Piacenza, 1906. Un garçon solitaire prénommé Michele grandit entre un père autoritaire et sans coeur et une mère soumise et désespérée. Mais à trop être maltraités par la vie, les coeurs purs finissent par s'endurcir et l'enfant démuni aura bien du mal à contenir la violence qui sommeille en lui. Terni, 1916. Une jeune fille, Alessandra, détestée par un père qui aurait préféré avoir un fils, ne connaît que les tâches ménagères et découvre bientôt le travail à l'usine ; elle a dressé autour d'elle des remparts et son sourire est une arme qui lui permet, jour après jour, d'avancer dans une vie qu'elle est bien décidée à changer. Les années passent et une partie du peuple italien assiste, impuissante, à la montée au pouvoir de
Benito Mussolini et à l'apparition des Chemises noires. Les êtres comme Michele et Alessandra s'abîment et les exils se multiplient…
Va où la peur te mène est à n'en pas douter un roman de qualité. Par son sujet tout d'abord : plongé dans l'Italie fasciste de la première moitié du XIXe siècle, le lecteur est invité à découvrir le régime de Mussolini par la petite porte. Ce sont des bruits qui courent, des discussions populaires, des inquiétudes naissantes. Les scènes d'arrestation et de torture ne sont évoquées qu'à travers un exemple fort : ce sont les personnages et leur psychologie qui comptent, plus que les actes. le deuxième point fort de ce récit, c'est sa construction : des personnages apparaissent tour à tour, sans forcément de lien apparent, un véritable canevas que le lecteur doit reconstituer, jusqu'à la révélation finale qui donne au roman toute sa force. Mais ce point fort est aussi une faiblesse : le nombre important de personnages rend parfois l'histoire difficile à suivre. En définitive, c'est un roman intéressant, plutôt agréable à lire, avec une chute particulièrement plaisante, mais qui souffre toutefois de quelques défauts.
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