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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Horreur de l'absurdité des circonstances, de cette vengeance imbécile et sinistre ourdie à partir d'une confusion. »

Un roman noir qui vaut pour l'atmosphère lourde, moite qu'il dégage. Assez puissant quant à la présentation des caractères des personnages avec leur part d'ombre qui noie chacun des habitants du village. Un hameau miné par la pauvreté sous un soleil de plomb, dans un abîme de souffrances et de non-dits et conduit la meute à commettre des actes par peur. Peur de ce que pensera le voisin, peur de ce que fera un mari, peur d'être reconnu comme coupable d'un crime, alors même qu'ils sont innocents. Innocents ? Finalement j'ai un doute. Coupables de leur manque d'honnêteté selon moi, mais innocents du meurtre de la jeune fille. Et pourtant quelqu'un a tué cette môme. Certes elle était délurée, mais c'était une adolescente pleine de fougue qui avait vu un homme. Celui-ci, pourra-t-il être découvert ? L'auteur nous promène sur des sentiers secs où s'envolent la fine poussière qui recouvre les errements de ces villageois qui sont oppressés autant par leurs mensonges et leurs peurs que par la touffeur dans ce huis clos aride. J'ai apprécié ce roman pour l'ambiance qui se dégage et le rendu de la psychologie des personnages qui sont coincés à l'intérieur d'eux-mêmes. Phagocytés dans leur tête, enfermés dans cet espace de misère, ils se rongent entre eux. Rares sont ceux qui peuvent se sortir de cette poisse, rares sont ceux qui iront plus loin. Et quand bien même, ils reviendront. Nul ne peut quitter ce lieu de perdition.
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À Loma Grande, village mexicain éloigné de tout, la jeune Adela est retrouvée poignardée dans un champ de sorgho. Nul ne sait ce qui s'est passé et ce ne sont certainement pas les rurales corrompus qui n'ont rien à gagner à enquêter sur cette affaire qui vont courir après le coupable.
Par contre les langues se délient vite… pour raconter n'importe quoi. Pour le plaisir de parler, d'imaginer ce qui aurait pu se passer. Bien vite Ramón l'épicier qui avait croisé quelques fois Adela va devenir pour tout le village son fiancé caché. S'en convaincant lui-même, il va finir par devoir venger son hypothétique dulcinée. Ça tombe bien, la rumeur a déjà trouvé un coupable acceptable.

Dans cette atmosphère étouffante d'une communauté renfermée sur elle-même, Guillermo Arriaga brosse une savoureuse galerie de portraits et, autour d'une intrigue basique, une réflexion un brin inquiétante sur ce qu'est la vérité. À Loma Grande, celui qui parle le premier est celui qui dit la vérité. Aux autres de s'y adapter. Ramón va ainsi apprendre qu'il était le fiancé secret d'Adela et va finir par s'en convaincre. Cette vérité fondée sur la rumeur a bien sûr de sombres conséquences.

Roman noir, roman d'ambiance, Un doux parfum de mort est aussi pétri d'un humour à la limite du burlesque et réserve quelques scènes inoubliables comme, par exemple, l'embaumement artisanal d'Adela. Ce livre court se déguste comme une friandise ou comme quelque chose qui ressemble à une friandise… on peut se convaincre que c'est une simple histoire légère ; c'est peut-être aussi un récit bien plus subtil.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Très beaux roman contre l'amour, la mort, dans une noirceur sans égal.
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Ce roman découvert dans le cadre de masse critique fut une agréable lecture malgré la noirceur et l'atmosphère pesante qui ressort au fil des pages. Si l'histoire porte sur le meurtre d'Adela, une jeune fille nouvellement installée au village de Loma Grande, avec ses parents, l'auteur ne l'utilise que comme prétexte pour dresser un tableau cru et sans paillettes de la société mexicaine d'aujourd'hui. Tous les problèmes qui la traversent sont évoqués ici sans détour comme la corruption, la pauvreté, la violence, l'alcool, les immigrations clandestines aux Etats-Unis....

Les personnages sont dépeints dans leurs activités quotidiennes jusqu'aux détails les plus infimes tels de vrais natures mortes. Le style de l'auteur donne une large importance à ces descriptions si minutieuses que l'action nous semble se dérouler dans un rythme très lent. L'atmosphère y est également pensante et sous tension donnant au lecteur l'impression que tout peut voler en éclat à tout moment. La dualité vie/mort très présente dans la pensée mexicaine est ici largement évoquée parfois de manière très froide notamment dans les scènes avec le cadavre d'Adela.

