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3,72

sur 521 notes
L'auteure donne la parole à Abal, jeune adolescent libanais, qui vit à Barbès. Ce jeune garçon devient témoin de son époque et de son quartier.

Au départ franchement rebutée par le langage utilisé, un argot de banlieue, j'ai fini par être touchée par ce jeune homme. Un livre à forte dimension autobiographique qui révèle une auteure de talent.
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Abal, 13 ans, est venu du Liban avec ses parents et vit rue Léon à Barbès. Il mate les seins de FEMEN qui ont leur bureau en face de chez lui, en fait profiter des copains avant qu'on ne porte plainte contre toute la bande. Abal est puni, doit consulter une psychologue qui lui "ouvre le dedans". Amoureux d'une jeune fille voilée qui va disparaître du jour au lendemain, il raconte la vie du quartier, Omar-le-Salaf, le "barbapapa" qui entreprend de "nettoyer" les rues de la perversion occidentale, Gervaise la prostituée qui se fait tabasser, la drogue et les jeunes employés dans les "fours", la misère sociale et le destin tout tracé de ceux qui n'ont pas eu la chance de naître du bon côté.

C'est un récit un peu désespérant, aux influences multiples, un mélange de destins contrariés dont on sort un peu sonné et passablement désenchanté. Car il n'y a pas de rédemption pour tous ces gens que fréquente Abal : noir, métis ou blanc, on finit battu à mort, on crève d'overdose ou d'Alzheimer. J'avoue avoir eu de la peine à lire ce roman dont le sujet a mis à mal mon optimisme et mon espoir en des lendemains meilleurs.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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*Livre lu dans le cadre de l'opération "Explorateurs de la rentrée littéraire" organisée par le site Lecteurs.com*

Ce roman a été, pour moi, une belle surprise. A la lecture de la quatrième de couverture, je ne m'y attendais franchement pas. Dans un petit coin de ma tête, je me suis même dit « celui-là sera sûrement dernier de mon classement des découvertes de la rentrée littéraire ». Comme quoi, attention aux préjugés et ne faisons pas forcément confiance à notre première impression, ce n'est pas toujours la bonne. Pourquoi ce sentiment de prime abord me direz-vous ? Au début je me suis dit que je n'allais pas accrocher à la langue, trop contemporaine, trop brutale, et puis je me suis aussi dit que les thèmes seraient déjà vus et revus et que ce roman serait bourré de stéréotypes. Ma première analyse s'arrêtait là.

Dès les premières pages, l'ensemble de cette analyse a volé en éclat. La raison ? simple comme un éclat de rire dans un premier temps. Ce roman a réussi à me faire rire à de nombreuses reprises lors de la lecture de ses premières pages, et puis au fil du roman d'autres émotions se sont succédées, au même rythme effréné que celui imposé par l'auteur avec son écriture nerveuse.

Mais revenons donc rapidement sur l'histoire, nous allons suivre ici Abad, jeune adolescent, vivant au sein d'un quartier difficile de la capitale. L'adolescence et la découverte de la vie vont entraîner le jeune Abad dans de nombreuses péripéties, tantôt cherchées, tantôt subies. On retrouve donc ici une succession de tranche de vie et toute une galerie de personnages haut en couleur, plus ou moins sympathiques mais toujours bien amenés par l'auteur et apportant tous quelques choses à cette histoire.

A travers le regard de cet adolescent, c'est notre société qui est passée au crible. L'auteur évoque des thèmes d'actualités sensibles comme la religion, les quartiers difficiles, la sexualité et j'en passe, sans barrières, avec toujours un franc-parler agréable. J'ai également trouvé la narration vraiment bien construite. Un exemple, le style d'écriture change en fonction du protagoniste suivi, cela favorise à mon sens l'immersion du lecteur dans le récit car il n'y a jamais de décalage entre le style et l'histoire racontée.

