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Agréablement surprise par cette réécriture de Blanche Neige et Rose Rouge.

Pour ma part, c'est mon tout premier roman de Laetitia Arnould et je suis totalement conquise.
La plume de l'auteure est vraiment très fluide et poétique, ce qui a rendu la lecture très agréable.
On rentre assez facilement dans l'histoire et on retrouve ce côté magique et enchanté que j'ai particulièrement apprécié.

Le livre se lit très facilement et rapidement, j'ai passé un très bon moment avec les personnages.
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Ronces Blanches et Roses Rouges est le premier titre publié des éditions Magic Mirror, nouvelle maison qui compte se spécialiser dans la réécriture des contes de fées et dans le merveilleux. Voilà des mots clefs qui me parlent énormément, comme vous le savez peut-être.
J'étais donc très curieuse de découvrir ce premier titre que j'ai réceptionné avec beaucoup de plaisir. Et c'est non sans déplaisir que j'ai tourné les pages de cette histoire, séduite par l'histoire et convaincue par la forme soignée même si tout n'est pas parfait (rien n'est jamais parfait entre mes mains).

Ronces Blanches et Roses Rouges se base sur un conte assez peu connu des frères Grimm, conte baptisé Blanche-Neige et Rose-Rouge et non pas du tout sur le célèbre Blanche Neige comme j'ai pu le lire sur un blog.
De ce très court texte de base publié dans la première moitié du XIXe siècle, Laetitia Arnould reprend les éléments principaux mais elle s'en éloigne assez vite, créant son propre univers, des personnages à part entière et surtout une intrigue plus tortueuse. C'est donc à la fois une qualité et un défaut. Qualité car elle a su produire un roman qui a sa vie propre et n'a donc absolument pas besoin des références du conte des Frères Grimm pour exister ; défaut car si l'on se penche sur ce texte justement pour y trouver une réécriture de conte, on peut peut-être être un peu déçu par la légèreté du lien qui existe entre les deux. Oui l'auteure reprend quelques lieux communs des contes de fées (les enfants orphelines, une marâtre – ou assimilée –, une chaumière à la lisière de la forêt, un château mystérieux, un prince déguisé…) mais pas tellement ceux qui caractérisent absolument ce conte en particulier. Oui elle met en scène l'ours qui n'est jamais bien loin mais par contre, le nain, qui me semble être l'élément clef de l'intrigue, n'apparaît que très très très tardivement dans cette réécriture. Pas que je m'en plaigne vraiment parce que sa présence n'était pas franchement nécessaire avant mais sa place n'est finalement que minime ici, alors qu'elle est principale dans le conte originel. Vous voyez ce que je veux dire ?
Bref. J'ai aimé ce parti pris qui ne m'a pas du tout dérangée. Peut-être parce que je n'avais que de très vagues souvenirs de Blanche-Neige et Rose-Rouge et n'ai donc pas pu faire la comparaison lors de ma lecture… ce n'est qu'à la toute fin, lors de sa redécouverte – parce que l'éditrice a eu la brillante idée de l'intégrer dans les dernières pages – que j'ai pu peser le pour et le contre. Mais je me dis que quelqu'un qui connaît extrêmement bien l'histoire des Frères Grimm aura peut-être des attentes un peu plus élevées ?

Cela dit, comme je le disais, les lieux communs des contes de fées sont bien présents entraînant une atmosphère un peu magique, un peu hors du temps. Et là j'en viens à un point que j'ai particulièrement apprécié lors de cette lecture : son caractère atemporel bien que modernisé.
En effet, dans le premier chapitre, l'on découvre la vie d'une famille modeste, dans un appartement lui aussi modeste mais dans lequel l'on trouve tout de même une télévision et la radio. Mises à part ces références à la fée électricité, difficile de dater cette histoire. Plus moderne que les contes de Grimm, c'est évident, mais de quand exactement ? On ne sait pas vraiment. Et c'est tant mieux, parce que ça aide à entrer dans l'univers du conte de fées qui ne possède ni temps ni lieux. Côté géographie, c'est pareil. Est-on en France ? En Allemagne ? A part qu'il y a une ville, une forêt, une chaumière et un château… ça pourrait être n'importe où. Je trouve que c'est bien joué.
De façon générale, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance qui se dégage de ces pages. L'univers semble tout riquiqui et fermé sur lui-même. Oppressant. En fait, je m'imaginais très bien être entrée dans une boule à neige dans laquelle aurait été installée les rares éléments que je vous ai cités au-dessus, les frontières étant très proches et le monde semblant s'arrêter après la paroi en verre. Ajoutez à cela une pointe d'effroi lorsque l'on se rend dans le château mystérieux (presque magique) du talentueux pianiste… et voilà, il me semble, un clin d'oeil au château de la Belle et la Bête, lorsqu'on le découvre au début de l'histoire (sombre et bien peu accueillant).

