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3,43

sur 942 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magnifique roman que voilà !
Christine Angot nous raconte son enfance, sans père certes, hormis quelques visites furtives.
Rachel, la maman, gagne sa vie comme secrétaire et entoure Christine de beaucoup de douceur ainsi que toute sa famille proche.
Après la reconnaissance officielle de Christine par son père, tout se gâte.
Lors de séjours répétés avec sa fille, il va commettre un irréparable et cruel inceste.
L'auteure en parle très peu personnellement. C'est par l'intermédiaire d'un ami de sa mère à qui elle s'est confiée qu'on apprend l'horreur .
Si la quatrième de couverture ne m'avait pas mise au courant, je n'aurais pas soupçonné cet homme.
Dans les dernières pages, la discussion mère-fille au sujet du personnage du père et de sa relation avec Rachel est parfaitement analysée.
Je trouve que Christine Angot témoigne avec beaucoup de dignité, sans déballages inutiles.

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Le titre est trompeur. Christine Angot brouille les pistes en choisissant celui-ci, évocateur de roman à l'eau de rose. Cependant, ce titre n'est pas entièrement décalé par rapport au récit. Il y a bien, en effet, de l'amour, et de l'impossible. Mais pas au sens romanesque. La rencontre entre la mère et le père était improbable, presque transgressive au sens social. Or elle a lieu précisément pour ces raisons. Lui recherche ce type de frisson, en fait sa jouissance se trouve dans la transgression des règles sociales, transgression qui doit se répéter. Il n'est pas question de s'enfermer dans une romance qui le déclasserait. Il lui suffit de rester dans les normes de son milieu qui autorisent volontiers un dérapage pourvu qu'il demeure discret, et donc dans les limites accordées par la bourgeoisie à certains de ses rejetons.Elle, a frôlé puis repoussé le bonheur à deux reprises avant de rencontrer le seul homme qui ne veut pas d'elle comme épouse. Et c'est lui qu'elle veut..
Ces deux désirs complémentaires s'accordent aussi sur le fait d'avoir un enfant.
L'enfance se passe entre deux femmes qui ont une trajectoire assez similaire: la grand-mère et la mère de Christine.Puis le père absent "dis-leur que ton père est mort, ou qu'il voyage beaucoup" idéalisé à travers le discours maternel, s'incarne alors en père violent en paroles, et violeur, ultime transgression. L'impossible n'est pas pour tout le monde. C'est ce que découvre et détaille C. Angot, à la fin de ce livre . Pas d'impossible pour son père, qui a toujours défini, pour les autres, les règles de son propre jeu, qui n'assujettissaient que ces autres et pas lui. L'unité de l'oeuvre apparaît dans cet ouvrage. Je ne sais comment le dire d'une façon qui ne soit ni outrecuidante, ni insuffisante: Christine Angot est de ceux qui font de leur souffrance et de leur morcellement une oeuvre et de l'écriture le support et la raison de leur vie: un grand écrivain.
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Christine Angot de retour...
Chaque livre de cette romancière s'avère être une épreuve , et cela même si comme moi , on apprécie son oeuvre .
Il est impossible de dire que l'on aime les oeuvres de Christine Angot , le verbe Aimer ne correspond pas , ne cadre pas avec cette romancière .
J'ai pour ma part aborde ce nouvel opus avec un peu de scepticisme etant donne qu'il est très rare qu'il y ai un consensus critique autour de son oeuvre ...
Bien mal m'en a pris , car j'ai beaucoup apprécié ce nouvel opus .
Mme Angot continue ici à creuser le sillon qui est le sien depuis déjà quelques temps , celui des rapports familiaux , des non dits , de la violence qui se cache derrière les rideaux d'une maison anodine , de la perversité qui se cache souvent sous des apparences débonnaires .
Encore une fois , c'est un livre qui fait mal , qui percute , qui met mal à l'aise , tout sauf un livre pour adulescents qui attendent des supers héros ou Casimir .
Mme Angot a l'image d'Emmanuel Carrere livre un opus tres personnel , sui encore une fois chez elle pose la question de la frontière entre la réalité et la fiction ....
On peut être certes allergique à ce genre de livres , et cela est normal .
Le propre des grands écrivains c'est de susciter dans le meme temps l'intérêt et le rejet .
Ainsi l'on peut dire que l'oeuvre est vivante , et que l'auteur a su s'élever pour parvenir à parler à l'intime du lecteur .
Et cela , malgré tout ce que l'on peut lui reprocher parvient à le faire .
Un livre de Christine Angot c'est The War zone de Tim Roth et L'âme des guerriers ensemble , c'est fort , c'est dur , mais c'est puissant .
Pas pour tout public , mais une grande oeuvre .
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En grande prêtresse de l'autofiction, Angot montre à nouveau que ce genre littéraire est celui qui permet le mieux le partage des sentiments avec le lecteur. Cru mais sobre, un seul mot fait exploser toute la relation mère-fille. Vous le localiserez aisément. Et encore une fois, plus que l'histoire, c'est la précision du style qui offre cette empathie commune avec le lecteur. On ne lit pas Angot, on vit Angot. Au passage, elle revisite l'ensemble de son oeuvre (Pourquoi le brésil, le Marché aux amants, Une semaine de vacances). L'amour filial est immortel, narré par Angot. Honnêtement, plus même que le Goncourt, je pense qu'elle mériterait le Nobel de littérature pour son écriture iconoclaste, sa nouveauté, la puissance narrative qu'elle dégage.
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Christine Angot nous livre l'histoire de sa mère Rachel et de son amour impossible, Pierre.