Pour conclure, ce livre est une petite surprise, une belle lecture bien ancrée dans notre monde actuel avec son panorama de plusieurs sujets de société traités sans filtre. On ne s'ennuie à aucun moment avec le rythme imprimé par l'auteur et cette langue brute de décoffrage. Tant par le style que par l'histoire et les émotions véhiculées, l'auteur livre ici un beau premier roman !
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Serait-ce de la faute du roman ou de mon humeur qui ne s'y prêtait pas? Je ne sais guère. Je sais seulement que je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture. Elle fut, pour moi, étouffante et parfois même exaspérante; la faute à l'écriture que j'ai trouvé ronflante, au langage que j'ai trouvé trop vulgaire et aux thèmes déjà mille fois exploités. Peut-être qu'à la vingtaine, j'aurais trouvé ce texte brillant, plein de vitalité et de vérité mais aujourd'hui, à plus de 30 ans, je le trouve trop cliché. Faut-il inlassablement, quand on écrit sur les bas fond de la société, ici la rue Léon à Paris, parler de la misère avec vulgarité ? Faut-il forcément n'y voir que des putes, des clodos, des soûlards, des immigrés, des paumés, des drogués, des barbus, des dealers, des branleurs qui vivent dans la merde et les mauvaises odeurs? Faut-il n'y voir que des taulards et des criminels, des désoeuvrés et des rescapés ? Faut-il toujours, lorsqu'on parle des enfants de culture/religion musulmane, écrire leur rapport à la sexualité ? En faire des obsédés de la branlette pour les garçons et des potentiels prostituées pour les filles ? Je n'ai rien contre l'idée, je suis simplement lasse de lire les mêmes thèmes en littérature et la sexualité des sujets musulmans est devenue la porte d'entrée des auteur(e)s qui veulent faire dans la subversivité. Comme s'il n'y avait que ce biais pour contrer la « pureté » revendiquée par les barbus écervelés, comme s'il n'y avait que ce sujet pour les contester, les ébranler. Je veux bien mais au bout et à force, moi je finis par me lasser. Je n'y vois plus rien de subversif. Vous l'aurez compris, tout, dans ce roman, est, pour moi, entendu, attendu. Il est donc à oublier.
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J'ai trouvé ce court roman très percutant en raison de son style d'écriture épuré qui évite toute fioriture. J'ai envie de qualifier ce livre de roman d'apprentissage contemporain avec en toile de fond un Paris qui est rarement mis en avant dans la littérature ou au cinéma. L'écriture de Sofia Aouine nous plonge en plein coeur du 18ème arrondissement avec ses habitants, leurs particularités, sa géographie et ses boutiques. le personnage de Abad sous ses airs de petits rebelles devient vite attachant avec une rage de vivre et de se dépasser éloquente.

C'est un premier roman vif, brulant qui peut parfois heurter son lecteur mais qui ne fait pas de concession.

On pourrait comparer Sofia Aouine à une Virginie Despentes version 18ème arrondissement avec un petit côté La Vie devant soi de Romain Gary.
Abad est en quelque sorte le Momo de Gary
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Si vous saviez à quel point j'avais envie de lire ce livre !! Pourtant, je dois être honnête, j'en ressors mitigé.

Pour cause, une plume très crue qui peut vite effrayer. Dès le début on ressent cette écriture particulière. Elle m'a surprise, souvent déroutée. Mais elle transmet bien la souffrance d'Abad, elle est réaliste et nous plonge dans ses pensées d'enfant de quartier.

J'ai eu du mal à m'attacher à ce gamin. Nous sommes au coeur de sa peine, de sa misère, de ses questionnements, ses bêtises, ses premiers émois. Bien que son histoire me touchait, j'avais une certaine distance envers lui.

Mais les pages s'enchaînaient avec une facilité car dans le fond, j'avais envie de savoir le dénouement. Puis… la fin m'a déçue….

Lecture donc mitigée pour ma part. J'ai aimé mais sans plus et je vais vite oublier ce roman…
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Ce livre raconte les Misérables des temps modernes, les pires maux sociaux et cela raconté à travers les yeux d'un adolescent.
C'est cru, c'est tendre, c'est vrai, c'est juste,.c'est fort.
Il se lit très vite.
Un livre à ne pas manquer.
Il se rapproche du prix Goncourt "Et nos enfants après eux."
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Rhapsodie des oubliés, de Sofia Aouine lu par Ariane Ascaride est en lice pour le Prix audiolib 2021. Pour la quatrième année consécutive, j'ai la chance de faire partie du jury qui choisira les 5 livres audios finalistes du prix Audiolib 2021.



Une nouvelle fois, le Prix Audiolib m'invite à découvrir un roman qui normalement n'aurait pas forcément retenu mon attention, mais fort est de reconnaître qu'à chaque fois, ils font mouche avec la présélection pour le Prix Audiolib.



Rhapsodie des oubliés c'est un peu l'histoire de tout ces laissés-pour-compte comme le petit Abad qui avec ses parents ont fui le Liban pour se retrouver dans le quartier de la goutte d'or à Barbés.



