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3/5   1 notes
Résumé :
Bien que veuve depuis dix-neuf mois, Mireille ne peut se résoudre à abandonner le deuil de son mari, mort lors de la Première Guerre mondiale. C'est dans l'espoir de retrouver un peu de sérénité qu'elle se rend à Carantec, près de la plage bretonne. Mais le destin et les rencontres qu'elle fera semblent bien décidés à remuer les cendres du passé...
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1917. Mireille Noris, jeune femme de 24 ans, a perdu son mari à la guerre, et reste seule pour élever ses deux enfants. Elle part en vacances à Carantec, en Bretagne, avec ses deux parents pour s'isoler de la vie mondaine. Mais à l'hôtel du Kelenn, les rencontres qu'elle va faire ne permettront pas à son coeur de se reposer…

L'histoire est découpée en trois parties : dans la première, Mireille relit son journal intime de jeune fille et revit ses années dorées de rencontre, de fiançailles et de mariage avec Max. La narration alterne donc entre première et troisième personne du sujet. Dans la deuxième, nous lisons son propre journal, qui relate les événements du présent, et dans la dernière, le récit est à la troisième personne.
Ce découpage permet tout d'abord d'en savoir un peu plus sur le passé de la jeune femme, sur le comportement de Max, sur leur amour (presque ?) idyllique. Les informations sont données petit à petit et les pages se tournent facilement grâce à la maîtrise d'un léger suspens. Ensuite, nous rentrons profondément dans l'intériorité de Mireille afin de suivre le présent à travers son point de vue, et enfin, on prend un peu de distance avec un récit rapporté. J'ai trouvé que cette multiplicité des points de vue était une bonne idée pour donner du punch à l'histoire. Malheureusement, il y a aussi quelques défauts : l'écriture de Mireille dans la deuxième partie n'est pas crédible, dans le sens où elle rapporte les événements au présent (alors que dans un journal, on écrit au passé) et où elle use du discours direct pour relater les dialogues, comme si elle s'en rappelait par coeur – ce qui n'est pas franchement évident, vous en conviendrez. S'il n'y avait pas les dates pour nous le rappeler, on finirait sûrement par oublier que c'est un journal intime…

D'ailleurs, cette jeune femme est une bien curieuse personne. Elle est à la fois forte et volontaire pour refuser de refaire sa vie (malgré les tentations), et en même temps, fragile et innocente comme une enfant. Elle a beau avoir vingt-quatre ans, ses réactions sont parfois vaguement enfantines.
Sa personnalité m'a tout à la fois plu et énervée à cause de ces deux penchants.
Énervée car elle est complètement niaise sur tout ce qui touche à son mari. Max est très dragueur, et Mireille en est tout à fait consciente (elle l'appelle son « flirt de mari »), mais elle s'en amuse parce qu'elle est convaincue qu'il ne la trompera pas. Quand elle commence à éprouver une pointe de jalousie parce qu'il s'enferme TOUT SEUL avec Maud (sa cousine qui fait tourner la tête de tous les hommes) dans une chambre, qu'elle les voit par une fenêtre en train de se regarder, très très proches, de se prendre les mains, de rapprocher leurs visages, vous savez ce qu'elle fait ? Bon, d'abord elle défaille, mais ensuite elle culpabilise. Oui, oui, elle culpabilise de s'imaginer des choses ! Tout à fait. J'ai eu envie de la prendre par les épaules et de la gifler. Ce n'est qu'à la fin du livre, quand elle lit une lettre passionnée de sa cousine pour Max (autrement dit, quand l'auteur lui fourre le nez dans les preuves et l'oblige à comprendre) qu'elle devine ce qu'il s'est passé… Elle a seulement plus de 200 pages de retard sur le lecteur, qui lui, a compris immédiatement. Sur un livre de 282 pages, c'est assez énorme… Ses raisons de rester fidèle à Max même après la mort n'arrangent pas cette image que nous avons d'elle. D'un côté, c'est très beau de vouloir rester fidèle à son amour, de l'autre, je l'imagine tel un bon chien qui regarde bêtement, les yeux pleins d'amour, son maître le laisser derrière lui.
Mais son caractère m'a plu dans le sens où elle est aussi quelqu'un de très volontaire pour refuser les avances de Guisane. On sent que, sous des dehors de douceur, se cache une femme forte exigeante envers elle-même. Mais bien sûr, si elle lui avait cédé tout de suite, le texte n'aurait fait que 150 pages et basta. C'est un roman à l'eau de rose, tout de même ! Il faut quelque chose pour combler les vides…

