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René R. Khawam (Autre)
EAN : 9782859407674
256 pages
Phébus (09/10/2001)
3.82/5   34 notes
Résumé :
Une traduction intégrale, d'après les manuscrits originaux, qui se distingue de la traduction d'Antoine Galland tirée de «Les Mille et Une Nuits».
Que lire après Les Aventures de Sindbad le MarinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est à Antoine Galland, contemporain de Louis XIV et redécouvreur des Mille et une nuits, que l'on doit la popularité de cet ouvrage. En effet, Galland, face au succès rencontré par sa traduction des Nuits, a voulu rallonger la sauce avec d'autres contes n'ayant rien à voir, tels Aladdin ou la lampe merveilleuse, Ali Baba et les quarante voleurs ou encore Les Aventures de Sindbad le Marin. C'est donc un ajout tardif d'Antoine Galland, qu'il a abusivement rebaptisé " Mille et Une Nuits ".

À ce titre il faut saluer absolument l'excellente traduction publiée chez Phébus (aujourd'hui Libretto) et la non moins enrichissante présentation ainsi que les notes et commentaires de haut vol de René R. Khawam, qui offrent de véritables éclaircissements et des clefs de compréhensions inestimables. C'est dit.

Ces aventures sont intéressantes à lire, mais pas nécessairement au premier degré. Elles valent, à mes yeux, surtout pour le témoignage historique et ethnographique qu'elles procurent. Ainsi, nous cheminons, vent en poupe sur un vaisseau marchand arabe, au début du IXème siècle, aux quatre coins de l'Océan Indien et même un peu plus loin. Ceci démontre l'extraordinaire connaissance des mers que possédaient déjà les Arabes à cette période. (Pendant la lecture, j'étais toujours fourrée dans mon atlas à constater l'existence de telle ou telle île de l'Océan Indien dont j'ignorais qu'il en était tellement constellé.)

La narration se présente sous forme de récits rétrospectifs à l'occasion de la rencontre de Sindbad le portefaix (qui deviendra Sindbad le terrien) avec Sindbad le marin. le premier, très pauvre, reproche au second sa grande richesse et sa vie facile, faite de plaisir et d'oisiveté. Ce à quoi, Sindbad le marin répond en invoquant son droit à n'être jugé qu'après l'écoute du récit de ses aventures et péripéties en mer.

Chaque jour, le portefaix vient écouter l'une des aventures qui seront au nombre de sept. Ces aventures nous conduiront le plus souvent dans ce qui s'appelle aujourd'hui l'Indonésie, mais aussi aux Comores, à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka et, probablement même, en Chine et au Japon lors du septième voyage.

La structure du récit de chaque voyage est très répétitive et peut s'avérer un peu lassante à la longue : départ de Baghdâd avec ses marchandises, embarquement au port d'al Basra (nommée en français Bassorah et qui se situe de nos jours à plus de cent kilomètres à l'intérieur des terres en raison de l'ensablement dû aux alluvions du Tigre et de l'Euphrate), naufrage assez rapide, Sindbad seul rescapé, aventure fantastique, Sindbad fait fortune, un bateau le cueille au passage et retour sans problème vers l'Iraq.

En second lieu, ce qui est assez intéressant, après le témoignage historique et ethnographique qu'il faut dénouer du légendaire et du fantastique, il y a aussi la philosophie sous-jacente. Sindbad n'est pas un héros ordinaire. Il est bourré de défauts, il est jouisseur, intéressé par l'argent, ne rechigne pas à boire de l'alcool, ne tient pas souvent sa parole lorsqu'il dit être vacciné des voyages, il a trucidé pas mal de monde aux cours de ses pérégrinations insulaires, mais on pourrait le surnommer « Lucky Sindbad » car il est toujours incroyablement favorisé par la chance et ce pour deux raisons. Premièrement, il est avenant envers son prochain et généreux, deuxièmement, il a une foi inébranlable en son Dieu.

Ceci en fait donc un personnage très humain, un bon musulman, humble, tolérant envers les coutumes, croyances et traditions des autres peuples, mais aussi avec un petit côté roublard très attachant. Ce n'est pas un super héros, c'est un homme avec ses qualités et ses défauts, c'est juste qu'il a eu une destinée extraordinaire.

Au passage, René Khawam nous permet de nous faire une idée de ce qui peut être plausible dans ces récits et de nous faire à l'idée qu'une manière de Sindbad a probablement dû réellement exister et que le rédacteur de ses aventures avait très certainement dû le connaître, directement ou indirectement.

Un livre, donc, qui vaut surtout pour son témoignage culturel plus que pour l'intérêt propre des aventures, mais un voyage qui vaut le coup selon moi, du moins c'est mon portefaix d'avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Texte ô combien célèbre , archétype , avec l'Odyssée (dont on reconnaît le Cyclope dans le 3ème voyage) , des récits de voyage mâtinés de merveilleux. Après un prologue qui confronte Sindbad le pauvre Portefaix au riche Sindbad le marin.Celui-ci raconte les sept voyages qui lui ont valu sa fortune et les peines qu'ils lui ont coutées . En effet , chacun suit un schéma invariable :départ pour un voyage commercial , catastrophe (5 naufrages sur 7 voyages !) ,longues épreuves (27 ans pour le dernier ) , puis reconstitution de la fortune et retour à Bagdad .Les péripéties sont variées : monstres (serpents , poissons, oiseau géants) , peuples étranges ( les hommes singes , les hommes volants, le vieillard de la mer) , moeurs exotiques (le puits aux cadavres ,cannibalisme) .Sindbad est avant tout un marchand ,soucieux de rentabiliser ses pérégrinations mais il est aussi poussé par la curiosité . Ces contes sont bien agréables à lire.
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Bassorah et ses Abbassides, d'Afrique en Asie les aventures se succèdent.

