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sur 158 notes
A Rome, de nos jours.

Fabrizio Ciba, écrivain à succès, la quarantaine, homme à femme ou adepte de la « jambe en l'airisme », perd de sa notoriété. Un rival brillant de vingt ans plus jeune, lui vole une grosse part de son succès. La frustration l'envahit. Il est lentement laissé de côté par son éditeur car il perd de son cachet. Pour Fabrizio c'est ignoble, il est en rage quand il sait qu'il est comparé à une nonne qui vend des livres de recettes de cuisine. C'est une insulte qui demande réparation, le gant est jeté. Son charisme suffira-t-il à retourner la tendance en sa faveur lors de la Fête du siècle ?
A côté de cela, dans la même ville, apparaît les enragés d'Abaddon, une secte sataniste sans valeur. Une petite bande transparente devant le groupuscule concurrent « Les fils de l'Apocalypse » de Kurtz Minetti. le leader des enragés, Fabrizio Moneta alias Mantos, un soumit, un vendeur de meubles pour son exécrable beau-père, marié à une femme castratrice écoeurante, père de jumeaux en bas âges, est surmené, voir dépassé, par tout. L'organisation de son groupe secret composé de, lui comprit, trois autres personnes inefficaces et rock n'roll démodé : Zombie, Murder et Silvietta. Mantos approche le stade du pétage de plomb. Il découvre alors, la jouissance que procure la possibilité de dire « non ». Ce qui libère son inspiration et le pousse à orchestrer un coup énorme qui lui permettrait d'être respecter de tous. le sectaire fou et sa clique trouvent par inadvertance le moyen de se joindre à la fête du siècle. L'heure de gloire approche.
La fête, encore et encore. Et du siècle en plus. Précipitons nous à rejoindre le tapis rouge pour gratter l'un ou l'autre sourire. Car de rire, vous ne serez pas épargné. Plus comique qu'à pouffer de rire, bon ben là, c'est en fonction du degré de réception de l'humour qu'insuffle un artiste. Tout le monde ne rigole pas aux mêmes blagues…
Les deux invités, malgré eux quelque part, se retrouvent à la fiesta l'esprit revanchard, empli d'animosité pour des raisons qui ne se rejoignent pas toujours et même proche du grand écart.
Tout est en légèreté, à l'humour décapant, ironique à souhait. Une vraie blague géante avec des scènes cocasses, farfelues et des situations catastrophe qui s'enchaînent. le lecteur s'amuse, c'est obligatoire, secoué par le dynamisme présent dans chaque instant. L'écriture voltige en tout sens, osée, sans barrière, imaginative et bien dosée sur l'humour, sans exagération. Si ce devait être un film, le rôle de l'écrivain, Ciba, serait taillé pour Roberto Benigni.
Il y a un amas de situations impromptues qui étire les rides au point de les figer sur le visage. le lecteur prit sur le fait par un voisin, dans un bus bondé en route pour un centre-ville quelconque, serait fusillé du regard. À voir le lecteur souriant constamment, le voisin grincheux se demanderait comment peut-on lâcher un bêta dans la nature, toujours à rire bêtement alors qu'il n'y a rien de drôle, qu'on l'enferme. Ce serait une place de gagner dans ce bus qui en manque considérablement, ce matériel roulant qui n'est qu'un gros filtre ne filtrant rien et étouffant les passagers d'odeurs immondes de transpiration un jour d'été très corsé. Mais comment ne pas être cet imbécile heureux présumé ? Lorsqu'un lecteur se retrouve avec une histoire dans la main (ou en mémoire), dont des images d'un genre de festival de Canne (sauf que c'est à Rome dans la prestigieuse villa « Ada ») qui se métamorphose en phénomène sismique (et où la St Barthélémy sonne comme une berceuse à côté), tourne en boucle dans ses pensées. C'est une sorte de « Scary movie » lâchée dans un « Jurassik park » sans les dinosaures.
Sans répits, vous l'aurez compris.
Pas de place pour la honte, vous vous souvenez le lecteur dans le bus…Il s'en fou, il aime. À ce niveau-là, c'est même insignifiant. Par contre dans ce livre, Ciba est en conflit avec sa société aguicheuse et énervante, avec lui-même aussi, il rejette l'exubérance et s'y noie impuissant. La honte oriente ses mouvements, ses choix. Sa honte est un gilet par « apparence trompeuse » inefficace. La crainte du ridicule ou de l'indécence le turlupine. L'auteur démontre qu'il n'y a plus de honte dans la décadence. À un certain stade, elle disparait. Pourquoi s'en faire ? Être respectable, pour quoi faire ? Être exemplaire pour vendre des bouquins, des films…
« Ce que tu appelles ces moments de honte, ce sont des éclairs de splendeur médiatique qui donne du lustre à ton personnage et te rendent plus humain et sympathique. S'il n'existe plus de règles éthiques et esthétiques, les moments de honte périclitent en conséquence. » (p206)
Au-delà des regrets, l'envie ou l'amertume de chacun devant une fiesta mielleuse et exagérée. C'est avant tout une ode au ridicule qui ne tue point sauf dans le roman. Un contre argument au gaspillage d'intelligence. Une très belle comédie, l'horreur y est risible, quelques scènes de sentimentalisme à considérer comme la pause du lecteur dans ce chaos. C'est une sucrerie acide, de celle qui vous bloque les zygomatiques après une ou deux succions.
Il ne faut pas tout ramener à l'excentricité et la folie servie par une élite ou des chanceux privilégiés ou encore au seul ex-futur-ex premier italien. Des milliardaires, politicards du genre capricieux, manipulateur et égocentrique, des « VIP » qui se nourrissent de copinage frauduleux ou stérile de vraisemblance, il y en a dans chaque pays avec autant de villas « Ada » que de personnes qui ont faim. Oui la connerie du pouvoir de l'argent, de ce qu'il apporte, de la recherche de reconnaissance illusoire (inculquée dès le plus jeune âge) et passagère d'une société nauséeuse. Société dans laquelle le temps déprime par sa rapidité inébranlable.
Quand la fièvre est passée, la normalité reprend son cours. L'éphémère comédie se brise ici et naît là-bas. Ainsi est la nature humaine inapte devant ses inventions. La consommation, le progrès, la rentabilité… Faut-il s'indigner, se résigner ? Aucun des deux n'a de chance de réussite. Par contre tempérer autant que possible. Et puis sauve-qui-peut quand les eaux tumultueuses ravagent et nettoient tout sur leurs passages…
Un très bon moment de lecture satirique. Pour qui a envie de se changer les idées en toute légèreté. Bienvenue à Rome pour une détente amusante aux frontières du paranormal et du thriller. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai bien dit aux frontières du...
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Dans cette histoire, nous avons à faire tout d'abord à Fabrizio Ciba, jeune romancier à la mode, très égocentrique et imbu de lui-même. Celui-ci décide de se rendre à la fête du miliardaire Sasa Chiatti, annoncée comme la fête du siècle qui s'annonce grandiose et où tous les people sont invités (écrivains, joueurs de foot, artistes, stars, journalistes, mannequins...). le deuxième personnage du roman s'appelle Saverino Moneta, dit Mantos. Lui n'est pas invité à cette fête. Il est le leader d'une secte satanique, rejoins par trois autres membres, embauchés en tant que serveurs. Ils veulent faire parler d'eux pour être enfin reconnus par les autres sectes d'Ttalie. Leur plan : décapiter une chanteuse sur scène. Mais évidemment rien ne s'annonce comme prévu...