Dans la première partie elle décrit l'histoire de ses parents sur un ton que j'ai pu trouvé assez distancié.
A la fin des années 50, Rachel a 26 ans lorsqu'elle rencontre Pierre, 30 ans. Tous deux sont issus de milieux très différents. Elle travaille à la Sécurité Sociale, lui est un intellectuel issu d'une famille bourgeoise. C'est un homme érudit qui la reprend sur ses fautes de français...
Pierre la prévient d'emblée qu'il ne veut pas se marier avec une femme qui ne serait pas de son milieu social...Ils sont tous les deux d'accord pour faire un enfant même s'il la prévient qu'il ne s'en occupera pas... Christine Angot est le fruit de ce grand amour hors normes.

Dans la deuxième partie, Christine Angot nous relate son enfance auprès de sa mère et son amour inconditionnel, fusionnel pour elle, leur complicité jusqu'à l'adolescence, période où elle la repoussera.
Christine sera élevée par sa mère et sa grand-mère maternelle en ne rencontrant son père qu'un jour par an lors de leurs vacances d'été que sa mère prend soin de passer à proximité de Strasbourg où son père travaille comme fonctionnaire international au conseil de l'Europe. Mais sa mère lui parlera très régulièrement de lui et de leur histoire d'amour, ainsi Christine sera heureuse de comprendre qu'elle a été désirée.
Une correspondance entre ses parents et entre son père et elle même entretiendra aussi le lien avec cet homme qui, bien entendu, entre temps se sera marié (avec une femme de son monde...) et aura construit une autre famille avec d'autres enfants. La rupture n'a jamais été nette entre Pierre et Rachel car il est clair qu'elle aime toujours cet homme qui lui a apporté une certaine ouverture sur le monde. Elle ne parvient pas à refaire sa vie malgré son désir d'avoir aussi une vraie vie de femme.
Il y a beaucoup de complicité entre Rachel et sa fille, elles parlent beaucoup de ce qu'elles ont fait dans la journée, de leurs ressentis. C'est une mère gaie et elles rirent beaucoup ensemble.

