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Non, non, non, petit tricheur ! Et quoi qu'en dise la quatrième ou même la première de couverture, Sindbad le Marin n'appartient pas à l'ensemble qu'on appelle Les Mille Et Une Nuits. C'est ce petit polisson d'Antoine Galland (1646-1715), presque l'exact contemporain de Louis XIV, qui, face au succès de sa traduction des Mille Et Une Nuits et voyant qu'on lui en redemandait, s'est autorisé cette petite liberté, bien qu'environ quatre siècles séparent Sindbad le Marin des Mille Et Une Nuits.

On pense que la fixation par écrit des Mille Et Une Nuits doit être à peu près contemporaine de Saint Louis tandis que les aventures de Sindbad le Marin seraient quant à elles plutôt contemporaines de Charlemagne. Elles sont intéressantes à lire, mais pas nécessairement au premier degré. Elles valent, à mes yeux, surtout pour le témoignage historique et ethnographique qu'elles procurent.

Ainsi, nous cheminons, vent en poupe sur un vaisseau marchand arabe, au début du IXème siècle, aux quatre coins de l'Océan Indien et même un peu plus loin. Ceci démontre l'extraordinaire connaissance des mers que possédaient déjà les Arabes à cette période. (Pendant la lecture, j'étais toujours fourrée dans mon atlas à constater l'existence de telle ou telle île de l'Océan Indien dont j'ignorais qu'il en était tellement constellé.)

La narration se présente sous forme de récits rétrospectifs à l'occasion de la rencontre de Sindbad le portefaix (qui deviendra Sindbad le terrien) avec Sindbad le marin. le premier, très pauvre, reproche au second sa grande richesse et sa vie facile, faite de plaisir et d'oisiveté. Ce à quoi, Sindbad le marin répond en invoquant son droit à n'être jugé qu'après l'écoute du récit de ses aventures et péripéties en mer.

Chaque jour, le portefaix vient écouter l'une des aventures qui seront au nombre de sept. Ces aventures nous conduiront le plus souvent dans ce qui s'appelle aujourd'hui l'Indonésie, mais aussi aux Comores, à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka et, probablement même, en Chine et au Japon lors du septième voyage.

La structure du récit de chaque voyage est très répétitive et peut s'avérer un peu lassante à la longue : départ de Baghdâd avec ses marchandises ; embarquement au port d'al Basra (nommé en français Bassorah et qui se situe de nos jours à plus de cent kilomètres à l'intérieur des terres en raison de l'ensablement dû aux alluvions du Tigre et de l'Euphrate) ; naufrage assez rapide ; Sindbad seul rescapé ; aventure fantastique ; Sindbad fait fortune ; un bateau le cueille au passage et retour sans problème vers l'Iraq.

En second lieu, ce qui est assez intéressant, après le témoignage historique et ethnographique qu'il faut dénouer du légendaire et du fantastique, il y a aussi la philosophie sous-jacente.

Sindbad n'est pas un héros ordinaire. Il est bourré de défauts, il est jouisseur, intéressé par l'argent, ne rechigne pas à boire de l'alcool, ne tient pas souvent sa parole lorsqu'il dit être vacciné des voyages, il a trucidé pas mal de monde aux cours de ses pérégrinations insulaires, mais on pourrait le surnommer " Lucky Sindbad " car il est toujours incroyablement favorisé par la chance et ce pour deux raisons.

Premièrement, il est avenant envers son prochain et généreux, deuxièmement, il a une foi inébranlable en son Dieu. Ceci en fait donc un personnage très humain, un bon musulman, humble, tolérant envers les coutumes, croyances et traditions des autres peuples.

Mais parallèlement, Sindbad a aussi un petit côté roublard, presque picaresque avant l'heure, ce qui en fait un personnage très attachant. Ce n'est pas un super héros, c'est un homme avec ses qualités et ses défauts, c'est juste qu'il a eu une destinée extraordinaire.

(Au passage, j'en profite pour vous signaler la traduction beaucoup plus fidèle de René Khawam, qui nous permet de nous faire une idée de ce qui peut être plausible dans ces récits et de nous faire à l'idée qu'une manière de Sindbad a probablement dû exister réellement et que le ou les rédacteur(s) de ses aventures avai(en)t très certainement dû le connaître, directement ou indirectement.)

