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« On n'est jamais aimé comme on peut le croire, c'est une vérité générale. »

Manipulation, « Comme c'est laid, n'est-ce pas, de vivre ? Cela piaffait d'impatience, cela croyait tout et cela se trouve tout seul tout d'un coup avec la vie devant soi, comme un gouffre. »

Rancoeurs, « Dans la vie non plus il ne faut pas trop chercher les coupables. C'est le jeu le plus vain du monde. Tout le monde est coupable, ou personne ne l'est. »

Vengeance, « Évangéline... »

Différence de statuts dans la société, « J'aurais beau faire, je ne me ferai jamais à la corruption de petit monde frelaté où vous vivez. »

Amour « Je ne saurai jamais, même par ouï-dire, comment cela se déclenche l'amour ? »

et tristesse, « Une petite amie, dans une vie comme la sienne, cela se case. Un grand amour désintéressé : c'est hors de prix. ».

Une très belle pièce de théâtre et une plume qui m'enchante. Que de bons mots dans le château de Ferbroques !

« Mais un conseil en vaut un autre, laisse ce qu'ils appellent l'amour, ce n'est pas pour nous. »
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Procédé de théâtre dans le théâtre: Marivaux, léger et cruel, bel observateur des sentiments humains, et Anouilh, pessimiste et cru à certains moments, poétique aussi, se renvoient la balle.

Jeu subtil autour d'un amour impossible: celui du comte et de Lucile.La société, les différences de classes les séparent. Les barrières d'un monde étriqué.

Tous les personnages ont leur intérêt.J'ai aimé en particulier Héro, désabusé et alcoolique, ne parvenant à oublier la femme qu'il aurait dû épouser.Le comte, qui perd son cynisme, a un attrait indéniable. La comtesse et Horthensia sont cruelles et arrogantes, blessées par l'écart du comte. Lucile, c'est la pureté, celle de certaines héroïnes de Claudel, par exemple.Elle ressemble aussi à Antigone, par son côté idéaliste et ardent. Le comte dit d'elle, en s'adressant à la comtesse: " Elle tranchera sur vos éclatantes amies.Elle brûle d'un feu intérieur qu'elle noie sous sa réserve".

Si l'on espère un moment que l'amour puisse triompher, tout se termine de façon noire, les destins sont brisés. Et l'amour puni, condamné à se taire...
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Jean Anouilh est un auteur que j'apprécie beaucoup, cependant je suis un peu moins emballée par cette pièce, dont le dénouement est assez prévisible. Il s'agit d'une histoire de couple libéré, où l'un et l'autre accueillent d'un bon oeil les amants et maîtresses, à condition toutefois qu'ils soient de leur milieu... On se trompe aussi pour passer le temps, par jeu, et par esthétisme, mais on s'abstient d'aimer. La pièce traditionnelle, avec adultères, dont l'action se déroule après la seconde guerre mondiale, chez des aristocrates vivant à Paris mais propriétaires d'un château en province. Toute l'action se déroule avec des personnages habillés avec des costumes de style Louis XV, car ils doivent répéter la pièce de Marivaux, "La double Inconstance" qui répond comme un écho à la situation des uns et des autres.
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Chez Anouilh, l'amour est toujours puni, la pureté n'a pas de place, la vie est laide. C'est l'atroce loi des hommes et la morale de cette pièce "brillante".
Lucile, toute pure jeune fille,est jetée dans un milieu frivole et oisif,pour y jouer la SYLVIA de Marivaux lors d'une représentation mondaine.
Le comte Tigre, son hôte,expert en bonnes fortunes, s'éprend de son émouvante partenaire avec laquelle,tout en "répétant" son rôle, il noue un authentique dialogue.
Mais la société cynique et cruelle qui les entoure, jalouse de cet amour naissant,tisse sa toile autour du couple.
Tigre n'échappera pas à son milieu et Lucile s'enfuit, dupée et à jamais blessée. La pièce rose, après de bouleversants instants de grâce, vire au noir, qui est peut-être le noir de la vérité...
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J'avais découvert cette pièce en compagnie de ma mère, par l'adaptation de Bernard Murat en 1986, filmée pour les besoins de la télé.
Aujourd'hui, j'ai relu cette pièce dans le cadre de recherches pour un roman, et je la trouve toujours aussi noire et fascinante.

