Laudate Deum

Quelle ingénieuse idée d'avoir réuni dans ce superbe ouvrage l'exhortation apostolique «Laudate Deum» du pape François et son discours conclusif des Rencontres méditerranéennes prononcé à Marseille en septembre 2023, quelques jours avant la publication de Laudate Deum. Ces deux textes remarquables et importants sont magnifiquement illustrés par des photos de Yann Arthus-Bertrand, ardent défenseur lui aussi, de la nature et de l'humanité, tout particulièrement des plus démunis.
Dans la préface le cardinal Aveline rappelle «qu'il y a urgence de lutter contre l'indifférence, tant sur le front environnemental où il s'agit d'agir contre les effets du dérèglement climatique, que sur le front migratoire où il s'agit de combattre la corruption et la misère qui jettent des millions de personnes sur des routes incertaines, dangereuses et souvent mortelles.»
Huit ans après l'encyclique «Laudato si», le pape François lance un nouveau cri pour stopper la catastrophe climatique. Avec «Laudate Deum», le pape veut alerter le monde sur «la crise climatique globale» qui le menace. Un texte très politique, relativement court, où il dénonce «le paradigme technocratique», fustige les faiblesses du «multimatérialisme». le pape François prône l'établissement d'une nouvelle autorité mondiale «efficace» qui ne dépende pas «des circonstances politiques changeantes ou des intérêts de quelques-uns». Il dénonce l'emprise des pays riches sur le reste du monde et affirme même «qu'un changement généralisé de mode de vie irresponsable du modèle occidental aurait un impact significatif à long terme». Il invite chacun à prendre ses responsabilités, à la lumière de la foi.
Dans son discours conclusif des Rencontres méditerranéennes, le pape François livre un plaidoyer pour la paix et l'accueil en Méditerranée, tout particulièrement celui des migrants. le pape François propose « quelques réflexions autour de trois réalités qui caractérisent Marseille, "sourire de la Méditerranée" : la mer, le port, le phare. Ce sont trois symboles »… « le phare illumine la mer et fait voir le port ».
Merci à Babelio et aux Éditions Première Partie pour l'envoi de ce très bel ouvrage que je recommande vivement. Un intéressant et magnifique cadeau à offrir, Noël approche.

Critique portant sur le seul texte laudate deum
Un format 28,5 X 21 X 2 qui classe cet ouvrage dans la catégorie Beaux Livres, Écologie intégrale, aux éditions Première Partie. Un livre , taillé pour convaincre grâce à son format, aux magnifiques photos de Yann Arthus-Bertrand et surtout le cri virulent du pape François, véritable exhortation apostolique sur la destruction de la planète. Une communication du Vatican faite pour convaincre les croyants et toucher aussi, par cette belle édition, les autres, ceux qui ne croient pas mais qui vont se laisser prendre par le sujet et par la manière dont il leur est proposé. Une excellente opération de marketing justifié par l'urgence de réagir.
Graphiquement parlant les photos de Yann Arthus-Bertrand sont très belles et se passent de commentaires, elles auraient même tendance à faire oublier le texte qui n'intervient qu'à la page 31 et l'objet même du texte : la destruction de la planète. Toutefois la mise en page de celui-ci en paragraphes aérés et en chapitres étalés sur plusieurs pages respecte la volonté du pape François D être une lecture agréable, convaincante et unificatrice.
Étant athée et laïcard au sens premier et positif j'avoue que cette initiative est la bien venue ; pour une fois, croyants et athées seront sur la même longueur d'ondes sur ce sujet fédérateur et l'urgence de la conversion écologique
Huit années se sont écoulées depuis «Laudato si» qui était le prélude technique a cette encyclique, encyclique publiée judicieusement avant la COP28 à Dubaï; il est question de la sauvegarde de la maison commune en grand danger et pape François s'inquiète non plus de la foi mais de la vie de la planète toute entière.
Un discours qui vient à point nommé pour renforcer les cris d'alarmes lancés depuis plusieurs décennies par le monde scientifique et les activistes écologiques car aujourd'hui il ne s'agit plus de vigilance mais d' urgence à agir. A point nommé car certains mouvements écologiques un peu rugueux sont, pour les délégitimer, qualifiés de terroristes et l'exhortation apostolique du pape vient les renforcer tout en pourfendant parallèlement les climato-scepticismes qui gangrènent même l'église.
Pour une fois, le pape ne fait pas de théologie pastorale et parle simplement mais vigoureusement d'un problème concret dont tout le monde est bien conscient afin de capter l'attention du plus grand nombre. le texte est très accessible.
Il utilise le discours scientifique pour l'explicatif, pour rappeler que la terre n'est pas
exploitable à l'infini et que la technologie n'est pas une fin en soi.
Il ne fait pas de politique mais sait cibler, quoique assez vaguement, les accapareurs de richesses: d'une part les pays avancés riches et les industriels et d'autre part les détenteurs international du pouvoir.
le sixième chapitre est consacré plus spécialement aux croyants, un chapitre spirituel, on laissera donc de coté cet aspect de l'encyclique... Mais bon, petite pique, était-il nécessaire de rappeler que la terre est à dieu et que l'homme n'est qu'un hôte car alors on pourrait se demander «mais que fait le propriétaire pour protéger sa maison commune?»
Allez ne soyons pas méchants en ce jour de noël ou un petit chérubin est né pour nous sauver: on va mettre 4 étoiles

Huit ans après son encyclique Laudato Si', le pape François réitère son appel pressant à préserver notre maison commune et à construire un monde plus juste et plus solidaire envers les plus fragiles. Cette exhortation s'adresse en premier lieu aux catholiques, tenus à cette fraternité par leur mission baptismale même, mais elle s'élargit à tous les hommes de bonne volonté, soucieux de prendre soin de ce et ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes : notre mère la Terre et nos frères et soeurs démunis.

« Tout est lié », nous disait-il : voilà ce que rappelle cet ouvrage qui a fait le choix, fort judicieux, de réunir l'exhortation apostolique Laudato Deum et le discours de clôture des Rencontres méditerranéennes De Marseille consacrées à la question migratoire. On ne peut ni ne doit séparer ces deux problématiques : la souffrance de notre planète à bout de souffle et celles de ces milliers d'hommes, de femmes et d'enfants chassés loin de chez eux par la guerre, la maladie, la famille, les catastrophes naturelles.

Ces deux textes, essentiels et inspirants, sont majestueusement illustrés par les photographies de Yann Arthus-Bertrand : paysages et portraits se côtoient et se répondent, rappelant tout à la fois la beauté et la fragilité de notre monde et de notre humanité. Une image vaut mille mots, dit-on parfois : ici, les images disent mille maux. Sachons ouvrir les yeux à la misère, et ouvrons grand nos coeurs et nos mains pour l'apaiser. Laissons cet ouvrage semer une graine d'espérance, et aidons la à prendre racine et s'épanouir.