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3,46

sur 158 notes
Deuxième lecture d'Ammaniti, avec l'espoir d'être une nouvelle fois secoué. Malheureusement, celui-ci n'est pas aussi percutant que "Je n'ai pas peur". Pourtant, le monsieur a du talent et de la verve.

L'auteur nous invite ici à une farce mettant en scène l'élite italienne, forcément cynique et imbue d'elle-même. Un defilé d'egos: footballeurs, starlettes, producteurs, éditeurs, hommes politiques et écrivains, arrivistes et parasites en tous genres se ruent vers la Villa Ada, parc romain à l'abandon racheté et privatisé par un magnat de l'immobilier, afin d'être vus assistant à la fête du siècle.
L'intrigue se focalise particulièrement  sur deux specimens pitoyables et plus ou moins conscients de leur statut dérisoire: un écrivain, vieux beau sur le retour et sur le point d'entamer la pente descendante du succès, et un vendeur de meubles tyroliens, gourou d une secte sataniste comprenant 4 adeptes, planifiant de frapper un grand coup en sacrifiant lors de la soirée une chanteuse à la mode.

Une première partie bien sentie sur les travers de ce microcosme, à peine outrée, avec doubles discours et saillies vipérines, où le succès, le pouvoir et la gloire masquent à peine une immense vulgarité (buongiorno Berlusconi!).
L'alternance entre les deux protagonistes d'un chapitre à l'autre pourrait lasser par son systématisme, mais la verve grotesque facilite la lecture. Néanmoins cela ne va pas bien loin. La galerie de personnages veules et vaniteux nous amuse poliment, alors que le tout devrait s'avérer cruel et jouissif. Les courts chapitres défilent sans grande implication, les coups de griffes se révèlent trop peu corrosifs pour laisser des traces. Bien qu'en pleine putréfaction, le corps gonflé d'autosatisfaction de l'élite romaine boit/bouffe/baise et soliloque encore.

Ouvrant la seconde partie du roman, une anecdote sur la disparition d'athlètes soviétiques à la fin des JO de Rome en 1960 apporte une absurdité bienvenue. Digression dont l'auteur se sert pour nous livrer une divagation plus proche d'un Satyricon taillé à la machette que de la Dolce Vita au rabais du début, et nous mener jusqu'à la conclusion sans temps mort.

Alors, bonne ou mauvaise idée, de quitter l'outrance à peine décalée de la farce pour une fantaisie délirante à coups de parpaing?
Je me tâte encore.
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Un agréable moment
Sans être le roman de l'année, ce roman permet de passer un moment bien agréable. Quitte à passer un moment festif c'est moins déprimant que Bret Eston Ellis, mais c'est aussi moins drôle que Tom Sharpe...Pas la fête du siècle donc, mais un agréable moment de lecture parfois fort amusant.
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Il existe des livres âpres et difficiles à terminer mais pour lesquels nous nous acharnons à creuser le sillon de la lecture, quoi qu'il en coûte. Pendant l'ascension de la montagne de pages, il faut savoir prendre des pauses, de profondes respirations. Sans cela, épuisé, le risque est de voir nos doigts tétanisés par l'effort lâcher leur étreinte et laisser le livre nous tomber des mains. Il est alors vital d'avoir à sa portée un ouvrage qui nous permette de relâcher la pression et de reprendre notre souffle.

"La fête du siècle" a été l'un de ces romans soupapes. Marteau d'urgence acéré, prêt à l'emploi et à la désincarcération littéraire. Une bouffée d'air frais des Apennins.

On y suit la trajectoire de deux parcours parallèles et diamétralement opposés réunis brusquement dans un barnum people gonflé aux stéroïdes. Les deux personnages vont ainsi servir de prétexte à l'auteur pour effectuer à travers leurs trajets cahoteux une coloscopie douloureuse de l'Italie du 21ème siècle : médias, célébrités, télévision, monde de l'édition, écrivains ; acteurs et spectateurs de ce microcosme bouffi vont en prendre pour leurs grades. Et ils sont tous officiers.

