconte. En haut, Mr. Johnson, « le monsieur du dessus », un violoniste américain renommé, d'un certain âge ; il se pourrait qu'il soit riche... ou peut-être pas... En tout cas, son appartement est superbe, immense, lumineux ; plafonds élevés, vue sur la mer... En bas, Anna, la « dame du dessous », une femme plus toute jeune, de santé fragile. Elle tire le diable par la queue, vit de ménages et d'autres emplois précaires et fatigants. Son logement est étroit, sombre, la lumière du jour parvenant par une porte-fenêtre unique donnant sur l'entrée de service.

Tout ceci donne sens au titre, bien sûr, ainsi qu'aux chassés-croisés des personnages et à ce qui agite leurs esprits tourmentés. Que peut-il bien se passer entre la dame du dessous et le monsieur du dessus ? La narratrice voudrait bien le savoir, de même que Natasha, la fille d'Anna, et les ineffables membres de la famille Johnson...

Sont bien présents les ingrédients qui donnent leur saveur aux romans de Milena Agus. Des fantasmes et des obsessions, le sexe, la prostitution, le mariage sans amour, la dèche, les cauchemars, la fuite, le suicide... Quelques engouements, la mer, le ciel, les fleurs, les couleurs. La musique, aussi. « Avec la musique, l'âme s'envole ! » s'exclame Anna, sous le charme du violon de Mr Johnson... Des personnages dissonants, qui vivent en marge du monde réel, en quête du bonheur, mais découvrant benoîtement qu'on peut être « malheureux avec une personne seulement parce qu'elle est malheureuse avec vous ».

Personnage central du roman, la narratrice est une jeune femme immature, plus que naïve, restée marquée par un drame familial survenu dans son enfance. Selon elle, toute femme est fatalement abandonnée un jour ou l'autre par son mari, pour une plus jeune, offrant des prestations de « machine de guerre sexuelle ». Seule alternative, être soi-même une machine de guerre sexuelle... Alors avant de trouver un mari, elle s'entraîne !...

A temps perdu, elle compose un peu de poésie. Ses amis du dessus et du dessous la verraient plutôt romancière. Écrire « une histoire qui n'est pas vraie mais qui pourrait l'être »...

« Avec le roman, l'âme s'envole !... » Et où s'envole-t-elle ? Au pays des merveilles, voyons. Pourquoi croyez-vous qu'on découvre à la fin que la narratrice se prénomme Alice ? Et le pays des merveilles, c'est tout simplement la vie...

