L'auteure donne la parole à Abal, jeune adolescent libanais, qui vit à Barbès. Ce jeune garçon devient témoin de son époque et de son quartier.
Au départ franchement rebutée par le langage utilisé, un argot de banlieue, j'ai fini par être touchée par ce jeune homme. Un livre à forte dimension autobiographique qui révèle une auteure de talent.
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*Livre lu dans le cadre de l'opération "Explorateurs de la rentrée littéraire" organisée par le site Lecteurs.com*
Ce roman a été, pour moi, une belle surprise. A la lecture de la quatrième de couverture, je ne m'y attendais franchement pas. Dans un petit coin de ma tête, je me suis même dit « celui-là sera sûrement dernier de mon classement des découvertes de la rentrée littéraire ». Comme quoi, attention aux préjugés et ne faisons pas forcément confiance à notre première impression, ce n'est pas toujours la bonne. Pourquoi ce sentiment de prime abord me direz-vous ? Au début je me suis dit que je n'allais pas accrocher à la langue, trop contemporaine, trop brutale, et puis je me suis aussi dit que les thèmes seraient déjà vus et revus et que ce roman serait bourré de stéréotypes. Ma première analyse s'arrêtait là.
Dès les premières pages, l'ensemble de cette analyse a volé en éclat. La raison ? simple comme un éclat de rire dans un premier temps. Ce roman a réussi à me faire rire à de nombreuses reprises lors de la lecture de ses premières pages, et puis au fil du roman d'autres émotions se sont succédées, au même rythme effréné que celui imposé par l'auteur avec son écriture nerveuse.
Mais revenons donc rapidement sur l'histoire, nous allons suivre ici Abad, jeune adolescent, vivant au sein d'un quartier difficile de la capitale. L'adolescence et la découverte de la vie vont entraîner le jeune Abad dans de nombreuses péripéties, tantôt cherchées, tantôt subies. On retrouve donc ici une succession de tranche de vie et toute une galerie de personnages haut en couleur, plus ou moins sympathiques mais toujours bien amenés par l'auteur et apportant tous quelques choses à cette histoire.
A travers le regard de cet adolescent, c'est notre société qui est passée au crible. L'auteur évoque des thèmes d'actualités sensibles comme la religion, les quartiers difficiles, la sexualité et j'en passe, sans barrières, avec toujours un franc-parler agréable. J'ai également trouvé la narration vraiment bien construite. Un exemple, le style d'écriture change en fonction du protagoniste suivi, cela favorise à mon sens l'immersion du lecteur dans le récit car il n'y a jamais de décalage entre le style et l'histoire racontée.
Pour conclure, ce livre est une petite surprise, une belle lecture bien ancrée dans notre monde actuel avec son panorama de plusieurs sujets de société traités sans filtre. On ne s'ennuie à aucun moment avec le rythme imprimé par l'auteur et cette langue brute de décoffrage. Tant par le style que par l'histoire et les émotions véhiculées, l'auteur livre ici un beau premier roman !
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Serait-ce de la faute du roman ou de mon humeur qui ne s'y prêtait pas? Je ne sais guère. Je sais seulement que je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture. Elle fut, pour moi, étouffante et parfois même exaspérante; la faute à l'écriture que j'ai trouvé ronflante, au langage que j'ai trouvé trop vulgaire et aux thèmes déjà mille fois exploités. Peut-être qu'à la vingtaine, j'aurais trouvé ce texte brillant, plein de vitalité et de vérité mais aujourd'hui, à plus de 30 ans, je le trouve trop cliché. Faut-il inlassablement, quand on écrit sur les bas fond de la société, ici la rue Léon à Paris, parler de la misère avec vulgarité ? Faut-il forcément n'y voir que des putes, des clodos, des soûlards, des immigrés, des paumés, des drogués, des barbus, des dealers, des branleurs qui vivent dans la merde et les mauvaises odeurs? Faut-il n'y voir que des taulards et des criminels, des désoeuvrés et des rescapés ? Faut-il toujours, lorsqu'on parle des enfants de culture/religion musulmane, écrire leur rapport à la sexualité ? En faire des obsédés de la branlette pour les garçons et des potentiels prostituées pour les filles ? Je n'ai rien contre l'idée, je suis simplement lasse de lire les mêmes thèmes en littérature et la sexualité des sujets musulmans est devenue la porte d'entrée des auteur(e)s qui veulent faire dans la subversivité. Comme s'il n'y avait que ce biais pour contrer la « pureté » revendiquée par les barbus écervelés, comme s'il n'y avait que ce sujet pour les contester, les ébranler. Je veux bien mais au bout et à force, moi je finis par me lasser. Je n'y vois plus rien de subversif. Vous l'aurez compris, tout, dans ce roman, est, pour moi, entendu, attendu. Il est donc à oublier.
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Ce livre raconte les Misérables des temps modernes, les pires maux sociaux et cela raconté à travers les yeux d'un adolescent.
C'est cru, c'est tendre, c'est vrai, c'est juste,.c'est fort.
Il se lit très vite.
Un livre à ne pas manquer.
Il se rapproche du prix Goncourt "Et nos enfants après eux."
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L'auteure, il y a quelques mois de cela, est venue présenter son premier roman à La Grande Librairie. Touchante et émouvante, touchée et émue par son histoire, je ne pouvais que découvrir ce récit à la fois fort, cruel et tellement vrai.
Le quartier, je le connais bien ; les magasins TATI, château rouge, le boulevard BARBES ... le ton est celui de la rue, des cris, des moqueries, des menaces ... Mais c'est aussi la communauté, le sectarisme, les embrigadements, l'amitié, l'amour à leur manière. C'est vrai, c'est ce que j'ai entendu, c'est ce que j'ai vu ... Même si parfois, certains passages m'ont déroutée par la narration ou par certaines expressions utilisées, ce récit est une bombe pour ceux et celles qui auraient envie de connaître le PARIS caché et impénétrable à travers les yeux d'un gamin abandonné.
A découvrir absolument.
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