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3,47

sur 278 notes
Il est des livres qui transfigurent, qui transportent, qui élèvent jusqu'au sublime.
Il est des livres qui touchent la profondeur de l'humain, sa dualité, ses contradictions, son mélange de bonté et de gouffre.
Il est des livres qui marquent, qui déposent leur empreinte au fer rouge.
« La confrérie des moines volants » en fait partie. Incontestablement.


Metin Arditi a choisi de nous immerger dans la foi chrétienne, mais la russe, l'orthodoxe, celle qui prend aux tripes, qui dépose sa douleur au pied d'une icône.
L'icône ! L'image qui unit tout Russe. La sérénité qui s'en dégage les happe et les aide à tenir.
« En arménien, il y a une expression pour dire la consolation. « Zavt tanem ». Mot à mot, cela veut dire : je prends ta douleur. »


Nikodime Kirilenko, un moine ermite, l'a bien compris. Lui qui est déchiré par une faute commise étant jeune, lui qui ne parvient pas à s'absoudre, à obtenir enfin la paix, il consacre plusieurs mois de sa vie à sauver les trésors que les communistes de Staline n'ont pas encore réussi à détruire.
1937 : aidé par 12 hommes, 12 moines qui portent dans leur chair et leur âme les stigmates de la destruction massive de leurs frères, il enfouit ces oeuvres de mystère et d'éblouissement dans une cache obscure.
Mais cet homme cachait lui-même en son sein un lourd secret...


2000 : Mathias Marceau, photographe d'icônes de mode, va devenir le dépositaire de ce secret.
Le magma du passé va l'envahir et le troubler, remuer en lui ses propres racines et orienter son propre destin. Au départ photographe au succès foudroyant, il deviendra photographe de l'âme, révélateur et consolateur. « Quand tu photographies, tu sauves, tu comprends ? Tu vas à la pêche à l'homme. » Et cela grâce à Nikodime Kirilenko, homme du passé, taraudé par la culpabilité. Grâce aussi à une journaliste russe, petite bonne femme pratique mais elle aussi hantée par la douleur de ce peuple. Et puis grâce à un prêtre lui aussi prisonnier d'un secret. le même qui les lie tous.
Grâce enfin au père de Mathias, l'homme par qui la vérité peut naitre et se propager.


Merci à isabelleisapure, celle par qui j'ai découvert ce trésor, histoire vraie et magnifiée par Metin Arditi. Nikodime Kirilenko a existé et a été élevé au rang de martyr le 26 avril 2002.

« De tout péché, fût-il le plus désespéré, peut surgir une parcelle d'éternité. »
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Avec ce roman Metin Arditi nous emmène dans une partie peu connue de l'Histoire Soviétique : le pillage des églises et monastères en 1937.
Nikodine Kirilenko est en charge de Saint-Eustache, un ermitage au coeur de la forêt. Aidé de quelques moines, il va voler puis répertorier les oeuvres d'art sacré dans le but de sauver ces trésors du Bolchévisme, et ainsi de reconstruire la future église orthodoxe.
Une histoire qui se déroule jusqu'aux années 2000 dans le milieu des galeries d'art et qui brosse un portrait de la Russie en perpétuelle évolution, en proie à la violence et au pouvoir grandissant de l'argent.
Les différentes personnalités des moines volants, mais aussi d'autres personnages hauts en couleur apportent une touche humaine à ce roman passionnant construit comme une fresque.
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Des moines qui tentent d'échapper à la grande purge à la fin de l'année 1937, forment une communauté et tentent de reconstruire leur Église orthodoxe, à l'abri de la folie des miliciens du NKVD, qui massacrent, pillent et sèment la terreur parmi les croyants. Des moines volants, vagabonds, acrobates, volant au secours de leur Église en enlevant des mains des bolchéviques les pièces sacrées de leur foi.

