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Carlos Aón (Autre)Rodolfo Santullo (Autre)
EAN : 9782491042264
116 pages
Ilatina (11/03/2022)
3.93/5   15 notes
Résumé :
Un homme se réveille seul dans son caisson de cryogénisation. Il aurait dû se réveiller sur l'une des nouvelles planètes que les Terriens ont colonisés pour échapper à leur planète totalement détruite par la crise écologique, économique, sociale...
Pourtant, il a été roulé et c'est bien sur Terre qu'il s'éveille, dans un immeuble qui fait figure de bastion de résistance et de mini société face aux attaques des Mad Max, les cannibales qui sévissent dans le no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le dormeur doit se réveiller. C'était la devise du premier film « Dune » de David Lynch. Il y a même eu un titre dance techno autour de cette phrase qui passait dans les boîtes de nuit dans les années 90...

Là, nous avons quelqu'un qui se réveille de sa cryogénisation et qui croit qu'il est arrivé à destination sur une nouvelle planète pour quitter une terre agonisante. En réalité, cet homme au costume étrange a été oublié volontairement sur place pour laisser la place à de plus riches voyageurs spatiaux.

Il se réveille 20 ans après dans un immeuble où un meurtre vient d'être commis. C'est lui qui est désigné pour résoudre ce cluedo sur fond d'apocalypse zombie. Voilà pour le mélange de genre !

C'est un titre qui est loin des standards de la BD commerciale. Les auteurs sont d'ailleurs argentins. C'est toujours intéressant de voir comment est abordé la BD d'une autre manière sur un continent différent. A noter également un graphisme assez géométrique ainsi qu'une assez belle colorisation.

Evidemment, le réveil du dormeur aura lieu tout à la fin où il réussira à résoudre son énigme policière. Reste en suspens de nombreuses questions liées à cet univers où les cannibales préfèrent les humains à la nourriture en boîte ce qui paraît très curieux. En même temps, je pense que c'est une affaire de goût.

Un titre assez iconoclaste qui dénote totalement et que l'on peut tout à fait découvrir si l'occasion se présente.
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Regardons cette couverture. Un homme au costume proche de ceux des super-héros sort d'un appareil étrange, comme un kiosque de sous-marin. Mais nous ne sommes apparemment pas sur l'eau. Il semble sourire et est entouré d'un rayonnement glorieux. Devant lui, un cadavre sur le ventre, un couteau bien visible planté dans le dos. le tout dans des teintes rouges. Quelle histoire est-ce donc là ?

En fait, ce n'est pas un kiosque de sous-marin, mais un caisson de cryogénisation. Même si la forme est identique à celle d'un cercueil. Un homme en sort, l'air perdu, habillé d'une combinaison assez ridicule qui ne semble pas fonctionnelle dans le monde où il se meut. Quatre pages et il bute sur un cadavre. Il ne l'a pas tué, mais une femme passe. Et hurle. Belle entrée en matière. Bienvenue dans notre avenir ! Car ce personnage qui sera notre fil rouge, notre Candide, vient de notre époque ou à peu près : un peu plus tard, quand tout aura vraiment dérapé et que plus de monde encore mourra de faim, quand « la crise de surpopulation et le manque de bouffe ont tout fait partir en couille », quand « la Terre devenait un désert où on allait tous mourir comme des rats ». Dans pas longtemps, peut-être. En tout cas, comme souvent dans ce genre d'histoire (et peut-être aussi dans la réalité, enfin, si Elon Musk et d'autres « visionnaires » parviennent à leurs fins égoïstes), les plus riches s'en vont en laissant le reste de la plèbe crever sur place. Direction Io. Mais, comme souvent également, certains se sont fait avoir. Ils ont payé, mais sont resté sur Terre. C'est ce qui est arrivé au dormeur.

Même si les planches sont colorées, la couleur qui domine, aussi bien dans les images que dans le scénario, c'est le noir. Pourtant, le ton est presque détaché par moments. Et le dessin, à la limite du caricatural (personnages tout en longueur ou très trapus, aux formes assez géométriques – d'ailleurs, le bonus final montre bien l'évolution des personnages dans cette direction plus stéréotypée, moins réaliste). Malgré cela, le fond est sombre. Car le monde qu'imaginent pour nous les auteurs n'a rien de plaisant. Les survivants dont nous suivons les jours et les nuits vivent dans un immeuble perdu au milieu d'une sorte de désert. Et un désert à la Mad Max. Vide de tout, sauf d'une présence humaine atroce. D'ailleurs, l'adjectif « humain » correspond-il encore à ces bandes de fous furieux au look macabre et halluciné qui parcourent ces étendues à la recherche d'une précieuse ressource : la nourriture. Et quand elle vient à manquer, on peut se rabattre sur les autres humains. Anthropophages. Cannibales. Qu'ils viennent du latin ou du grec, les termes véhiculent la même horreur, le même message : cet univers court à sa perte. D'autant que dans l'immeuble lui-même, tout n'est pas rose.

