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C'est le premier polar que je lis qui a pour toile de fond la guerre d'Algérie que je connais fort mal au demeurant.

Malgré l'anarchie qui règne dans la ville d'Alger (attentats de l' OAS et du FLN), Paco veut découvrir pourquoi deux jeunes (un Algérien et une fille de la bourgeoise algéroise) ont été tués.

C'est un roman à quatre voix : le policier Paco Martinez, sa grand-mère qui l'a élevé, son collègue Choukroun et sa compagne Irène. Chacun s'exprime de manière différente ce qui donne beaucoup de relief au roman.
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"L'Algérie
Écrasée par l'azur
C'était une aventure
Dont on ne voulait pas" Alice Dona/Enrico Macias>, l'Algérie.


1962: Paco Martinez, inspecteur de police à Bâb el Oued ( Alger) refusant envers et contre tous de prendre parti dans la guerre civile, se retrouve chargé de l'enquête sur un crime odieux:
Estelle Thévenot et Mouloud Abbas : Une jeune femme blonde et un arabe nus et enlacés, sur la plage.


On veut faire croire que c'est l'O.A.S ( Organisation Armée Secrète, opposé à l'indépendance de l'Algérie) pour contrer les attentats de FLN.
Une atmosphère pesante, la violence et la haine. Des barbouzes de De Gaulle. Et une famille bourgeoise glauque, celle d'Estelle Thévenot... L'inspecteur Choukhoun (l'équipier de Paco) est abattu...


En cherchant la vérité, Paco va déclencher la tuerie du 26/03/62 : il s'agit de la fusillade de la rue d'Isly à ALGER où des partisans de l'Algérie française manifestent contre les accords d'Evian (signature du cessez le feu). L'armée française tire sur des pieds noirs. Des voix supplient d'arrêter de tirer mais la fusillade se poursuit. le bilan officiel sera de 46 morts.


Les dernières heures de l'Algérie Française, "Alger la Blanche devient Alger la Noire"...


"Un port ce n'est qu'un port, mais dans mes souvenirs
Certains soirs malgré moi je me vois revenir
Sur le pont délavé de ce bateau prison
Quand Alger m'a souri au bout de l'horizon"
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Paco Martinez et Choukroun enquêtent sur l'assassinat d'un couple de jeunes gens, une française et un arabe. Dans le dos de l'homme, on peut lire l'inscription OAS. Nous en sommes en 1962 à Alger et, au-delà de l'enquête, Maurice Attia nous plonge dans une ambiance lourde et pesante. Une ambiance "fin de règne" puisque les Français présents sur place ont compris que l'indépendance de l'Algérie était imminente. Martinez est un flic consciencieux mais un non-dit familial le ronge. Et puis, il y a Irène, la maîtresse de Paco, à la chevelure flamboyante et à la sexualité débridée.
C'est un polar politique ou l'intime et la grande histoire s'entrecroisent. L'OAS et le FLN y jouent un rôle majeur. Si vous aimez les romans où se mêlent petite et grande histoire, je ne peux que vous recommander ce livre.
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7 juin 1962, il faut abandonner l'Algérie ; Paco Martinez vogue à contre-coeur vers Marseille, ville où il a pu constater que les rapatriés sont malvenus.

Ce livre raconte, à travers une enquête sur le meurtre d'un jeune couple, l'Alger de la dernière année de guerre : 1962.

On y assiste, de l'intérieur, vu par les habitants, aux attentats à la bombe, aux assassinats, aux émeutes, aux incursions des diverses factions qui s'affrontent et à la montée de la méfiance tant politique que xénophobe généralisée.

À travers la description en filigrane de ce quotidien de guerre on devine ce que pouvait être la vie en temps de paix : la baie, la plage, les rues animées, la sieste, l'anisette, la kémia aux terrasses des cafés...

Un livre intéressant dans un français très agréable. Je vais donc me tourner vers la suite : "Pointe rouge".
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Alger la noire et la trilogie de Paco Martinez

Les trois romans de Maurice Attia ayant pour personnage central l'inspecteur Paco Martinez lient destins individuels et grande histoire : les « événements » d'Algérie dans Alger la noire, les liens entre milieu marseillais et activistes politiques en prélude à mai 68 dans Pointe rouge, le Paris des années 70 et l'ébullition du milieu étudiant de Vincennes dans Paris Blues. du « sud du sud » au sud puis au nord, Martinez, flic intègre sans illusions et sans discours partisan, traîne ses fantômes et ses souvenirs, le cinéma constituant le seul remède à son mal de vivre et à son incapacité à se situer en un lieu précis.

Car au-delà des intrigues policières sur fond d'affaires politiques, c'est le thème de l'exil qui est récurrent dans la trilogie : l'exil de Paco vers Alger et le quartier populaire de Bab El Oued avec sa grand-mère catalane après la fuite de sa mère et la mort de son père pendant la guerre d'Espagne, le départ d'Algérie en 1962 pour Marseille où il se liera d'amitié avec un collègue arménien, lui-même petit-fils de réfugiés suite au génocide de 1915, enfin la mutation à Paris pour raisons personnelles.