La Répétition, c'est l'histoire d'une galerie de personnages. Il y a le comte et la comtesse, passionnés par le mode de vie des aristocrates d'avant la révolution, qu'ils tentent de reproduire à coup de fêtes grandioses et de frivolité.
Leur mariage, comme celui des anciens nobles, est une union de raison. Ils s'autorisent donc chacun des infidélités : la preuve, la maîtresse du comte et l'amant de la comtesse vivent au château. On se demande d'ailleurs qu'Éliane peut trouver à Villebosse, tant il est stupide et lourd.
Le comte est de ces hommes qui n'a que pour ambition de faire de sa vie une fête réussie, et qui, selon les dires de sa femme, considère la frivolité comme quelque chose de très sérieux.
Il y a aussi Héro, ami d'enfance du comte, qui se noie dans l'alcool et commente tout avec un cynisme total.

L'arrivée de Lucile, jeune fille en apparence innocente mais qui se révèle plutôt sage et pas dupe pour un sou des manigances de la noblesse, va faire exploser tout ce petit monde d'artifice.
Le comte tombe amoureux d'elle, chose que sa femme a du mal à supporter. Les maîtresses, elle tolère, mais l'amour, c'est ridicule.
Sa présence ravive de profondes blessures chez Hero, et cristallise la jalousie ou le désir des autres.

Les portraits sont au vitriol. Derrière les façades joyeuses, tout le monde est envieux, désabusé ou désespéré. C'est très noir, mais extrêmement fin au niveau des relations, de l'amour et du mensonge.

La répétition ou l'amour puni, c'est aussi une histoire d'amour, celle du comte et de Lucille, ou comment un cynique se demande s'il n'aurait pas une chance de rédemption et de recommencer une nouvelle vie.
C'est aussi une histoire de trahison et de vengeance, celle d'un ami bafoué des années auparavant.

Une très grande pièce, extrêmement fouillée et travaillée, dont la richesse des personnages n'a d'égal que la noirceur de ses thèmes.
Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
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Le comte Tigre et la comtesse Eliane donnent une fête au château de Ferbroques, et réservent une surprise à leurs invités : une représentation de la Double Inconstance de Marivaux, et convient quelques amis, comédiens amateurs, à se mettre en scène à leurs côtés.
Cependant, ils vont découvrir, au cours de la répétition, que l'on ne joue pas sans risque avec les sentiments. La répétition de la pièce de Marivaux va mettre en lumière les failles d'une société de faux-semblants ou chacun triche, et joue le rôle qui l'avantage.
Pièce brillantissime, " La Répétition" met en scène l'un des thèmes chers à Jean Anouilh, à savoir "le théâtre dans le théâtre", qui permet de masquer puis de dévoiler une intrigue bien moins légère qu'elle ne semble à priori.
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Le Comte aime se divertir, cela trompe son ennui. Il fait mettre en scène Les Fausses confidences de Marivaux, en compagnie de son épouse, de sa maîtresse officielle, de son ami d'enfance, alcoolique, de l'amant de sa femme et de leur homme d'affaire. Evidemment, la jeune fille fraîche et pauvre qui va jouer le rôle de Sylvia va provoquer son amour. A la fois réécriture des Fausses confidences et mise en abyme du théâtre, cette pièce n'est pas faite pour être lue mais pour être mise en scène et vue. Les personnages sont pittoresques et les jeux de scène et dialogues peuvent être savoureux. J'ai hâte de la voir représentée. Un metteur en scène peut s'en amuser et en extraire un spectacle formidable.
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Un hommage d'Anouilh à Marivaux, mais aussi au théâtre classique, dont la langue parfaitement juste se savoure avec un plaisir intense, et dont la profondeur d'analyse continue à séduire et à faire méditer sur la nature humaine. Tantôt éblouissante comme cette Lucile, qui croit en l'amour vrai jusqu'au bout, tantôt déroutante comme ce Comte qui se nourrit d'illusions mais est féru de théâtre, ou ce Héro inconsolable, qui a manqué l'amour vrai de sa jeunesse mais est parvenu à jouer un rôle jusqu'au bout. Que reste-t-il de cette quête inlassable de l'amour vrai ? La passion du théâtre. C'est elle qui emporte tout, car la répétition et le jeu de l'acteur donnent leur sel à la vie.
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