Si vous admettez de vous faire embarquer dans cette histoire loufoque, vous partez pour des éclats de rire et vous irez de surprises en surprises. Ammaniti ne semble rien s'interdire, dépeint une société italienne en à bout de souffle, épingle tout le monde (presse, télé, politique...) et s'en donne à coeur joie. Son scénario part en sucette et son imagination n'a pas de limites.

Ici, place au divertissement. Ammaniti maîtrise des dialogues drôles et percutants digne d'une véritable comédie au cinéma. Ecrire un roman drôle n'est pas un exercice facile mais selon moi, il relève brillamment le défi.....
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Un roman !

Un vrai roman, qui est totalement vrai ... même ce qui est invraisemblable !

Un roman que j'ai adoré ...

Un roman qui m'a ramenée à Rome, qui m'a fait parcourir ses avenues et ses petites rues ...

Je me suis vue en Vespa descendre du Monte Mario et longer le Lungotevere embouteillé ...

J'ai descendu le Corso Vittorio Emmanuelle, et de la via dei Fori Imperiali, j'ai observé le Colisée by night, sans centurions, ni gladiateurs, ni touristes ...

Un roman qui a confirmé mon envie d'aller visiter la Villa Ada ... que je ne regarderai certainement pas du même oeil en juin que si nous y avions été en février ...

Un roman qui a le goût de Rome dans tous ses excès et toute sa beauté éternelle ...

Un roman de l'Italie d'aujourd'hui qui répond en écho au Dolce Vita de Simonetta Greggio que j'ai lu il y a quelques mois ...

Un roman avec de vrais héros, et des personnages très ordinaires, bien terre à terre avec leurs faiblesses mais aussi leurs moments de grandeur :)

Un roman avec des tas d'histoires sous jacentes, des jalousies, des envies, des complots, des bassesses, des disparus, des stars qui se la jouent et d'autres pas du tout ...

En bref un roman un vrai, que je vous recommande très très chaudement !


