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3,72

sur 518 notes
Ce roman commence avec une citation de la vie devant soi de Romain Gary et finit par une playlist autour des «oubliés » (comprendre les laissés pour compte, les déracinés, les ghettoïsés)
Abad a 13 ans. Il habite dans le quartier de la Goutte d'or à Paris (quelques années avant il habitait le Liban en guerre)
Il raconte donc sa vie entre ses parents, l'école, la rue et sa psychologue.
Abad voit une psychologue suite à un épisode (raconté au début du roman) qui ont fait qualifier Abad d'obsédé sexuel.

Raconté à hauteur d'adolescent, ce roman est très émouvant : le ton est direct, très cru. Traumatisé par ce qu'il a vécu au Liban, Abad cherche sa place, rencontre Odette (bientôt atteinte d'alzheimer), tombe amoureux de sa voisine d'en face (cloitrée chez elle en niqab), discute avec Gervaise la prostituée venant d'Afrique, fume et se branle avec ses copains… bref il essaie de survivre…
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Dans ce 1er roman, Sofia Aouine enfonce sa plume parfois très fort dans le papier pour décrire l'âpreté de l'univers du jeune Abad. D'un portrait à l'autre on découvre le périmètre dans lequel s'est inscrit l'enfance ballotée du héros. Tous ces personnages qu'il y côtoie ou qu'il croise constituent une grande famille, avec ceux aimés, et tous les autres, les détestés. le propos est abrasif, cru, mais terriblement percutant. Les vicissitudes de la vie ont allongé les distances entre les êtres et, dans cette ode à la nostalgie qui ne dit pas son nom, l'auteure conclut superbement dans son épilogue :"Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été".
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Belle galerie de personnages oubliés par la société dans ce petit roman de Sofia Aouine. Entre Abad, l'exilé libanais de 13 ans, la psychologue Ethel Futterman et son passé douloureux lié à l'holocauste, la voisine isolée Odette passionnée de musique, la prostituée africaine Gervaise ou encore la jeune voisine d'Abad prise dans les griffes de l'Islam extrémiste, nous suivons des destins tragiques. Des personnages humains et décrits avec finesse, une belle découverte.
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Les "oubliés" habitent dans le quartier Barbès, la Goutte d'or
; parmi eux Abad et ses parents qui ont fui le Liban. le jeune garçon, comme dans le film de Truffaut dont le livre s'inspire fait les 400 coups avec ses copains. Il est le fil conducteur de toutes les histoires du quartier avec différents personnages au destin dramatique : la jeune juive Ida devenue psychologue, la vieille dame Odette, la prostituée Gervaise. La rue est source d'observation et d'exitations (surtout sexuelles) chez ce pré-ado.
L'ensemble manque de cohérence narrative et le langage adopté ne m'a pas convaincue même si certaines séquences sont émouvantes.
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Rue Léon .
Une ville dans la ville .
[ ma rue a la gueule d'une ville bombardée, une gueule de décharge à cul ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent ...]

Un arabe .
Deux grand yeux noirs .
Qui bouffent l'esprit .
[ les adultes oublient toujours leur enfance, c'est pour ça qu'ils deviennent des vieux cons ]

Un monde qui dégoûte .
Une putain de vie .
Et parfois des sourires, pour changer .

Les souvenirs qui remontent .
Le coeur au bord des lèvres , en miettes .
Les longs silences des rêves brisés .

[ on avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulait grandir sans entraves, sans dieu, sans maître, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés ]

Un récit bouleversant .
Une lecture moderne, actuelle .
Avec un style particulier .
C'est brut et brute .
C'est pas gai, c'est triste, c'est vrai .
C'est pas poli et toujours pas poli .

[ une course contre le temps, contre la société, une course pour la vie ]
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J'ai pris ce livre parce que François Busnel nous en a dit que du bien. Raté pour moi, je n'ai même pas été à la fin. Pourquoi ? parce que si vous voulez un roman qui vous raconte la difficulté de vivre à Paris quand vous êtes émigré et pauvre, lisez un seul livre "la vie devant soi d'Emile Ajar. Là, c'est confus, nous passons d'un personnage à l'autre et il est difficile de s'y retrouver. La focalisation de l'adolescent sur la bagnette, est limite insupportable. Rien de développer de nouveau sur la vie des cités, sur la prostitution quasi obligatoire des filles etc...il n'y a pas de stye non plus, rien de la fraîcheur incroyable de Momo. Bref. J'ai déjà oublié.
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Barbès, quartier de la Goutte d'Or à Paris. C'est là que vit Abad, treize ans, un immigré d'origine libanaise. Dans ce récit, l'adolescent nous conte la laideur du béton, l'odeur de poubelles, la diversité ethnique qui pullule dans sa rue, nuit et jour. Il y a également l'usine qui avale les hommes pour un salaire de misère.

