J'aime mon pays. Ce « plat pays » qui ne l'est pas du tout, tout au moins dans sa partie sud.
Depuis Namur jusqu'à la frontière luxembourgeoise, de douces collines et de vives rivières rythment le paysage, ses forêts se font de plus en plus profondes quand on passe en Ardenne, les petits villages regroupent leurs maisons de pierre autour de l'église. Mais quand on arrive en
Gaume, le paysage est lumineux, même en hiver. Les gens sont chaleureux, le calme règne.
C'est là que
Franck Andriat a placé l'histoire de son roman. Enfin, pas exclusivement, car il l'oppose à Bruxelles, la capitale de tous les investissements, des gens pressés, du travail avant tout. Pierre, un jeune loup de 34 ans, se rend compte qu'une faille s'est creusée dans son être, et que son existence toute autour du travail et des relations d'un soir ne lui convient plus. A la faveur de quelques jours de vacances dans une maison d'hôtes en
Gaume, il découvre la vraie nature, sa vraie nature. de promenades en rencontres, il part à la recherche de lui-même et tombera tout bonnement sur le bonheur.
Ce roman fait du bien, et il fait partie des balbutiements du « feel-good ».
Je n'ai pas l'habitude d'en lire, car je n'aime pas qu'on m'assène des leçons de vie sous couvert de décrire une existence à problème qui se résout tout à coup pour devenir une vie merveilleuse. Non, je n'aime pas. Et ce roman de déroge pas à la règle : une foule de belles phrases sur le sens de la vie semées dans des dialogues artificiels, des personnages manichéens (les jeunes cadres stressés courant au profit face aux ruraux accueillant l'existence sans heurts), une Bruxelles diabolisée face à une campagne paradisiaque (même s'il y a beaucoup de vrai quand même ! ), tout cela m'agace.
N'empêche, j'ai aimé lire ces pages pour la description de la nature, pour ce rêve récurrent de partir quelques jours au bord de la Semois, franchir ce petit pont de bois et m'enfoncer dans la forêt pour me remplir de l'odeur des feuilles et jouir du pépiement des oiseaux.