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EAN : 9789973580535
172 pages
Elyzad (04/04/2013)
3/5   7 notes
Résumé :
En France, au nord de la Loire. Un écrivain togolais est accueilli en résidence d'écriture pour quatre mois à Moisant, village de mille habitants. on l'installe dans un ancien presbytère, on l'invite à déjeuner, on lui présente les uns et les autres. Des plaines dénudées, un unique café, une place du village à peine animée en cet automne ensoleillé, une église déserte. Ces endroits sans aspérités, ces gens plus ou moins retirés de la vie active, prennent peu à peu d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
ce petit roman est écrit par un auteur togolais venu en résidence en France, à Brive, avec le soutien du Centre national du livre.

Ce séjour de quelques mois est ici transposé en Touraine, dans le petit village de Moisant peuplé de mille habitants. Et on assiste à l'installation de l'écrivain dans un presbytère vieillot, quasi monacal qui le fait d'abord réagir par un sentiment bref de vexation. Impression vite dissipée lors de l'accueil officiel du village, au cours d'un pique-nique réunissant des personnages engagés dans le projet, vision d'abord globale de ces Français intéressés par l'acte d'écrire, par l'Afrique aussi (même si on s'aperçoit vite de leur ignorance sur le sujet : une participante interroge sur « les fruits qu'on mange » là-bas!).
Vision panoramique donc qui se resserre au fil des pages, Théo se mettant à raconter au jour le jour les invitations des membres de l'association qui l'a fait venir. Alors se précisent des figures très humaines, avec leurs fêlures et leur charme : Yvonne, présidente de la Maison des écritures, souffrant d'une sclérose en plaques mais qui affirme hautement que « dans la vie rien ne vaut le cul et la bouffe. » ;
Michèle, toujours un crayon à la main et qui dessine comme elle parle, entraîne Thé chez les uns et les autres et lui fait découvrir ses richesses d'objets récupérés et transformés en oeuvres d'art. Elle l'emmène un jour visiter une habitation troglodyte et lui raconte la « trahison » dont elle a fait l'objet de la part de son amant. Théo découvre, ahuri, ce mode de vie improbable sous la terre.
Et ainsi de suite.
Chacun se livre à Théo, expose ses blessures et ses idées. L'oralité, si vivante en Afrique, s'exprime ici pleinement. Lui, l'Africain que tout le monde tutoie au premier abord (ce qui le gêne un peu et on le comprend), devient une sorte d'oreille vivante. Curieusement, il entend, il écoute, mais il ne commente pas, ne console pas, n'interroge pas. Il laisse simplement venir les mots. On ne l'entend pas trop prendre la parole non plus. L'écriture est descriptive, soignée, mais un peu vide de sentiments et d'émotions, un peu sèche comme le carnet de notes d'un anthropologue ou d'un ethnologue qui rassemble la matière à étudier plus tard.
Sauf quand son regard se pose sur un décolleté bien fourni...Ou quand il s'agace de l'intérêt (excessif!) porté par les Français aux chiens et aux chats, si peu chouchoutés en Afrique où il y a d'autres urgences.
Il y a quelque chose de savoureux dans l'ironie de ce comportement d'observateur d'une tribu tourangelle par un Togolais attentif...

L'intérêt du roman est réactivé régulièrement par les allusions à ce Louis Ribassin qui propose, non, qui ordonne, que Théo l'Africain vienne déjeuner chez lui en fin de séjour. Comment dire non à cet important personnage qui finance l'opération ? Théo est en quelque sorte son « locataire » puisqu'il loge dans un bâtiment entretenu et chauffé par ce Ribassin. On parle de lui avec mépris mais aussi avec appréhension. Il a été très puissant, conseiller de tyrans africains, acteur ripoux de la Françafrique et encore pénétré de sa supériorité pourtant obsolète. Si le roman est « à clefs », il faut chercher qui se cache derrière ce nom de Ribassin. Ils sont connus ceux qui, au prix de l'indignité, ont aidé à la corruption et au pillage du continent africain. Il suffit de voir ce que sont devenues certaines richesses artistiques, aujourd'hui bien loin de leurs pays d'origine...

Et finalement, bien sûr, l'entrevue aura bien lieu.

