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3,44

sur 347 notes
Je ne suis pas trop livres "historiques" mais ma tante m'a donné celui-ci que j'ai donc lu avec curiosité, et bien m'en a pris car c'est un très bon livre.

Très bien écrit, intéressant historiquement, bien construit avec le point de vue d'un majordome dont la mission est de servir sans intervenir ce qui permet à l'auteur de s'adresser au lecteur à la fois de l'intérieur de l'action et de l'extérieur tout en conservant un angle totalement neutre permettant le recul nécessaire, souvent drôle et parfois même impertinent tout en finesse, vraiment, j'ai à la fois passé un très bon moment et appris des choses, c'était mon premier Assouline mais je recommande.
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Il s’appelle Julius Stein, il est majordome au château de Sigmaringen, et celui-ci vient d’être réquisitionné par Hitler pour y loger le gouvernement de Vichy en exil. Nous sommes en août 1944 et l’occupation du château va durer huit mois. Huit mois pendant lesquels Stein va devoir administrer le château comme dans un huit clos.

La plupart des Français pensent que la guerre s’est arrêtée en août 44 à la Libération de Paris. Mais pas du tout. L’histoire nous apprend qu’Hitler a souhaité les installer dans un château, quitte à en déloger la famille princière des Hohenzollern, maître des lieux depuis des siècles.
La grande réussite de Pierre Assouline, célèbre journaliste et biographe, est de raconter la grande Histoire du point de vue du majordome. Certes on croise le Maréchal Pétain, le Président Laval, et tout un tas de gens qui signent des décrets comme si ils continuaient à gouverner la France. Mais le Maréchal a son étage du château, avec un ascenseur qui lui est réservé : pas question de croiser Laval qu’il déteste, quand il fait sa promenade autour de Sigmaringen. Pendant huit mois se succèdent les complots, les rumeurs d’espionnage, les rancœurs de ce gouvernement d’opérette qui se croit encore aux commandes. « Une guerre de positions et de tranchées invisibles ». Pendant ce temps, Stein règne sur la valetaille qui est composée des gens du Prince Hohenzollern, mais aussi des serviteurs français qui font partie de la suite du Maréchal, dont la belle Mademoiselle Wolfermann, l’intendante du Maréchal…

« Un majordome général a vocation à tout entendre sans rien écouter ; et si les circonstances le placent en état d’écoute involontaire, il se doit de tout oublier. » dit Julius. On pense bien sûr à Anthony Hopkins dans « Les Vestiges du jour » ou à la série Downton Abbey.

Le majordome en chef va en effet être le témoin muet de la mascarade de gouvernement qui habite les 383 pièces du château. Pierre Assouline met en scène la thématique classique des maîtres et des serviteurs. Il pose la question de la fidélité à des valeurs, la question de la désobéissance ou de l’obéissance quand on est en territoire occupé. « Servir, maintenir, se tenir » telle est la devise, mais cela devient de plus en plus difficile au fil du temps.

Et puis on croise encore le personnage du Dr Destouches qui soigne les pauvres. Car il n’y a pas que les huiles qui sont venues à Sigmaringen : il y a aussi environ 2 000 français issus de la Milice ou de la collaboration. Et ils sont partis en tenue d’été, alors que la température pendant l’hiver 45 va descendre à moins 35°. Mais le Dr Destouches est aussi mieux connu sous son nom de plume : Céline.

J’ai pris un grand plaisir à lire ce « Sigmaringen ». Il y a de tout : un fond historique, une intrigue amoureuse, un secret personnel pour le majordome, et une fin en forme de coup de théâtre. Mais il y a surtout du style, beaucoup de style, comme toujours chez le journaliste, chroniqueur littéraire, historien et biographe qu’est Pierre Assouline qui nous livre là un excellent témoignage sur une période que, je dois l’avouer, j’ignorais complètement.


Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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La guerre tire à sa fin, l'Allemagne capitule. Les collaborateurs du gouvernement de Vichy se réfugient dans le château d'une petite ville allemande, Sigmaringen. Le prince Hohenzollern est en effet sommé par Hitler de céder son château au maréchal Pétain, à Pierre Laval et à d'autres membres dudit gouvernement. Julius Stein, le fidèle majordome du prince, servira dûment ces hommes et leurs épouses, non parce qu'il est faciste (bien au contraire, il a abandonné un très grand rêve pour marquer sa dissidence au IIIe Reich) mais par fidélité à la maison à laquelle il appartient depuis des années. À travers son regard, le gouvernement déchu nous est donné à voir dans sa défaite. Au fil de ses réflexions, le lecteur mesure l'ampleur de la folie humaine, de la barbarie... mais c’est sur une note à la fois triste et belle que Julius Stein complète son récit, sur un chant où se marient le français et l'allemand, sur l'image d'un majordome allemand s'inclinant vers une Française qui lui a sauvé la vie.


