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3,57

sur 487 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre m'a d'abord attirée par son cadre : Beyrouth .

Au cours de mes lectures, j'ai souvent été fascinée par l'aura de cette ville, mosaïque culturelle et religieuse de l'Orient.
Et, sans doute a-t-elle été magnifiée par bien des auteurs amoureux !
Me revient surtout en mémoire mon époque Muriel Cerf, c'était l'Amélie Nothon de ma jeunesse !
Mais je m'égare !
Donc, tout ça pour dire que je n'ai pas hésité à découvrir Rabih Alameddine.

Il écrit son roman à la première personne et va se couler dans la peau d'une vieille libanaise, Aaliya , ancienne libraire, ancienne traductrice ,polyglotte et autodidacte, vivant à Beyrouth ,sa ville, malgré les conditions de vie épouvantables imputables à la guerre.

Un personnage très intéressant à plus d'un titre.
Agée, c'est un témoin privilégié de la société libanaise du XXème siècle .Elle décrit , analyse ou condamne les moeurs qui régissent la vie des familles .
Rebelle, elle dénonce sans condescendance les difficultés liées à la condition féminine et aux règles sociales d'un autre temps.
Une mémoire de Beyrouth en quelque sorte .

Malmenée par la vie, Aaliya va peu à peu s'isoler du quotidien par l'érudition et ne vivra plus que par et pour ses livres et ses traductions.
Elle semble ainsi se suffire à elle-même.
Isolée ? pas tant que ça; elle garde malgré tout assez de curiosité pour observer son entourage et le récit va se trouver ponctué de petites remarques bien perfides sur tel ou tel , souvent drôles , parfois savoureuses et l'autodérision ne lui fait pas défaut non plus !!
Aaliya est aussi terriblement humaine ,sensible et émouvante quand elle dépeint sa condition de vieille femme subissant les affres du temps.

Mais, car il y a un mais !
Aalliya, dans un impressionnant monologue va entraîner le lecteur à suivre le fil de ses pensées .
Et là, elle va nous ensevelir sous une montagne de références littéraires et de connaissances culturelles en lien ou non avec la situation présente !
Tant et si bien que parfois, il est impératif de suivre les méandres de sa réflexion qui, je suis désolée , s'apparente à des coq à l'âne !
La forme du récit est particulière.
Un flot de culture ininterrompu et parfois insolite !
Les philosophes, ses interlocuteurs favoris, surgissent à chaque instant ,en force, inlassablement ...
Dommage.
Chacun son idée, mais l'érudition présentée sous cette forme me dérange un peu car cet étalage conséquent ,à mon sens, nuit au partage de la connaissance et à son élaboration .
La transmission de la pensée des érudits a vocation d'éclairer le plus grand nombre si possible.
Alors, pour ne pas ressortir trop abrutie par ce tsunami de références culturelles ,j'ai fait le tri et en ai extrait comme j'ai pu la "substantifique moelle " . Merci François ...

La forme d'écriture voulue dense et parfois désorganisée demande, il faut le dire, quelques petits efforts de concentration .
On n'échappe pas non plus a des longueurs !
Un effet crée pour mieux adhérer à la personnalité de la vieille femme, je suppose.
Avec elle, on va d'un souvenir à l'autre, comme ils lui apparaissent...puis, on revient au présent, au récit là où on l'avait laissé, il retrouve sa fluidité et on repart ..ainsi de suite .

