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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'étais pas emballée plus que cela par le résumé et pourtant, en le refermant, je me suis dit que c'était un très beau livre et que j'étais ravie d'avoir fait la connaissance de cette auteure à travers lui.

Le récit se découpe en 2 parties en miroir qui se répondent à coups de flash-backs et de réponses que l'on attend avec un certain suspense :
- la première est centrée sur le père qui cache derrière sa carapace d'humoriste star de profondes fêlures héritées du passé et qui tente de les surmonter, un père qui ne sait pas montrer à son fils combien il l'aime malgré ses absences et ses silences, donc.
- la seconde sur le fils, en colère contre ce père qui semble l'avoir abandonné au profit de sa carrière et qui ne sait pas pardonner et mettre de côté ses souffrances d'enfant.

Deux êtres qui se rejoignent dans leur solitude et leur mal-être.
Si le thème du clown triste n'est pas neuf, Amélie Antoine s'en empare avec beaucoup de sensibilité. Tout est d'une grande justesse de sentiments et d'une simple évidence sur les non-dits dans les familles et sur le poids de ces passés qui vous encombrent à vie. Une multitude de détails qui tissent cette douloureuse relation père-fils m'a profondément touché. J'ai souvent eu les larmes aux yeux et pourtant jamais le propos ne se veut putassièrement larmoyant, ce qui montre la finesse de l'auteur. En fait, c'est surtout une aura mélancolique et tendre qui traverse et nimbe ce roman, celle d'une rencontre manquée entre un père et un fils.

Pour info, ce roman est paru en grand format sous un autre titre «  Tant qu'on a que l'humour ». le nouveau titre est sans doute plus cohérent avec le fil de cette relation père-fils, mais j'aimais bien le clin d'oeil à Brel du titre originel.
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On connaît l'image de l'artiste écorché vif, et seul au monde.
'Le chanteur abandonné' ♪♫ et autre 'Mal-aimé' ♪♫... Celui qui se voyait en haut de l'affiche ♪♫ mais qui, une fois au sommet, doute et souffre, réalisant qu'il a laissé pas mal de plumes pour conquérir ses paillettes.

Edouard Bresson, humoriste à la carrière fulgurante, est comme ça.
Au faîte de sa gloire, le bilan de sa vie privée n'est pas joyeux. C'est même carrément la misère affective - sentimentale, familiale...
Derrière l'artiste adulé se cache un homme très seul, derrière le boute-en-train, un dépressif, un être fragile en proie à des démons.
La question de la poule et de l'oeuf : si ce qu'il exprime rencontre autant de succès, c'est parce que le public se retrouve en lui. Et cette sensibilité particulière, la doit-il à ses souffrances passées et jamais cicatrisées ? Mais sa notoriété et son exposition ne rendent-elles pas l'artiste encore plus nombriliste, plus focalisé sur ses blessures ?

Cet ouvrage n'est pas vraiment un roman noir, même s'il est sombre, ni un thriller psychologique, malgré le suspense. Amélie Antoine nous raconte l'histoire triste d'un clown triste. Elle décrit l'état de cet homme fatigué, revient sur ses traumatismes de jeunesse, retrace son parcours, la genèse de sa vocation d'humoriste, et évoque la façon dont ses proches le perçoivent, notamment son fils.

Edouard Bresson rappelle évidemment quelques célébrités.
On peut trouver la première partie du roman longuette et la seconde partie un peu mièvre, même si les rebondissements sont souvent poignants. J'ai pensé à 'Effroyables jardins' (Michel Quint), dont le personnage principal me semblait aussi attachant que pathétique, où j'oscillais entre empathie, émotion et agacement.

