Le trust suisse Interlac a décidé d'augmenter ses profits en Amérique latine. Afin de vendre leur lait en poudre et leurs petits pots, les cadres ont organisé un numéro bien rôdé. Une Suissesse et deux péruviennes parcourent l'Altiplano afin d'orchestrer des campagnes de désinformation sur l'allaitement maternel. Mais une autre Suissesse aidée de militants et de prêtres a décidé de les contrer. Elle les précède afin de démontrer aux femmes que le lait maternel est non seulement gratuit mais aussi plus nourrissant. Interlac va passer à l'offensive en envoyant ses barbouzes sur la route vers Cuzco.
Comme souvent,
Georges-Jean Arnaud s'est inspiré de l'actualité (le roman date de 1978), des différents scandales provoqués par la promotion de lait en poudre pour bébés et nourrissons (Nestlé, Cow and Gate…) dans les pays pauvres qui entraina le décès de millions d'enfants. Au coût élevé du lait s'ajoutait la difficulté d'appliquer des règles d'hygiène pour nettoyer correctement les biberons, ainsi que la qualité de l'eau souvent polluée.
Nouvelle enquête du Commander Serge Kovask, le Lait de la violence met plutôt en avant sa collaboratrice italienne Mamma . Cet opus édité chez Fleuve Noir Espionnage permet à Arnaud de dénoncer les manoeuvres des multinationales et leurs attaques contre les gouvernements rétifs à leurs politiques économiques. Si on préfère les polars de
G.J. Arnaud à ses séries d'espionnage, on apprécie ses coups de griffe et l'ancrage dans les réalités socio-économiques de l'époque.