Mais, la personnalité de Aaliya aussi riche que fascinante ,
fait de ce roman une oeuvre à ne pas manquer et, il faut bien le reconnaître un condensé de culture indéniable .
A chacun de fixer son propre seuil de satiété en la matière !
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Un livre un peu décevant au final
Aaliya, 72 ans , libanaise, a pris l'habitude de traduire en arabe des livres déjà publiés en français ou en anglais
Elle vit avec des souvenirs littéraires .C'est la partie intéressante de ce livre truffé de références souvent pertinentes
Les passionnés de littérature seront ravis de se retrouver en terrain familier
Aaliya vit aussi avec ses souvenirs de libanaise qui a subi de terribles périodes de conflit et de guerre
Sur ce point, j'ai trouvé le livre moins intéressant.Nous sommes à Beyrouth mais nous pourrions être dans n'importe quelle ville en guerre dans cette région du monde où, malheureusement, le quotidien est épouvantable depuis de nombreuses années
Je m'attendais à une description plus subtile du Liban qui est un pays complexe,constamment déchiré avec une multitudes de croyances religieuses, avec une Histoire tout à fait originale
Il y a longtemps que je m'intéresse à ce pays et j'ai eu l'impression de ne rien apprendre.
C'est d'autant plus surprenant que la narratrice est très cultivée
Comme si sa culture littéraire immense l'empêchait d'avoir une culture politique approfondie , ce qui paraît très improbable au Liban
Un bon texte sur le plan littéraire mais qui ne vous apprendra pas grand chose sur Beyrouth
Sur ce dernier point, le texte aurait mérité une réflexion et une recherche historique plus approfondies
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Une vieille libanaise, ancienne libraire et traductrice à ses heures, égrène ses souvenirs dans un monologue décousu, ponctué de références littéraires.

Amoureux de la littérature, ce livre touffu va vous ravir... à moins que le sentiment de noyade dans l'érudition de l'auteur ne vous complique la lecture. Ce qui fut parfois mon cas, confrontée à un certain nombre de livres non lus et de philosophie non comprise.

Il a donc fallu passer outre la frustration de cette inculture.
Les années de lectures de la vieille Aaliya s'intercalent en digressions dans la peinture sociale du Liban, de Beyrouth martyrisé par les combats, de l'état d'esprit de la société et du statut de la femme.
C'est un parcours de solitude choisie dans un quotidien immuable, dans une ville en guerre, sans amour et sans amitié, un isolement comme épouse répudiée, fille mal aimée, soeur maltraitée et harcelée. Comment ne pas chercher refuge dans les mille vies des écrivains ou la perception de toute forme d'art?

Le titre anglais parle de "femme inutile". Aaliya n'a en effet été utile à personne. Son détachement des réalités est pathologique mais propice à l'introspection. Son parcours est chargé de solitude, de pertes, de regrets, de courage, mais aussi et surtout de clairvoyance de la recherche de la beauté, à travers les mots des "autres".

Finalement j'ai aimé sans aimer.
Une lecture sans doute sauvée par le contexte du Liban, par la beauté et la vitalité de l'écriture, et l'esprit piquant de l'auteur qui manie les formules avec poésie et irrévérence mêlées.

Un dernier constat: il faut lire, encore et toujours!

3/5 étoiles
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Un livre, un récit qui baigne dans les livres, l'amour de la lecture. Aaliya, cette femme solitaire, traductrice depuis 50 ans en langue arabe des oeuvres qu'elle le plus aimées, un livre à traduire par an, le plus difficile étant parfois le choix du début d'année.

Rabih Alameddine nous fait pénétrer dans l'immeuble de cette femme simple, qui ne vit et ne pense qu'à travers les lectures qui ont parsemé sa vie. Un mot, une pensée, une situation et un texte, une poésie lui revient.

Mais au-delà des livres l'auteur dépeint également les conflits du Liban avec ses conséquences : les coupures d'électricité, les décombres, les rafales par moment, la méfiance. Mais il y a aussi les femmes et la solidarité entre elles. Aaliya est entourée de femmes dans son immeuble, il y a les 3 sorcières mais il y avait surtout Hannah, sa belle-soeur disparut désormais, ne supportant plus la vie sans les traces de son grand amour. C'est une histoire de femmes, d'intimité mais une histoire de littérature, de livres de tous horizons.

Une femme simple qui après avoir longtemps travaillé dans une librairie s'enferme au milieu de ses livres, se coupant des autres, de sa famille et de sa mère, une inconnue désormais pour elle afin de passer sa vie à lire, car les livres lui semblent être ses seuls amis, donnant réponse à ses questionnements.

