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EAN : 9782283028469
192 pages
Buchet-Chastel (29/01/2015)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Dominique raconte l’histoire d’un bébé qui naît en 2002.
France, sa mère, est la seule descendante d’une lignée de femmes qui - très jeunes, et pas de leur plein gré - ont enfanté une fille... Jeune idéaliste un peu inconséquente, elle a voulu ce bébé mais se refuse à lui imposer le sexe dont la nature l’a pourvu.
Ainsi France va-t-elle s’ingénier à faire en sorte que Dominique puisse en toute liberté définir son genre sexuel. Cela part d’un bon sentim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Merci tout d'abord à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions Buchet-Chastel pour l'envoi du livre.

C'est l'histoire d'un couple qui veut s'affranchir des préjugés, des clichés et souhaitent que l'égalité triomphe en tout point. Leur enfant choisira donc son genre ; son sexe et tout ce qu'il engendre ne lui sera révélé que tardivement. Il s'appellera Dominique, prénom parfaitement unisexe.
Parler devant cet enfant sera difficile car il faudra éviter les termes qui se masculinisent ou féminisent.
On rentre peu à peu dans cette famille où la figure féminine est surreprésentée, avec la grand-mère Knitty (infatigable tricoteuse d'où le surnom), la mère Lily (effacée, à cause d'une mauvaise relation avec sa fille) et la fille, France (et son mari Gabriel), mère de Dominique.
L'enfant est materné, il est dans un cocon ultra fermé, sort peu, ne va pas à l'école. Ce sont ses parents qui l'éduquent de A à Z, afin de lui inculquer l'égalité, la diversité et la tolérance et tout ça sans jamais lui révéler son sexe ! Mais Knitty aimerait que Dominique se confronte au monde extérieur et pose ainsi les questions sur cette partie si importante et constituante de soi qu'on lui cache. C'est lors d'un voyage en Angleterre que l'enfant va prendre conscience de son sexe, de celui des autres. Selon certains, il est pris pour une fille, pour d'autres, c'est un garçon (un « pédé » même…).
Alors Dominique va savoir qui il/elle est vraiment….
Malgré tout, on ne saura le sexe qu'à la lecture du dernier paragraphe !!! Beau suspense.

Le livre m'a fait sourire, j'ai trouvé l'idée pleine de bon sens. C'est vrai que les stéréotypes, les clichés et le sexisme nous gâchent la vie, et il serait bien salutaire de s'en dégager. Je salue l'auteur qui a su utiliser des mots neutres pour désigner Dominique (le contraire de moi, qui ai beaucoup mis « il », mais il faut y voir le masculin qui l'emporte, ne pensez pas que j'ai dévoilé le sexe de l'enfant…). C'est le surnom que lui a donné Knitty l'anglaise qui l'emporte souvent : « sweet angel ». Les anges n'ont pas de sexe, c'est vrai…