Le personnage qui me paraît avoir le plus de caractère et être le plus complexe est Maud. J'ai l'impression qu'elle n'est pas de cette époque, mais plutôt de la nôtre. Son éducation est désavouée par tout le monde à cause du laxisme de ses tuteurs (ça m'a fait bizarre parce que, si on compare, elle est sûrement plus dure que la nôtre !). Cela lui a donné une attitude de princesse, dans le sens où elle ne se préoccupe que d'elle-même et où elle ne fait que ce qu'elle a envie de faire. Elle ne sait pas résister à ses désirs.
Dans son comportement, je reconnais la société actuelle, qui voue un culte à l'égo.
Cependant, quand Mireille comprend ce qu'elle a fait avec Max, Maud est incapable de faire le lien entre sa tromperie et le comportement froid et distant de sa cousine – elle met bien deux pages, qui tiennent en deux jours, avant de réaliser. Et encore, c'est parce que Mireille lui tend la lettre ! Elle est pas bien finaude. Toute femme qui en trompe une autre y aurait pensé tout de suite.

Guisane, lui, est le chevalier servant incarné. Artiste peintre, soldat courageux, grande âme altruiste, soucieux du bien d'autrui, grand romantique, patient, attentionné, désintéressé… Je regrette franchement que l'auteur n'ait pas essayé de lui donner UN défaut, même tout petit. L'emportement. La dépression due à la guerre. Je ne sais pas, moi !

Tout ça pour dire que les personnages sont bien peu mis en valeur et que c'est vraiment dommage. Il y a seulement Maud et la mère de Mireille qui ont réellement de la personnalité. Cette dernière, adorée par son mari, a fini par acquérir une grande confiance en elle et à avoir beaucoup d'exigence pour les autres – en particulier ses enfants. Elle ne fait pas de caprices à proprement parler, mais s'irrite facilement quand on résiste à son avis. Très belle, elle sait en jouer pour faire tourner la situation à son avantages, et son point fort est la manipulation (et tout spécialement sur son mari, qui ne sait rien lui refuser). Un personnage original que j'ai bien aimé.

Il y a juste une chose qui m'a assez agacée à la lecture : la surabondance des points de suspension, en particulier dans les dialogues (à voir dans la citation). Tout est prétexte à en mettre ! Un peu de modération, que diable !

Bref, c'est un livre qui a ses bons côtés, mais aussi des mauvais. Intéressant à lire, mais les personnages sont trop peu travaillés pour être réellement marquants. C'est dommage parce que ç'aurait pu faire de ce bouquin un vrai bon roman (à l'eau de rose). Au final, je dirais même que c'est la seule chose qu'il manque.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Tu veux... tu veux te remarier !... malgré... malgré ce qui a été ?... Tu veux tromper un honnête homme en te donnant à lui comme une honnête femme ?... Mais quelle conscience as-tu donc, Maud !...
Mme Ypsilof eut son geste familier et haussa les épaules.
— Je n'ai pas de conscience... Je n'ai qu'un appétit de bonheur... de bonheur tel que je le comprends... si impérieux que je sacrifie tout pour le rassasier... Sois tranquille, je n'épouserai qu'un être à ma hauteur... qui m'apportera... ce que moi-même je lui offrirai... Nous serons quittes !...
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