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Mon troisième Milena Agus, et un peu de lassitude.
C'est charmant, plein de grands sentiments, avec juste ce qu'il faut d'invraisemblance, beaucoup de candeur souriante et le malheur qui regarde, caché derrière le rideau. Toujours des personnages intéressants, toujours la Sardaigne, et j'aime bien les livres dont le héros est un immeuble. Ça se lit très bien, mais c'est presque sans surprise. Bref, j'ai passé un moment assez agréable avec Sens dessus dessous, mais je vais attendre avant de reprendre un roman de cette auteure.
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J'aime bien Milena Agus
J'aime bien la Sardaigne
J'aime bien Cagliari
Alors je ne peux qu'aimer ce roman
Aimer cet immeuble
Aimer ses habitants
Alice, jeune étudiante un peu paumée, maladroite
Anna, la voisine du dessous et sa fille Natasha
La famille Johnson, les voisins du dessus.
Il fait bon dans cet immeuble au milieu des ces gens attachants.
Leurs relations sont savoureuses, leur entente improbable mais réelle et sincère.
Merci à Milena Agus de nous faire partager sa Sardaigne.
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Avec ce roman je retrouve avec émotion et joie, l'univers si particulier de Milena Agus. Quelque soit l'histoire elle nous fait rencontrer des êtres " fêlés" parce que la vie les a malmenés. Farfelus aux yeux des gens "normaux " ,leur monde intérieur est bien trop riche, bien trop pur pour réussir à se fondre dans la grisaille. Ils me font penser à des funambules sur le fil de la vie. Leur exercice est périlleux mais ils fascinent car ils ont la tête dans les étoiles et leurs pieds ne touchent que ce qu'il faut pour ne pas chuter!
L'amour et toutes les émotions qu'il engendre sont toujours au coeur du récit, et les plus fragiles rencontrent toujours de belles âmes pour leur dévoiler leur beauté.
Sens dessus dessous est un huis clos. Tout se déroule dans un petit immeuble ancien de Cagliari. Trois étages, Alice la narratrice,au milieu,au dessus monsieur Johnson ( puis don fils et son petit fil Giovaninno...enfin ,sa femme), en dessous Anna et sa fille Natasha.
Le père d'Alice s'est pendu alors que sa mère lui répétait qu'elle préférerait le voir mort que de supporter qu'il la trompe,mais ceci n'étant pas si vrai que ça, elle est devenue folle.
Alice vit dans la peur de perdre ceux qu'elle aime.
Giovaninno n'a pas de maman mais un papa qui lui rappelle à chaque instant que le monde n'est que bonté. Son grand-père est un coeur pur,un violoniste qui a rejeté les paillettes pour s'émerveiller des choses simples. Sa grand-mère n'est peut-être pas si méchante qu'elle en a l'air.
Anna bien que chamboulée par le destin ne voit que le positif dans tout ce qui lui arrive et croit toujours au Prince charmant au grand dam de sa fille qui vit dans l'obsession d'être trompée par son fiancé et ne comprend pas comment sa mère peut se voiler ainsi la face.
Alors,lorsqu'Alice se retrouve le trait d'union entre eux tous ,elle est entraînée autant qu'eux dans un tourbillon qui met les étages sans dessus dessous !
C'est un roman qui nous rappelle que la réalité est ce que nous en faisons et que quelques soient les chagrins, les peurs,les pertes,rien n'est impossible si on croit que notre regard peut transformer le monde!
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Cela faisait longtemps que ce livre était dans ma liste "Pense-bête". Les ouvrages qui sont dans cette catégorie, sont des livres que j'aimerai lire mais que je n'ai pas acheté ni emprunté dans la médiathèque où je travaille. Je l'ai trouvé dans une autre bibliothèque.
C'est la première fois que je lis cette auteure sarde et j'ai bien aimé son écriture originale. Au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans mais finalement il se lit facilement.
Le récit : Alice vit dans un immeuble composé de trois appartements. Celui du dessus est occupé par M. et Mme Johnson. Ils sont assez aisés, l'appartement est clair et donne sur la mer. Celui du dessous est occupé par Anna et sa fille Natasha, l'appartement est sombre et seule une pièce est éclairée par la lumière du jour. Elles vivent chichement. Anna fait des ménages et Natasha travaille mais gagne peu. Alice quand à elle, est étudiante, et s'apprête à écrire un roman. Alice et Anna sont amies. Monsieur Johnson sonne un jour à la porte d' Alice pour lui demander si elle ne connaîtrait pas une amie de son âge pour s'occuper de l'intendance, du ménage et cuisine car sa femme est partie. Alice pense de suite à Anna qui n'est plus très jeune, est malade du coeur avec ces allers-retours à travers la ville. Au moins elle n'aurait pas loin à aller pour travailler. L'affaire est conclue et tout ce petit monde vont et viennent à travers les étages de cet immeuble.
C'est un véritable microcosme sarde, triste et joyeux à la fois.
L'écriture de Milena Agus est agréable. On passe un bon moment de lecture. Les problèmes de la vie sont présents sans pathos et même en utilisant de l'humour quand il le faut. La description des paysages et l'ambiance de Cagliari donne envie d'y aller.
Un bémol, la fin, la troisième partie se réduit à une demi-page...on reste un peu sur notre faim...mais bon cela ne gâche pas le roman pour autant.
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Un si petit livre qui contient tant de vies, de bonheurs, de malheurs, de sujets d'actualité, c'est un régal !
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L'histoire se passe en Sardaigne dans la petite ville de Cagliari.
Là, dans un immeuble apparemment comme les autres, des voisins très différents se côtoient...
Alice, la narratrice est étudiante et vit seule dans l'appartement de sa grand-mère. Elle a vécu des drames terribles dans sa vie : son père s'est suicidé, et sa mère qui n'a pas supporté son acte, en est devenue "folle".
C'est une jeune femme assez solitaire mais observatrice, et son rêve est de devenir écrivain. Elle nous présente ses différents voisins avec humour et réalisme et nous montre que leur vie qui était déjà un peu "sens dessus dessous", va le devenir encore plus au fil du temps et du roman.

Mais au début du roman, tout va bien pour eux et les liens d'amitié et d'amour qui les unissent sont très forts, malgré leurs origines sociales et leurs personnalités différentes.
Il y a d'abord, le vieux Mr Johnson, le voisin du dessus.
C'est un rêveur ! Il est souvent distrait et se promène alors avec des chaussettes dépareillées. Il faut dire que c'est un ancien violoniste, qui a connu ses heures de gloire mais préfère désormais jouer sur des bateaux de croisières. D'origine américaine, il s'est très bien intégré dans ce quartier pauvre de la ville, ce qui est surprenant car il aurait les moyens de vivre ailleurs.

Anna, la voisine du dessous vit dans un petit appartement sans fenêtres. Elle fait des ménages et s'en est toujours sortie pour élever seule sa fille Natasha. Toute sa vie, elle a recherché l'amour avec un grand A, et ce n'est pas maintenant qu'elle a 65 ans qu'elle va renoncer à ses rêves !
Tous deux ne vont pas pouvoir éviter de se croiser dans l'escalier. En fait, ils étaient fait pour se rencontrer et vivre leurs rêves.