Je ne vous dirais pas grand chose de l'intrigue, je pense que la quatrième de couverture le fait suffisamment bien, si ce n'est qu'elle nous emmène sur un chemin que je n'avais pas du tout imaginé en tournant la première page. Surprise, je l'ai été plus d'une fois et c'est tant mieux.
En revanche, mais c'est là encore une des caractéristiques des contes de fées, je ne me suis pas sentie très proche des personnages, notamment de son héroïne principale : Sirona. Si j'ai pu plus ou moins comprendre ses faits et gestes, une certaine distance s'est maintenue entre nous de la première à la dernière page. Mais c'est toujours le cas avec ce genre d'histoires pour lesquelles je me sens à la fois très impliquée et pas du tout. Paradoxe un peu incompréhensible.

Le style de Laetitia Arnould m'a convaincue. J'y ai trouvé une assez belle maîtrise de la description et moi j'aime bien les décors bien campés. Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer les scènes, notamment celles plus musicales, dans le château. J'ai cru comprendre que certains lecteurs avaient quelques raisons au sujet des dialogues, il ne me semble pas avoir relevé quoi que ce soit à ce sujet-là mais ma lecture commence à remonter un peu…
A noter que le texte est hyper soigné dans sa forme. L'éditeur a fait un bel effort et seules une ou deux coquilles sont à déplorer dans le texte ce qui reste bien peu comparé à certaines grosses maisons qui ont bien plus de moyens pour la relecture/correction.

L'objet-livre est beau, on sent que l'équipe des éditions Magic Mirror a mis du coeur à l'ouvrage et j'aime beaucoup cet état d'esprit. Merci à eux !
J'ai d'ailleurs lu à plusieurs reprises, des récriminations au sujet du prix du livre papier, à savoir 18€, ce qui ne me choque absolument pas. Si l'on compare aux mêmes formats chez les autres petits éditeurs, les prix sont similaires… et dois-je vous rappeler combien la collection R (par exemple) vend ses titres, certes paraissant plus gros mais à la police d'écriture incroyablement énorme, aux marges disproportionnées et au grammage du papier scandaleusement élevé (et donc épais) ? Je ne pense pas qu'ils aient, quant à eux, l'excuse du petit tirage.

Ce n'est pas un sans faute pour Ronces Blanches et Roses Rouges qui manque un peu d'émotions à mon goût mais qui respecte assez bien les caractéristiques des contes de fées. L'histoire a su me surprendre plus d'une fois et je n'ai pas eu de mal à m'immerger dans les scènes écrites par Laetitia Arnould. Nul doute que je suivrai attentivement les futures parutions des éditions Magic Mirror, c'est prometteur !
Lien : http://bazardelalitterature...
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J'ai fini aujourd'hui Ronces blanches et roses rouges de Laetitia Arnould.
Une petite lecture assez sympathique terminée, mais pas aussi renversante que je l'aurais souhaité.

J'ai lu ce roman dans un double challenge : le printemps de l'imaginaire francophone et le spring blossom challenge.

On suit deux soeurs, Sirona et Eloane, qui ont tout oublié de leur passé. Leur tutrice fiance Sirona à un sombre inconnu. Pour échapper à son destin, Sirona s'enfuit dans la forêt, perdue entre les ours qui rôdent, ces ronces blanches, ce château où la nuit dure toujours et la magie omniprésente.