Quoi qu'il en soit, les relations père-fils sur trois générations sont bien vues. On voit que les extrêmes se rejoignent : quand on veut faire exactement l'inverse de ses parents parce qu'on estime en avoir bavé à cause d'eux, on peut finir par rater, aussi...
___

• Le titre original de ce roman, 'Quand on n'a que l'humour', était plus adapté, plus représentatif de l'esprit du livre. Mais sans doute moins vendeur ? Un auteur m'avait expliqué sur un salon qu'il ne choisissait ni ses titres, ni ses couvertures ; son éditeur décidait. C'est bien dommage.
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Un  seul être vous manque et tout est dépeuplé.
C'est ce que doit ressentir Edouard Bresson, face aux cinquante mille personnes qui sont venues l'acclamer au stade de France.
Cinquante mille moins une. Son fils Arthur n'est pas venu l'applaudir, sans même daigner prévenir qu'il serait absent.

Humoriste surdoué de sa génération, Edouard semble né pour faire rire depuis qu'il est gamin. Ce soir, c'est l'apothéose avec ce spectacle diffusé en prime time sur TF1.
"On a passé la barre des dix millions de téléspectateurs."
Faire rire avec ses sketches, amuser la galerie avec des personnages caricaturaux devenus incontournables pour le public, c'est une véritable vocation.
Devenue une obligation.
Célébrité incontournable, il se doit d'être toujours à la hauteur pour ce public qui l'adule. L'échec ou la médiocrité ne sont pas envisageables.
"Savourer ce plaisir indicible de se savoir pleinement aimé."
Ne pas tomber de son piédestal, faire rire à tout prix. Au détriment de soi. Comme une mission à accomplir envers et contre tout.
Subir la pression médiatique, stresser soir après soir avant chaque représentation, être hanté par la peur de décevoir son public.
"Ca a toujours été à lui d'être le plus drôle."

Derrière ce personnage farceur aux mimiques et aux répliques hilarantes, derrière le masque de scène se cache pourtant un homme infiniment seul, infiniment triste.
Entre deux clowneries ce fameux soir de triomphe, il revient sur son passé et c'est une toute autre facette de son personnage qui émerge lorsque le vernis se craquelle.
"Edouard est le meilleur ami de tout le monde, lui qui n'en n'a aucun."
"Il est toujours, irrémédiablement seul."
Il raconte son enfance avec des parents distants, un père qui ne l'a jamais encouragé.
Il parle de son frère Jonathan qui a été victime enfant d'un grave accident, un frère devenu aujourd'hui son plus fervent supporter et à qui la vie a fini par sourire.
Sourire ... C'était devenu l'unique objectif d'Edouard, maintenir un éclat de jovialité sur le visage de son frère comme pour le soustraire à la tristesse, pour échapper aussi à sa propre culpabilité.
Et c'est comme ça que tout a commencé, que son talent a été révélé.
Il évoque sa rencontre avec Magda et la naissance de leur fils Arthur. Il parle de ses premières auditions, de ses premiers spectacles, de ses premiers fans. Une biographie en accéléré, en quelques flashs, qui cachent un étrange mal-être.
Comme s'il manquait quelque chose dans la vie qu'un humour de tous les instants ne pourrait jamais combler. Plus qu'une faille : un trou béant.
A force de protéger sa carrière, de tout faire pour continuer à vivre avec cette illusion d'être aimé de tous, Edouard va voir les liens avec sa famille se briser.
"Au fil du temps, la distance avec son fils s'était creusée, de déceptions en incompréhensions, de ressentiment en abdication."
A force de n'être présent qu'une moitié du temps au Havre ( une ville au nom si paisible qu'elle n'a pas pu être choisie au hasard ) et d'être monopolisé sur les planches parisiennes l'autre moitié, Edouard assistera presque passivement à son inéluctable séparation. Magda avait d'autres perspectives d'avenir.
La notoriété qui grandissait, l'angoisse de décevoir son public, le travail qu'exigeait son métier étaient en totale inadéquation avec ce que demandait son autre travail : Etre un mari et être un père.
"Même quand tu es là, tu es absent, tu le sais, ça ?"
Et de son rôle paternel - lui qui avait tout fait pour ne pas reproduire son propre schéma et toujours encourager son fils - il ne restera bientôt plus rien.