Tout va basculer avec l'entrée dans adolescence, les moments qu'elle passe avec son père, le viol qu'elle subit et qui ne sera révélé que des années après, le ressentiment face à l'absence de réaction de Rachel.

Dans la troisième partie, pour moi la plus émouvante, Christine Angot change de type de narration, c'est une forme d'un dialogue qu'elle engage avec sa mère où elle lui explique que, selon elle, le mépris de Pierre pour Rachel est passé par le viol de sa fille, ultime humiliation qu'il a infligée à Rachel.

A la fin du livre, Christine Angot semble apaisée, prête à rétablir une relation avec sa mère. J'ai trouvé très belle la façon dont le livre se termine avec les deux mots "ici, et maintenant" comme si le passé était enfin réglé.

C'est un texte bouleversant, d'une incroyable justesse, écrit avec des mots simples. C'est un témoignage révoltant sur le rejet social, sur les différences de classes. On ne peut qu'être ému par le parcours de Rachel, victime de la passion quelle a vouée à cet homme et par la souffrance de Christine Angot.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Ce livre, lorsque j''en ai commencé la lecture m'a fait une drôle d'impression. Celle d'avoir vendu mon âme au diable. Moi, qui m'étais juré grands dieux de ne plus jamis lire le moindre écrit de Christine Angot depuis sa « semaine de vacances ». Et puis, un matin, il y eut Olivia de Lambertirie (France2-Télématin) qui l'a si bien vendu que j'ai décidé de plonger, de me trahir.
Elle l'a tellement bien vendu, Olivia, que chacun de ses arguments étaient d'une justesse…
Vous l'avez déjà compris, j'ai aimé ce roman auto-biographique et c'est vrai qu'il fallait peut-être ses écrits précédents pour en arriver à celui-ci où elle parle de son enfance avec la mise en avant de sa mère.
Cette femme qui n'a rien vu de ces viols de sa fille par ce père qui a toujours refusé de l'épouser pour cause de différence de condition sociale. Mais cet homme, elle l'a beaucoup aimé mais pour qui sa mort lui est, on ne eplus indifférente.
Ce livre entraine énormément de questions sur le déni de la mère mais aussi une haine vis-à-vis de ce père incestueux.
Et arrive les dernières pages de réconciliation et d'explication entre la mère et la fille. Cette fin, elle est simplement éblouissante. La démonstration du cynisme, du machiavélisme de ce type est comme le dit Mme de Lamberterie un moment qu'il va être dur ou impossible à oublier.

Alors, pour finir, je voudrais m'excuser auprès de Christine Angot pour les mots très durs que j'ai publiés ici même après ma lecture d' « une semaine de vacances », allant même jusqu'à avancer que ce n'était qu'une histoire de fric. Comme je regrette. Si on m'avait prévenu avant qu'il ne fallait pas que ce livre soit le premier que l'on lise….

Moi aussi, je souhaite de tout mon coeur que ce livre obtienne un grand prix littéraire.
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Il n’a fallu que 125 pages à Christine Angot pour raconter l’histoire de sa famille. Un livre court mais un poids immense.
L’histoire est simple : dans la France provincial des années 50, une femme rencontre un home. Il ne veut pas l’épouser mais souhaite avoir un enfant, cet enfant c’est Christine Angot.
Les 2 premiers tiers du livre sont écrits dans un style distant, presque froid fait de phrases courtes et de brefs dialogues parfois inachevés. La mère semble comme subir l’existence que lui impose cet homme jusqu’à une décision de rupture qui coïncide avec l’adolescence de l’auteur. L’histoire semble alors comme s’inverser avec le passage à l’âge adulte de l’auteur qui regarde et analyse son enfance, la vie de sa mère, le comportement de son père avec une lucidité souvent émouvante. Superbe.
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Une de mes auteures préférées. Christine Angot nous raconte sa jeunesse, seule avec sa maman. L'amour impossible est celui entre sa mère et son père : ils se sont aimés, mais il y avait une différence de classe entre les deux conjoints. de cet amour impossible entre les deux amants est venu Christine, qui a été élevée par sa maman. Au début, la maman élève seul sa petite fille, puis le temps passant l'adolescente et sa mère vivent dans des conflits. Christine se fait sodomiser par son père, ce que savions déjà depuis le roman précédant "Une semaine de vacances". Bravo à Christine Angot de nous dévoiler sa vie familiale et intime. Un grand roman.
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J'ai adoré ce livre. Quelle puissance d'écriture !
Avec "Un amour impossible" Christine Angot fait de nouveau très fort. On a l'impression que chaque mot est pesé, et même ce qui n'est pas dit à du sens, comme chez Duras (et c'est un compliment pour moi).

