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EAN : 9782203060777
207 pages
Casterman (28/08/2013)
3.86/5   33 notes
Résumé :
2007. Trente neuf militaires américains sont reçus chez eux comme des héros à la fin de leur mission en Irak. Une bonne partie des habitants de leur petite ville d’origine les accueille à coups de "Welcome Home Boys!" Les rues sont noires de monde, les filles sont souriantes et les embrassades nombreuses. Mais la liesse s’estompe vite et cède bientôt la place à une réalité plus dramatique. Nombre de ces jeunes adultes vont en effet succomber à ce que les médecins ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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2007, trois jeunes américains reviennent de la guerre en Irak, comme des milliers d'autres. Certains n'ont pas eu cette chance, et sont morts là-bas, parfois la veille du retour prévu... Mais est-ce vraiment une chance pour les "revenants"...?
Comment fait-on pour vivre normalement après avoir passé des mois dans un univers de guerre, de morts, de peur...?
C'est le constat de cette bande-dessinée, sobrement réalisée par Will Argunas avec beaucoup de réalisme.
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Trois prénoms dont les initiales forment le sigle USA. Trois jeunes soldats américains partis au combat en Irak, la tête pleine d'idéal. Trois vétérans de retour dans leur foyer comme autant de vies à la dérive avec un point de convergence : la dépression post traumatique à laquelle se mêlent désillusion, vie personnelle en miette, chômage, drogue. La nation pour laquelle ils se battaient détourne pudiquement le regard de ses héros, pas aussi lisses que le voudraient la propagande officielle.
Ce thème du retour a été mainte fois traité, particulièrement au cinéma pour la génération guerre du Vietnam. Ce roman graphique s'inscrit dans la (petite) vogue irakienne actuelle. Mais, là où leurs ainés renvoyaient leur violence vers la société, les soldats d'aujourd'hui s'enferment sur leur mal être, quitte à se désintégrer silencieusement à l'aune de la bannière étoilée qui, au fil des chapitres, finit par disparaitre.
Le parti pris est éminemment intimiste. Will Argunas nous conte ces tranches de vie à échelle humaine. Point de long discours moralisants ou de fortes dénonciations, mais un accompagnement d'hommes, dont le retour à la vie civile est synonyme d'un nouveau cauchemar, plus violent car insidieux et difficile à appréhender. Pour nous le faire ressentir, l'auteur a choisi une palette de noir, de blanc et de gris doux et s'est attaché à montrer les paysages et décors d'une vie quotidienne banale. Ce parti pris est assez efficace. Une émotion délicate est au rendez-vous. Uriel, Samuel et Andrew, quoique trop stéréotypés à mon goût, restent présents à l'esprit pendant un long moment.
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Quelque soit la guerre, celle-ci fait incontestablement des ravages. C'est vrai des guerres anciennes mais également les guerres modernes. Celle concernant l'Irak est encore dans tous les esprits. On apprend ainsi que les vétérans de la guerre d'Irak tournent plutôt mal une fois rentré au pays. Il y a en effet des suicides chaque jour et le total dépasse de loin le nombre de morts sur le terrain. Cela mérite que l'on s'y attarde pour essayer de comprendre ce phénomène d'inadaptation à la vraie vie.

On aurait envie de dire aux trois vétérans Uriel, Samuel et Andrew symbolisant les USA qu'ils pourraient maintenant profiter d'une belle existence après leur cauchemar. Cependant, leur esprit est détraqué par un mal qui finiront pas avoir leur peau à quelques exceptions près. C'est tout le drame qu'est contée dans cette bd. de la déprime que je ne conseille pas à l'achat à moins de le vouloir. Il y avait le traumatisme du Viet-Nam. Il y a désormais celui de l'Irak. On aurait bien envie que cela s'arrête.
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"Uriel, Samuel, Andrew" de Will Argunas, publié chez Casterman en 2013.
Uriel
Samuel
Andrew
Trois prénoms qui à eux trois forment l'abréviation des Etats-Unis d'Amérique. Trois prénoms, trois vies, trois jeunes soldats et surtout trois vies démolies !
De retour d'Irak, ils sont accueillis comme des héros au pays. Mais comment reprendre une vie normale, une vie de famille, lorsqu'on a été confronté aux horreurs de la guerre?
Ce qui relevait d'actes de survie sur place ne s'adaptent plus ici, dans un pays en paix. Là-bas ils se sentaient utiles. Ici, ils ne trouvent plus leur place. La normalité n'a plus sa place. Envahis par des hallucinations et des cauchemars, ils sont souvent contraints à la consommation excessive d'alcool, de drogues ou de médicaments pour survivre. Mais parfois le traumatisme est trop violent, et le poids de la culpabilité trop lourd pour continuer à vivre...
p. 165 : " - On ne savait pas où était l'ennemi. On était sur le qui-vive 24H/24, et personne ne savait qui était qui, c'était...le chaos. - Andrew, la guerre est une chose abominable, des atrocités y sont commises : meurtre, viol, torture, exécution sommaire... Quoique vous ayez fait, ou vu, vous deviez rester en vie. Vous deviez protéger les soldats qui vous accompagnaient. Et c'est ce que vous avez fait. Vous en êtes revenu vivant. Oubliez tout ça et passez à autre chose. - J'peux pas, docteur. A petit feu, l'Irak me rend fou. Je suis accro aux médocs, et quand  j'en prends pas, je pars en couille. Même un pétard me fait sursauter ! Je ne sais plus vivre normalement. J'en suis incapable. "
Un roman graphique composé de 208 pages, exclusivement en noir et blanc, qui aborde le drame de ces soldats atteints du syndrome post-traumatique. Will Argunas met le doigt sur un sujet délicat - particulièrement aux Etats-Unis - et met en avant ces soldats devenus des "inadaptés" de la vie. Contrairement aux blessés de guerre physiques, le système américain a très longtemps nié cette pathologie de stress post-traumatique de la guerre. Non pris en charge, ils ont été abandonnés à leur triste sort, détruisant l'équilibre de leur famille, ils sont revenus avec un tel mal-être parfois qui les a conduit jusqu'au suicide.