La première moitié du livre m'a paru un peu confuse, beaucoup d'aller-retours avec le passé (mais peut être n'étais-je pas très disponible à ce moment là) :  et j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver, puis dans la deuxième partie j'ai aimé la narration des vies de ces femmes, essayant de maintenir une vie sociale, familiale dans une ville détruite par les guerres.

L'écriture est très narrative, tout passe par les pensées de Aaliya et j'aurai peut-être aimé un peu plus de rythme car toutes les énumérations de livres, d'auteurs, dont une partie me sont totalement inconnus, lassent un peu. Je trouve le titre magnifique : Les Vies de Papier ..... quel beau titre et c'est ce qui m'a attirée et j'en ressors un peu déçue même si l'amour de la littérature est bien présent : je n'ai pas eu d'émotions, je suis restée assez distante par rapport au récit à part pour la relation entre Aaliya et Hannah que j'aurai aimé voir développée un peu plus.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Aaliya Salah, 72 ans, a une passion : traduire en arabe ses auteurs préférés.
Plutôt solitaire, elle se remémore son passé, son métier de libraire, son amie Hannah, ses livres, les rues mouvementées de Beyrouth……
Un livre très intéressant et riche mais que j'ai trouvé très long à lire.
J'ai beaucoup aimé le caractère et la personnalité d'Aaliya.
Elle se perd et nous perd un peu dans ses pérégrinations mentales.
Ses références littéraires sont presque inépuisables.
Un récit très bien mené, décousu à l'image de son héroïne, mais plein de richesses malgré ses longueurs.
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Une belle ode aux Livres, à la traduction et à la librairie.
Mais aussi un roman un peu bavard, manquant parfois de fil conducteur.
On se laisse cependant embarquer avec plaisir dans l'histoire, les histoires d'Aaliya.
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Roman de Rabih Alameddine.

Aaliya a 72 ans. Depuis 50 ans, cette ancienne libraire de Beyrouth a un rituel : chaque 1er janvier, elle entame la traduction d'un nouveau roman étranger. Elle utilise pour cela les traductions françaises et anglaises – puisqu'elle maîtrise les deux langues – pour produire une traduction en arabe classique. Mais elle ne fait cela que pour elle : c'est un hobby ritualisé très privé. « La littérature dans le monde arabe, en soi, n'est pas une denrée très prisée. La littérature traduite ? La traduction dérivée de traduction ? Pourquoi se donner cette peine ? » (p. 89) Aaliya est la narratrice de ce récit et on ne sait pas vraiment à qui elle s'adresse. Peut-être simplement à qui voudra la lire. Elle raconte un peu de sa jeunesse, son mariage raté, sa belle amitié avec Hannah, et Beyrouth. Surtout Beyrouth, théâtre de son existence et lieu de tant de tragédies. « Beyrouth est l'Elizabeth Taylor des villes : démente, magnifique, vulgaire, croulante, vieillissante et toujours en plein drame. » (p. 75) À grand renfort de citations, elle appuie son propos et illustre le récit fragmenté et décousu de sa vie où le texte, toujours et depuis toujours, est un principe fondateur. « Je me suis depuis bien longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. […] Si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier – un sablier qui s'écoule grain par grain. La littérature m'apporte la vie, et la vie me tue. » (p. 10) Outre les livres, il est aussi question de musique classique, de films et de peintures. D'art, en somme, et de curiosité pour le beau. « Je pensais que l'art ferait de moi une personne meilleure, mais je pensais aussi que l'art ferait de moi un être supérieur à vous. » (p. 94) le roman s'achève sur des livres sauvés de la noyade, en quelque sorte, et par le début d'une nouvelle traduction.