La seconde partie du roman nous fait rencontrer un jeune photographe qui se voit livrer un lourd secret à la mort de son père.
« Pour développer une photo, le produit qu'on utilise s'appelle un révélateur. Photographier, ce n'est rien d'autre. On cherche la vérité. »
Ce sera à Mathias de jouer ce rôle de révélateur, de déterrer la vérité enfouie, de la faire ressurgir du passé. Elle sera comme une lumière venue éclairer les ténèbres.
Faire face à cette vérité, lire cette page de l'histoire et l'accepter, pour ensuite pouvoir la tourner. Tout comme le photographe transforme un homme lorsqu'il le prend en photo, lui donne un nouveau visage, ce fardeau du passé au quel on fait face, va aussi se transformer, devenir plus léger.

Un roman captivant qui nous plonge dans la nostalgie de l'âme russe.
« Nous cherchons le drame à tout prix, pour le plaisir de la consolation. Nous voulons connaître cet aigu, quel qu'en soit le coût. »
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URSS, 1937. Alors que les bolchéviques pillent les églises et assassinent prêtres et moines à tour de bras, Nikodime Kirilenko, ermite au monastère de Saint-Eustache entre en résistance. Il va prendre la tête d'un groupe de moines-vagabonds et leur donner pour mission de préserver les trésors de l'Eglise. Ainsi naît la Confrérie des Moines volants qui va sauver icônes, encensoirs et autres objets précieux des mains impies du pouvoir en place. Pendant que ses compagnons écument les églises, Nikodime, fou de Dieu mais pécheur, essaie de résister aux charmes de la belle Irina…
France, 2000. Mathias Marceau, photographe de mode, assiste au vernissage de sa nouvelle exposition quand un coup de fil l'informe du décès de son père André. Outre le chagrin, de cette mort vont découler des révélations successives pour Mathias abasourdi par la vie secrète de son père.


De l'Union soviétique à la Russie d'aujourd'hui, Metin ARDITI nous emmène sur les traces d'un trésor enfoui mais surtout dans les pas d'un moine fanatiques et de ses acolytes, des personnages hauts en couleur, des hommes de foi avec des failles et leurs faiblesses. Impressionnant, Nikodime Kirilenko est un homme trouble qui se bat contre les exactions des communistes mais surtout contre lui-même. Quel contraste avec Mathias Marceau qui, lui, traîne son mal-être dans les salons parisiens! Pourtant, ils sont liés, par la grâce d'une femme, la belle Irina dont la force et la volonté transcendent l‘histoire.
Un superbe roman qui parle de transmission et d'Histoire avec une écriture simple, sans fioritures, mais qui sait émouvoir. Passionnant.
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C'est le premier roman de Metin ARDITI que je lis. C'est une formidable découverte. L'histoire est très belle et très intéressante car elle dévoile ou du moins remet à jour les crimes du régime communiste de l'ex URSS qui tuait tout ce qui ne pensait pas comme lui.
L'auteur construit son livre en deux parties bien distinctes : l'histoire de Nikodime et toutes les dérives du communisme vis-à-vis des personnes croyantes. Une partie où la foi (et la pratique religieuse) est un personnage à part entière avec aussi des excès et des folies…
Dans la deuxième partie, on retrouve le secret de famille, avec toutes ses conséquences et surtout le parcours initiatique de Mathias, qui revisite son passé et celui de la famille avec ce nouvel éclairage de la foi. Il reconstitue l'histoire familiale et va se trouver transformé par elle.
La personnalité de Nikodime est très intéressante, avec sa foi d'illuminé et les démons qui le titillent, son attirance vers les plaisirs de la chaire et ses tentatives d'auto flagellation (quand il porte son tronc d'arbre sur le dos tous les jours comme le christ sa croix) que l'on retrouve dans toutes les religions lorsque l'on pratique avec un excès frisant l'intégrisme (il y a toujours eu des « fous de Dieu » et il y en aura probablement toujours quel que soit le Dieu qu'on vénère.
Le deuxième personnage attachant est, bien sûr, Irina. C'est une belle jeune femme qui épouse la cause de Nikodime et lui montre somment cacher les oeuvres d'art pour les soustraire aux mains destructrices des Bolchéviks. Jusqu'où va aller cet attachement ?masquer] Nikodime va-t-il transgresser les règles ? Cette femme est courageuse comme l'atteste sa fuite de l'URSS, son exil dans un pays dont elle ne connait pas la langue…
En parallèle avec la quête de l'identité, il y a bien sûr la chasse au trésor enfoui par Nikodime, comme un fil rouge : va-t-on le retrouver [
L'auteur écorche en passant les amateurs d'art milliardaires et sans scrupules : l'art est un placement pour eux, la notion du beau leur est étrangère. Qu'ont-ils de vraiment différent des Bolchéviks destructeurs ? Un livre très intéressant, bien écrit qui se dévore et qui nous enrichit et que je vous conseille car il mérite vraiment le détour. le roman est composé de chapitres courts, l'auteur ne se perd pas dans les détails, mais toute la beauté des icones et des objets de culte et autres est là dans notre pensée car ce livre est une invitation au voyage dans le monde de l'art et dans celui des hommes et des femmes au travers de leur histoire et de la grande Histoire. [/masquer]
Le seul bémol que je mettrais : j'ai beaucoup plus aimé la première partie, car les personnages sont plus hauts en couleurs, et certainement aussi pour le côté historique et l'analyse des extrémismes (qui est en filigrane).
Les personnages de 2000 semblent plus pâlots. Mais, bien sûr on n'est plus dans le même registre, on est passé du règne de l'action à celui de la réflexion, de la quête de l'histoire familiale, donc plus dans le domaine de l'intime. le récit devient plus nuancé, mais on ne perçoit pas assez la sensibilité de Mathias, à mon avis du moins. Par contre l'auteure nous raconte très bien les mystères de « l'âme russe »…
Une belle découverte donc une bonne note.
Note : 8/10
pour en savoir plus RV sur mon blog.
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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URSS, 1937. Sale temps pour les moines orthodoxes de la Sainte Russie!