J'ai passé un agréable moment, riant ou souriant souvent grâce à la vis sarcastique et nerveuse d' Ammaniti. J'ai particulièrement apprécié cet art du portrait à la kalachnikov qui permet – et c'est bien le moins que l'on puisse attendre d'un tel calibre – de voir à travers les personnages et leurs postures minables.

Mention spéciale à la création savoureuse de ce groupe de satanistes du dimanche que sont "les enragés d'Abaddon". Meute restreinte à trois pauvres loups émaciés regroupés autour du leader, - Mal aussi incarné qu'un ongle – à savoir Saverio Moneta, alias Mantos (dieu étrusque du monde souterrain).

Face à l'hémorragie de ses adeptes partant rejoindre les uns après les autres un groupe rival nommé "Les fils de l'Apocalypse" et son maître Kurtz Minetti, Mantos est forcé de riposter. Il doit proposer à ses derniers fidèles un coup d'éclat, une vraie action satanique qui fera enfin parler de leur groupuscule démoniaque. Plus question de tags minables à la gloire de Baphomet ou de viol sordide sur une étudiante shootée aux Rhohypnol. Il faut du lourd.

Mais Saverio-Mantos, grand prêtre de Belzébuth la nuit, l'aube venue redevient un petit chef de rayon dans un magasin de vente de meubles subtilement nommé "Les Maîtres Charpentiers Tyroliens ". Circonstance aggravante, il est sous les ordres de son beau-père tyrannique et son épouse l'a depuis longtemps transformé en paillasson conjugual, à peine décoratif. Abandonner tout espoir, se résigner à son salaire et enterrer tout reliquat de dignité ? Ou retrouver dans quel tiroir sont rangés ses couilles et semer le chaos et l'anéantissement sur le Latium ? Mantos doit prendre une décision.

De l'autre côté de l'arc en fiel, c'est Fabrizio Ciba. Ecrivain éternellement "jeune" malgré ses 41 ans, ses quelques livres à succès et l'éjaculation difficile de son futur roman à l'état "projet" depuis trop longtemps. Détendu et sûr de son succès éternel auprès des médias, des lecteurs et de sa maison d'édition, Franceso s'endort sur les lauriers de sa renommée. Il profite de la lumière du star-system et du charme fou que dégage sa dégaine savamment composée d'écrivain faussement introverti "ne sachant pas d'où lui vient tout ce talent".

Pourtant, au détour d'un bosquet – où il tente d'expliquer à une charmante traductrice le principe du pont-levis – il surprend une discussion entre le directeur et l'administrateur de sa maison d'édition. On le voit comme "fini", "asséché" et pire "surpayé". le choc pour Fabrizio qui lui aussi, tel Saverio, va se lancer dans une reconquête de son honneur bafoué en cherchant un sujet pour le futur "grand roman italien" qu'il ne va pas manquer d'écrire.

A ce moment précis de la narration, Ammaniti se saisit de ces deux hommes en proie à une remise en question dramatique de leurs existences et les jette dans un shaker de péripéties. Il remue bien fort en y ajoutant de la vodka et une pincée de coke et les lance au beau milieu d'une réception gigantesque organisée dans le parc romain de "la Villa Ada".

Le propriétaire et millionnaire Salvatore Chiatti a pour ambition d' y organiser "la fête du siècle". Il invite pour cela tout ce que l'Italie fait de stars, starlettes et autres "beautiful people" et se charge de les époustoufler en organisant un safari baroque et grandiloquent.

C'est le champ de bataille cathartique où tout va exploser dans un splendide bouquet final, feu d'artifice attendu tout au long des pages-mèches de ce roman.

J'avouerai que ce n'est pas cette partie qui m'aura le plus enthousiasmé mais bien le ton coupant, l'humour, le rythme bien tenu et la très belle galerie de figures improbables que nous sert Ammaniti presque tout du long.