La trame du roman est très bien ficelée si bien que l'auteur arrive à se jouer du lecteur en l'envoyant sur une autre piste que celle de l'identité de l'assassin. Une fois le livre achevé, cette question nous revient à l'esprit mais il est trop tard. L'auteur ne nous a pas levé le voile sur ce mystère. Pour lui, cela ne semble pas important. En effet, le véritable sujet est la manifestation de la justice et son exécution par les citoyens au-delà de tout cadre institutionnel.



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Loma Grande, petite ville du Mexique où jamais rien ne se passe va être le décor du crime d'une jeune fille de 15 ans prénommée Adela. Ramon, jeune homme timide un peu amoureux de cette jeune fille va se retrouver bien malgré lui, et selon une rumeur qui va devenir une vérité, le fiancé d'Adela..
Ramon va dès lors, poussé par ses compagnons de beuverie, être obligé de venger la mort d'Adela !
Sous couvert de Téquila, les habitants vont trop vite accepter comme Vérité, toutes les rumeurs propagées par quelques personnes.

Si vous cherchez un roman avec indices à la clef et la recherche du meurtrier, alors passez votre chemin. L'histoire est plutôt celle des habitants de ce petit village, stupides, influençables, se raccrochant à leur idée première, celle du forcément coupable puisque non originaire du village....le gitan..
La présence de la police est quasi inexistante, veillant plutôt à se faire payer qu'à enquêter, corrompue qu'elle est. Personne ne cherche à savoir qui était réellement la victime, ce qu'elle faisait la veille de son meurtre, à une heure tardive..
Chaque page lue annonce une montée de noirceur et infailliblement arrivera le drame...L'angoisse transpire au fil des pages. Ramon sait qu'il n'a plus qu'une chose à faire, se convainquant même être le fiancé d'Adela, comme tout le village en est convaincu.
Livre lu dans le cadre de masse critique. Je remercie donc Babélio une fois encore pour cette belle découverte et les éditions Libretto de m'avoir fait découvrir cet auteur mexicain...il est toujours agréable de voyager ainsi par procuration et de découvrir des contrées inconnues...
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Au Mexique dans un petit village de la campagne profonde. Dans ce village tout le monde se connait et surtout tout le monde sait tout sur tout le monde et les bavardages vont bon train. Aussi, quand Ramon, le jeune homme timide et rêveur qui tient l'épicerie/bar, arrive le premier sur les lieux du crime, tous les regards sont tournés vers lui. Oui il connait cette jeune fille, elle s'appelle Adela et venait de temps en temps faire des courses chez lui. Oui il la prend dans ses bras pour la mettre sur la charrette et l'amener dans l'école. Qui le premier a murmuré qu' il était son fiancé ?? On ne sait pas, mais Ramon n'ose pas démentir et il est tout de suite au centre des discussions du village, et au village on sait ce qu'il faut faire : venger cette mort. Et la victime est toute trouvée : le Gitan. Il vient régulièrement au village, donc c'est certainement pour voir ou essayer de voir une femme, et sans doute Adela. Ramon ne peut pas reculer sous peine de passer pour un pleutre et ça c'est hors de question !