Malgré ce plaisir de lecture, je m'attendais à plus de confrontation avec le monde extérieur (la grande première moitié du livre est presque un huis-clos dans la demeure familiale surnommée Picpusbis).
Je m'attendais à plus de réflexions de l'enfant, le suivant sur plus d'années. Pour moi le sujet n'est traité que superficiellement, pas assez en profondeur.
La fin permet de tirer des leçons intéressantes cependant, comme le roman dans son intégralité d'ailleurs, puisqu'on a le point de vue des parents qui décident de taire le sexe de leur enfant mais aussi de Lily et Knitty, qui apportent des arguments contre. Est-ce possible de vivre « sans » sexe ? Les stéréotypes ont la vie dure, comme les rôles distribués selon le genre. Et est-ce mieux d'être « unisexe » ? Ne faut-il pas assumer son genre quitte à aller à l'encontre des clichés mais au moins dire clairement je suis une fille ou je suis un garçon ?
Voilà, ce livre m'a posé plein de questions, et c'est aussi bien, malgré la petite frustration du roman. Car il est aussi important qu'un livre questionne lorsqu'on le referme. Alors le pari est gagné pour Cookie Allez, qui avait piqué ma curiosité avec le sujet et qui continue à me faire réfléchir après.
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J'ai reçu ce roman lors de la dernière Masse Critique et je remercie les éditions Buchet Chastel pour ce partenariat.
J'étais intriguée de voir comment l'auteur allait développer son histoire autour de l'idée d'élever un enfant loin des préjugés du genre, sans qu'il sache s'il est un garçon ou une fille.
Dominique naît donc dans la famille Martin, et son père, chercheur biologiste se voulant à la recherche du progrès en vue de l'évolution de l'humain du futur va convaincre sa femme France de cacher le plus longtemps possible à l'entourage du bébé son sexe.
France va suivre le mouvement et réussir à convaincre sa grand-mère Knitty qui partage leur appartement de jouer le jeu mais sa mère Lily essaye de les mettre en garde sur les risques d'une telle expérience. Au fil des chapitres, le lecteur découvre les stratégies mises en oeuvres pour d'une part garder le secret et d'autre part chercher à influer le moins possible sur l'identité sexuelle du « sweet angel ». Knitty s'exprime dans un délicieux franglais hérité de ses origines britanniques et n'a pas sa langue dans sa poche. Dans la mesure où elle a pu constater par elle-même la nature du bébé, elle s'efforce de suivre le mouvement mais pense qu'il serait préférable d'informer Dominique lorsqu'il-elle sera en âge de comprendre de quoi il retourne. La famille s'aperçoit par ailleurs qu'il est presque impossible de conserver cette neutralité du genre à partir du moment où l'enfant est confronté au reste de la société.
L'idée m'a semblée intéressante et j'étais curieuse de voir où ça allait nous mener. L'auteur a fait le choix de son histoire et sans délivrer de message explicite il y a sans doute une sorte de morale au récit.
J'aurais sans doute aimé entendre le point de vue de Dominique « de l'intérieur », par sa perception « neutrée » de la vie et pas uniquement en récit rapporté par le narrateur extérieur.
Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié les arguments de Lily, la grand-mère de Dominique, (qui vit avec une autre femme) concernant la théorie du genre et les manières de lutter contre le sexisme, les préjugés et les discriminations. Sa relation avec sa fille France (et avec sa mère également) sont complexes et même si elles ne sont pas spécialement développées dans le roman elles apportent un fond intéressant au récit.
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Voilà un roman que je n'attendais pas et sur le coup une très belle surprise. Un thème très intéressant pour lequel je me demandais comment l'auteur allait pouvoir l'aborder sans tourner en rond.
Un enfant peut-il choisir son sexe? Peut-il s'orienter naturellement vers une identité? Et j'appuie fortement sur le terme "naturellement" car le choix des parents n'est pas anodin: cette enfant grandira sans savoir ce qu'est le sexe, avoir un sexe, la différence entre les sexes. L'envie des parents: que cet enfant soit universel, qu'il ne soit que un. C'est un véritable tour de force de la part des parents et un supplice pour le lecteur: nous ne saurons pas le sexe de cet enfant (enfin peut-être à la fin et encore je ne suis pas sûr que le sexe dévoilé est le bon). Est-ce que vous vous imaginez l'imagination que les parents vont avoir pour ne jamais aborder ce qu'il y a entre les jambes de l'enfant, ils vont même pousser le bouchon plus loin car même entre eux ils vont décider d'utiliser un terme neutre pour ne pas rattacher l'enfant à son sexe. C'est complètement fou. Et le plus dingue c'est que les parents pensent que cet enfant va grandir très sainement et sans aucun problème...On va dire que notre cher(e) Dominique va un peu tourner chèvre et prendre une décision forte qui pourrait faire regretter aux parents cette éducation de l'être unique.