Sophia Adouine a travers Abad montre un monde sans concession ou même des gosses doivent bien par finir a ses créer une carapace pour survivre dans ce Paris bien loin du Glamour. L'autrice sans y toucher parle de thématique sensible la pauvreté, le sexe et la religion. On sourit lorsqu'Abad nous parle des Barbes à Papa, image sans équivoque qui passe avec humour a travers d'un môme de la rue de 13 ans.



Encore une fois, le Prix Audiolib a su me surprendre avec ce roman, bien des parcours de vies se croisent et ne sont pas forcément faciles à suivre.



Et que dire de la lecture que nous offre Ariane Ascarine ? En général ce que l'on attend, c'est que le lecteur nous emporte dans le texte et c'est encore une fois chose faite, elle nous entraîne par sa lecture avec le jeune Abad dans ce quartier des petits gens de la goutte d'or à Barbès.
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Le hasard des sélections m'a amenée à lire Rhapsodie des oubliés pour le prix des lecteurs 2021 puis à l'écouter dans sa version audio pour le Prix Audiolib 2021. Cette double approche du texte ne m'aura malheureusement pas permis de lever mes réticences à son sujet.

Pourtant Rhapsodie des oubliés faisait partie des romans qui attisaient ma curiosité depuis sa sortie. J'avais déjà eu l'occasion de lire l'incipit et j'avais été accrochée par cette écriture vivante, cette poésie de la rue qui utilise la vulgarité pour en faire quelque chose de beau, d'imagé, de profond et de sensible. J'étais donc heureuse de retrouver ce titre dans les deux sélections des prix auxquels je participe cette année. La découverte ne pouvait être que belle et enrichissante après une telle entrée en matière. Mais il en va en littérature comme il en va d'une rencontre amoureuse : la première impression n'est pas toujours la bonne. Ce qui m'a plu dans les premières lignes a eu tôt fait de me lasser dans la durée. le style est frais, singulier et étonnant parfois à l'image de ces "Barbapapa" et "Batman" (je vous laisse le plaisir de découvrir de quoi il s'agit) mais surtout il est bien plus puissant que l'histoire en elle-même d'un ado plein de ses hormones et de ses illusions. L'intérêt pour la vie d'Abad et pour les personnages qui ont croisé sa route s'est rapidement étiolé. J'ai donc eu le sentiment que le juste dosage entre fond et forme n'avait pas été trouvé, que l'on tombait trop facilement dans l'excès et c'est bien cela qui a fini par me faire trouver le temps long alors que ce roman atteint tout juste les deux cents pages.

Si je devais comparer ce roman pourtant très singulier à un autre roman, tout aussi singulier, je dirais que j'y ai trouvé un peu les mêmes travers que dans Vernon Subutex de Virginie Despentes. du décalé, du frais, du léger avec beaucoup de profondeur, du révolté mais trop présent, trop répétitif et finalement trop étouffant.

Rhapsodie des oubliés, est un livre qui a tout pour diviser. Il a la fougue nécessaire pour plaire aux lecteurs en recherche d'un souffle nouveau, en même temps il malmène la langue pour la détourner du chemin balisé de la littérature ce qui a de quoi heurter les défenseurs d'un style plus académique. Personnellement je ne me range ni dans un camp ni dans l'autre. Mon coeur est simplement resté sourd à cet appel de la rue, autant qu'à l'interprétation d'Ariane Ascaride dont le timbre de voix a eu plus tendance à me crisper qu'à m'emporter. Au moins il n'y a pas de jaloux : papier ou audio, même déception. Au suivant, dans les deux prix !
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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L'auteure, il y a quelques mois de cela, est venue présenter son premier roman à La Grande Librairie. Touchante et émouvante, touchée et émue par son histoire, je ne pouvais que découvrir ce récit à la fois fort, cruel et tellement vrai.
Le quartier, je le connais bien ; les magasins TATI, château rouge, le boulevard BARBES ... le ton est celui de la rue, des cris, des moqueries, des menaces ... Mais c'est aussi la communauté, le sectarisme, les embrigadements, l'amitié, l'amour à leur manière. C'est vrai, c'est ce que j'ai entendu, c'est ce que j'ai vu ... Même si parfois, certains passages m'ont déroutée par la narration ou par certaines expressions utilisées, ce récit est une bombe pour ceux et celles qui auraient envie de connaître le PARIS caché et impénétrable à travers les yeux d'un gamin abandonné.
A découvrir absolument.
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