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« Horreur de l'absurdité des circonstances, de cette vengeance imbécile et sinistre ourdie à partir d'une confusion. »

Un roman noir qui vaut pour l'atmosphère lourde, moite qu'il dégage. Assez puissant quant à la présentation des caractères des personnages avec leur part d'ombre qui noie chacun des habitants du village. Un hameau miné par la pauvreté sous un soleil de plomb, dans un abîme de souffrances et de non-dits et conduit la meute à commettre des actes par peur. Peur de ce que pensera le voisin, peur de ce que fera un mari, peur d'être reconnu comme coupable d'un crime, alors même qu'ils sont innocents. Innocents ? Finalement j'ai un doute. Coupables de leur manque d'honnêteté selon moi, mais innocents du meurtre de la jeune fille. Et pourtant quelqu'un a tué cette môme. Certes elle était délurée, mais c'était une adolescente pleine de fougue qui avait vu un homme. Celui-ci, pourra-t-il être découvert ? L'auteur nous promène sur des sentiers secs où s'envolent la fine poussière qui recouvre les errements de ces villageois qui sont oppressés autant par leurs mensonges et leurs peurs que par la touffeur dans ce huis clos aride. J'ai apprécié ce roman pour l'ambiance qui se dégage et le rendu de la psychologie des personnages qui sont coincés à l'intérieur d'eux-mêmes. Phagocytés dans leur tête, enfermés dans cet espace de misère, ils se rongent entre eux. Rares sont ceux qui peuvent se sortir de cette poisse, rares sont ceux qui iront plus loin. Et quand bien même, ils reviendront. Nul ne peut quitter ce lieu de perdition.
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Lorsque Ramon aperçoit le corps sans vie d'Adela il est envahi par l'émotion, d'autant plus que tout le monde assure que la jeune morte était sa fiancée.
Le brave garçon ne semble pas très convaincu, mais après tout, c'est sûrement vrai puisque tout un chacun le prétend.
Un coupable tout trouvé, voilà qui arrange bien les policiers pas vraiment investis dans leur mission.
Ce doux parfum de mort n'a rien de sinistre, par son talent Guillermo Arriage réussit à transformer une histoire sordide en un roman pétillant et drôle.
Un bon moment de lecture bien que je ne sois pas certaine de m'en souvenir très longtemps.


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Dans un petit village perdu au fin fond du Mexique, Ramón découvre le corps sans vie de la belle Adela. La rumeur court vite, et le village tout entier est sans attendre mis au courant. Parce qu'il est celui qui était à ses côtés quand les premiers curieux sont arrivés, tout le monde pense qu'il était son petit ami attitré et qu'il doit bien sûr la venger en tuant son meurtrier. Ramón n'arrive pas à dire la vérité et endosse le rôle du fiancé justicier. La rumeur continue de courir, et un coupable qui arrange tout le monde est désigné...

