Contrairement à d'autres recueils de
contes qui se terminent toujours sur une morale, je pense au Décaméron de Boccace (14ème siècle) ou encore aux
Contes de Canterbury de
Geoffrey Chaucer (14ème siècle) et je ne parle même pas des fables
De La Fontaine (17ème siècle), les
contes de
Hans Christian Andersen (19ème siècle) n'ont pour finalité qu'eux-mêmes. Passant de la poésie (l'Escargot et le Rosier »), à la farce («
Les Habits neufs de l'empereur ») et souvent dans le registre tragique («
La Petite Fille aux allumettes » nous laisse la larme à l'oeil) l'auteur a écrit ainsi plus de 160
contes qui ne pas forcément destinés aux enfants (lui-même s'en défendait lit-on).
Pleines de métaphores sur la vie, une grande partie de ces
contes sont le récit de la courte vie d'objets incarnés par une âme («
le Sapin », « le Voeux Réverbère », « le Lin », « La Théière », ou encore « Les Chiffons ») dont le destin, souvent tragique même si certains finissent sur des notes positives, va révéler bien des surprises. On touche ici au registre du merveilleux, qui inspirera certainement les conteurs pour enfants et les dessins animés du 20ème siècle.
La sélection d'une trentaine de
contes (collection folio classique) dont je fais ici la critique est quand même très souvent dans un registre dramatique («
La Petite Sirène » n'a pas le même dénouement que Disney lui a donné par la suite). Il y a quand même quelques
contes qui terminent bien comme «
le Vilain Petit Canard » (mais qu'est-ce qu'il a souffert ce petit canard…). La préface nous avertissait déjà que Andersen se réclamait être un auteur dramatique et en prenant connaissance de ce qu'a été sa vie on se dit que la dramaturgie était ancrée en lui ; de là à dire que certains
contes s'inspirent de moments de sa propre vie, il n'y a qu'un pas…