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L'auteur est un Algérois et il est né et Algérie en 49. En 62, il avait donc dans les 13-14 ans. On peut dire qu'il était alors trop jeune pour comprendre très exactement ce qui se passait à l'époque... Mais c'était, aussi, l'âge des premiers engagements. On devine qu'il avait «saisi» les enjeux et les drames de l'époque.

A travers ce premier volet de toute une trilogie, volet qui a obtenu bien des prix et traduit, dit-on, en plusieurs langues, il a présenté la communauté pied-noir de l'époque, celle de Bab El Oued, la plus radicale (et la plus inconsciente) par son engagement aux côtés de l'OAS, dans ses aspects les plus réalistes. Noir, c'est noir ! Pas les pieds seulement, mais toute l'âme. L'histoire : sur fond de, terrorisme, l'Inspecteur Paco (d'origine espagnole) et son ami un autre policier, (d'origine juive, celui-ci) va sauver l'honneur, non en essayant de sauver les «melons», mais de mener à son terme son enquête sur un crime d'un couple : un jeune arabe et une belle européenne, trouvés, enlacés, nus, assassinés dans une plage, crime déguisé en crime terroriste. Des policiers déjantés dans une société européenne en pleine décomposition, dominée par un «bourgeoisie» pourrie jusqu'à la moelle, et qui a fait le malheur de tous les autres.

Avis : Ce n'est qu'un bon polar et il se lit, donc, d'un trait. Rythme soutenu... mais une fin qui n'en est pas une. Aucune morale : Les crimes restent impunis. Aspect positif : l'auteur nous décrit sa société de l'intérieur, et de manière crue. Cela nous change des romans presque roses écrits par les européens «nostalgériques» et..., aussi, par des nationaux et qui nous décrivent une société coloniale européenne presque pacifique.
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Un très bon policier que parle des événements d'Algérie comme de la guerre civile que ça a été en vrai. Pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur ces moments terribles de l'histoire de France.
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Attia Maurice – "Alger la noire" – Actes Sud / Babel Noir, 2016 (ISBN 978-2-7427-5914-9)

L'auteur est lui-même né en 1949 à Alger, et a effectué sa scolarité primaire dans le quartier de Bab-el-Oued ; suite aux "évènements", sa famille quitte l'Algérie et s'implante à Marseille. Il dispose donc largement de la substance indispensable pour alimenter un tel récit, dans lequel il tente de présenter non pas "la guerre d'Algérie" mais les conséquences qu'elle a eu pour ces gens qui voulaient ne pas prendre parti.
Telle est en tout cas la posture du personnage central de l'intrigue, l'inspecteur Martinez, qui tente de démêler un crime dont la mise en scène politique ne le convainc pas du tout. de fil en aiguille, ses pérégrinations entraînent le lecteur dans un tableau à peu près complet des diverses positions de la population d'origine européenne.

Psychiatre et psychanalyste, l'auteur imbrique là-dedans une sombre histoire d'inceste, quelque peu convenue, se déroulant – bien entendu et comme par hasard – dans l'une des "bonnes" familles algéroises de souche européenne soutenant l'OAS.
L'enquêteur et sa compagne représentent plutôt la partie "raisonnable" et résignée.
La partie spécifiquement indépendantiste algérienne n'est représentée que par des personnages secondaires.

Un livre travaillé, une écriture soignée, un récit qui présente l'un des points de vue sur cette guerre qui – à mon humble avis – n'aurait jamais dû avoir lieu si les politiques de l'époque (dont un certain Mitterrand) avaient fait preuve d'un minimum de bon sens...
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Ce roman est certes un roman policier, mais c'est, surtout, un roman noir… très noir.

On y retrouve tous les ingrédients d'un excellent polar : crimes, rebondissements, sexe (et même inceste), mal-être, secrets de famille, personnages ambigus et situations glauques. Mais, énorme cerise sur le gâteau, cela se passe à Alger dans les dernières semaines de l'Algérie française, cette période où ‘'Alger la Blanche'', lumineuse, va devenir ‘'Alger la Noire'', mortifère.

Roman polyphonique à 4 voix : le policier Paco Martinez, sa grand-mère qui l'a élevé, son collègue Choukroun et sa compagne Irène. ; chacun s'exprime de manière différente ce qui donne beaucoup de relief au roman.

