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Ce roman représente tout ce que j'aime dans un livre. Il a atteint dans mon coeur une perfection que je n'ai jamais osé délimiter. le personnage principal brille par sa complexité, nous faisant à la fois éprouver de la compassion et de l'indignation. Tous les profils psychologiques sont maîtrisés, riches et réalistes. Même les descriptions environnementales, qui d'ordinaire m'ennuient, m'ont ici transportée. Chaque événement de l'intrigue est bien amené, avec la lenteur et les explications adéquates, on n'y trouve nulle longueur. Et cela, sans parler de l'écriture, qui est d'une beauté inimaginable. Aurélien est définitivement LE livre que j'aurais voulu écrire.

Mais alors, de quoi ça parle Aurélien ?

D'une histoire d'amour. Mais attention, ce n'est pas le genre à l'eau de rose ! Rappelez-vous qu'Aragon est connu pour son poème « il n'y a pas d'amour heureux ».

Bon alors, le synopsis : Aurélien revient de la guerre, il rencontre Bérénice, femme mariée, de passage à Paris pour quelques semaines seulement. Au premier regard, Aurélien trouve Bérénice laide. Il en tombera tout de même amoureux. Elle l'aimera aussi.

Le synopsis tient en quatre phrases, Aragon en consacrera pourtant près de 600 pages.

Avec une plume d'une beauté inégalable, l'auteur explore tout au long du roman la grande question suivante : Qu'est-ce qu'aimer ? A travers les deux personnages principaux, mais aussi les personnages secondaires, il décrit toutes les étapes, sans s'attarder sur les premiers émois, sans négliger l'éloignement ni l'oubli progressif. La manière avec laquelle est traitée la question m'a rappelé Belle du Seigneur d'Albert Cohen. Seulement ici, l'exposition des côtés négatifs ne nous laisse pas avec un goût amer en bouche, on s'autorise encore, une fois le bouquin refermé, à croire en l'amour.
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Troisième lecture de ce livre en 20 ans, et toujours autant de plaisir. Aragon a une façon merveilleuse de me faire ressentir les émotions d'Aurélien, son agitation, son trouble. J'ai l'impression de tomber amoureuse en même temps que lui c'est assez troublant. Je me laisse emporter à chaque fois.
Alors j'avoue m'être impatientée cette fois des minauderies de Bérénice, avoir vu quelques longueurs.
Mais qu'importe, le plaisir est bien là, et dans quelques années j'en suis sûre, à nouveau, je voyagerai dans le Paris des années folles.
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Comme seul un poète pouvait nous la raconter, voici l'histoire d'amour d'Aurélien et Bérénice, qui se rencontrèrent à une soirée parisienne. Quand il vit Bérénice pour la première fois, on nous l'a déjà dit tant et tant de fois, il la trouva laide, trop timide. Elle n'avait pas un beau maintien. Et pourtant, il tomba amoureux d'elle quand même.

Epouse d'un pharmacien pantouflard, Bérénice est de passage à Paris en visite chez son cousin. Elle adore l'Art, les artistes, les musées, les expositions. A Paris, elle sera servie.

Ce livre nous décrit des personnages splendides. Derrière l'attitude cynique d'Aurélien, se cache un grand romantique. Et c'est tout le sel de cette histoire d'amour « à contremploi » pour lui qui n'est d'ordinaire qu'un Don Juan invitant de belles dames dans sa garçonnière ayant une belle vue sur la Seine.

Ce roman est un pavé facile à lire dont l'écriture poétique si vivante manie un langage parlé ou expressif qui fascine. C'est tout simplement un chef d'oeuvre.
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« La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide »

Ainsi commence l'une des plus belles histoires d'amour qu'il m'ait été donné de lire jusqu'ici.
Dans le Paris des années 20, encore marqué par la guerre ayant eu lieu, Aurélien rencontre Bérénice.
Il la trouve laide.
Il en tombe amoureux.
Comment résumer autrement les quelques 700 pages de ce roman ?