Un livre, donc, qui vaut surtout pour son témoignage culturel plus que pour l'intérêt propre des aventures, mais un voyage qui, selon moi, vaut le coup et même si vous n'avez pas le pied marin. Mais ce n'est, bien entendu, que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Les aventures de Sindbad Le Marin sont intéressantes à lire, mais pas nécessairement au premier degré. Elles valent, à mes yeux, surtout pour le témoignage historique et ethnographique qu’elles procurent.

Ainsi, nous cheminons, vent en poupe sur un vaisseau marchand arabe, au début du IXème siècle, aux quatre coins de l’Océan Indien et même un peu plus loin. Ceci démontre l’extraordinaire connaissance des mers que possédaient déjà les Arabes à cette période.

(Pendant la lecture, j’étais toujours fourrée dans mon atlas à constater l’existence de telle ou telle île de l’Océan Indien dont j’ignorais tout et à sans cesse m'étonner en prenant peu à peu conscience qu’il en était tellement constellé alors que je réservais auparavant ce privilège à l'Océan Pacifique.)

La narration se présente sous forme de récits rétrospectifs à l’occasion de la rencontre de Sindbad le portefaix (qui deviendra Sindbad le terrien) avec Sindbad le marin. Le premier, très pauvre, reproche au second sa grande richesse et sa vie facile, faite de plaisir et d’oisiveté. Ce à quoi, Sindbad le marin répond en invoquant son droit à n’être jugé qu’après l’écoute du récit de ses aventures et péripéties en mer.

Chaque jour, le portefaix vient écouter l’une des aventures qui seront au nombre de sept. Ces aventures nous conduiront le plus souvent dans ce qui s’appelle aujourd’hui l’Indonésie, mais aussi aux Comores, à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka et, probablement même, en Chine et au Japon lors du septième voyage.

La structure du récit de chaque voyage est très répétitive et peut s’avérer un peu lassante à la longue : départ de Baghdâd avec ses marchandises, embarquement au port d’Al Basra (nommée en français Bassorah et qui se situe de nos jours à plus de cent kilomètres à l’intérieur des terres en raison de l’ensablement dû aux alluvions du Tigre et de l’Euphrate), naufrage assez rapide, Sindbad seul rescapé, aventure fantastique, Sindbad fait fortune, un bateau le cueille au passage et retour sans problème vers l’Iraq.

En second lieu, ce qui est assez intéressant, après le témoignage historique et ethnographique qu’il faut dénouer du légendaire et du fantastique, il y a aussi la philosophie sous-jacente. Sindbad n’est pas un héros ordinaire. Il est bourré de défauts, il est jouisseur, intéressé par l’argent, ne rechigne pas à boire de l’alcool, ne tient pas souvent sa parole lorsqu’il dit être vacciné des voyages, il a trucidé pas mal de monde aux cours de ses pérégrinations insulaires, mais on pourrait le surnommer « Lucky Sindbad » car il est toujours incroyablement favorisé par la chance et ce pour deux raisons. Premièrement, il est avenant envers son prochain et généreux, deuxièmement, il a une foi inébranlable en son Dieu.

Ceci en fait donc un personnage très humain, un bon musulman, humble, tolérant envers les coutumes, croyances et traditions des autres peuples, mais aussi avec un petit côté roublard très attachant. Ce n’est pas un super héros, c’est un homme avec ses qualités et ses défauts, c’est juste qu’il a eu une destinée extraordinaire.

Au passage, j'en profite pour signaler une édition concurrente, à mon avis de meilleure qualité, que l'on doit aux talents de traducteur de René R. Khawam chez Libretto (anciennement Phébus) et qui nous permet de nous faire une idée de ce qui peut être plausible dans ces récits et de nous permettre d'imaginer qu’une manière de Sindbad a probablement dû exister réellement et que le rédacteur de ses aventures avait très certainement dû le connaître, directement ou indirectement. Voilà, c'est dit, je me devais de faire un petit clin d'œil à cette autre et excellente édition.