Pour conclure, ce roman, qui n'en est pas un tout – à - fait, est plein de charme et les observations de Théo Ananissoh ne manquent pas de saveur mais il me semble qu'il ne nous dit pas tout. Pour avoir fréquenté pas mal d'Africains et avoir entendu leurs commentaires sur les Blancs, il me semble que Théo Ananissoh a plutôt édulcoré son ressenti face à nos habitudes de vie. Trop bien élevé, sans doute !

Mais décidément, les éditions Elysad me plaisent beaucoup !
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Quatre mois à Moisant, petit village tourangeau, invité par la Maison des écritures de Moisant où tout commence par un pique-nique ; voilà l'invitation et la base de départ de ce livre-récit de Théo Ananissoh.

Pendant ces quelques mois, il habitera un presbytère un peu décrépi et prendra ses repas à l'auberge du village, le Bon Accueil - lieu hautement recommandé pour découvrir les us et habitudes des autochtones de quelque village français que ce soit- ou sera reçu par des personnes que je qualifierai, sans ironie aucune, d'intellos. « Et oui ! Bien que vivant dans ces lieux, on n'est pas tous des ruraux, cher ami » répond Yvonne a une question précise de l'auteur.

Par petites touches, Théo Ananissoh dessine le portrait des invités du pique-nique. Comme un photographe, nous passons du plan général au gros plan et même à la macro.

Le style narratif, tel un recueil de souvenirs, m'a un peu gêné au début, puis la musique s'est installée et j'ai pu imaginer les panoramas que Théo Ananissoh nous décrivait.

Il y a un fantôme dans ce livre : Louis Ribassin « Celui qui a vécu en Afrique ? Yvonne agite ses cheveux gris. Oui. L'homme qui a si longtemps et si bien conseillé des tyrans africains. »
C'est un des fils conducteurs de ce livre et je ne vous dévoilerai pas la teneur de leur rencontre, à vous de la découvrir.
Théo Ananissoh parle du handicap, de la maladie, de la mort et de sa gêne devant tous ces chiens et chats vivant dans les maisons. Pour en venir à quelque chose de beaucoup plus joyeux et rabelaisien (cela va si bien à cette Touraine qui l'a vu naître) on voit son attrait pour la gent féminine et Gérard, un des invitants, l'a très bien compris « Un homme qui aime les seins sait apprécier également le vin »

Je suis en même temps témoin de la création de ce livre et lectrice du même livre terminé « je me récite des phrases que j'ai écrites dans la journée; je me suis mis à table et j'ai écrit fiévreusement pendant des heures » « j'ai trouvé un point de départ ». La fin est un joli pied-de-nez à Ribassin. « Tu écris quoi ? » « Disons que j'essaye de rendre mon séjour au jour le jour »

Ce livre est d'une écriture simple, comme un carnet de voyage ou de peintre. le carnet de voyage est celui d'un africain sur un village français, alors que nous avons été habitués à l'inverse. Sa galerie de portraits est intimiste et très humaine. Un livre qui ne se dévoile pas de suite comme le rideau d'un théâtre que l'on ouvre doucement pour découvrir le décor et les comédiens.
Ce bouquin me fait penser à un film de Claude Sautet, tout en simplicité apparente, mais…

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un écrivain togolais est en résidence d'auteur dans un village de Touraine, Moisant. Il se consacre à l'écriture de son prochain roman, mais surtout à l'observation de la société provinciale qui l'entoure, conversant avec les membres de la Maison des écrivains, et les autres. Nombreux sont ceux qui lui demandent s'il accepte l'invitation de Ribassin, un homme détestable notamment par son passé douteux dans les mauvais coups de la Françafrique.

Le titre est au singulier, mais l'auteur sera destinataire de nombreuses invitations. On découvre dans ce village de la France profonde, reculé, calme, vieux, un accueil chaleureux, familier, interrogateur. Theo réagit avec un flegme constant, une attitude que l'on imagine très posée, mais au fil des invitations publiques ou privées, il raconte un village, il raconte une France qu'il découvre et qui le découvre.