La construction est très bien pensée. Outre des transitions parfaites entre chaque partie, chaque petite anecdote qui nous est relatée n'est pas là par hasard. Tous les éléments vont trouver leur importance dans une seconde partie habilement amenée. Elle se déroulera sur plusieurs mois tandis que la première se déroulait sur une unique soirée. Et nous offrira un nouveau narrateur en la personne d'Arthur, le fils, qui nous offrira un second point de vue.
"Mon père a toujours eu le chic pour faire ressortir la part la plus mesquine, la plus mauvaise, de moi-même."
Est-ce qu'elle va nous refaire le même coup que dans Fidèle au poste ? Sans trop en dévoiler c'est l'une des questions que j'ai été amené à me poser, avec le même doute mais sans impression de redondance, au sein d'un roman dont les ressorts sont cette fois davantage dramatiques. Nous ne sommes plus dans un thriller, mais on retrouve des thèmes communs : le deuil, l'argent et la notoriété qui ne font pas le bonheur ...
En tout cas ce roman totalement indépendant est un nouvel exemple de l'intérêt qu'il peut y avoir à respecter la chronologie des parutions d'un même auteur. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé, le temps d'un chapitre, les personnages de Chloé et de Gabriel venus assister en 2010 à l'un des spectacles de l'humoriste. Merci Amélie Antoine pour ce clin d'oeil à vos lecteurs.

Malgré son titre, le livre n'a rien d'amusant. L'un des objectifs de ce roman est de montrer la douleur qui peut exister derrière ces comédiens dont on oublie qu'ils sont aussi des êtres humains à part entière, avec leurs blessures.
"J'ai envie d'éclater de rire, mais j'éclate en sanglots."
"La frontière entre le rire et les larmes est pourtant souvent bien mince, quasiment intangible."
J'aurais aimé m'amuser davantage avec le spectacle d'Edouard, pour croire à cette adulation du public, pour vivre davantage cette histoire et ce basculement constant entre humour et tragique, rire et larmes. Mais non, je n'ai personnellement pas pu visualiser un quelconque humoriste célèbre et je n'ai que peu adhéré aux blagues et aux imitations parfois lourdes. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal avec les cent premières pages, qui se sont bien enchaînées mais sans me transporter. Mais même si cette partie "spectacle" est un peu bancale, amuser le lecteur n'était pas le but. le récit est juste poignant, y compris dans ce show qui se vit comme une condamnation à amuser le public une nouvelle fois, sans même rester maître du déroulé du spectacle.

Poignant, mais pas larmoyant. Amélie Antoine aurait pu franchir la frontière mais elle ne l'a pas fait. La petite larme prête à être versée m'est finalement restée dans l'oeil. Je ne sais pas s'il faut saluer l'auteure d'avoir réussi à rédiger un texte fort sans jamais céder à la facilité d'un pathos dégoulinant ou si, quitte à lire un roman émouvant, je n'aurais pas préféré que ma gorge se noue davantage encore. Mais ce drame est aussi un roman où subsiste une forme d'espoir, le ton donné se veut le plus juste possible.