Les miliciens du NKVD les traquent sans répit, brulent et pillent les monastères et les églises. Ils seront deux cent mille membres du clergé à être exécutés. Les survivants se retrouvent vagabonds, vivants d'expédients, comme des gueux dans des abris de fortune cachés au fond des bois.
Une bande de frères errants se regroupe sous la houlette du tonitruant Nikodème, frère ermite charismatique et illuminé, qui les dirige tel un adjudant de compagnie. de cette troupe de douze apôtres dépenaillés, il va constituer un commando de cambrioleurs-sauveteurs des objets sacrés du culte. Un beau symbole de foi en l'avenir. Et un pied de nez à Staline.

Le livre est construit sur deux temps, d'abord celui de l'action résistante, du don de soi et de la rédemption. Puis l'histoire se décale de quelques décennies pour trouver son épilogue dans les secrets d'un héritage familial. Et vient alors le temps de la mémoire et du respect pour des Hommes Justes.

J'ai trouvé la deuxième époque plus plate et convenue, les personnages moins attachants.
En dépit d'une analyse de la société russe, de l'âme slave et de l'ancien régime schizophrène, il y manque le grain de folie et d'humour macabre du destin tragique de cette bande de popes et moines réfractaires.

L' écriture se fait légère, minimaliste, presque dépouillée, par petits chapitres courts et parfois émouvants. Pas de grandes narrations historiques, pas de descriptions superflues. Il faut savoir créer ses propres images de robes de bure crottées, d'icônes et d'encensoirs rescapés, planqués dans des cachettes, accrochés dans des cabanes.