Ce roman s'inspire du conte de Grimm. J'ai eu un peu de mal à m'y retrouver d'ailleurs. C'est une réécriture mais qui s'en écarte vraiment beaucoup au point d'offrir un récit distinct. Pourquoi pas après tout. Mais j'ai eu un peu de mal à réassocier les deux, au point de me demander si c'était une réécriture.


Les personnages ne m'ont pas scotchée. Sirona m'a un peu agacée, j'ai trouvé Eloane très ingénue, les méchants très très méchants. Des types de conte en somme. C'est dans le thème mais j'aurais aimé quelque chose de plus fin, tout de même.

L'écriture est fluide, l'intrigue se tient bien, c'est bien ficelé, l'histoire de lit facilement. Mais ça ne m'a pas transportée. Je me suis un peu ennuyée pendant la 1ère partie même. Il y a des longueurs, et être dans la tête de Sirona qui se répète sans cesse que "la magie n'existe pas" alors qu'elle est sous son nez!! est un peu ennuyeux à la longue. Cependant, la dynamique créée par le découpage du texte est bienvenue (prélude, deux parties, postlude).

Côté écriture, il manque une certaine poésie. J'aurais aimé que la féerie et le merveilleux transparaissent dans le langage. C'est fluide, ça se lit, mais niveau ornementation de la langue, richesse et musicalité du langage, c'est assez banal. La qualité des dialogues n'est pas non plus au rendez-vous, tantôt plutôt apprêtée tantôt plutôt niveau langage parlé dans la vie de tous les jours.

En revanche, le travail éditorial autour de ce texte est top. Quasiment pas de coquilles, une belle mise en page, et une jolie couverture qui met bien en valeur le roman.

Un roman sympathique donc, mais qui ne m'a pas beaucoup émerveillée.
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S'attaquer à un classique pour le réécrire est un défi et non une chose aisée. Ce conte fait partie des histoires qui ont bercé mon enfance. J'avoue que j'avais un peu peur de le découvrir sous un nouvel angle.
Mais la plume de Lætitia Arnould a ce pouvoir de faire tout oublier et je suis entrée dans cette histoire avec abandon et passion.
On oublie de suite que c'est un remake...
L'auteur a su créer sa propre version de l'histoire et le lecteur se retrouve happé dans son univers;
Un vrai bonheur.
Encore une fois, Lætitia a su me captiver et me charmer par ses mots et son incroyable imagination.
Ce livre, comme tous les autres livres de cet auteur, est remarquable.
Tout en finesse, l'auteur nous transporte à travers ce classique avec une modernité extraordinaire.
Merci Lætitia. Tu as su me faire revivre mon enfance bien lointaine.
Un livre à mettre entre toutes les mains dès l'âge de 10 ans.
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Avant d'aborder Ronces Blanches et Roses Rouges, j'aimerais d'abord vous présenter la jeune maison d'édition Magic Mirror. Leur ligne éditoriale s'intéresse à nous faire (re)voyager dans les contes de notre enfance en les revisitant au gré de l'imagination de leurs auteurs. Ils prévoient trois collections : une qui reprend les contes bien connus, une autre qui mettra les vilains sous les projecteurs et enfin une dernière qui nous fera découvrir des histoires souvent inconnues du grand public. Un pari très intéressant et qui titille ma curiosité, moi la grande passionnée de contes. Leur aventure a ainsi commencé avec la publication de ce premier roman. Si jamais vous vous sentez l'âme d'un écrivain, sachez que la maison d'édition réalise un appel à texte concernant le conte de la Petite Sirène ! Un prochain livre qu'il me tardera d'avoir entre les mains.