Triste factualité, mais ne soyons pas nous aussi dans le déni, prenons connaissance de cette réalité pour mieux la traiter, et qui sait, peut-être mieux l'éviter...
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Une excellente surprise. Uriel, Samuel et Andrew sont trois soldats américains ayant fait la guerre en Irak. de retour chez eux commence alors le difficile processus de réintégration à la société et à ses règles. Trois personnages, et donc trois chemins plus ou moins difficiles voire tragiques vers la réadaptation à une vie sans tirs, sans guet-apens, sans peur de l'attentat qui frappera à coup sûr.
Le dessin de Will Argunas est précis, et la narration ne laisse pas le temps de souffler. le découpage fait passer l'action d'un personnage à un autre, comme dans un film.
La BD pose la question du retour des soldats et de leur accompagnement, et de l'aide que les familles et l'Etat peuvent leur apporter ... ou non. Une franche réussite.
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critiques presse (6)
BullesEtOnomatopees
14 novembre 2013
Profond, marquant et d’un triste réalisme, ce nouvel album de la collection Ecritures de chez Casterman nous met face à une réalité dont on n’imaginait pas qu’elle puisse être si atroce.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BoDoi
16 octobre 2013
Si l’ensemble demeure d’un bon niveau, par sa construction et sa base documentaire, il laisse le sentiment que l’auteur a voulu rester à distance de ses personnages et de leur vie, pour mieux les observer et les donner à voir aux lecteurs, créant ainsi une empathie superficielle et parfois factice. Dommage.
Lire la critique sur le site : BoDoi
NonFiction
30 septembre 2013
On pourrait dire qu’USA est une bande dessinée "d’initiation" à la question du SSPT chez les soldats et leurs familles, et qu’elle constitue en cela un bon ouvrage pour découvrir cette question, que ce soit pour un public d’adultes que pour un public de grands collégiens et de lycéens.
Lire la critique sur le site : NonFiction
BDGest
27 septembre 2013
Minutieusement agencée, cette chronique souffre essentiellement d’aborder un sujet régulièrement traité, le mal-être de ceux qui reviennent d’un voyage au bout de l’enfer en ayant abandonné une partie de leur âme là-bas.
Lire la critique sur le site : BDGest
Actualitte
23 septembre 2013
En misant sur la fiction, Argunas permet à ses fables d'aller plus loin que le documentaire : il pousse la spirale infernale jusqu'à son centre vertigineux. Même si chacun des personnages suit sa propre trajectoire et trouve ses propres réponses aux questions insolubles, on devine qu'il ne peut y avoir de « guérison » pour ceux qui ont subi le traumatisme de la guerre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Auracan
19 septembre 2013
Proche du docu-fiction, Uriel, Samuel, Andrew se révèle aussi amer qu'émouvant. Will Argunas n'y dresse pas le portrait de super-soldats, mais de gens tout simples projetés dans des situations qu'ils ne maîtrisent pas. On sent que l'auteur s'est abondamment documenté. Il a très probablement rencontré ces vétérans auxquels les psychologues militaires délivrent un soupçon d'espoir... le temps que dure une consultation.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C'est comme des photos, des flashs... Je vois Turner au milieu des flammes... Je vois ce bus avec tous ces civils irakiens morts, et qui me regardent, le regard vitreux... et je revois encore et encore le visage de cette gamine, de l'âge de ma nièce...quand elle m'a vu tirer dans la tête de quelqu'un. Je me fous de savoir si elle était irakienne, coréenne ou africaine... C'était qu'une petite fille bordel, et elle m'a vu flinguer quelqu'un.
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Mais dis quelque chose à la fin ! Défends-toi au moins ! Explique-moi, tu gardes tout pour toi. Tu ne me dis jamais ce que tu ressens. Comment veux-tu que je te comprenne. Welcome home boys.
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Dans une guerre, il n'y a pas de gagnant. L'un des belligérants perd un peu moins que l'autre. C'est le vainqueur. Il sauve la face.
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Videos de Will Argunas (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Will Argunas
Will Argunas en interview pour planetebd.com .L??uvre de Will Argunas (de son vrai nom Arnaud Guillois) est caractéristique d?elle-même. Toujours des polars noirs, prenants et poignants, mais sans grande percussion commerciale? Toujours un trait hachuré en noir et blanc, un peu « rough » mais constant? Et toujours les USA pour décor de fonds, la civilisation de tous les excès et de tous les possibles, qui le fascine. « U.S.A. » (pour Uriel, Samuel, Andrew), c?est d?ailleurs le titre de son nouveau one-shot, qui aborde le stress post-traumatique et le difficile retour à la vie civile, pour les vétérans de la guerre en Irak. Néanmoins, cet entretien a été réalisé au sortir d?une ?uvre d?anticipation particulièrement aboutie : « In the name of ». Découvrez un auteur bien trop confidentiel à notre goût?
+ Lire la suite
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