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Julius Stein , est « major domus », chef des serviteurs ,maître de la maison des Hohenzollern dans le château Sigmaringen au sud-ouest de l'Allemagne, dans le pays de Bade..
Nous sommes en août 1944 : le prince, fait figure de suspect depuis la défection de son cousin le jeune roi Michel Ier de Roumanie. Lui, est placé en résidence surveillée chez le baron von Stauffenberg , oncle du comte initiateur du complot pour assassiner le Fürher tandis que son château, est réquisitionné par ordre d'Hitler, conseillé par Otto Abetz pour recevoir « les Français » : le maréchal Pétain, sa femme, son médecin personnel Bernard Ménétrel, le chef du gouvernement Pierre Laval, son épouse, l'ancien secrétaire d'Etat Fernand Brinon, le fondateur de la Milice Joseph Darnand, le collaborationniste Abel Bonnard, du Rassemblement national populaire Marcel Déat, le secrétaire d'Etat à la guerre Eugène Bridoux, le journaliste Jean Luchaire, président de l'Association de la presse parisienne…, bref tout un ramassis d'individus qui pactisèrent et collaborèrent avec les Allemands . C'est là que Ferdinand Brinon sera nommé président de la commission gouvernementale.
La ville va rapidement devenir une enclave française "Vichy sur Danube" accueillant une foule composite : « collaborateurs, zazous, miliciens, tueurs, maréchalistes, actrices, politiciens, fascistes, et parmi eux, le docteur Louis-Ferdinand Destouches connu sous le nom de plume de Céline, accompagné de son chat , de sa femme Lucette Destouches, de son ex maîtresse, la pianiste de renom Lucienne Delforge … »

Julius va narrer cette cohabitation qui va durer un an : Il va être témoin silencieux des inimitiés qui se multiplient, des conflits larvés. Il va observer les « pensionnaires », les juger en son for intérieur. Il va aussi et surtout tenir son rang, celui de majordome.
Côté français, c'est une femme, Mlle Wolfermann qui est chargée de veiller sur le personnel…
Julius et Jeanne vont se rapprocher…

