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J'avais envie de lire Aragon autrement que par sa douce poésie qui m'émeut. Je me suis alors plongée dans Aurélien. Ce roman est transcendant : le style d'Aragon est ciselé, poétique par instants et dans d'autres il y a des aphorismes qui font réfléchir sur la vie, sur soi.
J'ai adoré plonger dans l'univers insouciant de cette société mondaine où tout n'est que paraître. L'ironie mordante d'Aragon est un délice. On y croise de grands écrivains et artistes, on découvre un Paris avec ses nuits étourdissantes et.... on assiste à l'amour déçu d'Aurelien et de Bérénice. Leur amour est doucement complexe, tristement incompréhensible et affreusement tragique.
La fin est tout simplement incroyable : j'ai dû la relire plusieurs fois tellement je ne pouvais y croire.
Aragon est un maître des mots, un maître des intrigues et savant observateur de la société de son temps.
Une oeuvre magistrale.
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J'aurais dû aimer cette oeuvre... J'apprécie la poésie d'Aragon, d'autant plus depuis que j'ai découvert ses recueils publiés clandestinement pendant la Résistance. Une histoire d'amour tragique mais pas seulement, un contexte d'après-guerre qui donne un arrière-plan historique, la description des salons et des loisirs du grand monde... Oui, il y avait beaucoup pour me plaire, des passions violentes, un milieu mondain, un aspect historique.
En réalité, je me suis ennuyée, j'ai trouvé que l'intrigue n'avançait principale n'avançait que très lentement, qu'il y avait beaucoup de personnages secondaires que j'ai trouvés assez interchangeables. Ce qui a joué sûrement dans mon ressenti, c'est que le personnage principal, Aurélien, ne m'a pas plu, je ne ressentais pas d'empathie pour lui. C'est un bourgeois désoeuvré, sans engagement amoureux ni politique. le roman aurait été tout autre s'il avait été le roman de Bérénice... Après tout, on ne sait pas vraiment ce qu'elle pense, elle reste très mystérieuse.
Dans la préface, Aragon semble réfuter l'interprétation considérant qu'Aurélien est un auto-portrait, ou qu'il est le portrait de Drieu la Rochelle. Mais le parcours d'Aurélien dans les années 30 n'est évoqué que très rapidement, en deux pages.
"Il y avait eu la guerre, et il y avait Bérénice" : dommage que l'expérience de guerre d'Aurélien, son syndrome post-traumatique (même si le mot n'existe pas encore) ne soient pas creusés, car c'est en partie ce qui l'empêche de mener une relation amoureuse, et même d'avoir des sentiments classiques, ceux des autres. Ce n'est pas un roman d'amour, mais un roman sur l'idéalisation d'une histoire d'amour, avant même qu'elle ait véritablement commencé.
Dommage, il y a de très belles images - le plâtre de la noyée de la Seine, le portrait de Bérénice avec ses yeux à la fois ouverts et fermés, Aurélien rencontrant Riquet à la piscine.
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Certes Aragon est un grand poète mais c'est égalemment un immense écrivain parce que réussir à tenir en haleine un lecteur sur plus de 700 pages avec une banale histoire d'amour il faut du génie.
Quoique à la réflexion le récit est plus complexe qu'il n'y paraît et que derrière les tribulations d'Aurélien et de Bérénice c'est une solide étude de moeurs qui se découvre .
Un tableau de ces années dites folles que nous décrit magnifiquement Aragon , une France avec ses excès en tous genres et surtout un Paris si bien dépeint .
C'est aussi la confrontation entre deux classes de la société qui à l'époque ne se mélangeaient guère.
Et puis il y a cette écriture dans une langue parfaite , emplie de poésie sans jamais lasser ou faire paraître la lecture longue.
Un classique indémodable .
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Un chef d'oeuvre qu'il faut avoir lu malgré son épaisseur. Je n'en suis pas sorti indemne, marqué à vif, adepte des amours impossibles. A l'époque, je fus tellement imprégné que si j'avais eu un fils, il se serait nommé Aurélien, c'est dire !
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Aurélien est un jeune rentier, tout juste rentré, entier, de la Grande Guerre. Il vit une vie de plaisirs, grand amoureux des femmes, des flâneries nocturnes dans ce Paris des "beaux quartiers" encore nostalgique des splendeurs de la Belle Époque. Mais sa rencontre avec Bérénice, une jeune femme, mariée, pas si belle que ça mais aux antipodes de ses fréquentations habituelles, va bouleverser sa vie. Lorsque j'ai lu ce livre pour la première fois, il y a une cinquantaine d'années environ, j'en avais retenu la peinture d'une moyenne bourgeoisie avide d'argent, par la spéculation, et de pouvoir, par la politique. Je n'avais pas senti, ne les ayant pas encore vécues, la puissance de cette description des rapports amoureux. Avant "Aurélien", jamais l'amour n'avait été analysé dans ses intimes replis, ses déclinaisons tant physiques que psychologiques. "Aurélien", c'est aussi un formidable exercice de style, mêlant une expression très moderne du "parler vrai" à une langue alambiquée fleurant bon son dix-neuvième siècle. Roman féministe aussi, avec cette figure d'une femme qui décide de sa vie et se joue des conventions de son temps, assortie de quelques autres très beaux portraits féminins. On peut donc faire son marché dans ce récit aux multiples facettes, un des chefs-d'oeuvre de la littérature en prose de Louis Aragon.