Dans son quartier, s'endurcir est une nécessité pour survivre face à la drogue, la violence, la prostitution qui s'infiltrent dans tous les atomes de sa rue. Abad, lui, connait ses premiers émois amoureux, enchaîne les bévues et se retrouve condamné par les services sociaux à consulter une psy chaque mardi. 

Ce roman, c'est l'histoire d'un quartier, d'une population en souffrance, l'histoire de laissés-pour-compte que Sofia Aouine nous dépeint à travers la voix du jeune Abad. Avec son franc-parler et sa lucidité, le garçon nous immisce dans le quartier où il est englué, dans lequel les désillusions fracassent les rêves.

Heureusement, Abad peut compter sur quelques personnes. Des êtres cabossés par la vie qui gravitent autour de lui et que nous découvrons tour à tour.

La plume de Sofia Aouine se démarque ici par son originalité, par ses magnifiques envolées. Elle virevolte, harponne le lecteur, bouscule. Des phrases rythmées, intenses et un souffle poétique qui m'a séduite. Les mots sont crus, vivants, percutants et drôles pour raconter le triste quotidien, la pauvreté et le manque d'amour.

Un très beau premier roman, à la fois dramatique et lumineux.   
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Paris, XVIIIe arrondissement, Abad, jeune adolescent, regarde son quartier, celui de la Goutte d'Or. Un quartier où se côtoie prostitution, pauvreté, précarité, fanatique, violence, paumé... À treize ans, le sexe, l'amour, les nichons sont les principaux sujets d divertissements.

Abad partage son Paris, celui de son quartier à travers de splendides descriptions comme d'histoires glauques. Au fil des pages, succession de péripéties, on traverse une tranche de vie, avec des personnages hauts en couleurs tous reliés par la pauvreté et le malheur de la vie, la face cachée d'un Paris rêvé.

"Rhapsodie des oubliés" est une réussite, c'est clair. Une plume à la fois tendre, remplie de poésie mais aussi acide, hilarant, sans pathos. le style de Sofia Aouine est percutant avec une liste de personnages tout aussi attachant les uns des autres. Aucun des personnages de ce premier roman est épargné, et c'est là le grand succès de ce roman qui malgré un style littéraire, montre, démontre, décrit, peint, un monde bien réel, juste a porté de main.

Un roman d'apprentissage avec une vue kaléidoscopique de la société française à travers une jeunesse laissée a l'abandon. Un roman qui sent le vécu et la réalité de ce véritable quartier de Paris que l'auteure a connue. À travers les yeux d'Abad, Sofia dépeint une réalité sociale faite de misère avec beaucoup de sincérité et sans misérabilisme.

Bref, un premier roman qui vous happe par son intensité, par ce Paris des oubliés, et qui démontre que le langage familier, celui de la rue, peut aussi être littéraire et poétique. Bravo ma chère Sofia pour cet envoutement !
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C'est un livre écrit en noir et blanc, une rhapsodie littéraire naturaliste où se mêlent plusieurs écritures. Un mélange de slam, de hip hop, de langage cru, langage de rue, et puis parfois des parties plus littéraires.
On connait ce quartier parce qu'on nous conseille de ne pas y traîner...
Mais Abad, nous prend par la main, et nous fait ressentir, rencontrer, cette rue où il vit, ces personnes qu'il côtoie, qu'il craint, qu'il aime.
Il y a plein de misère, de drogues, d'odeurs, de peurs, mais il y a surtout des gens, l'enfance, l'amour, la souffrance et l'envie d'un ailleurs.
Évidemment j'ai pensé à Zola en le lisant, à sa Gervaise...
Évidemment j'ai pensé à Dolto, à son écoute des enfants, à son désir de leur donner des outils.
Et bien sur, j'ai pensé à Truffaut et ses 400 coups.
Un livre qui ne passera, selon moi, pas inaperçu dans cette rentrée littéraire.
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MA RUE, À LA GOUTTE D'OR.
Un quartier de martiens, en plein Paris : la Goutte d'Or. Abad, jeune libanais de 13 ans découvre « l'histoire du monde avec une odeur de poubelle ». Il s'agit d'un roman d'apprentissage où Abad observe la ville avec naïveté mais aussi avec un humour grivois et sensuel. La grande force du roman est qu'il confronte un monde de misère, de dealers, de radicalisés et de prostituées avec une pureté et un amour enfantins. Tout est vu d'un autre oeil et avec dérision : ainsi les femmes voilées deviennent des Batman et les imams des Barbapapa. Éveil (pudique) de la sexualité dans lequel Abad organise avec ses copains des « peep show » pour mater les seins de la voisine d'en face, érotisme permettant d'enchaîner des « bagnettes » (masturbations) compulsives. Les allusions cinématographiques et littéraires sont nombreuses : Truffaud (les 400 coups), Raymond Queneau (Zazie), Zola (l'assommoir) ... Au total un premier roman original et réussi.
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