Mais, à mes yeux, l'intérêt principal est dans le contexte historique. L'intrigue se déroule à Bab-El-Oued, quartier d'Alger où se côtoyaient en parfaite harmonie différentes communautés de petites gens, très représentatifs de la majorité des Français d'Algérie. Tout cela va exploser dans la violence et la barbarie : pertes de repères, haines aveugles et/ou fratricides, vengeances, assassinats ‘'gratuits'' ; on assiste à l'effondrement d'un monde. On a presque l'impression que les crimes sur lesquels enquête Paco sont de la ‘'petite bière'' à côté de ce déchaînement d'horreurs. Paco reste le dernier, avec Choukroun, à essayer de faire son métier alors que tout le commissariat ne se donne plus la peine d'ouvrir des enquêtes et sert de relais à l'OAS (dissidents de l'armée française et leurs sympathisants pratiquant la politique de la terre brûlée). Un ingrédient supplémentaire de bon polar : la solitude du héros qui navigue à contre-courant tout en ne se faisant aucune illusion sur l'issue inéluctable des évènements.

A l'instar de Lucky Luke, sur le bateau de l'exil qui l'éloigne d'Alger, Paco pourrait dire ‘'I'm a poor lonesome cop'' (ce départ constitue le prologue et l'épilogue du roman)…

Un excellent roman noir, une lecture recommandée.
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Une très bonne lecture! Un roman très documenté sur Alger en 1962, entre OAS et FLN et toute une population prise entre les deux groupes, qui n'a pas choisi, qui n'a rien demandé, qui ne sait pas toujours ce qui se passe, mais qui subit, violences, attentats, tuerie aveugle.....
On suit la montée de la violence sur fond d'accords d'Evian à travers une enquête de Paco Martinez, dont la grand-mère a fui la guerre d'Espagne; à travers le regard de sa maîtresse, la rousse et flamboyante Irène, et Choukroun, le coéquipier, et enfin, la grand-mère rattrapée par la sénilité face à cette violence qu'elle croyait être du passé....
Un roman aussi qui éclaire sur "les évènements" d'Algérie comme on appelait alors cette guerre, sur la complicité de la police française bien souvent (braquage de banque pour financer les actions de l'OAS, enlèvements, tuerie des arabes sans enquête) sans pour autant faire la part belle au FLN, bien entendu!
Une lecture qui, au lendemain de la vague d'attentats à Paris, permet de comprendre la peur d'hier à Alger et de partout aujourd'hui.
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Bâb-el-Oued, un quartier "pied-noir" d'Alger la Blanche, dans les mois qui ont précédé l'indépendance de l'Algérie. Au milieu des attentats de l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS), qui refuse de céder l'Algérie aux Algériens, l'inspecteur Paco Martinez va mener son enquête sur le meurtre de deux jeunes "amants", retrouvés enlacés sur la plage de Padovani. En compagnie de son acolyte Maurice Choukroun et de sa "fiancée" Irène, Paco va se trouver embringué dans une sombre affaire où les morts s'accumulent en toute impunité, profitant du climat de guerre civile qui règne dans les derniers mois de l'Algérie "française". Sur fond d'événements réels Maurice Attia brosse un portrait de cette communauté désorientée, qui a vu en De Gaulle un sauveur avant de le vouer aux gémonies. C'est tout un monde oublié qui revit sous la plume de Maurice Attia, sans fausse pudeur, sans rien cacher des ressorts secrets des haines, parfois fratricides, générées par le sentiment d'avoir été "oublié". Polar "pied-noir", certes, mais polar tout court, et des meilleurs…
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Alger 1962. L'inspecteur Paco Martinez enquête sur un meurtre : une jeune Française et un Arabe sont retrouvés assassinés sur la plage. Ils sont nus, enlacés, et sur le dos de l'homme il y a l'inscription « OAS ». Paco est très sensibilisé aux attaques terroristes car sa fiancée a eu la jambe arrachée lors d'un plastiquage, il prend donc très à coeur cette enquête. Mais entre la famille de la jeune fille (un père tyrannique en fauteuil roulant, une mère partie avec son amant, et un frère à l'OAS) et un entourage professionnel difficile (un collègue tué, une taupe dans le service), il aura du mal à faire surgir la vérité...

Le scénario (tiré du roman du même nom) est excellent et Jacques Ferrandez réussit à donner vie à cette époque et à ces personnages comme dans ses précédentes BD "Carnets d'Orient". Les dessins et les couleurs nous ramènent dans une Algérie aux couleurs chaudes et l'histoire est suffisamment tortueuse pour nous donner envie de la lire d'une traite. Bref une excellente BD, comme presque toujours dans cette collection.
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Une découverte sensationnelle. Un cadeau qui m'a fait découvrir un auteur de polar francophone aussi puissant qu'un James Ellroy. Un polar noir dans l'alger de la guerre d'Algérie. Avec ce qu'il faut de meurtres sordides,de héros désabusés, une femme fatale unijambiste, des prostituées, et Alger, et un peu de Marseille.
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Très bon polar sur fond historique de fin de la guerre d'Algérie. Saisissant
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Une chronique d'un policier à Alger pendant la guerre. Effrayant de vérité. C'est avec ce genre de livres que le polar prend toute la saveur du quotidien.
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