Comme j'étais encore au Japon lorsque je me suis procurée Ronces Blanches et Roses Rouges, je l'ai acheté en numérique. Je le regrette malheureusement car je trouve la couverture magnifique et j'aurais bien aimé posséder un exemplaire dans ma bibliothèque physique. J'ai pu ainsi découvrir par moi-même Mina M, une illustratrice que @fungilumini adore et dont elle parle régulièrement dans ses chroniques. J'espère que l'occasion se présentera lors d'un salon d'acheter la version papier et de peut-être le faire dédicacer ! Enfin, avec une aussi belle illustration de couverture, j'aurais apprécié en admirer davantage entre les pages durant ma lecture du roman. Je trouve généralement que les dessins font toujours une belle paire avec les contes… pas une déception, mais une demande – pas très discrète – auprès de Magic Mirror :p

Abordons à présent Ronces Blanches et Roses Rouges ! le roman reprend le conte de Blanche-Neige et Rose-Rouge des Frères Grimm. Je ne connaissais pas du tout ce conte et j'ai été très heureuse de le découvrir via Laetitia Arnould ainsi que la version originale, disponible à la fin du livre, qui m'a permis de comprendre jusqu'à quel degré il avait été réécrit. L'auteure nous conte en premier lieu la vie quotidienne de deux petites filles, Rose et Blanche, auprès de leur papa, qui exerce le rare métier d'illusionniste. Mais ce récit prend fin de manière brutale et nous envoie plusieurs années plus tard auprès de deux jeunes filles, Sirona et Eloane que l'on suppose être Rose et Blanche. Malheureusement, elles sont devenues orphelines, ont perdu la mémoire et vivent désormais avec une étrange dame nommée Whitecombe. Dès le départ, on sent que cette femme cache quelque chose à ses filles et qu'on ne peut lui faire confiance. Et nos inquiétudes se confirment puisqu'elle fiance de force et sans prévenir l'aînée à un inconnu, qui est certes charmant, mais qui dégage une froideur particulière. Alors que Sirona tente de faire entendre raison à sa gardienne, celle-ci entre dans une colère noire, forçant la jeune fille à s'enfuir en abandonnant sa soeur qu'elle se promet de revenir chercher. Après avoir bravé le rude froid de l'hiver, fui ses assaillants qui tentent de l'emmener, rencontré son destin et vaincu sa peur de l'ours qui demeure dans la forêt, Sirona arrive devant un étrange château…

Le gros point fort de ce roman est sans aucun doute son ambiance. Tout le long, on se sent reclus, enfermés, voire même étouffés. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un huis-clos, on a l'impression d'être enfermés dans les divers environnements et de ne pouvoir trouver une issue de secours : la chaumière, la forêt, le château, l'hiver, la nuit… On est constamment mal à l'aise dans ce roman, ne comprenant pas trop ce qu'il se passe réellement. L'ambiance est magnifiée par le style de Laetitia Arnould qui nous décrit toujours en détails les lieux et les sensations.

Le meilleur passage du livre est sans aucun doute celui à l'intérieur du château à la fois enchanteur et terrifiant. Lorsque Sirona pénètre dans cette antre, elle se fait comme hypnotisée par la musique et le charme du mystérieux pianiste qui y habite. La jeune fille en oublie la raison de sa venue, les diverses émotions qui la traversent lorsqu'elle parcourt les pièces de l'immense édifice, et même sa tendre petite soeur. Tout comme elle, nous sommes complètement envoûtés par les mélodies du maître de maison et on tourne les pages les unes après les autres sans se rendre compte du temps qui passe et de la non-présence d'action. On est comme dans un état second, un rêve… quoique plutôt un cauchemar. le pianiste n'est donc pas le seul magicien ici, l'auteure est également une ensorceleuse des mots !

Concernant les personnages, j'ai été malheureusement moins séduite. Sirona possède l'allure des héroïnes fortes de caractère et indépendantes. Elle est bien décidée à ne pas accepter le terrible destin que Mme Whitecombe lui a concocté. Seulement, je l'ai trouvé peu développée et un peu fatigante à ne jamais vouloir croire en la magie qui est constamment présente. Son sérieux a quelque peu entaché le charme qu'elle aurait dû posséder en tant que personnage principal. Eloane est par contre un personnage sans intérêt, chose que j'ai trouvé très dommage. Incarnant la rêverie et le romantisme, elle apparait plus stupide que son ainée et facilement manipulable.

Les personnages secondaires m'ont davantage plu. Les méchants sont de véritables méchants ! Ils jouent parfaitement leur rôle et ont beaucoup de caractère. L'ours est adorable et touchant à vouloir protéger en permanence notre héroïne. L'Illusionniste est également un personnage marquant du début du roman, parent aimant, rêveur, faiseur de joie et grand justicier.