C'est là où j'aurai voulu que l'auteur pousse le vice un peu plus loin. Je trouve que la fin de ce roman vient trop vite et qu'elle aurait pu dire encore beaucoup de choses sur notre Dominique.
Bien au-delà d'une simple histoire de genre ou d'identité ce roman aborde aussi les liens serrés entre deux générations de femmes: être femme, être mère, être grand-mère. Guerre d'éducation, liberté, se détacher de tout pour reconstruire quelque chose de nouveau, marquer son territoire, sa propriété sur l'autre. Un roman qui regorge de plusieurs thèmes mais qui n'ont pas été traité jusqu'au bout. ZUT
Petit plus pour la grand-mère anglaise SO BRITISH.
Super découverte.
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L'idée est originale et c'est ce qui m'a attirée dans la dernière masse critique.
Les arguments des uns et des autres (notamment ceux de Lily, la Grand-
Mère de Dominique), sont intéressants, poussent à une certaine réflexion.
La "théorie du genre" a fait grand débat dernièrement, dans le pire comme dans le meilleur, et j'étais curieuse de découvrir ce que l'auteure allait nous en dire (je crois que j'use pour la première fois du féminin de auteur, moi à qui les mots professeure, procureure, chauffeuse ... ont toujours semblé déformés)
De débat malheureusement point.
De prise de position, de morale, de critique, d'analyse, point non plus
Une impression de non abouti
La confrontation avec l'extérieur réduite à sa plus simple expression et ses difficultés escamotées.
Il faut dire que dès les premières pages, les cinq (si, j'ai relu 12 fois) syllabes de Dominique, l'accent anglaise ridiculous et énervant de la grand mum qui ne sait pas prononcère oune phrase sans inverser la genre de la mot ou la parsemer de word anglaises (et la cousin anglais qui vienne rajiouter oune couche) et, le coup de grâce, le mythique Silver Cross massacré en Sylver Cross (Maybe le grand mum eut pu servir à give ouane lesson d'english ?) m'ont d'emblée rendue très critique à l'égard de ce livre.
Thank you malgré tout à babelio et aux éditions Buchet Chastel pour ce livre
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Dominique est le prénom mixte choisi par France et Gabriel pour leur premier enfant... Ces parents modernes veulent lui laisser la liberté suprême de choisir son orientation sexuelle... Donc il aura un doudou rose et un doudou bleu et sera nommé le bébé, ainsi personne ne saura s'il est fille ou garçon...
Le couple vit chez la grand mère anglaise, Knitty, dans un vaste appartement parisien à Picpus... Cette grand mère atypique qui pense ces jeunes " fous à relier" respecte néanmoins leur décision mais n'en pense pas moins...
Ainsi l'enfant va grandir quelques années dans ce milieu surprotégé mais un jour il faudra bien l'inscrire à l'école...

La plume de Cookie Allez est alerte, l'idée originale, le scénario burlesque, l'humour décapant... Face à ce huis clos fantaisiste, subtil et improbable, le lecteur se pose mille questions sur les tenants et les aboutissants de la théorie du genre...
Un bon moment de lecture.
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critiques presse (1)
Lexpress
03 mars 2015
Tenu par un véritable suspense, son roman s'inscrit dans une réalité très plausible en l'assaisonnant d'une bonne dose de fantaisie. Voilà qui prête drôlement à réfléchir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Si on s'en réfère à l'Histoire, Dominique est porteur d'images fortes où on peut voir de l'utopie, de la fraternité, des conquêtes. En cinq syllabes, il semble spontanément dégager de la vérité, comme s'il y avait dans sa musique une alchimie de sons et de lettres qui pousserait ses baptisés à se dépasser sur le dur chemin de l'authenticité.
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Knitting Granny, dite Knitty, voire Knit' en cas d'urgence, avait des idées sur tout. Des idées bien à elle. On disait qu'elles lui venaient en tricotant. A force de triturer les brins de laine, de les glisser, de les croiser, de les torsader, à force de contredire les mailles – une à l'endroit, une à l'envers -, à force de les augmenter ou de les diminuer, de les jeter et de les reprendre, une par une ou par paquets, le fil de ses pensées subissait le même sort. Et cela faisait quelque chose d'assez détonnant.  (p.11-12)
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Animée par une immense bonne volonté, par le désir éperdu de consolider un début d'autonomie, elle voulait seulement permettre à son bébé d'être en harmonie avec ses désirs profonds. Elle voulait que Dominique puisse exister en soi, sans limitations. Elle voulait l'affranchir de tous les diktats que l'on impose aux enfants.
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C'est justement cela qui avait manqué à Lily, cela qu'elle ne savait pas faire comme tout le monde : parler pour ne rien dire, juste pour maintenir en pointillé un lien plus fondamental.  (p.114)
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En français, ce mot [bébé] n'a pas de féminin. Et, curieusement, il en va de même pour tous ceux qui désignent un nouveau-né. Par chance, quelque bon génie de la langue a épargné aux oreilles délicates l'affreuse sonorité de nourrissonne et enfançonne !
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Vidéo de Cookie Allez
Cookie Allez parle de "Dominique" Partie 1
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