Quand je lis certaines critiques qui font de "che la festa cominci", le plus mauvais livre de l'auteur, je salive déjà de ce qu'il me reste à lire de lui.
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D'un côté il y a un pauvre type vendeur de meuble tyrolien dans le magasin de son beau-père qui le méprise au plus haut point, presque autant que sa propre femme …
De l'autre un écrivain à la mode, quadra, beau gosse, célibataire, auteur de best-seller à qui tout réussi…

Enfin, en apparence seulement car en réalité, Saverio se transforme en chef de secte satanique le soir venu et il a un plan de grand envergure : le massacre de Larita, ex chanteuse de métal satanique convertie au christianisme et à la pop doucereuse pour ados attardés, le tout avec l'épée de Durandal lors d'une soirée huppée réunissant tout ce que l'Italie compte de people…
Quant à Fabrizio, il apprend par mégarde (alors qu'il est en plein préliminaires avec une belle traductrice qu'il connaît à peine dans le jardin d'une fête) que son éditeur ne croit plus en lui et veut même s'en débarrasser …. Et en y regardant de plus près, sa vie n'est pas si enviable.

Leurs routes vont se croiser lors de cette fameuse fête aussi somptueuse que ridicule organisée par un millionnaire à la villa Ada. C'est en effet durant la fête (qui occupe la deuxième partie du roman) que Saverio et Fabrizio se rencontrent. Il ne s'agit pas de n'importe quelle fête mais de la Fête où il faut être et surtout être vu, de préférence au bras d'une bimbo qui passe à la télé. Car on n'est plus dans la Rome de Fellini mais dans celle de Berlusconi : la Dolce Vita a laissé place à la vulgarité et au luxe affichés sans complexe. La sensualité toute italienne d'une Anita Eckberg a été remplacée par des pin up à peine pubères et déjà botoxées et anorexiques dont le dents rayent le parquet.

Dommage que le livre, au demeurant très drôle s'essouffle un peu vers le milieu (pendant la fête justement). Apparemment, Ammaniti est un auteur reconnu en Italie comme l'atteste les prix qu'il a reçu et le soutien des critiques, or malgré les bons moments de lecture passés avec les deux romans que j'ai lu de lui (j'avais beaucoup aimé « Comme Dieu le veut »), j'avoue que j'ai du mal à le prendre vraiment au sérieux et à le considérer comme un auteur italien majeur. En effet, ses livres presque entièrement composés de dialogues ressemblent à des scénarios de film - de très bonnes comédies italiennes - mais j'avoue que sur un plan strictement littéraire (au niveau du style notamment), je reste sur ma faim !

Merci en tout cas à Babelio et aux éditions Robert Laffont qui m'ont permis de recevoir ce livre gracieusement.
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Niccolo Ammaniti n'a peur de rien. Dans son roman précédent, Comme Dieu le veut, il se colletait, avec une incroyable férocité, au monde des exclus, marginalisés dans une Italie abrutie par la société de consommation. Changement de décor avec La fête du siècle, nous voici dans le monde tapageur des VIP's, un univers d'une vulgarité crasse où starlettes, entrepreneurs, écrivains, chirurgiens esthétiques, footballeurs ..., tous confits dans la vanité de leur importance, vont déguster ..., mais pas de la manière qu'ils imaginaient.
Pour corser l'affaire, Ammaniti introduit un quarteron de branquignols, satanistes à la manque, qui servent de contrepoint loufoque à l'élimination au lance flammes des "pipoles" auxquels l'auteur réserve un traitement de choc qui dépasse l'imagination. Qu'on se le dise, Ammaniti n'a vraiment peur de rien ! A partir de la centième page de la fête du siècle, la folle sarabande commence. Dans une sorte d'apocalypse qui prend le décor d'un invraisemblable Jurassic Park, la chasse au tigre dégénère totalement et les morts les plus spectaculaires se succèdent. On sent la jubilation de l'écrivain satiriste derrière ce jeu de massacre, une envie d'en découdre avec la société italienne du paraître et des paillettes, telle qu'elle existe depuis l'arrivée au pouvoir d'un certain Silvio B., jamais cité, mais dont l'ombre plane au-dessus de ce roman méphitique. Ammaniti en fait t-il trop ? On est en droit de le penser avec une dernière partie qui en remet une couche dans le délire façon film d'horreur. Entre Rabelais et Dario Argento, La fête du siècle nous a de toute façon emmené tellement loin que notre esprit cartésien a depuis longtemps rendu l'âme. A bien y repenser, ce roman exorciste, qui fait rire à chaudes larmes et frissonner de terreur, est une farce sociale qui pose de vraies questions sur une civilisation dont la déliquescence n'a rien à envier à celle l'Empire romain.
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Niccolo Ammaniti raconte une bouffonnerie : une fête donnée par un magnat du bâtiment, (mafieux?) dans la Villa Ada à Rome où toute la jet set, des journalistes aux footballeurs, est conviée pour de grotesques safaris et un concert de Larita, une chanteuse à la mode. le thème de la fête a été monté par le cinéma italien, par Fellini ou Pasolini, et récemment par Sorrentino ...Récemment, les funérailles kitsch de Casamonica en Août dernier à Rome s'apparente à cette culture de la fête.