(.................)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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critiques presse (1)
Actualitte
15 janvier 2014
Il y a [...] au sein de ces photographies parfois un peu sépia, une grande douceur, une grande capacité d'écoute et certainement une bonne dose d'amour pour l'humanité en général.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Gérard pousse un soupir, son verre de vin entre les mains. Il s’apprête à dire quelque chose.
« Vous savez, commence-t-il en me regardant, nous avons emménagé ici à la retraite ; enfin, à ma retraite, car Monique, elle, a continué de travailler encore plusieurs années. Mais nous avions acheté cette maison il y a dix-neuf ans. Et nous y venions en vacances avec notre fils et sa famille en été, à Pâques, ainsi de suite. Pendant ces séjours, surtout en été, Ribassin rentrait d’Afrique, j’imagine pour se reposer du chaos qu’il contribuait à y créer. Il passait plusieurs semaines ici, dans son château. Nous avons un club de tennis du canton ; il venait jouer avec nous.
- Mais il en était membre d’honneur, Gérard ! s’exclame Monique en riant.
- Oui, notre président – comme le monde est petit – qui est le maire de Moisant… »
Monique :
« Et neveu de Ribassin !
- Oui, le maire a fait de lui Ribassin un membre d’honneur du club – l’unique membre d’honneur du reste. »
Gérard marque un temps d’arrêt, lève le doigt pour souligner ce qu’il va ajouter.
« Il faut dire que c’était de bonne politique. Ribassin a fait construire plusieurs terrains de tennis dans le canton. Il est très riche.
- Et très bon joueur », complète Jean-Michel avec ironie.
Gérard hausse les épaules en se retenant de sourire.
« Ça remonte à loin maintenant, feint-il de se dérober. Il n’a plus du tout participé à nos tournois à son retour définitif d’Afrique.
- Il est devenu trop vieux, raille Monique
- Oui, c’est sûr. Il avait, je crois, déjà plus de 70 ans. Non, je parlais des matches d’autrefois, quand il rentrait en été.
- Et alors ? Insiste Jean-Michel, convaincu de la réponse.
- C’était un joueur correct, finit par lâcher Gérard avec un petit sourire.
- Mais vous le laissiez gagner volontiers, dis-je.
- Non, c’est un homme particulier », fait Gérard après les rires.
Il regarde sa femme.
« Une fois, c’était en 1998, je crois, hein ? Monique. »
Elle comprend, le manifeste par un geste de la main et de la tête.
« En 98, il nous a invités Monique et moi à une fête qu’il organisait au Fazao – c’est le nom africain, je pense, qu’il a donné à son château. Il y avait du beau monde.
- Nous nous sommes demandé pourquoi il nous conviait, nous, dit Monique.
- Oui, et on n’a jamais eu la réponse. Il y avait des gens de Paris…
- Des Africains !
- Mais pas de ceux qu’on croise dans les rues de Tours. Non. Des ministres de ces pays africains. Il devait y avoir au moins une cinquantaine d’invités.
- Peut-être plus, estime Monique.
- Il fêtait quoi ainsi ? Demande Jean-Michel.
- On n’a jamais su, répond Monique. Il a juste fait transmettre une invitation à Gérard. Nous étions invités à prendre part à une fête chez lui. C’était magnifique. »
Gérard hoche la tête d’approbation.
« Une très belle soirée. De très bons vins, ajoute-t-il avec respect.
- Il avait invité aussi des gens que nous connaissions, comme son neveu – il n’était pas encore maire – et d’autres membres du club de tennis de Gérard. On ne s’est pas ennuyés du tout. »
Se rappelant une anecdote, Monique fait un geste en direction de Gérard.
« Tu te souviens de cet Africain avec qui tu as causé longuement de tennis ? »
Monique s’adresse à Jean-Michel et à moi :
« Ils causaient depuis un moment Gérard et lui. Puis Gérard, voyant qu’il s’y connaissait bien en tennis, lui demande comme ça, en passant, s’il était professeur de tennis ou quelque chose de ce genre ; et lui de répondre calmement : Ministre des Affaires étrangères !
- Je ne me souviens plus du pays qu’il a nommé. Il m’a donné sa carte de visite.
- Il a même proposé à Gérard un poste de proviseur dans un grand lycée de chez lui !
- Et-tu-as-refusé ! articule Jean-Michel faussement estomaqué.