Aragon livre ici un récit sur la beauté, les malheurs, et les difficultés d'aimer. Toutes les complexités du sentiment amoureux. de sa naissance, de son évolution, de sa mort.
Il s'intéresse, s'attarde, se penche sur ces détails qui prennent toute leur importance lorsque nous tombons amoureux.
Ce tic de langage, ou cette manie insupportable qui se trouve nous énerver dans un premier temps, pour finir par nous troubler. Peu à peu.
Une tempête dans le courant jusqu'ici bien tranquille de notre existence.
Il décrit ces moments hors du temps dont la simplicité qui les décrient se couvre d'une richesse unique à nos yeux. Ces instants d'or.
Ces minutes où deux regards se croisent, deux mains se frôlent, deux hanches se touchent. Deux lèvres se rejoignent par un enchantement qui nous dépasse. Incompréhensible.
C'est beau. Éphémère et immortel à la fois.
Les yeux se ferment et les papillons qui, jadis, bourdonnaient dans le creux de notre estomac se transforment en poignard dont la lame ne pourrait être mieux aiguisée. « Aurélien » c'est l'amour raconté dans une langue sublime, merveilleuse, envoûtante.

À lire pour la beauté des mots !
À offrir aux inconditionnelles romantiques qui s'attachent à chaque gestes, chaque paroles, chaque regards.
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Après 200 pages de lecture d'Aurélien, je fais une pause : sans doute ai-je trop présumé de mes forces en choisissant de lire « Belle-du-Seigneur » et le roman d'Aragon à la suite. J'ai encore la tête pleine du premier, et ne parviens pas à saisir la dynamique de l'amour non réalisé du second.
Dans les deux cas, l'Amour avec un grand A ressemble à une grande rêverie flottante fondée sur un artefact culturel, hautement délicat et fragile : à tel point qu'on craint, comme les troubadours d'antan, d'en approcher de trop près et qu'Il s'évapore pour laisser place au désenchantement quotidien : l'Amour fantasmé, incroyable mélange de sublimation et de sexualité, dilate l'instant et inonde l'être d'une bulle de félicité si ensorcelante que toucher seulement la main de aimé pourrait tout compromettre et la faire éclater.
Soral comme Aurélien redoutent le principe de réalité, mortel pour le sentiment amoureux. Se ressemblent-ils pour autant ?
Afin de ne pas confondre les deux personnages, et de ne pas attribuer au second les perceptions du premier, je reprendrai cette lecture plus tard, quand Soral le Magnifique se sera un peu éloigné.
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Pauvre Bérénice, pauvre Aurélien! C'est ce qu'on a envie de dire en refermant ce livre. Il y est question d'amour, mais est-ce bien d'amour dont il s'agit? Quand l'Autre n'est souvent que prétexte pour fuir une vie de vacuité, que ce soit celle d'un Aurélien désabusé et brisé par une guerre dont il a subi les atrocités ou celle d'une Bérénice mal mariée à un pharmacien manchot ? L'auteur a voulu nous dresser le portrait d'une sorte d'anti-Bovary certes toujours insatisfaite, mais qui, cette fois, préfère rêver sa vie en refusant l'accomplissement d'un amour dangereusement réciproque pour privilégier l'absolu, révélant par là une inaptitude complète au bonheur qu'elle biffe d'un trait pour se complaire dans l'idéal quitte à se montrer cruelle et inhumaine. L'épisode du masque aux yeux clos qu'elle fait mouler pour Aurélien est significatif, de même que le dessin de Zamora qui mêle les lignes des deux expressions de Bérénice. Il y a coexistence de la morte et de la vivante et, contre toute attente, elle choisira de se figer et de demeurer la morte, la femme idéalisée, aux yeux d'Aurélien.
Louis-Aragon à travers ses personnages nous met face à des rencontres et des amours divers et variés, mais, à chaque fois, on y découvre in fine un certain opportunisme. L'autre n'est que prétexte, conscient ou non, pour fuir une réalité frelatée soit par l'appât du gain soit par une existence oiseuse qui jusque-là n'avait aucun sens. Et c'est souvent un jeu qui tourne mal, car la réalité reprend vite les rênes.
Aurélien y parait comme victime d'une guerre qui apparait absurde. L'auteur s'attache à nous faire sentir ce qui en lui est brisé jusqu'à en faire un homme dépourvu d'honneur qui accepte la défaite et la collaboration avec l'ennemi vainqueur. Bérénice qui désapprouve lui enverra le coup de grâce en le rejetant après vingt ans d'un amour sublimé par la séparation. On peut rêver qu'un amour digne de ce nom en ouvrant les portes de la compréhension aurait pu lui permettre de penser autrement.
J'ai trouvé de très belles pages où le poète était présent, mais j'ai aussi souffert de scènes ennuyeuses et interminables qui ressemblaient à un habile remplissage pour maintenir le suspens dans les décors surannés d'une bourgeoisie poussive avec des rentiers oisifs qui cherchent à tuer l'ennui.
Bref, j'ai refermé le livre avec soulagement, pas du tout convaincue que l'amour –le vrai – ce n'est que cela, même si bien des épisodes peuvent tout à fait s'apparenter à des situations que l'on observe dans la vie courante.