Le vrai sujet, au-delà des paillettes, c'est donc cette relation entre un père et son fils.
La distance entre eux s'est creusée au fur et à mesure jusqu'à former un fossé infranchissable.
Son père, égoïste, n'a semble-t-il jamais pris la peine d'essayer de le comprendre.
Est-il encore temps de se retrouver ?
La séparation semble irréversible. Une rupture bien plus dévastatrice que ne le serait celle d'un couple.
Pour le fils, plus rien n'est à sauver. Il ne veut pas de ce nom, Bresson, trop difficile à porter. Il est en colère après son père de ne jamais avoir su s'intéresser à ses projets professionnels, plus conventionnels. Il lui en veut surtout de ne jamais avoir été là. Ni pour sa fracture du bras, ni même pour venir le chercher à l'école.
Mais s'il vit très bien cette séparation, ça n'est pas le cas pour son père, d'où ce sentiment d'être désespérément seul.
Tout le monde l'aime. Sauf l'unique personne dont l'émerveillement lui aurait apporté du baume au coeur.
"Voir dans les yeux émerveillés de son enfant la preuve qu'il vaut quelque chose."
Amélie Antoine arrive à très bien retranscrire la douleur et l'incompréhension de ce père et de ce fils qui se sont perdus, pas forcément pour les raisons qu'on croit.
Et si la mémoire faussait la réalité ?
"Tu sais, les souvenirs qu'on se forge sont toujours partiaux et partiels."
Est-il désormais trop tard ou, si chacun fait un pas vers l'autre, se retrouver est-il encore envisageable ?
"Est-ce qu'on peut en vouloir à quelqu'un tout en cherchant à se rapprocher ?"

L'accession au bonheur n'a rien d'inné et être un comique reconnu ne prédispose en rien à avoir une vie parfaite composée uniquement de rires et de joies. En grattant sous ces apparences, cette superficialité, Amélie Antoine privilégie comme angle d'attaque l'impossibilité d'avoir une relation familiale normale. Cette complexité de créer des liens père / fils sera décortiquée avec une plume sensible et juste. Certes, c'est romancé mais rien n'est grandiloquent, rien n'est manichéen, et de ce fait le roman résonne comme une histoire vraie, sincère, profonde.

Laissez-vous tenter par cette écriture douce, toute en émotions retenues.
Alors, tout ira bien.
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Titre : Quand on a que l'humour…
Année : 2017
Auteur : Amélie Antoine
Editeur : Michel Lafon
Résumé : Edouard est le plus grand humoriste de son temps, une star adulée et choyée par des millions d'admirateurs. Terré dans sa loge, submergé par le trac, il entend la foule venu l'acclamer qui s'amasse dans les travées du stade de France. L'humoriste est pourtant un homme tourmenté par un passé douloureux, un homme qui doute et se raccroche au rire comme à une bouée de sauvetage. Dans la salle le siège réservé à son fils reste désespérément vide…
Mon humble avis : Comme tout un chacun, la vie d'un blogueur littéraire est faite de hauts et de bas, de découvertes enivrantes mais aussi d'échecs cuisants. Ce fut récemment le cas avec le pourtant très estimé Vilnius Poker de Ricardas Gavelis. Un bouquin considéré par beaucoup comme un chef d'oeuvre mais dont je dus arrêter la lecture au bout d'une centaine de pages. Trop confus, trop abscons, je me suis résigné à laisser ce bouquin de côté pour l'instant. Je sortais donc de cette demi lecture avec un sentiment de frustration et d'inachevé qui me donnait l'envie de me plonger dans un texte plus léger et abordable. Quand on n'a que l'humour, le dernier roman d'Amélie Antoine me parut être alors la lecture parfaite pour retrouver le plaisir de lire. J'abordais donc ce texte avec curiosité et envie mais aussi je dois bien l'avouer, une once de soulagement. Les premières pages me confirmèrent rapidement ce sentiment : l'écriture d'Antoine est simple et directe, l'auteur n'est pas une grande styliste mais quelques trouvailles d'écriture viennent agrémenter son oeuvre de manière efficace et originale (chaque phrase de fin de chapitre se retrouve au commencement du suivant par exemple). Les pages s'enchaînent sans que l'on s'en aperçoive et s'il m'arrive (trop?) souvent de parler de lecture addictive nous sommes ici devant l'un des exemples les plus marquants qu'il m'ait été donné de lire. En effet l'histoire de cet humoriste malheureux est tout simplement captivante, le ton juste et empathique. Tout le talent d'Antoine réside dans la description de ses personnages, dans l'acuité de sa description d'un homme perclus de doutes, d'espoir et de contradictions. Nous sommes ici dans l'humain, dans la réaction d'un homme face à la gloire mais aussi et surtout dans la relation d'un père avec son fils. C'est joli, émouvant, jamais mièvre et encore une fois addictif au possible. C'est populaire aussi, ce mot me revenait sans cesse en tête au cours de cette lecture, Oui Quand on n'a que l'humour est un roman populaire dans le sens noble du terme. Un livre qu'on voudrait offrir à ceux qui ne lisent pas, le roman que tout le monde devrait aimer… Oui j'aurais aimé plus de pathos, moins de retenue dans les sentiments mais aussi une fin plus surprenante (ceux qui l'ont lu sauront exactement de quoi je parle et ce n'est là que mon humble avis) mais malgré ces quelques regrets je garderais de cette lecture un souvenir ému et pour cela je ne peux que m'incliner devant le talent de l'auteur : Merci Amélie pour ces quelques heures de plaisir et pour cette histoire simple et passionnante.
J'achète ? : Evidemment que oui. Pour toutes les raisons évoquées plus haut mais aussi parce qu'il s'agit d'une belle histoire, d'un récit poignant et universel : un père et un fils qui n'auront pas eu assez d'une vie pour se retrouver.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Voilà un livre qui se lit à la vitesse d'un train, un jour où il n'y a pas de grèves, pas de travaux sur la ligne…