Cent trente troisième nuit de récits d'Océan et de Mers défiant Marines et pêcheurs.

Conte à prendre aux longs courts pour départs immédiats vers les imaginaires d'un autre temps.
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Les aventures de Sindbad le marin, véritable roman d'initiation, sont une apologie du libéralisme, du commerce, du risque : les épreuves subies et surmontées par Sindbad sont la justification de sa réussite. La fin justifie les moyens, même le meurtre est admis (4° voyage).
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conte passionnant racontant les aventures de Sindibad le marin!!
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le maître des lieux [...] fit le tour de notre groupe, cependant que nos cœurs, saisis d'épouvante à la vue de son effroyable aspect, battaient à se rompre. Il étendit sa main, et c'est sur moi que celle-ci choisit de s'abattre. Je devins semblable à un mort. Il m'empoigna et m'éleva jusqu'à sa face hideuse, me tournant et me retournant comme fait le boucher en quête de quelque brebis bien grasse. Je me trouvais dans sa main tel l'oisillon livré sans protection à la convoitise du chasseur. Mais lorsqu'il me vit si maigre, si dépourvu de chair, il me rejeta avec dédain loin de mes compagnons. Il en usa avec chacun de mes camarades comme il avait fait avec moi, ne cessant de les retourner et de les palper, jusqu'à ce qu'il fût parvenu à notre capitaine qu'il trouva gros et gras et fort à son goût, car c'était effectivement un homme bien en chair et à coup sûr le plus corpulent de notre groupe. L'ayant choisi à sa satisfaction, il s'empara sans plus attendre d'une des broches en fer qui se trouvaient là et en transperça promptement le bonhomme du fondement jusqu'au haut du crâne. Il le ficela ensuite, mains et pieds, avec le plus grand soin, alluma un grand feu devant lequel il s'assit confortablement, et se mit en devoir de le faire rôtir sur la braise jusqu'à ce qu'il lui parût à point.
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À la faveur de mes pérégrinations à travers les mers de cette contrée, j'eus un jour l'occasion d'apercevoir un poisson de quelque deux cents coudées de long (N. B. : soit 89 mètres environ). Les navigateurs le redoutent plus que tout lorsqu'il leur arrive de le rencontrer sur leur chemin, et ils s'empressent alors de frapper à coups redoublés sur des pièces de bois, sur des tambours et sur des ustensiles de cuivre dont le bruit suffit à mettre le monstre en fuite : viendrait-il à s'approcher un peu près du navire qu'il ne manquerait pas en effet de l'attaquer et d'y ouvrir des voies d'eau.
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Tous les étrangers qui d'aventure se hasardaient dans ce pays et qui avaient la malchance d'être aperçus dans telle vallée ou sur tel chemin étaient aussitôt conduits devant ce roi, qui les faisait gaver de nourriture et les abreuvait de cette huile dont on les frottait aussi en guise d'onguent. À force de dévorer, leurs entrailles s'élargissaient, leur esprit sombrait dans l'hébétude, leurs pensées s'évanouissaient et ils devenaient comme frappés d'idiotie. On n'avait alors de cesse d'augmenter leur ration de pitance afin de les rendre aussi gros et aussi gras que possible, après quoi on les tuait les uns après les autres avant de les mettre à rôtir sur le feu pour les donner à manger au roi.
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- Ô mon maître, il nous reste là quelques ballots dont le propriétaire est mort sous nos yeux dans l'une des îles où nous avons abordé. Notre intention est de vendre les marchandises de notre confrère défunt et d'en garder le prix pour le remettre, dès que nous serons de retour, à sa famille et à ses enfants.
- Quel est le nom de ce marchand décédé ? demandai-je.
- Son nom est écrit sur les ballots.
Et voici que le capitaine fit décharger de nombreuses balles ; sur chacune d'elles était inscrite cette formule : " Ceci est un dépôt confié à nos soins par Sindbad le Marin. "
À ces mots, je ne pus retenir un cri. Enfin je m'exclamai :
- Ô mon maître ! Sache que Sindbad le Marin, c'est moi ! Ces marchandises m'appartiennent et constituent tout mon fonds de commerce.
(...)
- On ne peut décidément avoir confiance aujourd'hui en personne ! (...) Tu t'en viens proférer devant nous un mensonge dans l'unique but de t'emparer de richesses qui ne t'appartiennent pas.
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Dans certains lieux de cette presqu'île se peut encore rencontrer l'animal communément appelé rhinocéros. Il est herbivore et se nourrit de plantes qu'il arrache au sol, tout comme font les bovidés ; il est moins gros que l'éléphant mais infiniment plus que le buffle. Il porte au milieu du front une corne unique et recourbée, longue d'une coudée et large d'une main. L'intérieur de cette corne, si on la fend de haut en bas, révèle une figure étrange qui en occupe toute la longueur et dont la couleur est blanche sur fond noir. Elle évoque parfois la silhouette d'un homme, parfois celle d'un animal. On raconte que les habitants de la Chine l'achètent à un bon prix et en font confectionner des ceintures qui se vendent chacune mille pièces d'or.
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