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Si j'écris que nous sommes là entre Proust et Balzac, on va penser que ce livre est génial. N'allons pas si vite. Comme dans Proust, on s'ennuie ferme. Le premier tiers du livre, particulièrement, est presque décourageant: ce Paris mondain, ces rentiers oisifs, qui trompent leur ennui dans les bars de nuit, les théâtres de l'entre-soi, les infidélités des époux, l'intérêt pour les toilettes, et les conversations oiseuses, nous horripilent. Les choses s'arrangent un peu ensuite. Et là, c'est aussi le Paris de Balzac: descriptions au scalpel, analyses psychologiques millimétrées: cela va mieux. Aurélien, avant tout, est un ancien combattant de la grande guerre. Il a côtoyé le pire, et, s'il en a échappé, en est marqué à jamais. Au début des années 20, rentier, célibataire, il traîne dans Paris. Il connaîtra Bérénice, femme provinciale mariée. Ils se demanderont longtemps s'ils s'aiment, et l'auteur nous promènera tout au long du livre en nous laissant deviner si oui ou non, ils se rencontreront vraiment. Le tout au milieu des artistes du mouvement Dada, où Aragon ira chercher des références connues de lui, personnages à clé: Drieu La Rochelle, Picabia, Breton, Eluard, Crevel, et son amour de jeunesse, une inconnue perdue et regrettée: ici, Bérénice.
Oui, Aurélien est un grand livre, chargé de sens (peut-on écrire ce mot au pluriel ?). On dit qu'Aragon a inventé à propos de l'exigence de Bérénice la notion de "soif d'absolu", que le poème chanté par Brassens, "Il n'y a pas d'amour heureux" a pour origine l'impossibilité de s'aimer des deux personnages principaux du livre, et beaucoup d'autres choses encore. Le saut dans le temps de la fin, la politisation de Bérénice - sensible au sort des réfugiés républicains espagnols - qui participe à l'éloignement d'Aurélien (Drieu a fini Pétainiste), augmenteront la cohérence de l'ensemble. Tout comme la précieuse préface d'Aragon (écrite tardivement; mais nous pouvons maintenant en profiter. Surtout, ne pas la lire avant le livre !). La boucle sera bouclée. L'auteur nous aide à comprendre non seulement son livre, mais surtout sa démarche, qui s'inscrit dans son temps, mais aussi dans sa vie, tant sa proximité avec Elsa Triolet (prête à la quitter en 1942 pour des raisons de sécurité, car ils étaient dans le même réseau de résistants) a aussi contribué à la construction du livre et de ses personnages. On ne contestera par conséquent pas le statut reconnu de "monument" accordé souvent à ce roman. On se demandera toutefois s'il faut bien ennuyer les lycéens avec cette lecture, et aussi, si on le conseille à ses amis, s'ils ne nous prendront pas pour des fous ou des intellectuels obscurs ou snobs, tant tout cela se mérite, au prix d'un certain effort. Ceux qui ont tenu bon - par exemple - dans la lecture de "La recherche du temps perdu" ne verront pas trop, ici, la difficulté. Les autres auront peut-être du mal à venir à bout de ces 650 pages......
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Une magnifique histoire d'amour, inoubliable. le masque de l'inconnue de la Seine continue à me hanter 35 ans après...
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Aurélien rencontre Bérénice de prime abord il ne l'a trouve pas à son goût et pourtant au son de sa voix les choses vont changer et il va être totalement fasciné par elle mais de son côté marié et mère de famille, Bérénice est distant ne laisse que peu transparaître ses sentiment.

Ce fut une lecture intéressante avec de très beaux passages, j'ai aimé le décor du roman, j'ai aimé les échanges verbaux entre Aurélien et Bérénice, pour le reste j'ai trouvé l'histoire trop longue, le style est parfois complexe mais ça reste très bien écrit. Je suis contente de l'avoir découvert mais ce n'est pas mon classique préféré.
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comme c'est douloureux de voir, en miroir sur les lignes, le processus amoureux se déclencher et prendre la personne toute entière, la voir débarbouiller les autres de ses sentiments aigus. J'ai beaucoup souligné et encadré les mots du livre, installé des fusils de Tchekov un peu partout, qui reposaient avant de se détoner en inconnue de la seine. Et outre ça, outre le dandy Aurélien que je dessinais au dessus de mon livre, outre le Paris vertigineux et la langue maline du héros, charbonner le parallèle entre les amours vers Berenice et les états d'esprits de l'Entre-deux-guerres. Comme Berenice est au-dessus de tous, un personnage exemplaire dont l'exemple est mis à rude épreuve pour nous, lecteurs ; comment réussir à la transporter au-dessus de la mêlée, des crachats d'Aurelien, lui qui me parle tellement intimement. Elle seule se bat.
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De la production romanesque d'un des plus grands poètes français du 20e siècle, je connaissais " les Beaux Quartiers " et je n'ai pu m'empêcher à la lecture de ce livre-ci ,de trouver plutôt amusant et singulier , pour un apparatchik du PCF , cet intérêt pour la Bourgeoisie et la description plutôt complaisante qu'en définitive il en fait .
D'essence volontiers autobiographique , le personnage titre du livre - dandy velléitaire, qui évoque aussi l'ami Drieux, l'homme couvert de femmes - tout comme cette bourgeoisie d'affaires de l'entre deux-guerre, ne parviennent malheureusement jamais à exister véritablement tant l'écriture d'Aragon manque cruellement d'incarnation et d'épaisseur . de ce qui se voudrait vraisemblablement être un récit à l'atmosphère fitzgeraldienne , se réduit la plupart du temps à une description factuelle assez fade et attendue de la vénalité des uns et de l'oisiveté des autres.
Seules les pages ou il est question de passion amoureuse, et de ce qui illustre et caractérise sa cristallisation donnent à de trop rares moments au livre , une dimension romanesque véritable enfin digne de l'ampleur et de l'ambition poétique de l'auteur des Yeux d'Elsa.

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