Ce roman raconte ce que fut cet épisode, un des derniers de la seconde guerre mondiale.
Personnellement, je n'avais jamais vraiment abordé ce pan de l'histoire. C'est avec un grand intérêt que j'ai suivi les déambulations des gens de Vichy retranchés dans cette ville allemande. Peut-être que plus tard, je me lancerai dans la lecture de « D'un château l'autre » de Céline qui raconte son séjour à Sigmaringen.
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Dans une ambiance qui rappelle "les Vestiges du jour", avec un narrateur aux allures d'Anthony Hopkins, Assouline revient sur ces mois d'exil que la France de Vichy a connu en terre allemande. Entre décalage culturel, rivalités et haines, situation ubuesque, on vit le calme avant la tempête qu'entraînera la chute du Reich. La grande Histoire vue par une lorgnette originale : celle d'un serviteur.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Le majordome de Sigmaringen, château des Hohenzollern, raconte la vie au château réquisitionné par Hitler pour le gouvernement de Vichy. Quand L'Histoire rencontre les histoires humaines.
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Sigmaringen
Pierre Assouline (né en 1953)
Nous sommes à la fin du mois d'août 1944 dans un petit coin d'Allemagne appelé Sigmaringen. Ici les horreurs de la guerre sont bien loin. C'est alors que débarquent en ce lieu paisible la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy au complet avec à sa tête le Maréchal Pétain, son épouse, son chauffeur, son médecin personnel et le président du Conseil Laval, suivis quelques jours plus tard d'une cohorte de ministres, de miliciens et plus d'un millier de civils parmi lesquels un certain Céline accompagné de sa femme et de son ancienne maîtresse.
C'est un nommé Julius Stein, majordome allemand du château des Hohenzollern qui est le narrateur de cette histoire vraie. le château a donc été réquisitionné par Ribbentrop, un des hommes de main du Führer. Ce château a été choisi par Hitler pour se venger de la défection et le ralliement aux Alliés du roi Michel de Roumanie de la famille des Hohenzollern-Sigmaringen. Les propriétaires du château doivent quitter les lieux au plus vite et ne demeurent céans que les membres du service dirigés par Stein. La date du 1er octobre 1944 marque la date de l'expropriation.
Il apparaît rapidement que le groupe gouvernemental en exil est scindé en deux clans hostiles : l'un rangé derrière Laval regroupe des gens du genre « bras croisés et on attend », l'autre mené par Fernand de Brinon qui pensent encore diriger la France à distance et se prépare à rentrer pour chasser les usurpateurs gaullistes. Ceux qui s'imaginait que la promiscuité dans l'exil ressouderait les gens en sont pour leurs frais : les inimitiés vont aller crescendo, comme une guerre civile entre partisan d'un même monde. S'est constitué en ces murs une parodie de gouvernement en exil dont le premier privilège est de bénéficier de l'exterritorialité. Les relations entre le maréchal et Laval sont glaciales pour ne pas dire hostiles.
Julius Stein est un personnage essentiel des rouages de l'organisation de la vie au château. Il m'a fait étrangement penser à Stevens Spencer dans le roman « Les vestiges du jour » de Kazuo Ishiguro, par son sens de l'organisation et de l'honneur, rejetant tout rapport de forces et conflit de personnes, l'obéissance étant nécessaire là où l'autorité doit s'affirmer. Tenir, se tenir, maintenir : trois verbes qui résument l'attitude qui doit guider tout serviteur du château. Avec comme corollaire : monter vers les principes, ne pas descendre vers les pratiques. Julius est vu par ses subordonnés comme un être gouverné par un devoir d'obéissance, le sens de la mission et la dignité de la fonction. Dévoué depuis des lustres comme ses ascendants à la famille Hohenzollern, il n'accorde aucun crédit aux régimes politiques. Ils ne font que passer quand une grande famille s'inscrit à jamais dans la durée et dans l'Histoire.
Julius est secondé dans sa tâche par une française, Mlle Wolfermann d'origine alsacienne et par un groupe de valets français et allemands qui constituent pour Julius un réseau de renseignements très utiles.
Les conversations entre locataires vont bon train et il se dit qu'une taupe gaulliste serait sur place pour renseigner Paris. Julius est même soupçonné un moment de l'être. L'espion alimente tous les fantasmes, cet épouvantail activant le climat de suspicion qui n'a jamais cessé de régner dans ce petit monde vivant en vase clos.
Trois mois ont passé et la mélancolie s'installe avec l'hiver glacial. Les hôtes du château se détestent et les heurts n'ont de cesse dans cette cour des miracles qu'est devenu le village tranquille de Sigmaringen. Pendant ce temps Julius Stein et Jeanne Wolfermann se rapprochent et se confient l'un à l'autre. Étrangement Julius est beaucoup plus disert que Jeanne et explique son amour contrarié de la musique avec une passion toute particulière pour Schubert et ses Lieder qu'il a jadis chantés, possédant une voix de baryton remarquable.
le vent de la défaite forcit mais Julius reste comme il dit miné par l'obéissance et sa vie privée ne lui appartient plus depuis longtemps. Il sent que son pays est devenu un cauchemar, une horreur, un scandale moral, mais ce pays est le sien et le sera toujours. Imperturbablement francophile il n'en demeure pas moins viscéralement allemand car il ne peut négocier avec son âme. Il lui semble que les seuls moments de vérité sont ceux passés avec Jeanne et cette intimité lui est un baume car autant s'inquiéter seul c'est précipiter l'angoisse, autant s'inquiéter à deux c'est déjà se consoler.
Au fil des jours nait une sorte d'hélvétolâtrie chez les locataires du château, chacun sentant venir la chute et préparant sa fuite, la Suisse semblant être la meilleure destination. Cependant une surprise de taille se révèle à Julius alors que tous font leur valise. La taupe était bien cachée qui va se montrer au grand jour quand l'armée française investit le château.
Ce récit est intéressant à plus d'un titre, admirablement documenté et mettant en lumière la façon de voir les choses d'un allemand normal non nazi durant cette période très particulière. Ses remarques sur les français ne manquent pas de pertinence et son rapprochement avec Jeanne va de pair avec son amour de la France tout en restant viscéralement attaché à son pays natal, dévasté par la folie du Führer.
Une importante bibliographie est citée qui intéressera les amateurs et le destin de chacun des personnages est décrit en épilogue. Un ouvrage à lire.


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Sigmaringen ou le quotidien misérable de monstres ordinaires.
Julius Stein, majordome des Hohenzollern est chargé de s'occuper du château en l'absence de ses maitres et d'assurer le service le temps de la présence du maréchal Pétain et de sa cour. S'ajoute dessus, l'histoire du personnel (allemand et français), une histoire d'amour, plutôt sympathique entre Jeanne, intendante du maréchal, et Julius ; et surtout les coups bas et autres joyeusetés des ministres français, leur entourage et leurs alliés (gardiens ?) nazis.
Connaitre le quotidien de ces hommes et femmes n'a que peu d'intérêt, ils n'en valent pas la peine, mais Pierre Assouline, avec la qualité de son écriture, parvient à garder notre attention et notre envie de connaitre la fin.
C'était mon premier roman de cet auteur, probablement pas le dernier.
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Vu la montagne d'ouvrages consultés,films, livres, dossiers cités en annexe, on peut dire qu'elle a accouché d'une souris!
Difficile de qualifié ce roman: un peu d'histoire, une peu de romance,quelques références à la musique, quelques anecdotes plus ou moins crédibles et voilà
Ce n'est pas du ASSOULINE ou alors de l'alimentaireassouline: il a fait dans le pressé.
Il a certainement eu plus de plaisir à lire sa documentation que de d'écrire son roman Toutefois la jaquette Gallimard est agréable c'est déjà ça
Mieux vaut lire "d'un château l'autre" de Céline au moins c'est du vécu
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On s'y croirait ! La bataille des Ardennes commentées par tous ces collaborateurs est une merveille du genre. L'intrigue est en outre plaisante, même si la fin est un peu trop modélisée.
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