Bien que j'ai été également quelque peu déçue par la fin, j'ai passé un excellent moment à découvrir l'univers de Ronces Blanches et Roses Rouges et la plume de Laetitia Arnould. J'ai vraiment hâte de découvrir une autre production de l'auteure ainsi que de Magic Mirror.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Lorsque j'ai découvert pour la première fois les éditions Magic Mirror, je suis de suite tombée sous le charme. L'idée des réécritures de contes m'a forcément plu - vous vous en doutez vu que j'adore tout ce qui s'en approche de près ou de loin - et j'attendais avec impatience la sortie de leur premier livre. Je les remercie énormément de m'avoir fait confiance en me faisant découvrir en avant-première Ronces Blanches et Roses Rouges de Laetitia Arnould.

"Les yeux sont le miroir de l'âme. On le disait jadis, on le dit aujourd'hui, et on le dira encore demain."

Cette réécriture de base sur le conte des frères Grimm : Blanche-Neige et Rose-Rouge, deux soeur opposée, mais profondément attachée l'une à l'autre. Dans Ronces Blanches et Roses Rouges, nous retrouvons aussi les deux jeunes filles. Blanche, rebaptisée Sirona est une fille qui a du caractère. Elle oscille entre la détermination et ses faiblesses, mais rien ne peut l'empêcher de protéger sa famille. Elle peut parfois faire preuve de naïveté, mais chaque fois, elle sait ouvrir les yeux avant de commettre une erreur irréparable. En tant qu'ainé, elle se doit d'avoir les pieds sur terre et par conséquent, elle ne croit pas à la magie. Et surtout, elle devient attachante à force des péripéties qui lui tombent dessus les uns après les autres. Sa soeur cadette, Rose alias Eloane, est tout son contraire. Candide, crédule, innocente, parfois un peu simplette, elle s'émerveille d'un rien et croit dur comme fer à tout ce qu'on lui dit au point de mettre sa propre famille en danger. Pour autant, elle lui reste fidèle, prête à la défendre avec le peu de moyen à sa disposition. Et contrairement à sa grande soeur, elle croit en la magie, la vraie.

Laetitia Arnould a choisi de réécrire le conte sans le revisiter ou le dénaturer. L'histoire reste assez proche de celle des frères Grimm - que j'ai adoré découvrir à la fin du livre - tout en la développant avec plus de profondeur. Avec goût, l'auteure a gardé le charme de l'écriture "ancienne" tout en utilisant un vocabulaire récent, ce qui permet de garder le charme du conte originel, mais de l'adapter au langage actuel. Oscillant entre le siècle présent et un temps révolu, le récit est finalement intemporel, pouvant s'adapter à quelques détails près à toute époque confondue, permettant au lecteur de s'en faire sa propre imagination. Et surtout, les Ronces Blanches et Roses Rouges entremêlées sont si bien décrites qu'il suffit de fermer les yeux pour les voir apparaître. Seuls les personnages ne sont dépeints que dans les grandes lignes et l'auteure s'arrête principalement sur leurs expressions et émotions, ce qui permet une fois de plus au lecteur de laisser son imagination broder en détail les traits des héroïnes et des méchants.

"Elle revit ses propres mains, plus rondes, plus enfantines, qui faisaient les mêmes gestes, avant de taper ses deux poings fermés l'un contre l'autre et de faire croire à qui voulait bien l'écouter, que la pièce qu'elle tenait plus tôt dans la main gauche était passée dans la droite par magie. La magie. L'illusion... Non. La magie n'existait pas."

Car comme dans tout conte, les gentils et les méchants s'affrontent. Il est certes classique et revu (surtout avec les adaptations plus ou moins fidèles réalisées par Disney) de voir une jeune demoiselle en détresse affronter la méchante sorcière qui lui en veut d'avoir quelque chose qu'elle souhaite par dessus tout - ou simplement d'être elle-même parfois. Ici, l'histoire va plus loin et chaque personnages cache différentes facettes. Leurs caractères sont peu évoqués, mais leurs actions et envies démontrent à quel point leur personnalité est recherchée. Et bien plus abouti que le conte originel, les apparences se montrent trompeuses du début à la fin. Je ne me suis d'ailleurs pas ennuyée une seule seconde dans ce récit aux aventures rocambolesques de magie. Il m'a cependant manqué un peu de piquant pour en faire un coup de coeur, autant dans le caractère parfois intrépide de Blanche que dans le déroulement des diverses péripéties. Malgré tout, j'ai adoré certaines idées comme les Pluies des Sans-Pourquoi.