Je n'ai pas vu le film 21 grammes, mais j'ai en revanche vu Babel, que l'auteur a tous deux écrits et dirigés à l'écran. Il y a de quoi donc dire qu'Arriaga a fait mieux en matière d'intrigue que ce roman lui aussi adapté au ciné. Là où Babel touchait de plein fouet à la question épineuse de l'immigration entre la frontière mexicaine et américaine et dénonçait sans détours le traitement méprisant et suspicieux constant infligé aux immigrés mexicains (légaux ou non), A Sweet Scent of Death a plutôt tendance à dépeindre le Mexique profond en abusant un peu des stéréotypes.
Le livre est clairement taillé pour le cinéma, avec une chronologie des évènements type et des personnages au caractère peu développé mais aux actions facilement visualisables assez parlantes. le décor est planté : un village à la terre poussiéreuse loin de tout, où tout le monde se connaît, où les petits nouveaux sont marginalisés, où il fait tellement chaud et moite qu'on se représente sans difficulté le mec en débardeur blanc au front dégoulinant de sueur avec une cerveza à la main qui tient l'unique boutique du village climatisée par un mini ventilateur insuffisant, où la rumeur fait la loi, où le shérif est corrompu et où tout le monde fonctionne à la Corona, où la vengeance est un plat qui se mange chaud, si possible avec une poêlée de cactus, où les maris se défoulent violemment sur leur femme infidèle, où la petite gamine prodigue qu'on croyait tout innocente se targue d'avoir la même histoire que Laura Palmer ; les embrouilles commencent, les mensonges pleuvent, les jugements pullulent, les sentences tombent, les guns sortent et les fugitifs passent toutes les frontières.
Bref, non pas qu'une telle société ne puisse exister, surtout dans le cadre du petit coin paumé dans un coin reculé d'un pays pas forcément au top de sa forme financière, mais on va dire qu'Arriaga pousse un peu le bouchon loin, surtout pour ne pas offrir une fin digne de ce nom avec au moins une morale.
Comme le style n'est pas non plus la panacée, on va dire que cette lecture est une expérience, mais pas une expérience indispensable.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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À Loma Grande, village mexicain éloigné de tout, la jeune Adela est retrouvée poignardée dans un champ de sorgho. Nul ne sait ce qui s'est passé et ce ne sont certainement pas les rurales corrompus qui n'ont rien à gagner à enquêter sur cette affaire qui vont courir après le coupable.
Par contre les langues se délient vite… pour raconter n'importe quoi. Pour le plaisir de parler, d'imaginer ce qui aurait pu se passer. Bien vite Ramón l'épicier qui avait croisé quelques fois Adela va devenir pour tout le village son fiancé caché. S'en convaincant lui-même, il va finir par devoir venger son hypothétique dulcinée. Ça tombe bien, la rumeur a déjà trouvé un coupable acceptable.

Dans cette atmosphère étouffante d'une communauté renfermée sur elle-même, Guillermo Arriaga brosse une savoureuse galerie de portraits et, autour d'une intrigue basique, une réflexion un brin inquiétante sur ce qu'est la vérité. À Loma Grande, celui qui parle le premier est celui qui dit la vérité. Aux autres de s'y adapter. Ramón va ainsi apprendre qu'il était le fiancé secret d'Adela et va finir par s'en convaincre. Cette vérité fondée sur la rumeur a bien sûr de sombres conséquences.

Roman noir, roman d'ambiance, Un doux parfum de mort est aussi pétri d'un humour à la limite du burlesque et réserve quelques scènes inoubliables comme, par exemple, l'embaumement artisanal d'Adela. Ce livre court se déguste comme une friandise ou comme quelque chose qui ressemble à une friandise… on peut se convaincre que c'est une simple histoire légère ; c'est peut-être aussi un récit bien plus subtil.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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La rumeur de Loma Grande apporte à Ramon Castanos une bien mauvaise nouvelle : l'assassinat d'une jeune fille qu'il appréciait et qu'il voyait souvent dans son bar. Une autre rumeur naît de nulle part : Ramon a perdu dans ce meurtre, sa fiancée. D'autres rumeurs vont chauffer les esprits et on se trouve bientôt dans une situation assez cocasse…
On se laisse vite entraîner par le scénario, on veut savoir ce qu'il va se passer. Une histoire de meurtre, de vengeance et d'amour sur un fond de western bien agréable à lire, mais un peu frustrante à la fin…
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Très beaux roman contre l'amour, la mort, dans une noirceur sans égal.
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Ce roman découvert dans le cadre de masse critique fut une agréable lecture malgré la noirceur et l'atmosphère pesante qui ressort au fil des pages. Si l'histoire porte sur le meurtre d'Adela, une jeune fille nouvellement installée au village de Loma Grande, avec ses parents, l'auteur ne l'utilise que comme prétexte pour dresser un tableau cru et sans paillettes de la société mexicaine d'aujourd'hui. Tous les problèmes qui la traversent sont évoqués ici sans détour comme la corruption, la pauvreté, la violence, l'alcool, les immigrations clandestines aux Etats-Unis....

Les personnages sont dépeints dans leurs activités quotidiennes jusqu'aux détails les plus infimes tels de vrais natures mortes. Le style de l'auteur donne une large importance à ces descriptions si minutieuses que l'action nous semble se dérouler dans un rythme très lent. L'atmosphère y est également pensante et sous tension donnant au lecteur l'impression que tout peut voler en éclat à tout moment. La dualité vie/mort très présente dans la pensée mexicaine est ici largement évoquée parfois de manière très froide notamment dans les scènes avec le cadavre d'Adela.