Bien assis, vous contemplez le paysage qui défile devant vos yeux.

D'un côté, le présent avec Edouard Bresson, un humoriste qui fait rire toute la France. Toute ? Non, pas son fils…

Si vous tournez la tête sur le côté, vous aurez aussi une vue sur le passé avec des émotions en pagaille.

L'enfance d'Edouard Bresson est loin d'être agréable avec un père qui refuse le moindre bruit, qui regarde son fils en le pensant handicapé, puisqu'il bégaie et une mère qui n'a d'yeux que pour le cadet.

Le roulement du train vous berce, la phrase terminant un chapitre étant celle qui commence le suivant, comme un parallèle entre sa vie au présent et son enfance. On s'attache à Edouard, on a mal avec lui, on se souvient de nos jours d'école qui n'étaient pas toujours tendres.

Des émotions, oui, mais pas au point de faire chialer artificiellement dans les chaumières non plus. On a le coeur qui se crispe, mais on dirait que l'auteure n'a pas cherché à nous faire du larmoyant au point de sortir les kleenex.

Puis bardaf, l'embardée… Pas le roman, mais un personnage. Là, ma mâchoire s'est décrochée et ensuite, le récit a basculé dans un autre chose, tout en restant dans la continuité, mais en faisant entrer en scène Arthur, le fils d'Édouard, celui qui ne rit pas des pitreries de son paternel.

Ce roman se lit tout seul, en effet. Il a un air de feel-good sans en être un. Il passe des messages, fait réfléchir aux relations parents-enfants et sur le fait que jamais aucune partie n'est satisfaite de l'un.

Les parents veulent toujours plus pour leurs enfants, les enfants sont comme des politiciens dans l'opposition : ils critiquent tout !

De plus, ils sont rancuniers envers leurs géniteurs puisque ces enfants auraient voulu qu'ils fassent autrement, sans se rendre compte que la plupart du temps, leurs parents faisaient de leur mieux, tellement persuadés de faire mieux que leurs parents à eux et voulant éviter à tout prix de refaire les erreurs de leurs vieux.

Raté, on reproduit tout ! L'Homme a le mimétisme dans ses gènes.

Certes, je ne viens pas de lire le roman de l'année, ni celui du mois, mais il a quelque chose dans ses pages qui m'a donné des frissons, du plaisir, des émotions, de la réflexion.

Cela devait être lié aux personnages, attachants, à leur enfance brisée, loupée, ratée, à tout ces non-dits, ces silences qui tuent et qui peuvent meurtrir encore plus en cas de décès de la personne avec laquelle on avait un contentieux. Une connaissance le vit, ça la détruit à petit feu.