Décidément ces auteurs mexicains sont doués pour accrocher le lecteur, dans des genres différents ! Ici c'est à la fois une chronique villageoise, un vaudeville (car il y a bien des histoires d'adultère mais pas toujours celles que l'on croit) et un roman très noir. Ce petit monde est décrit de manière impitoyable, les villageois se montent la tête, le policier local ne veut d'ennui avec personne, Ramon n'ose pas dire que tuer le Gitan lui répugne,.... Rien de positif dans ce roman mais le rythme est vif, l'auteur a de l'humour, et c'est tellement noir que l'on se demande comment ça va finir... Je ne dis bien sûr rien sur la fin, comédie ou tragédie..
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Nous sommes dans un village perdu du mexique. Un cadavre de jeune fille vient d'être découvert. La population est en émoi. Un témoin dit avoir vu le gitan (commerçant itinérant connu sous ce pseudo) traîner de manière louche la nuit du meurtre, là où le crime s'est produit. Les esprits s'échauffent et un brave garçon qui est désigné comme fiancé de la jeune fille (alors qu'il ne l'a jamais approchée) devra réger le compte de "l'assassin". La police qui ne fait que passer, est plus intéressée à toucher des bakchiches que de résoudre le meurtre. Seul le chef du village mène une véritable enquête mais il ne semble pas pressé de disculper le "gitan"...
Un roman très intéressant qui joue sur l'ambiance de ce village qui veut régler le problème seul. Quiproquos, mensonges, tromperies et laisser-faire font que le drame semble inéluctable.
Le livre n'est pas bien épais, seulement 167 pages et se lit très facilement. Une lecture bien agréable.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
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C'est une très bonne surprise. il correspond un peu à ce que j'attendais de "El ultimo lector" et que je n'y avais pas trouvé : un roman noir plus qu'une histoire policière, prétexte à découvrir une petite communauté villageoise, ses figures marquantes, ses commérages, ses boucs émissaires, sa police corrompue ou inexistante...
Dans le petit village de Loma Grande, un cadavre de jeune fille est trouvé. Ramon, le fils de l'épicière et cabaretier, est le premier sur les lieux, il recouvre le corps nu. D'un mot à l'autre, une parole proférée inconsidérément suggère qu'il s'agit de la petite amie de Ramon. Il essaie bien ensuite de rectifier cette erreur, mais cela devient impossible sans sembler renier une relation qu'il n'a pas seulement osé imaginer. Et comme les habitants de Loma Grande ne sont jamais à cours de révélations, l'un d'eux affirme avoir vu l'assassin. Comment cela va-t-il se terminer alors que la police ne fait pas grand chose et que le village crie vengeance ? C'est rondement mené, l'enchaînement des actions qui entraînent Ramon est bien décrit, les surprises ne manquent pas, avec un léger décalage, un soupçon de bizarrerie, entre les évènements et les réactions des personnages qui semble être typique du roman latino-américain.
Un très bon roman, et de la part du scénariste d'Amours chiennes, 21 grammes ou Babel, films que j'ai adorés, cela ne m'étonne pas !
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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Loma Grande est un trou perdu du Mexique, un village misérable, un microcosme replié sur lui-même. La découverte du cadavre de la jeune Adela, poignardée dans le dos, déclenche les inéluctables mécanismes qui y régissent les rapports entre les êtres, et amorce une série de circonstances qui vont mener au drame.

En quelques heures, la rumeur et la soif de sang font leur oeuvre : Ramon, qui a trouvé le corps, jeune épicier insignifiant vivant chez sa veuve de mère, est désigné comme le fiancé de la victime (dont il avait à peine croisé le regard). de même, le témoignage pourtant bancal d'un des forts en gueule de Loma Grande décide de l'identité du coupable, en la personne de celui que l'on surnomme le Gitan, dont les origines incertaines et le succès auprès des femmes excitent la jalousie et la malveillance. Mais c'est ainsi que ça se passe dans cette bourgade que l'on dirait hors du temps, où se jouent depuis des générations les mêmes rituels : on décide du sort d'un homme entre l'évocation du prix de la tonne de sorgho et une gorgée de bière, on ne songe même pas à faire intervenir une police de toutes façons corrompue, et qui préfère, par paresse ou commodité, détourner les yeux.

Exacerbé, peut-être, par la chaleur étouffante qui poisse les corps, les tourbillons de moustiques qui tourmentent les oreilles, les cris nocturnes des coyotes, le besoin de violence d'une poignée de hâbleurs s'exprime, s'appuyant sur le fumeux prétexte de codes ancestraux en rapport avec l'honneur et la virilité ; le reste de la communauté -y compris ceux qui réalisent l'injustice de ce qui est train de se jouer- laisse faire. le pitoyable Ramon, soumis au poids du groupe, pris au piège d'une rumeur qu'il n'a pas eu la force de démentir et à laquelle il finit par adhérer lui-même, devient l'instrument d'une vengeance inique et lâche.

En peu de mots, "Un doux parfum de mort" nous immerge dans une atmosphère à la fois plombante et irritante. L'auteur déroule l'implacable mécanique de son intrigue jusqu'à l'inexorable dénouement, en une succession d'épisodes à la dimension parfois théâtrale, voire burlesque, mêlant comique de situation et tension dramatique.

Un texte bref, mais efficace et prégnant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un roman noir envoûtant, sur les codes d'honneur, dans un village perdu aux fin fonds du Mexique. le jeune Ramon se trouve embarqué, malgré lui, dans une traque, une vengeance, qui n'est pas vraiment la sienne, mais qu'il endosse, sous le poids de la pression du groupe, mais aussi par ses sentiments confus envers la victime poignardée, Adela, une jeune femme secrètement aimée, à qui il se trouve fiancé, en transportant son cadavre dénudé. L'écriture est fluide, le roman est court, un très bonne découverte d'un auteur, plus connu pour ses scénarios de film à grand succès.
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