La trame du roman est très bien ficelée si bien que l'auteur arrive à se jouer du lecteur en l'envoyant sur une autre piste que celle de l'identité de l'assassin. Une fois le livre achevé, cette question nous revient à l'esprit mais il est trop tard. L'auteur ne nous a pas levé le voile sur ce mystère. Pour lui, cela ne semble pas important. En effet, le véritable sujet est la manifestation de la justice et son exécution par les citoyens au-delà de tout cadre institutionnel.



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Loma Grande, petite ville du Mexique où jamais rien ne se passe va être le décor du crime d'une jeune fille de 15 ans prénommée Adela. Ramon, jeune homme timide un peu amoureux de cette jeune fille va se retrouver bien malgré lui, et selon une rumeur qui va devenir une vérité, le fiancé d'Adela..
Ramon va dès lors, poussé par ses compagnons de beuverie, être obligé de venger la mort d'Adela !
Sous couvert de Téquila, les habitants vont trop vite accepter comme Vérité, toutes les rumeurs propagées par quelques personnes.

Si vous cherchez un roman avec indices à la clef et la recherche du meurtrier, alors passez votre chemin. L'histoire est plutôt celle des habitants de ce petit village, stupides, influençables, se raccrochant à leur idée première, celle du forcément coupable puisque non originaire du village....le gitan..
La présence de la police est quasi inexistante, veillant plutôt à se faire payer qu'à enquêter, corrompue qu'elle est. Personne ne cherche à savoir qui était réellement la victime, ce qu'elle faisait la veille de son meurtre, à une heure tardive..
Chaque page lue annonce une montée de noirceur et infailliblement arrivera le drame...L'angoisse transpire au fil des pages. Ramon sait qu'il n'a plus qu'une chose à faire, se convainquant même être le fiancé d'Adela, comme tout le village en est convaincu.
Livre lu dans le cadre de masse critique. Je remercie donc Babélio une fois encore pour cette belle découverte et les éditions Libretto de m'avoir fait découvrir cet auteur mexicain...il est toujours agréable de voyager ainsi par procuration et de découvrir des contrées inconnues...
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Cela aurait pu être un roman noir, comme tant d'autres. le meurtre d'une jeune fille, un coupable par ce que différent, une vengeance, etc…

Pourtant, à partir d'un silence, vantardise d'un amour inexistant, Ramon sera entrainé à la meilleure façon de tuer. Des amours clandestines surprises offriront un coupable à la calomnie dénonciatrice, d'autant que l'autre n'est pas du lieu. La jeune victime à la jupe noire et à la blouse blanche était aussi une amante…

Plaisirs, mesquineries. Être ce que les autres veulent vous faire paraître. Porté par une belle écriture et des regards très sympathiques avec les personnages (Adela, le Gitan, Gabriela), ce coin de vie, se termine simplement par une autre mort, les morceaux d'histoires se nouent mais ne formeront pas la réponse des énigmes au soleil.

Un très agréable livre au doux parfum de mort.
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Même s'il y a un meurtre et des flics, ce livre n'est pas un polar à proprement parlé, on va plutôt suivre quelques personnages qui vont faire "monter la mayonnaise" jusqu'à un meurtre fatal et inéluctable.

Une belle brochette de portraits sous une plume très acerbe, une réflexion sur la vérité et son point de non retour quand elle est fondée sur des rumeurs.

De belles descriptions dans une atmosphère pesante qui donne un rythme à la limite nonchalant malgré une belle intrigue et un suspense qui monte doucement au fils des pages.

L'auteur n'ouvre jamais de réelles pistes pour débusquer l'assassin, il préfère travailler sur ces situations où quelques mots lachés pour se rendre important enferment dans une mouvance dont il devient impossible de s'extraire.
[Photo 3]

Un roman noir non dénué de quelques notes d'humour à la limite ubuesques.

Ce n'est pas un polar, c'est un vaudeville, une tragédie qui, une fois le livre refermé, nous fait réfléchir avec tout un tas de "et si ...".
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