Anna va devenir très vite, une sorte de gouvernante pour Mr. Johnson puis davantage encore, puisque affinités !
Elle est encore belle et ne fait pas son âge. Elle se met à porter des dessous chics et lui, qui est encore en forme, découvre avec elle des plaisirs qu'il n'avait jamais connus avec sa femme...
Elle finit par s'installer chez lui, au-dessus, quittant alors son appartement étroit et sombre, pour la lumière et le luxe du dernier étage, avec vue sur la mer.
Tous ensemble, dans l'immeuble, ils forment une sorte de famille pas comme les autres, originale et déjantée. Lorsque Mr.Johnson junior vient s'installer provisoirement chez son père, avec son fils Giovannino, la famille s'agrandit tout naturellement.
Si cette famille hétéroclite a le mérite d'exister, et tous en ont bien besoin, elle a néanmoins ses défauts, ses crises et ses discussions sans fin car, la narratrice ne peut pas nous le cacher, ils ont tous des problèmes à résoudre et s'affrontent au quotidien.

Alice est une angoissée et a toujours peur que quelqu'un autour d'elle se suicide. Elle finit par être très attirée par Mr. Johnson junior.
Natasha est tellement jalouse qu'elle ne veut pas que son fiancé croise Alice, qu'elle trouve trop belle.
Mr Johnson senior cache des revues érotiques dans l'étui de son violon et découvre les plaisirs du sexe, sur le tard, mais en secret, tandis que son fils, lui, désire montrer au grand jour son homosexualité...Pauvre Alice, elle n'a aucune chance mais ne le comprend pas.
Que d'histoires !

Tout se complique lorsque Mrs Johnson revient s'installer auprès de son mari et oblige Anna à redescendre chez elle.
C'est alors que dans une seconde partie du roman, Alice interpelle le lecteur car elle se décide à réécrire l'histoire avec une fin différente...
"Dépêche-toi d'écrire ton merveilleux roman" lui avait dit Anna, "un roman où la fin serait plus heureuse que dans la vraie vie" !
La vie rocambolesque de cette micro-société, devenue une famille, ressemble à une pièce de théâtre. Tout est poussé à l'excès qu'il s'agisse d'amour, de sexualité, de rêves, de fantasmes, de jalousies, de drames familiaux...C'est ce qui est drôle !
Le tout donne au roman un style unique car loufoque et totalement déjanté.
Néanmoins ne vous y trompez pas, l'auteur étudie la psychologie de ses personnages avec une finesse remarquable. Et d'ailleurs, ils sont tous intéressants qu'on les aime ou pas.
Le livre est court et se lit très vite.
J'ai retrouvé avec plaisir l'auteur de "Mal de pierres" et de "La comtesse de Ricotta", deux romans que j'avais beaucoup aimés.

A noter : J'ai trouvé ce roman beaucoup plus léger que ces deux derniers titres...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Un magnifique petit roman qui nous retrace les préoccupations quotidiennes dans un immeuble où une relation s'établit entre trois portes qui, chacune d'elles, garde en soi, des tragédies de la vie, cette relation entre elles devient une espèce de consolation pour les trois portes!
Il y a la porte du dessus occupée par un riche couple, les Johnson, dont la femme s'en est allée sans laisser de trace. La porte de dessous est occupée par Anna, une femme célibataire et active, vivant avec sa fille, Natasha, une jeune fille très vigilante , se débat dans la vie pour ne pas refaire l'histoire de sa mère, celle qui a collectionné autant d'échecs amoureux. Puis la porte du milieu qui est occupée par notre narratrice...notre narratrice ! Fille d'un père suicidé et d'une mère folle, elle s'est vue très tôt exclue dans tous les milieux depuis son enfance, car dit-on rien de bon ne peux sortir d'elle....
C'est avec plaisir qu'on fait la connaissance des personnages vivant dans cet immeuble, ils sont très attachants, et chacun d'eux reste accro à sa passion...
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L'oeuvre de Milena Agus est très inégale et le livre Sens dessus dessous est agréable à lire, sans plus
même si le choix de dérouler des séquences de la vie d'un microcosme hétéroclite est un aspect intéressant. Ce huis clos dit la vie de femmes jeunes et beaucoup moins jeunes cabossées par la vie et d'un violoniste Mr. Johnson qui vieillit mal. Leur appartement respectif est une métaphore de leur vie , l'on vit dans l'entresol
quand l'on est pauvre , l'on vit a l'étage noble si l'on est argenté. Mais dans ce microcosme, les séparations ne sont pas étanches et Anna du dessous va faire le ménage dans l'appartement du dessus, chez Mr. Johnson jusqu'à y faire sa place.C'est sans compter sur le retour de Mme Johnson car il y en a bien une...
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