Parfois, à force de ne vouloir déplaire à personne et de faire plaisir à tout le monde, on rate l'essentiel… Edouard a-t-il raté l'essentiel ? Vous le saurez en lisant ce roman où la plume est légère comme un ballon gonflé d'hélium et qui vous emporte dans le ciel.

Bianca et moi n'avons pas raté cette LC qui nous a donné du plaisir. Une sorte de doux plaisir, un petit sourire au coin des lèvres, un petit pincement au coeur de l'avoir terminé…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Quand on a que l'humour me semblait plus justement adapté à ce roman. Les silences n'étant peut-être que les résidus d'un héritage à trop rire des autres loin des siens, à trop rire plutôt qu'à parler, à aimer, a vivre. À remplir le silence justement.

Ce roman me laisse un avis très mitigé, et comme un arrière goût désagréable. Je n'ai pas été percutée par Édouard, ce grand humoriste adulé de partout se retrouvant englué dans une soif de reconnaissance absolue et exagérée. Pas séduite non plus par le style d'écriture, plutôt très lent, assez monotone, pas assez fouillé dans la psychologie des personnages. L'empathie m'a un peu manqué pour Edouard, elle est un peu revenue pour son fils, mais à peine.
La première partie est consacrée à Édouard l'humoriste et à l'enfance d'Édouard.
La deuxième est consacrée au fils d'Edouard et à son enfance avec un père de plus en plus absent.