Je me suis bien ennuyée pendant la première partie Genèse , prologue à la fête. Fabrizio Ciba, l'écrivain à la mode, a écrit un best-seller mais il semble plus préoccupé de sa tenue négligée, étudiée de ses vêtements de lin froissés, ne pense qu'à sauter toutes les femmes qui passent sur son chemin, bimbo ou intellectuelle, Saverio, minable vendeur de meuble est sataniste. Je ne ressens aucune sympathie pour ces deux héros, surtout aucun intérêt pour ces mondanités ou pour les sacrifices et les déguisements infantiles. l'action se traîne. Mortel ennui!

Dans la fête, on s'amuse plus, certaines scènes sont cocasses. J'ai bien ri quand les éléphants excités par la star du football sèment la panique. La chanteuse Larita qui préfère aller vacciner les enfants africains à des vacances aux Maldives est bien gentille. L'intervention des troglodytes, la catastrophe finale, sont réussies.

Finalement, sans être un chef d'oeuvre, ce roman est divertissant, à condition de lire en diagonale la première partie.

Lien : http://miriampanigel.blob.le..
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On m'a offert ce livre et je ne connaissais pas du tout cet auteur. J'ai longtemps hésité avant de me lancer et, finalement, j'ai passé un excellent moment.

Nous avons deux personnages principaux, deux hommes très différents l'un de l'autre. le premier, Saverio Moneta, est employé dans l'entreprise de son beau-père. Sa femme est belle mais inaccessible ; pourquoi l'a-t-il épousée, lui-même l'ignore. Point particulier : il est sataniste et dirige sa propre secte, les Enragés d'Abaddon. Au début du roman, la secte ne compte plus que quatre membres, en comptant son chef. le second, Fabricio Ciba, est un écrivain plus ou moins reconnu, plus ou moins minable. L'un de ses livres a fait un succès, le plus récent est plutôt une déception pour ses éditeurs. Il multiplie les histoires sentimentales, fait des plans sur la comète et se cache derrière son masque.
Ces deux hommes que tout oppose vont se retrouver à la fête du siècle, donnée au parc Ada par Salvatore Chiatti, un magnat de l'immobilier. le premier veut réaliser – enfin ! – un coup d'éclat en assassinant une chanteuse pop, autrefois sataniste ; l'autre s'y rend parce que tout le monde y va et qu'il doit être vu.
Mais les rêves démesurés de Salvatore Chiatti sont rapidement balayés, piégeant invités et intrus dans un véritable cauchemar…

Ce roman est totalement absurde, et l'auteur ne s'en cache pas. Il est cependant l'occasion de révéler les dessous des célébrités, de l'hypocrisie qui règne dans ce milieu et de leurs manipulations incessantes pour rester au sommet.
L'auteur ne met pas de gants : le vocabulaire est cru et brutal, le style parfois méprisant. C'est une véritable critique de la société romaine qui nous est offerte, et personne n'est épargné. le résultat est un livre qui se lit vite mais qui marque l'esprit, en nous distrayant tout en nous forçant ainsi à prendre conscience de cette réalité cachée.
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Jubilatoire!!!!!!!!!!

