Tótila Albert, esculturas - Tótila Albert, sculptures

"Le mystère n'est pas dans l'ombre mais dans la lumière" écrit Tótila Albert Schneider, sculpteur chilien moderniste et symboliste, dit "de la génération 1928" et considéré comme pionnier de la sculpture moderne chilienne.
Mis à part en Allemagne où plusieurs essais lui sont consacrés (il est totalement ignoré en France), peu de livres sont dédiés à ce formidable artiste chilien d'origine allemande qui a révolutionné la scène artistique de son pays à l'époque si académique et classique.
Dans cet ouvrage passionnant, Tótila Albert Schneider, esculturas, datant de 1967, on retrouve des commentaires de ses oeuvres par de grands intellectuels latino-américains comme Pablo Neruda ou Gabriela Mistral qui admiraient ses sculptures.
Chez Tótila Albert Schneider tout est poésie et musique, et c'est abord en tant que poète qu'il présentait son oeuvre : "J'ai été poète, sculpteur et musicien de moi-même pour la gloire de Dieu". Egalement théoricien de l'art et philosophe, sa création poétique (voir son recueil La epopeya del tres veces nuestro), artistique et intellectuelle est un tout cohérent où se dégage une esthétique novatrice très personnelle, humaniste et philosophique d'une grande indépendance intellectuelle : dénonçant un patriarcat qui ruine la société humaine, il met en avant "l'équilibre des trois amours", amour entre l'homme et la femme, amour envers l'enfant et amour filial en retour, comme base de toute relation humaine féconde pour créer et vivre. Dans cette vision cosmique multiple, puis duale et enfin unifiée, unique, il fait naître le Moi car son art comme sa vision de toute création intellectuelle est une conquête de soi-même.
Ses sculptures d'une grande beauté symbolique, souvent d'un érotisme spiritualisé, illustrent sa préoccupation première : l'être humain et son potentiel spirituel et créatif. Albert Schneider consacre l'élan, le mouvement, l'intrication sphérique et surtout la lumière sur des sculptures d'une grâce infinie : une lumière intérieure mais aussi universelle qu'il voulait cosmique, inondant les corps et les esprits, non pas point de départ, mais ultime finalité humaine.
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