Un livre, donc, qui vaut surtout pour son témoignage culturel plus que pour l’intérêt propre des aventures, mais un voyage qui vaut le coup selon moi, du moins c’est bon humble avis, c’est-à-dire, pas grand-chose.
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"Les Mille et Une Nuits" est un recueil qui narre les nuits où la jeune Shéhérazade, fille de vizir, invente une multitude de contes pour distraire son mari, le sultan des Indes, et échapper à la mort.
Elle raconte, de la nuit 69 à la nuit 90, les sept voyages du marin marchand Sindbad, de Bagdad, qui part de Bassora pour un voyage en mer, car il s'ennuie. Il prend la route des Indes orientales... le bateau coule, "Je n'eus que le temps de m'accrocher à une pièce de bois...", ensuite il échoue sur une île pas si déserte que ça... et il lui arrive des histoires fantastiques.
Et, au long de sa vie, il fait en tout sept longs voyages en bateau, et tombe sur des mauvais capitaines, ou joue de malchance, car il finit toujours accroché à une planche de bois comme le pirate Barbe-rouge d'Astérix !
Mais Dieu le protège, car il se sort toujours de situations rocambolesques : il quitte la vallée des diamants accroché à la patte d'un rock, il échappe de peu à l'engloutissement par des serpents géants, ou bien à un cyclope anthropophage...
D'un autre côté, les rois sont généreux, dans ces contrées du IXè siècle : )
Sindbad, passionné d'aventure et de voyages, est protégé par sa bonne étoile, par Dieu.
.
"7" est un chiffre magique, gare à celui qui le dépasse : )
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Plaisant moment de culture que ce court mais trépidant extrait des Mille et une nuits auquel je n'avais jamais été confrontée, contrairement aux deux autres fameux Aladin et Ali Baba.

Il en voit de toutes les couleurs ce brave Sindbad, au cours de ses sept voyages : Balayé par les tempêtes, enlevé par des corsaires, mis à l'engraissage par des pygmées anthropophages, enterré vivant, menacé par des serpents et volatiles géants, ouf ! Mais lui s'en sort toujours, grâce à un solide bon sens, un instinct de survie à toute épreuve (quitte à ce qu'il s'exerce au détriment de ces semblables), et à la main de Dieu, de la nature et des potentats locaux qui chaque fois récompensent ses efforts de leurs prodigalités vertigineuses : diamants, bois rares et autres épices. Et chaque fois, Sindbad revient à Bagdad, et chaque fois il repart…