Les vies de papier est un roman charmant, enchanteur à bien des égards, mais qui frôle par moment la mièvrerie, voire le maniérisme. Effet de la traduction ? Peut-être… le titre français est charmant, mais souffre du même défaut que je reproche au texte en général. le titre original, An Unnecessary Woman, met mieux l'accent sur le personnage principal et sa complexité, voire ses contradictions. Je retiens surtout de cette lecture le beau portrait d'une vieille dame aux cheveux bleus qui déguste du vin rouge. Et je pense que les lecteurs sont nombreux à s'identifier à Aaliya et à son rapport à la lecture. « Quand je lis un livre, je fais de mon mieux, pas toujours avec succès, pour laisser le mur s'effriter un peu, la barricade qui me sépare du livre. J'essaye d'être impliquée. Je suis Raskolnikov. Je suis K. Je suis Humbert et Lolita. Je suis vous. » (p. 84) Je sors de ce livre avec une longue liste d'envies (à découvrir sur Babelio !), car le roman regorge de références et de titres. C'est là toute la magie de la littérature : ouvrir le champ des possibles et des désirs !
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Je voyais ce roman se balader sur les réseaux sociaux, mais je me disais que cette lecture n'était pas pour moi. Elle ne m'attirait pas outre mesure. Mais avec mon travail aidant, je me suis dit pourquoi pas. Cela fait indéniablement partie de ces lectures qui me surprennent et finissent par me plaire.

Dans cette lecture, c'est à travers le parcours d'une femme dans les années 70 au Liban, que va se dérouler notre histoire. On apprécie cette plongé dans un Beyrouth entre tradition et guerre civile. Un pays qui explose de l'intérieur, confronté à une dualité trop forte pour être contenue. D'un côté le besoin de liberté de la population amenée par une modernité toujours plus grandissante. de l'autre côté, on découvre un aspect bien plus conservateur du pays qui souffre de cette évolution. L'histoire du pays est la toile de fond de notre récit. Il permet la construction de notre protagoniste, son chemin, ses choix et ses doutes. Car l'auteur va nous raconter le parcours compliqué d'une femme seule, entourée de livre dans un pays où les messes basses sur la solitude d'une femme sont omniprésentes. Regard insistant, murmures et désapprobation familiale se font sentir.

On nous livre une lecture poignante sur le destin d'une femme, d'une passionnée par les livres et par la traduction. Elle a voué sa vie pour faire des traductions qu'elle conserve précieusement. Des traductions qu'elle estime nécessaire pour le bien de son pays, mais qu'elle garde caché à l'abri de tous. A travers cette image, c'est toute une vie qui est mise à nue. On nous dresse le destin d'une femme seule, entourée par ses fantômes elle donne un nouveau regard sur son monde. Elle doit se battre pour conserver son indépendance face à une famille qui ne comprend pas sa place.

Cette lecture est très riche, autant sur le Liban et cette période compliquée, mais également sur la littérature en générale. On s'amuse avec le temps en passant du passé au présent. On parcourt les pages de ce livre comme s'il nous permettait de remonter le temps dans la vie de cette femme. A travers ce roman, on comprend que c'est une introspection qui nous est donnée, sur un monde en perpétuel mouvement.

On va passer de digressions en digressions pour nous raconter cette histoire et même si certaines auraient pu être retirées, le résultat m'a touché. J'ai aimé découvrir ce pays, à travers le parcours banal et hors du commun d'une femme qui tentait juste de réaliser ses traductions.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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La narratrice, septuagénaire, raconte son quotidien actuel à Beyrouth, et plonge également dans ses souvenirs. Traductrice acharnée mais officieuse, libraire ayant connu la répudiation, meilleure amie d'une femme étrange et solaire, voisine de "sorcières" aimables et farfelues, cette femme se heurte aussi à la vieillesse d'une mère indifférente et égoïste.
Un roman très particulier, sur fond également de guerre(s) du Liban, un ton assez inclassable, entre ironie et érudition, bref un objet littéraire très particulier qui m'a au final bien plu, mais ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable...
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Un roman sur l'amour inconditionnel d'une septuagénaire pour la littérature et sa ville Beyrouth. Au coeur d'une cité en guerre, Aaliya traduit des romans pour son propre plaisir. Elle a un sacré caractère, refuse les conventions et la soumission que son pays voudrait lui imposer, elle est libre, indépendante, mais aussi très seule, entourée de vies de papier...
Lien : http://bibliblog.net/vies-de..
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