A lire en écoutant les magnifiques chants sacrés de la Liturgie, le Tiebe Paiom de Bortnianski me semble tout indiqué...
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De Metin Arditi, j'avais adoré le turquetto, un peu moins La fille des louganis.
Ici le sujet me passionnait peu au départ, mais l'auteur a su faire de cette histoire vraie de moines russes un roman très intéressant.
La première partie se passe en 1937. Des moines vagabonds, échappant au régime bolchevique, errent dans la forêt, se retrouvent et forment une confrérie.
La deuxième partie se passe en 2000, où leurs actions vont être mises à jour et des secrets de famille seront révélés.
A l'histoire des bouleversements de la politique soviétique, se mêle l'histoire de Mathias, photographe de renom, mêlé malgré lui à un passé familial dont il ignorait tout.
C'est bien trouvé, c'est bien raconté, c'est bien écrit.
Au palmarès de mes peu nombreuses lectures de Metin Arditi, celui-ci se retrouve en deuxième place.
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La confrérie des moines volants ou une bonne idée expédiée en passant…
L'idée de moines conjuguant leurs efforts pour préserver les trésors de l'église russe à la barbe de Staline était véritablement captivante, malheureusement, l'impression générale que m'a laissée ce roman est une sensation de bâclé, un livre mal ficelé, vite lu et qui ne me laissera pas un grand souvenir… alors que l'idée de départ paraissait passionnante.
Si la première partie du livre, en plein stalinisme, est assez intéressante quoiqu'un brin racoleuse (le cliché du moine torturé par le désir de la chair… passons), elle est suivie par une partie contemporaine assez décousue, brouillonne et peu aboutie à mon avis : personnages à peine esquissés, descriptions minutieuses peu pertinentes, événements précipités…
Le thème récurrent de la culpabilité collective et individuelle, le poids du passé et la « russitude » sont mélangés à la louche dans cette quête mystique minimaliste à laquelle l'auteur a rajouté une intrigue amoureuse artificielle et sans intérêt, bon j'arrête là…
Je trouve surtout que c'est dommage puisqu'il y avait vraiment matière à autre chose qu'un livre alambiqué et avalé en 3h.
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Hasard des lectures, c'est le second ouvrage en peu de temps que je lis sur une confrérie...

Le roman de Metin Arditi relate des faits réels qui se sont déroulés en 1937 en URSS , année de la Grande Terreur, où les églises et les monastères étaient systématiquement saccagés , les prêtres et les moines assassinés et les objets de culte détruits .

Nikodime Kirilenko, ermite au monastère de Saint Eustache , fuit au coeur de la forêt et croise dans son errance d'autres frères également rescapés de cette vague de répression . Certains ont pu emporter avec eux quelques objets précieux, icônes et autres .

Ainsi nait la confrérie des Moines Volants avec l'idée de subtiliser avant les visites des bolchéviques les biens les plus précieux pour les cacher.

Nikodime , être torturé qui n'en finit pas d'expier un lourd passé et de combattre ses instincts trouve dans cette quête la rédemption à laquelle il aspire .

Cette première partie du roman est captivante avec à la fois l'organisation de véritables opérations de commandos et d'autre part la lutte incessante de Nikodime contre le mal qui le torture .

Malheureusement , nous quittons la confrérie à l'arrestation de Nikodime et plongeons à notre époque, dans une fiction beaucoup plus plate avec Mathias Marceau qui découvre à la mort de son père, une partie de son passé et part , muni d'un précieux cahier à la recherche du trésor caché et de ses origines en laissant derrière lui une vie parisienne très superficielle et encombrée de parasites .

L'histoire devient plus ordinaire et le rythme trépidant du roman est interrompu ,même le style de l'écrivain devient plus banal, dommage.
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C'était mon "premier Metin Arditi" et je sais déjà que ce ne sera pas le dernier...
J'ai apprécié sa façon de conjuguer histoire et rêve, découverte et évasion, sans manquer le chaînon capable de rassembler le parallèle entre deux récits temporels.

Joli moment ancré dans une histoire de Russie puissante, où le drame, les convictions, et l'amour de la patrie se mélangent et nous offrent un dépaysement délicieux.

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