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Aragon. Voilà bien une référence qui manque, forcément, à ma culture, me dis-je en observant Aurélien dans ma bibliothèque. Car je n'ai jamais rien lu d'Aragon. Aurélien, donc. Pourquoi pas. Me voilà embarquée à participer aux considérations de cet oisif insatisfait et hésitant. La phrase précédente, lue sous l'éclairage de ma patience en vacances, donne une indication sur mon niveau d'appréciation du livre.

C'est intéressant, moyennement intéressant… mais c'est bien écrit. Un style précis et élégant. Mais ! Arrrgh… Dans mon édition, de poche, c'est Aurélien, tome I. Déjà que je trouvais que 500 pages, ça allait être beaucoup, pour déverser ses pensées, parce qu'après il faut les écouter lire, ces pensées. Mais 2 fois 500 pages… comment dire ?
Bon, il est vrai qu'au moment de la reprise des cours en présence à la mi-mai (je suis prof), je ne voulais pas un livre trop prenant, sachant que ce retour dans le monde réel me demanderait plus d'énergie et de concentration que d'habitude. Là, je dois dire qu'à aucun moment ce livre n'a risqué de me détourner de quoi que ce soit. Il a plutôt fallu que je me force à le finir. Et c'est vrai qu'arrivée à la fin du tome I, j'ai eu comme une hésitation… faut-il vraiment lire le tome II ? me suis-je demandé. Mais cette séparation en deux parties est totalement arbitraire et je ne me résout pas à ne pas finir un livre.

Et il faut persévérer, car ce livre offre quelques trésors de réflexions bien vues sur le genre humain. Quelle précision et quelle justesse dans la description de certains sentiments. Il faut persévérer aussi parce que les personnages prennent du temps à se révéler, et que si l'on veut connaître leur destin, il faut se résoudre à les accompagner longtemps.

Sentiment très mitigé donc. L'occasion de se rappeler que si le contexte change, si la société évolue, les caractères, les sentiments, les réactions ont des constances. Ce qui fait de ce livre un classique bien sûr.
Mais quel ennui, quel ennui !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Culte !
Je connaissais le roman de Louis Aragon « Aurélien » et pourtant je ne l'avais pas lu. Comme je souhaite l'offrir, j'ai tenu à le lire avant. Je vais à un mariage prochainement, les amoureux se nomment Aurélien et Léna et ne sont pas de grands lecteurs. Alors j'ai eu très envie de leur offrir un livre pour leur faire partager ma passion et c'est facile avec un prénom romanesque comme Aurélien. Et puis je me dis que, peut-être un jour, les jeunes mariés qui verront trôner ce livre sur une étagère verront aussi s'éveiller la lectrice ou le lecteur qui est en eux.
Pour ma part, ce roman m'a bouleversée car, avec une trame assez simple a priori (l'histoire d'un amour impossible), Aragon ouvre les grandes portes de la littérature. Car « Aurélien » n'est pas seulement un grand roman d'amour. C'est aussi le Paris d'après-guerre, les années 20, la vie culturelle et économique dans un monde privilégiée, la poésie, la religion, la conscience du monde. Mais ce qui m'a le plus bouleversée c'est le style unique d'Aragon et les magnifiques descriptions de Paris et de la Seine.