Récit initiatique, conte oriental propre à ravir les yeux d'enfants et déciller ceux des plus âgés : je me coucherai moins bête ce soir.
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Sinbdad, un marin très particulier, ou plutôt un marin très poissard. Si vous êtes sur le même bateau que Sindbad... il vaut mieux descendre! En sept voyages il s'échoue, se fait enlever par des cannibales et des géants (il y a même un petit vieux qui lui grimpe sur les épaules et qui ne veut plus descendre!!)
Dit comme ça on pourrait croire que j'ai aimé, et bien pas du tout.
Les sept histoires sont identiques, en 10 pages il s'échoue se fait enlever et repart. Sinbdad tue des personnes et ça ne choque pas. Pas mal de thèmes un peu trop religieux.
Bref la seule chose que j'ai apprécié c'est que le livre est très court ( même pas 100 pages).
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"Une belle écriture fait éclater la vérité", elle exalte donc la "beauté et l'harmonie du verbe" a dit le prophète Mahomet. La calligraphie arabe est donc empreinte de mysticisme et de poésie. C'est cet art mêlé de peinture figurative qu'a choisi Hassan Massoudy (Irakien diplomé de l'école des Beaux Arts de Paris au geste large, auteur de plusieurs ouvrages comme L'histoire de Gilgamesh) pour illuster de son tracé rapide et de ses couleurs douces infiltrées de lumière, Sindbad le Marin: Trois voyages, édition bilingue français-arabe chez Alternatives(d'après Les Mille et une Nuits).
Sindbad le Marin "habitant de la ville de Bagdad" vit de négoces à travers ses voyages. Il relate ici trois de ses aventures sur le thème de la "soif de découvertes", de la survie après naufrage et de trésors trouvés inopinément. Dans le premier conte, son bateau aborde une île s'avérant être une baleine et il se retrouve "à la merci des flots" puis naufragé chez le "roi Mithrage". Dans le second, abandonné par son navire, un énorme oiseau le transporte dans une vallée de diamants mais aux dangereux serpents.Dans le troisième, seul survivant d'un naufrage il s'en remet à Dieu.
Ces contes, bien qu'enfantins, m'ont évoqué L'alchimiste de Paulo Coelho et sa quête existentielle. Les calligraphies sont essentielles et les rendent annexes.
C'est lors d'un voyage à Kyoto, fasciné par l'harmonie pure et l'esthétique se dégageant d'un jardin zen (style Océan de la Contemplation) qu' Hassan Massoudy a été inspiré pour illustrer Sindbad le marin.
Volutes, arabesques élégantes, voiles aquarellées sur océan de lettres mouvantes, oiseau fleur aux ailes déployées, château, oeuf géant... je n'ai pas trop vu de lien avec le jardin zen du départ (si ce n'est peut-être la méditation entrainée, la spiritualité de l'océan de pierres sacré japonais vu comme un sanctuaire pour interprêter l'univers à rapprocher du côté mystique de la calligraphie arabe) mais l'émergence d'un style bien particulier dont la plume danse. A noter la mouvance de la mer fort bien rendue par les vagues de lettres et le même dessin (ex:une voile) sur une double page visualisé en entier ou par bout marquant l'avancée du bateau.
J'aime beaucoup ce genre d'ouvrage raffiné à rapprocher de le derviche et le calligraphe (calligraphié par Salah Moussawy sur des poèmes de Rumi).
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Encore un livre à livre en français, youpi 🙄 ! Généralement ces livres sont pas intéressants.
Et je me demande quand les profs mettrons des livres intéressant même si ils ne correspondent pas au programme et qu'ils sont un peu plus chers ( en fonction des livres ), juste pour prendre du plaisir à le livre et pas juste parce qu'il y a une interrogation prévue sur celui ci !
Bon revenons au livre, Sinbad est un riche marchand assez cupide, on va pas se mentir, qui décide de voyager, et forcément à chaque fois ça ne se passe pas comme prévu.
[/masquer/le riche marchand très respecté qui a quand même tué et qui a volé des morts. 😨]
L'histoire est divisée en 7 parties chacune racontant un voyage de Sinbad. Ce dernier raconte ses aventures à Hinbad, un pauvre porteur qui compare sa vie à Sinbad en se révoltant contre l'injustice de son sort.
Dans le troisième voyage, on retrouve une grande similitude avec l'odyssée d'Ulysse : un cyclope mangeant les humains version Moyen-Orient. [/masquer/Et bizarrement, comment se vengent ils du géant ? Eh bien comme Ulysse, ils ( Sinbad et ses compagnons ) prennent une broche qu'ils mettent dans le feu et ils crèvent l'oeil du cyclope.]
J'ai trouvé un peu bizarre que Sinbad qui frôle la mort 136 fois, veut toujours continuer ses voyages, je ne sais pas moi mais si j'étais à deux doigts de mourir, je ne me dirai pas : ah tiens et si je recommençais, c'était bien j'ai failli mourir mais ce n'est qu'un détail. " Enfin c'est vrai pour ses premiers voyages, mais au cinquième ou sixième voyage, il se dit : non, non, ça va j'ai plus trop envie de voyager mais aller savoir pourquoi, il y repart.
Et pour finir dans mon édition, l'éditeur nous explique d'où vient les mille et une nuits ainsi que l'histoire de Shéhérazade.
Vous l'aurez sûrement compris, je n'ai pas aimé ce livre et j'espère ne pas avoir à le relire.
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Sindbad le Marin dont les aventures ressemblent très étrangement à celles d'Ulysse dans l'Odyssée…
Il se pourrait bien qu'Antoine Galland qui a traduit les contes des Mille et Une Nuits ait un peu profité de la notoriété de ses traductions pour y insérer les voyages de Sindbad.
Eh oui, il ne serait pas le seul à user du fait que les premiers aient connu le succès pour y faire une petite adjonction, sauf que…..
Sauf que lorsqu'Antoine Galland a publié les contes des Milles et Unes Nuits, le pouvoir en France s'exerçait à Versailles par un certain Louis XIV….
Alors a-t-il été un précurseur en la matière ?
Quoiqu'il en soit les aventures de Sindbad le Marin se laissent lire et relire, sauf qu'à chaque relecture je les perçoit différemment…. EIle est certainement là la magie de ce conte….
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Issu des Mille et une nuit, Sindbad le marin se lit un peu comme un recueil de contes, où ses voyages représentent des chapitres.
J'y vois des similitudes avec les épopées d'Ulysse dans l'Odyssée d'Homère.
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Les origines des aventures de Sindbad le marin et leur appartenance réelle aux Contes des mille et une nuits sont sujettes à caution: le texte ne figurait pas dans les manuscrits arabes originaux et ne serait qu'une invention d'Antoine Galland (le premier traducteur occidental des Mille et une nuits), basée sur différents textes dont l'Odyssée d'Homère... ce que le passage
()
laisse très bien transparaître.
Nous sommes donc en présence d'un récit-puzzle aux influences aussi diverses que les légendes mythologiques grecques, les récits syriens entendus par Galland lui ayant servi de base, et les "vrais" contes des Mille et une nuits originaux.
Est-ce que celà le rend moins intéressant? Non.