Christine Angot explore dans ce roman autobiographique ce que représente pour elle sa mère, l'amour qu'elle lui porte et ce qu'il devient. C'est un texte où mère et fille renouent le fil de leur histoire. Mais le titre est surprenant car il est au singulier alors que chaque amour autour de cette relation fille-mère est impossible.

La fille c'est Christine surnommée bichette et la mère se nomme Rachel. Christine remonte le cours du temps jusqu'à la première rencontre de ses parents.
On apprend tout d'abord, qu'après ce qu'elle nomme « une rencontre inévitable », Christine va naitre d'un amour immense et pourtant impossible car traversé d'épreuves, d'intermittences, de malentendus parfois terribles.
Son père est un parisien de bonne famille, traducteur et érudit. Sa mère, une petite provinciale employée à la Sécurité sociale, issue d'une modeste famille juive. Rachel est éblouie par cet homme qui, portant, ne veut pas l'épouser et ne veut se soumettre à aucune loi car seule compte sa liberté. Rachel va accepter de faire un enfant avec cet homme-là qui ne l'accepte pas dans son monde, vu la différence sociale. C'est donc de cet amour et dans ce contexte particulier que naît Christine. Rachel sait quelle va devoir élever sa fille toute seule. Et l'amour immense entre la fille et la mère va se transformer avec l'âge jusqu'à ce que les deux femmes puissent évoquer ensemble le viol de Christine par son père et le déni de Rachel.

Christine Angot sait parfaitement mêler l'intime, le politique, le social dans cette histoire bouleversante.


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Amour impossible mais pas comme dans une romance, plutôt un amour improbable.
Le style d'écriture très haché et le rythme des phrases perturbent le lecteur. Dans une tentative d'objectivité, de neutralité, l'auteur raconte l'histoire de ses parents de son point de vue mais sans jamais s'ouvrir au lecteur sur ses sentiments. La première partie (l'histoire de sa mère avant sa naissance, la rencontre de ses parents, …) ,que Christine Angot n'a bien évidemment pas vécue, est narrée sur un ton très distancié. La deuxième partie raconte son enfance, la relation très fusionnelle et complice entre la fille et sa mère qui a tout fait pour que le lien père-fille ne soit pas totalement coupé. le ton est toujours distant pour l'observation par l'enfant devenue adulte de ce père pervers qui ne trouve de jouissance que dans la transgression répétée des normes sociales dans lesquelles son milieu l'a enfermé. On constate l'imitation, la répétition déguisée par la mère de la trajectoire de la grand-mère. Puis, après que son père l'ait reconnue, c'est le viol incestueux que la fille n'avoue pas directement à sa mère (par ailleurs, ce n'est pas le propos central de cet ouvrage). le ton change dans la troisième partie qui prend la forme d'un dialogue mère-fille, où la fille explique à la mère que le mépris social de Pierre, son père, pour Rachel, sa mère, est passé par le viol de sa fille, pour infliger une ultime humiliation perverse à Rachel. Inutile de dire que ce livre ne laisse pas indemne, qu'il fait mal, percute, blesse et choque, met mal à l'aise.
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