- Attends, dit Gérard d’un air sérieux. Ce type a été tué même pas trois semaines après dans un coup d’État ! Ribassin n’était pas encore reparti. Je me souviens qu’après un match, je lui ai montré la carte de visite que j’avais apportée pour savoir s’il avait par hasard des nouvelles de cette personne – j’avais lu dans les journaux qu’un coup d’État avait eu lieu… Le pays (il cherche), le Togo… ou le Congo ? Je ne sais plus. Donc, je montre la carte de visite à Ribassin. Il ne la touche pas, lit le nom, et laisse tomber : "Il y est passé." »
Il s’ensuit un temps de silence pendant lequel on n’entend que les bûches crépiter dans la cheminée.
« Vous y allez à son invitation ? me demande Monique.
- Oui, dis-je sans hésiter. Je prends cela comme faisant partie des obligations de ma résidence. »
Cette explication l’amuse.
« J’imagine, dit Jean-Michel, que tu es un peu curieux de le voir de près.
- Oui. Mais je n’aurais pas cherché à le rencontrer s’il ne m’avait pas invité.
- Son secrétaire vous a contacté ? me demande Monique.
- Non.
- En tout cas, l’invitation a bel et bien été envoyée par lettre signée de sa main à la Maison des écritures. Yvonne vous l’a montrée, je pense.
- Oui.
- On l’a reçue avant même votre arrivée ! »
Elle dit peu après :
« Ça nous a quand même mis dans l’embarras, cette invitation. Florence et Jean-Michel ont dit qu’il fallait répondre poliment non sans attendre votre venue.
- C’est à cause de ce qui s’est passé avec Éric, réagit Jean-Michel d’un air grave. Florence et moi, nous avons pensé qu’il fallait éviter un nouveau conflit entre lui et un résident. D’autant que pour les résidents qui ne sont pas Africains, il ne se préoccupe pas de savoir à quoi ils ressemblent. »
Il tourne la tête vers moi.
« Là, tu acceptes d’y aller, Théo ; mais si tu avais dit non, comme Éric ?
- Moi, avoue Monique, je ne sais toujours pas ce qui est mieux : accepter ou pas ?
- Yvonne était pour accepter, observe Gérard.
- Oui, confirme Monique. (Elle rit) C’est qu’elle est très Présidente. Elle prend soin de ne pas désobliger les bailleurs de fonds, finit-elle dans un éclat de rire.
- C’est une chance que vous ayez accepté, reconnaît Gérard. Comme dit Jean-Michel, cela aurait pu être une nouvelle situation embêtante comme ç’a été le cas avec Éric. Il faut dire que cette invitation qu’Éric a refusée et la querelle qui en a résulté avec le secrétaire de…
- L’amant, murmure Monique.
- Enfin le secrétaire supposé disons de Ribassin, cette invitation a pourri la résidence du pauvre Éric. On invite un écrivain, c’est pas pour qu’il soit en conflit avec tel ou tel habitant du village ! »
Jean-Michel observe avec irritation :
« Le fait même que cette invitation crée tant d’embarras la rend déplaisante ! Après le coup avec Éric, il aurait dû s’en tenir là, Ribassin.
- D’autant qu’il ne doit plus être vraiment en état de converser, s’étonne Monique en baissant d’un cran la voix.
- Son cancer de la prostate doit être très avancé, explicite Jean-Michel.
- J’ai essayé de tirer un peu les vers du nez au maire après un match, dit Gérard ; en vain.
- Mais quand même, fait Monique d’un ton presque enthousiaste à mon endroit après un nouveau temps de silence, ça va être quelque chose de vous retrouver en tête à tête avec lui à table ! Ce sera une scène très intéressante. »
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« Mais je voulais aussi vous demander, dit Monique que je découvre hôtesse vivante, chaleureuse, à l’opposé de l’image d’austérité qu’elle donne à première vue. L’état de l’Afrique, dit-elle, l’état de l’Afrique, comment on peut faire ? »
Je pousse un soupir. Jean-Michel plaisante :
« La question à un million, Théo !
- Êtes-vous optimiste ? interroge Monique en me fixant avec sérieux.
- Je suis bien embarrassé de faire une réponse, dis-je d’un ton amusé.
- À mon avis, tout ce que tu peux dire sera inférieur à la réalité, intervient Jean-Michel d’un air fataliste. Déjà même les romans que vous écrivez, toi et d’autres auteurs africains, n’y suffisent pas… »
Gérard approuve vivement d’un hochement de tête.
« Mais on peut au moins répéter avec fermeté qu’il faut que des gens comme Ribassin cessent de torpiller le destin de ces peuples », poursuit Jean-Michel en s’animant.
Je le remercie en silence d’introduire le nom de Ribassin dans la conversation. Monique lève les bras au ciel.
