Citations sur Aïe, mes aïeux ! (72)
La plus importante "dette" de la "loyauté familiale", c'est celle de chaque enfant vis-à-vis de ses parents pour l'amour, l'affection, les soins, la fatigue et les égards qu'il a reçus depuis sa naissance jusqu'au moment où il devient adulte. La manière de s'acquitter de ses dettes est transgénérationnelle, c'est-à-dire que ce que nous avons reçu de nos parents, nous le rendons à nos enfants.
Loyautés invisibles
C'était le passé, le passé vivant, le passé toujours vivant et interagissant sur le présent. (...)
Nous continuons la chaîne des générations et payons les dettes du passé; tant qu'on n'a pas " effacé l'ardoise ", une " loyauté invisible " nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non, la situation agréable ou l'événement traumatique, ou la mort injuste, voire tragique, ou son écho.
Le passé vivant
Le perroquet du grand-père
Rappelons que le génosociogramme est une sorte d'arbre généalogique fait de mémoire (c'est-à-dire, sans recherche d'information et de documents), complété des événements de vie importants (avec leurs dates et leurs liens) et du contexte affectif (liens sociométriques, marqués par des flèches ou des traits de couleurs). Le génosociogramme n'est pas seulement un arbre généalogique situant la parentèle. Ce qui est important, c'est la façon dont l'auteur de cet arbre "fantasmatique" perçoit les personnages et les liens qui les unissent et qui le lient à ses ascendants et collatéraux et à leurs rôles. Ce sont même parfois les blancs, les trous de mémoire de la famille qui en disent long (comme les silences sur le divan) sur ce qui a été "rayé de la mémoire familiale".
Notre vie à chacun est un roman. Vous, moi, nous vivons prisonniers d’une invisible toile d’araignée dont nous sommes aussi l’un des maîtres d’œuvre. Si nous apprenions à notre troisième oreille, à notre troisième œil, à saisir, à mieux comprendre, à entendre, à voir ces répétitions et ces coïncidences, l’existence de chacun deviendrait plus claire, plus sensible à ce que nous sommes, à ce que nous devrions être. Ne pouvons-nous échapper à ces fils invisibles, à ces “triangulations”, à ces répétitions ?
Nous sommes finalement, d'une certaine façon, moins libres que nous le croyons. Pourtant, nous pouvons reconquérir notre liberté et sortir de la répétition, en comprenant ce qui se passe, en saisissant ces fils dans leur contexte et dans leur complexité. Nous pouvons enfin vivre ainsi " notre " vie, et non celle de nos parents ou grands-parents, ou d'un frère décédé, par exemple, et que nous " remplaçons ", à notre su ou insu... Ces liens complexes peuvent être vus, sentis ou pressentis, du moins partiellement, mais généralement on n'en parle pas : ils sont vécus dans l'indicible, l'impensé, le non-dit ou le secret.
Le secret inavouable, indicible
C'est un secret, qu'on ne peut dévoiler, souvent le secret honteux d'un parent, une perte, une injustice; en cachant ce deuil indicible, on l'installe à l'intérieur de soi-même, dans un ", dans une crypte"caveau "secret": c'est un "fantôme" (qui recouvre ce secret inavouable d'un autre), secret qui peut se transmettre de l'inconscient d'un parent à l'inconscient d'un enfant, d'une génération à l'autre.
Mais il y a des injustices subies qui font mal.
Je le vois assez souvent dans des déclenchements de cancer liés au stress et au ressentiment- parmi d'autres facteurs.
Les gens n'arrivent pas à pardonner l'injustice subie. c'est lié à cette "comptabilité" si complexe du grand livre des comptes de la famille, de "ce qui vous est dû" et de "ce qu'on doit" aux autres pour la "balance des comptes", pour "solde de tout compte".
Loyautés invisibles
Notre vie à chacun est un roman. Vous,mol, nous vivons prisonniers d'une invisible toile d'araignée dont nous sommes aussi l'un des maîtres d'oeuvre. Si nous apprenions à notre troisième oreille , à notre troisième œil , à saisir à mieux comprendre , à entendre , à voir ces répétitions et ces coïncidences , l'existence de chacun deviendrait plus claire , plus sensible à ce que nous sommes , à ce que nous devrions être. Ne pouvons-nous pas échapper à ces fils invisibles , à ces "triangulation" , à ces répétitions ? ...
Vous connaissez tous sûrement autour de vous de charmantes demoiselles célibataires qui se consacrent à leur vieille mère malade, et ne font pas leur nid jusqu'à ce que cette charmante vieille mère meure. C'est ce que je considère comme des effets psychopathologiques graves de la loyauté familiale; on les voit comme je l'ai déjà expliqué dans la "parentification", lorsque l'enfant est forcé de devenir "parent de ses parents", et ce très jeune.
Il y a des systèmes sociaux ou familiaux dont le résultat est de maintenir les gens en servitude, en leur ayant "payé" de tels cadeaux (l'éducation par exemple), dont ils ne peuvent se libérer que par une reconnaissance "éternelle" des services rendus, devant être exprimée pendant longtemps, ou "toujours".
Un grand nombre de pères ou de mères abusives maintiennent dans des liens leur fils ou leur fille en disant : "Je me suis tellement sacrifié(e) pour toi, tu me dois bien ça."
Et ainsi, un certain nombre de jeunes rentrent malheureusement dans un jeu et ne se différencient pas de leur famille (selon l'expression de Muray Bowen) ne prennent pas de distance entre eux (leur moi, leur soi, leur "self") et leur famille; ils ne deviennent pas adultes parce qu'ils se sentent liés par des obligations qui sont proches en fait, de ce qu'on appelle, en Afrique, des cadeaux avec des dents.