Encore un excellent roman signé Niccolo Ammaniti, peut-être même le meilleur, j'ai tout simplement adoré et dévoré ce bouquin !!!!
On retrouve dans " la fête du siècle" tout les codes propres à l'auteur italien, personnages atypiques et charismatiques, contexte suprenant sur fond de dénonciation sociale, satire, action, entremêlé d'un peu de sang et de sexe, tout est rassemblé!!
J'ai vraiment apprécié que l'auteur nous emmène dans le milieu de la richesse et de la notoriété italienne avec tout ce qu'elle a d'hypocrite, de superficielle et de malsaine.
Le débbut du roman pose les bases, on apprend a connaître les personnages, on s'attache beaucoup aux personnages de la secte des enragés, on aime ces loosers fauchés et simples à l'opposés des starlettes de la fête qui s'annonce. Chaque chapitre apporte son lot de surprises, on en apprend toujours plus à chaque page, aucunes longueurs dans ce roman.
Et puis la fête tant attendue commence et on rentre dans l'action purement et simplement en suivant le fil conducteur de la soirée, les personnages si bien décrit au début du roman se rencontrent, se confrontent, s'aiment , se déchirent puis s'entretuent.
Mention spéciale pour les 30 dernières pages, ou l'auteur part complêtement en vrille, je me rappelle qu'en ayant lu ces pages je me suis diit " Putain mais il pète carrément un cable là" ( dans le bon sens du terme bien-sûr) , ça part dans tout les sens, tout le monde en prend pour son grade et personne n'est épargné.

Pour finir, je dirais que ' la fète du sièce" sous une couverture de livre satirique et divertissant est une véritbable dénonciation de la société italienne en ce qu'elle a de pire: la fausse notoriété, l'hypocrisie, l'appât du gain et la superficialité. Rien de mieux pour contrecarrer ces excès que l'histoire de gens simples, déboussolés et malheureux au point de se liguer pour former une secte satanique, parce qu'au fond tout le monde, même les gens bien peuvent un jour au cours de leur vie, péter un cable eux aussi.
;
Je conseille vraiment cet ouvrage qui est un petit diamant à l'état brut
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C'est l'Italie mise en pièces dans une festive et exclusive Apocalypse.
Les derniers Cavaliers de l'Apocalypse tiennent une réunion satanique dans une pizzeria.
Un entrepreneur richissime à l'enrichissement trouble achète à Rome un parc public de cent soixante-dix hectares pour en faire sa résidence privée Il y organise LA fête du siècle.
Les personnages sont très nombreux. Chacun poursuit un objectif personnel. Leurs histoires s'entrecroisent.

L'imagination débordante de l'auteur voisine avec une lucidité sans faille.
Bien sûr, l'histoire est invraisemblable, les situations incroyables et impossibles.
On accepte le jeu ou on le rejette.
Il reste l'ironie, l'absurde, l'amertume.
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L'effondrement social et humain de l'Italie contemporaine dans un délire décapant !

Publiée en 2009, et tout récemment traduite en français, "La Fête du siècle" est un nouveau coup de maître de Niccolò Ammaniti. Mélange de farce baroque débridée et de satire sociale d'une grande clairvoyance, ce roman fera aussi irrésistiblement penser les connaisseurs aux mécanismes déployés par le Français Jean-Marc Agrati dans nombre de ses nouvelles.

Sans dévoiler de moments-clé de l'intrigue, disons seulement qu'on trouvera là des sectes sataniques rivalisant pour la notoriété dans leur domaine (clin d'oeil possible à la mascarade organisée par le collectif Wu Ming à ses débuts, sous le nom de Luther Blissett), des écrivains à succès - dont l'un des deux principaux narrateurs - et le cortège d'admirateurs plus ou moins sincères qui les entourent, un magnat napolitain vraisemblablement camorriste, un parc naturel reconstitué dans un ex-jardin public en plein milieu de Rome, des joueurs de football, des politiciens, des starlettes, une chanteuse de death metal devenue catholique, et un final apocalyptique dans lequel le deus ex machina est lié aux Jeux Olympiques de 1960 à Rome, cinquante ans plus tôt...

On sort hilare et pensif de cette lecture, réalisant à quel point, sans aucun discours politique explicite, Ammaniti nous fait toucher du doigt et du rire l'effondrement social et humain largement réalisé aujourd'hui, en Italie comme ailleurs.
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