« Ah ! Ribassin ! », Fait-elle. Puis, à moi : « Il a longtemps vécu dans votre pays.
- Son nom y est connu de tous, dis-je. C’est lui qui gouvernait en réalité.
- C’est incroyable quand même ! » dit-elle, perplexe. Puis, un instant après : « Il est rentré à Moisant avec un Africain qu’on dit être son secrétaire.
- Yvonne et Jean-Michel m’ont raconté.
- Est-il toujours en prison ? s’interroge Monique. Ça ne m’étonnerait pas qu’on l’ait déjà relâché. »
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Pour la première de mes deux visites à la Buvinière, c’est Jean-Michel qui m’y a conduit. Il faisait un froid humide ; le véhicule a gelé quand nous avons fini de dîner. Il a fallu gratter les vitres pendant des minutes. Nous avons pris l’apéritif près de la cheminée. Je comprends les sentiments de Bamezon à l’égard de ce couple. Les deux sont des êtres minces, sobres et loyaux. On est rassuré auprès d’eux, et on en a conscience. La qualité des paroles, ici, est aussi celle des intentions. Monique est blonde ; ses cheveux descendent à peine au-dessous des oreilles. Elle est d’Alsace où elle a grandi. Elle a été économe dans les lycées professionnels que dirigeait Gérard. Homme courtois, pénétré de politesse pour autrui, Gérard a des yeux expressifs et attentifs. Dans En Touraine, Bamezon dit donc son bonheur d’avoir connu ces deux êtres. Eux-mêmes gardent de lui un souvenir très amical. La première fois du reste, chez eux, au coin du feu, Monique me demande d’emblée de parler de Bamezon. Éric leur a écrit de temps en temps, les a même invités à venir le voir en Afrique.
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Dans En Touraine – récit d’environ soixante-dix pages que je n’ai découvert et lu qu’une fois à Moisant –, Bamezon leur rend hommage, à eux seuls, en les nommant. Monique et Gérard G., retraités de l’enseignement secondaire, le reçurent à dîner et à déjeuner au moins quatre fois. La Buvinière, leur maison à quelques kilomètres à l’ouest de Moisant, est un lieu doux et accueillant. Ancienne ferme, elle tourne le dos à la petite route qui y mène et fait face à un ruisseau qui coule paresseusement en contrebas, sous les arbres. Monique cuisine des plats exquis. J’en témoigne, invité à mon tour deux fois pendant mon séjour. Et Gérard offre à chaque repas des vins délicieux. Son père, oppose-t-il par modestie aux compliments, a été négociant en vins.
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Dans la cuisine, par où l’on entre dans la maison – sol de briques, poutres apparentes au plafond, une sorte de bar qui sépare le coin-cuisine du reste –, les G. ont laissé une fois Bamezon œuvrer. Monique m’en informe avec un éclat de rire significatif. Je m’en étonne sincèrement. Qu’a bien pu accomplir Bamezon à cette occasion ? Elle me décrit le résultat ; je reconnais la sauce d’arachide. Accompagnée de quoi ? De riz. Je n’ai pas posé d’autres questions de peur qu’on ne m’invite à faire de même.
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Video de Théo Ananissoh (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Théo Ananissoh
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=52548
THÉO ANANISSOH, SONY LABOU TANSI, AMÉLA ET MOI...
Lecture de le soleil sans se brûler de Théo Ananissoh
Bernard Mouralis
Préface par Daniel-Henri Pageaux
Classiques pour demain
Bernard Mouralis sera présent au 31ème Salon du livre et de la presse de Genève
Dans ce livre, Bernard Mouralis retrace l'histoire et les conséquences d'une lecture : celle qu'il fit du roman de Théo Ananissoh, "Le soleil sans se brûler" (2015) et qui relate la rencontre d'un étudiant et de son ancien professeur d'université, Améla. Ce roman a fait surgir, chez Bernard Mouralis, « des interrogations et des problématiques enfouies depuis longtemps » dans sa « mémoire » et dans sa « conscience ». Ce sont ces résonnances que le présent essai se propose d'examiner autour de trois pôles : la destinée littéraire d'un écrivain au centre du dialogue ; la relation entre maître et disciple ; et le parcours d'Améla, dont Bernard Mouralis fut le collègue et l'ami.
Broché ISBN : 978-2-343-10926-8 ? janvier 2017 ? 212 pages
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