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Agréable moment de lecture encore avec cet auteur et la traduction !
J'ai envie de dire que c'est un roman très masculin car rien n'est écrit avec finesse !
Anzi !
C'est parfois vulgaire, grotesque mais j'ai ADORÉ !!!!
Quoi qu'il en soit, j'adore cet auteur au point d' avoir fait toutes les vieilles librairies de Toulouse pour dénicher un de ces anciens romans qui n'est plus édité.
Mais parlons de " la fête du siècle ":
La satyre de l'Italie contemporaine, et de celle de Berlusconi et ses fêtes, est brillante.
L'humour féroce de l'auteur verse de l'acide sur les plaies d'un pays en pleine dégringolade.
C'est un roman ironique sur l'Italie moderne, une Rome décadente gouvernée par l'argent, l'hypermédiatisation, la superficialité et l'égocentrisme.
Cette fête se présente comme une soirée apocalyptique où trouvent à s'exprimer tous les travers d'une société en plein déclin.
Une ère du paraître, du "moi je" et de la sophistication vulgaire.
L'auteur pointe du doigt les pires comportements de cette société
abracadabrante.
Il le fait avec l'humour noir qui le caractérise.
C'est très bien construit avec alternance des chapitres (j'aime beaucoup ce style de construction )
Un chapitre sur 2 nous dépeint Fabrizio Ciba, écrivain à cours d'inspiration et le chapitre suivant, nous suivons les 4 adeptes d'une pseudo secte.
Ces 5 personnages participeront évidemment à " la fête du siècle "
La dernière partie est complètement déjantée, glaçante,décapante, outrancière... du grand n'importe quoi , du délire total mais c'est très réussi !!!
Si vous ne connaissez pas Niccoló Ammaniti, commencez par lire " comme dieu le veut "
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Le rythme est lent mais la lecture agréable.
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Ce roman est moins fort que les précédents que j'ai lus. le texte ressemble un peu au film " le parc jurassique" où un magnat veut reconstituer un monde disparu ( ici un immense zoo avec tous les animaux existants , tous en liberté) pour prouver aux autres qu'il a réussi quelque chose dans sa vie . Mais cela tourne à la catastrophe et il perd le contrôle de ce nouveau monde. Avec , en parallèle, une secte avec un chef qui veut prouver à tous qu'il est quelqu'un. Tout ce beau monde se retrouve à "la fête du siècle" et tout le monde est perdant.
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Ouvrage écrit "les doigts dans la prise".
Les nouveaux riches et leur entourage mêlés à quelques adorateurs de Satan dans une fête qui devient une tempête !
Quelle écriture ! Quelle imagination lumineuse ! et une fin pas banale...
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Il me semble que l'auteur se met un peu en scene dans ce récit dont le décor est une parodie romaine de l'ere berlusconienne. Ainsi, le roman tourne d'abord - selon moi - autour des états d'ame de l'auteur a travers ceux de son alter ego parodique. Un autre theme important du livre est - tout comme dans "Je n'ai pas peur" ou il est le theme principal - le Mal ou plutot le faux-semblant du mal. Pour l'illustrer, le récit met en scene une bande de pieds-nickelés qui s'imaginent etre des adorateurs de Satan alors qu'ils ne sont que des décus de la vie qui gerent leur frustration comme ils peuvent. Truculent mais tristement vrai sans doute sauf que, heureusement, les satanistes de pacotille ne passent pas si facilement a l'acte.

Quant a ce fameux décor simili-Rome-décadente que toute l'Italie a jubilatoirement identifié a la fausse culture et aux faux héros secrétés par l'empire médiatesque berlusconien, c'est bien le troisieme theme du livre et celui aussi qui en a fait le succes avant peut-etre que de faire celui d'une nouvelle adaptation cinéma. Il exprime sans doute aussi une critique sociale du petit monde VIP ainsi que peut-etre quelques comptes a regler avec des personnages de la littérature et du milieu éditorial italiens.

Ce roman parodique grandguignolesque est d'abord une lecture jubilatoire. Écrit au gros feutre, il n'est pas de ceux qui marquent une vie de lecteur mais il ne faut pas toujours chercher des messages extraordinaires dans les romans et heureusement d'ailleurs. La plupart des romanciers sont avant tout des "troubadours" qui, comme dit quelque part le personnage de l'écrivain en mal d'inspiration, sont des gens qui "racontent des histoires pour ne pas avoir a travailler". A propos, ce roman est aussi une belle démystification de l'écrivain-star adulé des lecteurs (et surtout lectrices, mais c'est une autre histoire) et courtisé par les éditeurs ainsi que les critiques littéraires... tant qu'un autre troubadour ne vienne lui faire de l'ombre.
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Ce livre m'a laissée indifférente, peut être suis-je passée à côté de quelque chose... le style était assez pauvre, les personnages sans relief et même la décadence de la fête qui se voulait un apothéose absurde m'a semblé tomber un peu à plat. J'ai bien compris l'intention de l'auteur, sa critique de notre société superficielle et vaine, mais je n'y ai rien trouvé de bien incisif.
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J'avais beaucoup aimé JE N'AI PAS PEUR ainsi que MOI ET TOI mais, je n'ai pas accroché à cette histoire malgré le talent et l'humour de l'auteur.
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