C'est avec bonheur que l'on retrouve
Jérôme Attal et sa part d'enfance, au label de la forêt. Il réitère sa collaboration avec l'illustratrice
Sylvie Serprix dont on a déjà admiré le talent avec le livre précédent «
Le goéland qui fait miaou », Grand Prix Audio 2019 ,destiné à de plus jeunes lecteurs. Ceux-ci ont grandi, alors hop dans le bus jaune ! On a tous des souvenirs de voyages scolaires ou linguistiques. Nul doute que Duncan se souviendra de ses rencontres insolites faites lors de sa visite à Paris.
Il y a d'abord l'excitation du voyage, car il se fera avec sa copine de classe préférée, Lucy. Celle-ci le prépare à la visite de la dame de fer, lui apprend qu'il existe des répliques. Mot inconnu de Duncan, cet élève curieux et rêveur à qui il suffit d'une fenêtre pour s'évader en pensées. Il ignore les chahuteurs et s'accommode des farces des autres à son encontre. La météo brumeuse occulte le panorama mais la blague
De Maupassant déride la classe. Comme Duncan a le coeur sur la main, il pense à acheter des bonbons pour Lucy et un souvenir pour ses parents. On devine la belle âme généreuse de
Jérôme Attal ! Mais s'attarder dans la boutique, c'est risquer de rater le bus scolaire. C'est alors que le garçon va vivre ses rêves. L'auteur entremêle imaginaire et réalité, ce qui permet des situations improbables. Avec son côté British chevillé au corps dont il ne se départit pas, il convoque un écureuil londonien gris, arborant chapeau melon et parapluie, Johnny Charleston, qui connaît des êtres débrouillards: Kevin « le raton râleur », Blaise, « le balèze ». Ceux-ci se mettront en quatre pour aider Duncan. Tout est bien qui finit bien. le professeur accompagnateur, qui a dû paniquer, sera échaudé ! Duncan retrouve son « home sweet home » et ses parents aimants, qui « sont derrière la porte », prêts à lui ouvrir leurs bras et leurs coeurs ! ( comme dans la chanson). Avec en plus une surprise de taille !
En Parisien, l'écrivain brocarde la circulation infernale dans la capitale, source constante d'incivilités, d'invectives et de nuisances sonores.
L'auteur montre pourquoi le temps échappe à la logique. « Il passe plus vite quand on s'amuse, quand on est avec une personne qui nous fait battre le coeur en secret. »
Il a cette propension à distiller des messages bienveillants : « On gagne toujours à aider les autres ». On retrouve son goût pour les jeux de mots (« Rat » intercalé dans les mots) et les mots-valises ( girafelle).
Le maître Couderc, (1) qui avait beaucoup voyagé par les livres, considérait que « si les voyages forment la jeunesse ,les lectures font bien plus, elles apprennent à envisager le monde depuis mille points de vue dispersés. »
Alors, allez vite retrouver à Paris, au pied de la tour Eiffel,Duncan et ses amis, grâce à
Jérôme Attal qui va aussi séduire enseignants, parents, grands parents, lecteurs.
Triple atout, le voyage sera à la fois lexical, musical et culturel. Dans la chanson de l'écureuil de Hyde Park sont mises en parallèle quelques différences entre la France et l'Angleterre. « Le breakfast c'est sacré. A l'école on porte l'uniforme. le sport nous tient en forme. On mange la jelly». Sans oublier le tea time de 5 heures !
On ne peut que s'émerveiller de la sobriété des dessins aux couleurs vives. Présentation soignée, « admiRATble » !
Ce livre disque est une invitation au rêve et une porte ouverte à l'imagination.
Jérôme Attal nous charme avec cette errance parisienne de Duncan, jalonnée de rencontres insolites, lumineuses de fraternité et de partage. Une « RATvissante » histoire à conter à son tour et à chanter et sur laquelle « danser parmi les étoiles » !
Son talent de parolier se dévoile dans les textes des 11 chansons ( rythme, rimes).
Adoptez le sage message de Duncan : « Vivez le moment présent ». Et comme lui « préférez les sourires ». Un opus distrayant et coloré qui plaira à tous.
(1) citation de CHIEN-LOUP de Serge Joncour