J'aurais dû aimer cette oeuvre... J'apprécie la poésie d'
Aragon, d'autant plus depuis que j'ai découvert ses recueils publiés clandestinement pendant la Résistance. Une histoire d'amour tragique mais pas seulement, un contexte d'après-guerre qui donne un arrière-plan historique, la description des salons et des loisirs du grand monde... Oui, il y avait beaucoup pour me plaire, des passions violentes, un milieu mondain, un aspect historique.
En réalité, je me suis ennuyée, j'ai trouvé que l'intrigue n'avançait principale n'avançait que très lentement, qu'il y avait beaucoup de personnages secondaires que j'ai trouvés assez interchangeables. Ce qui a joué sûrement dans mon ressenti, c'est que le personnage principal,
Aurélien, ne m'a pas plu, je ne ressentais pas d'empathie pour lui. C'est un bourgeois désoeuvré, sans engagement amoureux ni politique. le roman aurait été tout autre s'il avait été le roman de Bérénice... Après tout, on ne sait pas vraiment ce qu'elle pense, elle reste très mystérieuse.
Dans la préface,
Aragon semble réfuter l'interprétation considérant qu'
Aurélien est un auto-portrait, ou qu'il est le portrait de Drieu la Rochelle. Mais le parcours d'
Aurélien dans les années 30 n'est évoqué que très rapidement, en deux pages.
"Il y avait eu la guerre, et il y avait Bérénice" : dommage que l'expérience de guerre d'
Aurélien, son syndrome post-traumatique (même si le mot n'existe pas encore) ne soient pas creusés, car c'est en partie ce qui l'empêche de mener une relation amoureuse, et même d'avoir des sentiments classiques, ceux des autres. Ce n'est pas un roman d'amour, mais un roman sur l'idéalisation d'une histoire d'amour, avant même qu'elle ait véritablement commencé.
Dommage, il y a de très belles images - le plâtre de la noyée de la Seine, le portrait de Bérénice avec ses yeux à la fois ouverts et fermés,
Aurélien rencontrant Riquet à la piscine.