L'histoire est d'une grande puissance. Aragon décrit le grand amour que le lieutenant Aurélien Leurtillois, célibataire oisif, encore hanté par les souvenirs du front, éprouve pour une jeune provinciale, Bérénice Morel, femme mariée, venue à Paris pour quelques jours.
Cette passion va bouleverser leurs vies. Aurélien tombe amoureux pour la première fois d'une femme différente de celles qu'il fréquente habituellement : « de toutes les femmes de ce soir-là, elle était la seule qui se fût assise ou levée pour se lever ou s'asseoir, la seule qui respirât sans ruse.» Bérénice aime Aurélien mais craint de ne pouvoir satisfaire son « goût de l'absolu » chez cet homme plutôt volage : « Moi, je ne pense à rien d'autre qu'à Aurélien. Pourquoi se mentir ? A rien d'autre qu'à Aurélien. Pourtant c'est fini, Aurélien et moi. Fini sans avoir commencé. Parce qu'il aurait fallu que ce fût si haut, si grand, si parfait, pour être, simplement pour être... J'aurais pu... et je n'aurais pas pu... non, je n'aurais pas pu... pas avec Aurélien... ».
Ils vont évoluer dans le Tout Paris peuplé par des anciens combattants, des poètes, des peintres, des épicuriens, des hommes d'affaires, des ouvriers, des soldats américains, et des femmes légères. Ils vont, à leur insu, être impliqués dans un jeu d'intrigues qui les éloigne l'un de l'autre et se retrouveront par hasard pendant la seconde guerre mondiale, nouveau contexte dramatique.
On n'est pas sans penser au poème « Il n'y a pas d'amour heureux », l'un des grands poèmes d'Aragon qui aurait été composé durant l'écriture d' « Aurélien » et qui évoque l'atmosphère pessimiste de ce roman mais oh combien passionnant.

En temps normal j'ai du mal à supporter les pavés. Dès qu'il dépasse 300 pages je trouve le roman trop long et j'apprécie plutôt les nouvelles et petits romans qui traitent de l'essentiel. Et bien, j'ai revu mon jugement grâce à Aragon.



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Aurélien est ancien combattant battu et meurtri par son expérience des tranchées. Dans le Paris de l'après guerre, embrumé par ses souvenirs il erre désoeuvré et rêve en un idéal amoureux. Bérénice est bien loin de ses espérances, quand il la rencontre, il la décrit comme « franchement laide ».

Bérénice est la cousine d'un de ses amis Edmond. Porté par sa jalousie, Edmond ne supporte pas que sa femme, Blanchette, soit sous le charme d'Aurélien. Il intrigue alors pour rapprocher Aurélien et Bérénice.

Le dégoût initial d'Aurélien pour Bérénice ne l'empêche pas, à sa plus grande surprise, de tomber fou amoureux d'elle. Au fil de leurs rencontres successives, cette évidence amoureuse est de plus en plus intense. Pourtant ils portent en eux un goût idéalisé et absolu de l'amour. L'épreuve du réel sera bien éloignée de leurs espérances et les conduira vers une terrible fatalité…

Aragon nous interroge sur l'irrationalité et l'absolu du sentiment amoureux avec une plume d'une beauté cristalline.

Une tragédie amoureuse que je ne peux que vous inviter à découvrir ou (re)découvrir sans modération.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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En voilà un sacré pavé! Mais je me suis globalement laissée emporter par l'histoire d'amour impossible et ce fameux goût de l'absolu.
Aurélien fait partie de cette génération d'entre deux guerres, partagée entre les horreurs vécues de 14/18 et reprendre le cours d'une vie classique pendant les années folles.
J'ai bien aimé l'ambiance de ce Paris des années 20 (les receptions chez les Babentane avec Rose Melrose, la référence à de nombreux artistes de l'époque). Seules les réunions d'anciens combattants m'ont paru très très longues....
Comme je le disais, on se laisse emporter par les multiples rencontres, les états d'âmes d'Aurélien et de Bérénice et tous ces personnages secondaires qui participent à leur éloignement comme à leur rapprochement.
Le personnage de Bérénice évolue beaucoup, de la petite provinciale timide, elle devient une femme sûre d'elle, qui expose ses idées politiques (Aragon l'explique par le fait qu'à cette époque, les femmes ont une continuité de vie et de pensée, que n'ont pas pu avoir les hommes qui sont partis, parfois par deux fois au front).
L'épilogue et l'exode de 1940 est passionnant tant par son dénouement que par l'opinion des personnages sur cet armistice.
J'ai lu la préface après le livre ce qui m'a permis d'apprécier encore mieux cette oeuvre et de comprendre quand et dans quel état d'esprit Aragon l'a écrite.
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