"La forêt tout entière parut suspendre son souffle quand un véhicule cahotant émergea du néant : un carrosse, ou plus exactement une carcasse de carrosse, pourvue de rideaux élimés et blancs comme des linceuls. Avec sa structure rouillée et son habitacle constellé d'accrocs et de longues déchirures, il avait dû laisser son faste dans le tourbillon des années pour finir par ressembler à un amour-en-cage sur roues."

Ronces Blanches et Roses Rouges est une très belle réécriture dont Laetitia Arnould ne dénature pas le conte originel, tout en y ajoutant une touche de mésaventures aux personnages attachants ou terrifiants. Je remercie grandement Magic Mirror Editions pour cette découverte.
Lien : http://laura-passage.com/ron..
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Les réécritures de contes font partie de mes genres littéraires favoris et j'aime à en lire l'hiver, la saison étant propice, pour moi, à l'enchantement et l'émerveillement procurés par ces histoires qui me passionnent depuis si longtemps. J'avais commencé l'année 2023 avec Cannelle et Gingembre de Agathe Roméo, revisite du conte Blanche neige et Rose rouge. Pour ce début d'année 2024, suite aux conseils de Sandy Ruperti qui en parlait comme d'une lecture hivernale, j'ai jeté mon dévolu sur Ronces blanches et roses rouges de Laetitia Arnould, revisite du même conte.

J'avais beaucoup aimé la plume de cette autrice dans Là où réside l'hiver – autre roman hivernal – et je me réjouissais de la retrouver dans cette oeuvre de jeunesse. Il s'agit en effet du tout premier roman de la maison d'édition, spécialisée dans les réécritures de contes de fées, et d'un des premiers romans de l'autrice.

De fait, si le style possède parfois la maladresse des premiers titres, il présente déjà la douceur et la poésie que j'avais tant aimées dans Là où réside l'hiver. J'ai ainsi particulièrement aimé les titres et paragraphes introductifs des chapitres, qui sonnent comme les annonces enchanteresses d'une conteuse au coin du feu.

Et la conteuse nous entraîne dans cette réécriture du conte originale, presque une nouvelle histoire, où nous suivons deux soeurs dont le destin est marqué par une main aussi invisible qu'implacable. Bien sûr, on se doute très vite qui se cache derrière tout cela – les antagonistes ne sont pas un mystère ! La principale est même assez caricaturale. En revanche, d'autres sont plus étranges – comme le pianiste ensorceleur, avec son caractère si changeant qu'il en était perturbant.

Deux soeurs, mais surtout l'aînée : Blanche, ou Sirona, comme elle sera nommée la majorité du roman. Sirona, qui ne croit pas en la magie. Sirona, qui s'efforce de protéger sa soeur cadette, si naïve. Si son entêtement à refuser de croire en la magie alors qu'elle est littéralement sous son nez m'a parfois agacée, j'y ai aussi vu un mécanisme de protection – elle vit bien des épreuves ! Il est donc normal qu'elle se raccroche à quelque chose.

Ronces blanches et roses rouges se situe dans un cadre aussi flou et intemporel que celui des contes. Impossible de déterminer son époque, les chaumières perdues y côtoient la télévision et les rues pavées ; les châteaux maudits les lampadaires. Tout comme les personnages, parfois réduits à des archétypes, le roman a ce parfum des contes d'antan, à la fois nostalgique et charmeur. Ainsi, alors que les deux histoires n'ont rien à voir, des scènes ont fait écho dans ma mémoire, me rappelant certains passages d'un jeu vidéo de mon enfance.