J'ai trouvé qu'il manquait d'amour, de tendresse, de pep's ce roman. D'un quelque chose de vivant car dans ce roman, il ne se passe rien, si ce n'est quelques bribes de souvenirs pas suffisamment mis en avant ou en parallèle avec l'aujourdhui. Il y a peu de regrets, peu de contre courant, une suite de répétitions comme la paternité échouée, les rituels toujours semblables. Un côté plus humain et creusé manque à ce roman qui pourtant aurait pu être un grand livre vu le thème abordé.
J'ai terminé ces 390 et quelques pages et il ne restera rien de ce roman dans ma tête ou mon coeur.
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Tu me connais. Tu commences aussi à connaître mes lectures… Tu sais que pour me faire transpirer du cerveau, faut quand même s'accrocher pas mal. Alors pour ce qui est de ces bouquins que tu ranges dans la catégorie « littérature blanche », je te raconte pas.
Ben si, comme disait je sais plus qui, je te raconte, justement.
Ce roman, il est sur mon bureau où je dépose délicatement les bouquins que je vais lire « un jour » depuis un certain temps. C'est même Amélie qui me l'a fait envoyer par Michel. Ouais, je l'appelle Michel. Je lui ai envoyé tellement de manuscrits que maintenant, on est intimes…
Donc, je l'ai ouvert, un peu décontenancé de pas me retrouver au bout de 10 pages avec des cadavres sur les bras. Et puis j'ai continué à lire. Petit à petit.
Pas parce que je m'ennuyais mais parce qu'il m'a envoyé dans la tête des uppercuts à peu près toutes les deux pages. Et que même si je suis assez solide, il faut pouvoir tenir pendant plus de 400 pages, même si t'en prends qu'un sur deux. J'ai bien essayé d'esquiver, mais comme dirait un mec que je connais bien, juste après qu'il m'a pété deux côtes, « Baisse ta garde, sinon, tu vas avoir mal… »
J'aurais dû l'écouter.
J'ai eu deux côtes cassées, et deux ou trois fêlées, et ça m'a fait mal. Grave mal. Au point que je pouvais plus trop respirer sans avoir envie de le buter à coup de Magnum 357…
J'ai pas tellement envie de te raconter ma vie, ça aussi tu le sais. Cherche des photos de moi sur le réseau, tu vas avoir du mal à en trouver, et quant à mes expériences personnelles et non pas littéraires, genre « Je suis bien allé à la selle ce matin, et je tenais à vous en informer… », pareil. Tu trouveras pas.
Je vais changer de sujet, parce que je sens un truc qui se passe. J'avais bien aimé le premier bouquin de la dame. Une vraie bonne idée, et c'est pas si fréquent. Depuis « Running man » de Monsieur King, on m'avait pas parlé d'un jeu télévisé avec autant d'intelligence. Si t'as l'occasion, et si tu fais partie de ceux qui l'ont pas encore lu, va le chercher… Ça s'appelle « Fidèle au poste ».
Bon.
Donc, ce roman.
Je t'ai dit que je l'ai lu petit à petit. C'est même pas vrai.
J'ai voulu commencer autre chose en même temps. Je fais souvent ça quand j'ai peur de m'ennuyer. Tu vois, je mens pas. Eh ben hier soir, après avoir refermé le roman d'Amélie Antoine, je me suis rendu compte que je devais relire les quelques pages de celui que je viens de commencer.
Les personnages de « Quand on n'a que l'humour… » étaient tellement présents, vivants, que j'avais fait abstraction de ceux que Séverine Chevalier venait de me présenter, et ce n'était pas juste pour elle de continuer ma lecture, comme si de rien n'était.
Comme d'hab, je me rends compte que je t'ai rien dit sur cette histoire.
Sans doute parce qu'il n'y a rien à en dire. C'est une histoire. Une histoire qui m'a renvoyé à mon enfance. À cette sensation d'être incompris par celui qui était théoriquement là pour m'élever, au premier sens du terme. À ces images qui sont venues se superposer à celles du roman dont je tournais les pages. À ces questions que je me suis posées après qu'il fut parti ailleurs, sans doute aux Enfers ou au Paradis, bien que je doute qu'il en ait eu les clés…
Et ça, c'est pas donné à tout le monde, de me faire toucher du doigt les réalités qui ont sans doute été les miennes, bien que j'ai décidé de les enterrer au fond de mon jardin à moi.
Les premières phrases de ce roman ont résonné, au point que j'ai essayé de me revoir, môme, face à mon père à moi. C'était pas gagné.
D'ailleurs j'ai perdu…
La capacité de cette nana à se mettre à la place de ceux qui te racontent l'histoire, le père, d'abord, puis le fils, c'est juste ahurissant. La capacité à mettre de la lumière, juste à l'endroit où il ne pourrait y avoir que du noir, celui qui fait peur quand tu te relèves la nuit (je déconne, j'ai pas peur quand je me lève la nuit…), c'est vraiment du bon boulot d'écriveur. Tout sonne juste, et c'était pas gagné.
Te rendre mélancolique, sans jamais sombrer dans le mélodrame, ça non plus, c'était pas gagné.
L'histoire, en deux mots.
Un type, humoriste, qui connaît un succès sans faille, qui va sans doute t'en rappeler certains, notamment Robin Williams (RIP) que j'adorais. L'intelligence qu'il a fallu à cet acteur pour passer du rire aux larmes, et rester juste… Mais bon, je m'égare.
En même temps, c'est ma chronique, je fais ce que je veux.
La première partie, donc, c'est l'histoire de cet homme, Édouard, un humoriste à qui tout semble réussir, et à qui il manque pourtant l'essentiel, ce qui est invisible pour les yeux, comme disait le blondinet.
La seconde partie, quant à elle, est écrite par le fils. Arthur. C'est sans doute là que je me suis le plus retrouvé face à moi. Je sais pas si je dois te dire merci, Amélie.
D'aucun, parmi les professionnels du ouaibe et de la chronique littéraire, ont « jugé » le style un peu trop désuet, voire simpliste…
Des crétins.
Mon grand-père disait que le secret de la cuisine, c'était la simplicité.
En littérature, c'est pareil.
Dans la vie, c'est pareil.
Et quand tu meurs, c'est encore pareil.
Que ces cuistres (t'as vu, je l'avais pas encore sorti celui-ci) jugent ce roman à l'aune de leur talent à eux… ça va forcément pas nous mener très loin.
J'ai vraiment aimé.
On est à des années-lumières de ce que je lis d'habitude, mais ça fait du bien.
Je l'ai refermé avec un sourire.
Et ça, c'est pas si fréquent.
Merci, Madame.