Je parlais de Candide tout à l'heure pour définir le dormeur (c'est ainsi qu'on le désigne tout au long de l'histoire, sans lui donner de prénom, comme pour mieux le placer à côté des autres : témoin, enquêteur). Et c'est effectivement le truc scénaristique choisi pour nous permettre de découvrir cet avenir si détestable sans que cela paraisse artificiel. Il en ignore tout. Nous aussi. Ils se pose des questions. Nous aussi. Et grâce à lui, nous obtenons des réponses. D'autant que puisqu'il est accusé du meurtre de Luis (la victime au dos orné d'un couteau), il doit se transformer en enquêteur et découvrir qui l'a vraiment assassiné. À défaut, il finira dans les griffes des Madmax, les cannibales du désert. Ainsi avance l'histoire, sur un rythme efficace, sans temps morts, et avec son lot de surprises. Pour les conserver, je m'arrête là.

Merci à ma médiathèque et celles et ceux qui mettent en valeur certaines pépites dont j'ignorerais jusqu'à l'existence. le dormeur est une de ces belles découvertes, une histoire sombre et malgré tout lumineuse, grâce à ses personnages poignants et à son intrigue solide.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Dans la sélection pour le fauve polar du fibd 2023, il y a aussi cet album, sorti en mars et dont je ne soupçonnais même pas l'existence, publié par Ilatina, maison d'éditions dédiée à la BD latino-américaine.

On y découvre un homme se réveillant et émergeant d'un caisson. On comprend que l'on est dans un monde futuriste, que l'homme est déboussolé, qu'il ne comprend pas où il est... Partant à la découverte de son environnement, il bute sur le cadavre d'un homme poignardé.

C'est le point de départ de ce polar post-apocalyptique. Car il va falloir mener l'enquête, retrouver l'assassin. Et c'est ce dormeur lui même qui va être chargé de cette mission par la petite communauté survivant dans un immeuble au milieu du désert.

Le scénario de Rodolfo Santullo est très bien ficelé et le récit se met en place avec une grande facilité emmenant avec lui le lecteur un peu déboussolé par les premières pages. le déroulé de l'enquête permet de mieux comprendre ce qu'il s'est passé sur Terre et pour ce personnage étrange qu'est le dormeur.

Le dessin de Carlos Aon est simple, sans fioritures, il place des ambiances sombres, énigmatiques sans en faire des tonnes, jouant sur les ombres avec un trait fin et des personnages bien trouvés.

Encore une très belle découverte que cet album qui mérite le petit coup de projecteur offert par cette sélection pour le fauve polar. Un candidat sérieux !
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Un whodunnit de science-fiction, sous forme de huis clos.
La dormeur du titre est le personnage principal, qui pense se réveiller sur une autre planète, dans un cadre idyllique après une hibernation que l'on imagine payée rubis sur l'ongle. Problème : il est toujours sur Terre, c'est le chaos d'après le chaos, il est dans un immeuble aux habitant·es barricadé·es et il tombe sur un cadavre, un poignard planté dans le dos.
Après avoir réussi à convaincre la communauté retranchée qu'il n'est pas l'assassin, il est chargé par l'un des prétendants au titre de chef d'élucider le crime, sous peine d'être expulsé au dehors où des hordes cannibales - à la Mad Max certes, mais aussi à la Judge Dredd - se délecteront de sa chair.

Variante du personnage amnésique ou de l'étranger, ce Dormeur d'un autre temps permet au scénario d'avancer et ses questions nous donnent les réponses qu'il nous faut pour comprendre cet univers et progresser dans l'histoire.
C'est plutôt efficace.

A contrario, le coup du "rêve prémonitoire" - ou à tout le moins qui apporte une solution - m'a un peu agacé. le scénariste y revient à la fin de l'album en faisant mentionner le subconscient à son protagoniste, ce qui ne m'a pas convaincu mais j'ai apprécié qu'il "réponde" par anticipation aux critiques sur ce point. Et d'ailleurs, c'est aussi le cas concernant un autre aspect de l'histoire (sans détailler, cela concerne les affreux jojos du dehors) où un des personnages se pose une question de logique que l'on pourrait se poser, ce à quoi on lui répond : "j'en sais rien, tu n'as qu'à aller leur demander !"
Moyennement convaincant sur le fond donc, mais bien vu sur la forme.

Le dessin est amusant avec un fort décalage entre le Dormeur et son costume ridicule (sorte de pyjama cosmique) d'un côté, et la population locale avec des tronches marquantes et leurs multiples couches de vêtements.

Au final, une bande-dessinée sympathique, au format assez original. Plaisant sans être inoubliable.
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critiques presse (2)
9emeArt
05 avril 2023
Pour ce huis clos futuriste, où le premier suspect devient l’enquêteur désigné, Rodolfo Santullo & Carlos Aón ont choisi de façonner un avenir post-apocalyptique entre dystopie un peu trop réaliste et traits d’humour sur les poncifs du genre.
Lire la critique sur le site : 9emeArt
Sceneario
20 avril 2022
Un trait vivant et expressif, avec une très belle gestion des lumières et des ombres ! Du très beau travail ! Le Dormeur reste une belle surprise, passée néanmoins quelque peu inaperçue à sa sortie, c'est dommage !
Je vous encourage donc à lire ce one-shot qui mérite le détour
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On s’en fout de qui est le chef. On est tous déjà morts… C’est juste que certains le savent pas encore.
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Le dormeur doit se réveiller !
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Vidéo de Carlos Aón
Le dormeur
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