Si j'ai préféré la première partie à la seconde – le dénouement étant trop rapidement expédié à mon goût, j'ai aimé être surprise. Ainsi, j'étais persuadée tout du long d'avoir deviné l'identité d'un personnage victime d'une malédiction, sauf que je m'étais complètement plantée !

Et Sandy a tout à fait raison : l'hiver est omniprésent dans l'histoire, comme la magnifique couverture de Mina M le représente. J'ai donc savouré ce roman sur plusieurs jours, plongée dans son cocon de neige, de magie et de papier.

Un premier roman qui, s'il n'est pas exempt de défauts, porte déjà les qualités de plume de son autrice. Et ça tombe bien, j'ai dans ma pile à lire une autre réécriture de sa main. Nul doute qu'elle sera enchanteresse !

Cold Winter Challenge, menu Noël avec Dickens, catégorie Fantômes des Noëls passés, présent et futur
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Une très très jolie réécriture de conte.
La plume de l'autrice est magnifique, toute en douceur et poésie, en accord total avec le récit.
Après, j'ai eu du mal avec les personnages. Sirona, on s'attarde un peu trop longuement sur ses états d'âme. Elle est fatiguante, trop sérieuse.
Eloane, elle est inexistante, au point d'être inutile.
Par contre, que cette couverture est magnifique.
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Orphelines d'un passé dont elles n'ont aucun souvenir, Sirona et sa jeune soeur Eloane sont aussi différentes qu'inséparables.
Quand leur tutrice, Iphigénie Whitecombe, fiance l'aînée à un inconnu, leur avenir sombre dans l'incertitude... Pour échapper au mariage qui l'effraie et à la colère dévastatrice de Mme Whitecombe, Sirona prend la fuite.
Au coeur d'une forêt obscure et de sa propre tourmente, elle se fait toutefois une promesse : celle de revenir chercher sa soeur.
Quitte à affronter l'ours qui rôde dans son sillage.
Quitte à suivre les ronces blanches et les roses rouges.
Quitte à croire en la magie.
Mais c'est sans compter sur l'énigmatique pianiste qui compose une toile de mélodies enivrantes, dans son château où la nuit est synonyme de toujours...
La musique, le désir de vengeance, l'amour véritable comme l'attirance malsaine tissent les fils rouges et blancs qui se croisent et se nouent jusqu'à la fin de ce récit enchanteur, inspiré par le conte des frères Grimm : Blanche-Neige et Rose-Rouge.
Un conte revisité .Ce conte mélange de manière très réussi tradition et modernité. J'étais prise dans ce roman avec des rebondissements, de la magie et de la romance. Une très belle découverte.
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Je l'avais gagné sur les réseaux sociaux de la maison d'édition, à l'occasion du premier anniversaire de publication de Ronces Blanches et Roses Rouges.

Mon avis est en demi-teinte étant donné que j'avais commencé ce livre fin 2018 et que je l'ai mis plusieurs fois en pause durant l'année 2019, jusqu'à ce que je le reprenne pour le Pumpkin Automn Challenge 2020 en le finissant en même pas deux heures mi-octobre.

Je me souviens un peu du début de l'histoire, je n'accrochais pas du tout, je ne comprenais pas vraiment où l'autrice voulait nous emmener, je me souviens que je trouvais le début assez brouillon et j'avais du mal à me souvenir et à m'attacher aux personnages.

Quand je l'ai repris la semaine dernière, je n'ai pas compris pourquoi je n'avais pas accroché en 2018 😅 J'ai franchement bien aimé la fin du livre et ma lecture ! C'est assez paradoxale haha ^^ ! J'ai été ravie de retrouver Sirona et Eloane ainsi que de découvrir la fin de leur histoire.

Ronces Blanches et Roses Rouges est une réécriture de contes, celui de Blanche-Neige et Rose-Rouge des frères Grimm. On suit deux soeurs orphelines, Sirona et Eloane, vivant avec leur tutrice Mme Whitecombe. le jour où celle-ci fiance Sirona à un inconnu. Sirona refuse ce mariage et s'enfuit en plein coeur de la foret, poursuivit par un Ours.

Une bonne réécriture de conte, très poétique et entraînante !

Lien : https://mathildelitteraire.b..
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