Lien : http://leslivresdelie.org
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Première partie : Un humoriste (Edouard Bresson) au sommet de sa gloire est aux portes de l'apothéose de sa tournée. Il doit jouer devant des milliers de personnes au Stade de France !
C'est le moment pour lui de revenir sur sa carrière, sa vie, sa famille. Peut-être n'a-t-elle pas été si réussie qu'on peut le penser. La réussite professionnelle ne s'est-elle pas faite aux dépends de sa vie familiale ?
Deuxième partie : la voix d'Arthur (le fils de l'humoriste) se pose finalement les mêmes questions ? Au cours d'une chasse au trésor, il découvrira qui est vraiment son père. Parfois, la vie peut être surprenante et souvent différente de ce que l'on croit...
Un très beau roman, superbement construit qui nous fait passer du rire aux larmes en quelques phrases. Mais, il n'est pas pour autant larmoyant.
Un très beau coup de coeur ! Surprenant et tendre : laissez vous prendre au piège...
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Entre passé et présent, la vie d'Edouard défile sous nos yeux, provoquant un attachement et un élan d'empathie pour ce personnage mal aimé.

Les dialogues sont peu nombreux, Edouard et son fils nous racontent, simplement, leurs vies et les éléments à coté desquels ils sont passés. Pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seconde à la lecture de ce roman. C'est un vrai travail d'introspection que l'auteure met au jour, mettant l'accent sur les sentiments et les émotions des personnages.

Sans exagération ni lamentations, Amélie Antoine fait de cette histoire un roman émouvant et touchant, qui m'a plus d'une fois laissé la gorge serrée.

Une belle découverte que celle de cette auteure à découvrir.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Il s'agit du récit très émouvant d'un homme à la recherche de la lumière pour mieux cacher et fuir son obscurité.

J'ai été très touchée par ce père qui, au sommet de sa gloire, est aussi au firmament de son désespoir car il ne brille pas aux yeux du seul qui compte : son fils.
Combien d'entre nous se construisent en opposition à une histoire personnelle et familiale douloureuse, pour, au final, reproduire les mêmes schémas ?

Nous suivons tour à tour le père dans une première partie du roman, puis le fils dans la seconde. Nous allons, page après page, les voir se rapprocher, se comprendre, se pardonner peut être…

J'ai été troublée, autant par le père que par le fils. Enfermés l'un et l'autre dans leurs manques et leur souffrance, ils s'aiment sans se comprendre et sans se le dire vraiment.

Ils alternent, comme les deuils impossibles à faire, entre le déni, la colère et la culpabilité et essaient de composer avec ça, chacun à leur manière.

Cette impossibilité à se parler, se dévoiler et puis, cet ultime cadeau d'un père à son fils : tenter de lui donner les clefs pour comprendre et cerner les aspects d'une personnalité bien plus complexe qu'il n'y parait.

C'est fluide, limpide et bouleversant.

Amélie Antoine a une plume incroyable qui sait vous parler droit au coeur et faire de ce sujet universel quelque chose qui ne parle qu'à vous-même.

Sans trop vous bousculer, par petites touches, elle évoque des sujets que nous avons tous traversé, à plus ou moins grande échelle et nous fait comprendre que quelque, part, on ne devient réellement adulte qu'une fois que nous avons pardonné à nos parents et compris qu'ils ont fait de leur mieux, avec leur propre histoire, leur propre parcours et leurs propres peurs ou manques.

Une écriture fluide, si touchante et percutante, que je la suivrai dorénavant avec une attention particulière.


Lien : https://www.lespetiteslectur..
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Raisons Obscures - Amélie Antoine

Quelles sont les deux familles impliquées ?

CHEESE et MACARONI
KESSLER et MARIANI
KESS et MARIA
KANGOO et MASTER

16 questions
16 lecteurs ont répondu
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