C'est un véritable bond dans le passé que nous offre l'auteur à la lecture de ce récit inspiré d'une histoire vraie. Dès les premières pages, nous voici en juillet 1937, époque où le NKVD se livre à de multiples pillages et destructions d'églises. Les lieux de culte sont saccagés, les icônes dérobées, les moines assassinés.
C'est au milieu de ce tumulte de haine que se construit l'histoire de Nikodime, moine de caractère hanté par un péché de jeunesse, soumis aux tiraillements de la chair et en perpétuelle pénitence. Ayant échappé au massacre et bien décidé à sauver les trésors de l'Église, il fonde avec d'autres
la Confrérie des moines volants.
Cette première partie de l'histoire est de loin ma favorite. La forêt, la vie cachée des moines, le déchirement intérieur de Nikodime, m'ont semblé autant de thèmes passionnants, et c'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans cet univers bien particulier, empli de de foi et de lourds secrets. Que cherche donc à expier ce moine qui parcourt un dur chemin, un tronc d'arbre sur le dos, l'épaule en sang et l'esprit tourmenté d'images mauvaises ? Les nombreuses références iconographiques m'ont également particulièrement plût, et, au delà, la découverte de cet évènement historique trop peu connu m'a semblé très intéressante.
J'aurais vraiment aimé passer plus de temps avec cette drôle de Confrérie, et le bond soudain dans les années 2000, avec l'apparition du petit-fils de Nikodime, m'a parut trop tôt venu. Si la suite de l'histoire est restée assez intéressante, je ne ne suis pourtant pas parvenue à m'attacher aux nouveaux personnages et à retrouver la magie éprouvée avec le partage de la vie monastique.
Je retiens surtout de cet ouvrage sa première partie. Un bon moment donc, mais qui me laisse insatisfaite.