La première chose à noter, c'est que le texte de l'édition Librio est celui de Galland, intact, n'ayant pas été retouché depuis le XVIIIe siècle. Comprenez que le vocabulaire est riche, les tournures de phrases souvent délicieusement désuètes, quand ce ne sont pas les notes de bas de page qui sont complètement aux fraises, comme celle supposée nous décrire un sac en cuir prenant pour référence "ceux dont les barbiers se servent pour transporter leurs affaires dans la rue"... Pour le lecteur d'aujourd'hui, l'explication est presque plus nébuleuse que la description d'origine!
Les plus jeunes lecteurs, donc, auront peut-être un peu de mal.

Le conte nous présente donc les sept voyages de Sindbad le marin, l'ayant conduit à amasser une fortune colossale et à côtoyer des rois. Ayant été pensée pour faire partie d'un recueil beaucoup plus volumineux, l'histoire est donc courte, tout comme les chapitres qui la divisent, eux-mêmes interrompus par les pauses narratives de Schéhérazade, maîtresse du cliffhanger *before it was cool*.

Le principal problème de ces voyages où se mêlent tant des péripéties surnaturelles que beaucoup plus terre à terre, c'est tout d'abord la répétition. Que Sindbad fasse naufrage à chaque fois, passe encore, ça fait partie des mécaniques de l'histoire. En revanche, il y a décidément beaucoup d'îles avec des cannibales du côté de chez Sindbad, et ses camarades d'infortune ont une forte propension à se faire dévorer par *insérez quelque chose ici* le temps que le héros réfléchisse à un moyen de s'en sortir, parfois de façon totalement illogique
().
Bref, niveau cohérence, et à plusieurs reprises, c'est quand même assez bancal. Galland aurait pu utiliser des ficelles moins grosses pour faire de Sindbad le seul survivant à chaque fois! Et, à chaque fois, il lui suffit d'être retrouvé comme par miracle et de raconter son récit pour que l'auditoire, conquis, se décarcasse pour le renvoyer chez lui non sans le couvrir de présents. de vrais bisounours!

L'autre souci vient du fait que l'intérêt de ces contes dans le conte est sacrément inégal. Dans certains (notamment le premier), il ne se passe pas grand-chose, dans d'autres, il y a deux aventures en une mais pas forcément plus passionnantes. Finalement, seuls le troisième et le quatrième sortent vraiment du lot de par leur originalité.

Pour autant, tout n'est pas à jeter. On assiste à une réelle évolution de Sindbad, au début simplement insolemment chanceux, puis astucieux, et, finalement, prêt à tout pour s'en sortir
().
Dans un décor où tout n'est finalement que blanc ou noir, Sindbad est le seul élément à être nuancé, le personnage apprend, mûrit, même si le récit ne met pas trop l'accent là dessus. Et si l'on ne nous épargne pas une certaine leçon de morale ("j'en ai bavé pour arriver là où je suis"), celle-ci perd tout côté manichéen.

Au final, les aventures de Sindbad le marin constituent un conte merveilleux honnête, aux défauts toujours perceptibles, mais néanmoins plaisant à lire et surtout, finalement un peu plus subtil qu'il n'y paraît.
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