Ainsi va l'inspecteur Martinez. Profondément ancré dans les villes où il vit, ne fréquentant les quartiers chics que pour les besoins de ses enquêtes – « Après le Barrio Gotico de Barcelone, la Bassetta d'Alger, la Plaine de Marseille, quel territoire me réservait Paris ? Une certitude, je ne me sentirais à l'aise qu'en milieu populaire. » -, il reste plus sensible aux êtres qu'à l'environnement urbain. Et surtout à ce que vivent les gens ordinaires, que ce soit dans la folie d'Alger entre attentats meurtriers et manifestations violentes, dans les quartiers populaires de Marseille alors que monte la colère préludant mai 1968 ou dans Paris et Vincennes que transforment les luttes politiques et la libération sexuelle.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Alger 1962 une jeune française fille de colon et son amant algérien sont retrouvés assassiné sur une plage. Dans une ville où les meurtres quotidien relève de l'armée, cette affaire et confier à la police. Choukroun et Martinez mènent une enquête périlleuse, alors que les combats font rage, obligeant chacun à choisir sont camp.
Récit policier et chronique d'une période clé de l'histoire de l'Algérie, ce roman est une indéniable réussite.
Sombre et poignant, il restitue admirablement le climat de suspicion et de compromission où l'essentiel et de sauver sa peau. On notera en particulier la qualité de l'écriture et la sobriété avec laquelle l'auteur évoque le sort désespéré de protagonistes, donc les drames personnels s'inscrire dans le contexte une guerre d'indépendance
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le premier livre que j'ai lu de Maurice Attia est Pointe Rouge, choisi un peu par hasard au denier Livre Paris.

Dés le début de ma lecture j'avais noté qu'il s'agissait du deuxième tome d'une trilogie. Ayant apprécié cet ouvrage je me suis rapidement lancé dans la lecture des tomes 1 et 3.

le premier volet de la trilogie "Alger la Noire" se déroule début 1962. La guerre d'Algérie touche à sa fin. Français et Algérien signeront les accords d'Evian le 18 mars 1962.

En janvier 1962 deux jeunes gens, une française et un algérien, sont retrouvés nus sur une plage, une balle dans le coeur pour la jeune fille, une dans la nuque pour le jeune homme avec OAS gravé au couteau dans son dos. Paco Martinez, fils d'un anarchiste espagnol et à Maurice Choukroun, membres du commissariat du quartier de Bab-el-Oued prennent en charge l'enquête.

Paco est célibataire, il vit chez sa grand-mère qui l'a élevé. Il a une maîtresse Irène, belle jeune femme indépendante, blessée grièvement lors d'un attentat. Quant à Choukroun il a une épouse et un fils, étudiant.

Le déroulement de l'enquête, les événements (attentat, massacre...) nous sont racontés alternativement par Paco, Irène, Choukroun et la grand-mère.


Malgré l'anarchie créée par les attentats de l' OAS et du FLN, et malgré les obstacles placés sur sa route Paco s'impliquera totalement dans l' enquête. Il veut savoir par qui et pourquoi ces deux jeunes ont été tués. Il découvrira la vérité après une plongée dans l'univers peu reluisant d'une famille de la bourgeoisie algéroise.

Ce livre est également une plongée dans L Histoire pas si ancienne que cela. Petite fille en 1962 j'ai encore le souvenir de cette période, des jeunes officiers dont le père de ma meilleure amie et des "appelés" de l'ouest de la France ont été tués. Les familles de certaines élèves du pensionnat dans lequel j'étudiais étaient plutôt "Algérie française". Également le souvenir de l'arrivée de quelques "pied noir", évidemment beaucoup moins nombreux que dans le Sud.

Le partie pris de l'auteur pour rédiger ses livres est intéressant. Lors de la lecture des premières pages de Pointe rouge j'avais eu quelques difficultés pour saisir l'identité du narrateur puis très vite l'adaptation se fait. Original et plaisant sa façon d'intégrer des titres de film dans sa narration.

conclusion : très bon livre qui, en plus de vous raconter une histoire, vous fait réviser un peu d'Histoire.
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Meurtre à la plage Padovani de Bab-el-Oued à Alger, 1962. Crime politique commandité par l'OAS ? Ou crapuleux ? Drame familial ? Sur fond d'indépendance et des "évènements" tragiques qui ont secoué l'Algérie, deux inspecteurs mènent l'enquête... Truculent et gouailleur, un très bon polar qui se dévore.
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Roman policier historique qui nous rappelle qu'il ne faut pas nous habituer. A quoi, me direz-vous ? A l'indifférence. Si vous regardez des séries télévisées, vous êtes confrontés à des explosions en pagaille, qui entraînent sans doute des morts mais chut ! on n'en parle pas. A Alger, en cette année 62, les explosions, c'est à dire les attentats, sont fréquents, quotidiens, on ne compte plus les morts, les assassinats en terme de représailles, les assassinats pour présomption de lâcheté, les assassinats pour se débarrasser de quelqu'un que l'on ne peut pas sentir et que l'on accuse de tout et de rien.
Aussi, le double meurtre sur lequel Paco Martinez enquête aurait pu passer à la trappe, si ce n'est qu'une jeune femme d'une bonne famille est l'une des victimes. L'autre ? Un algérien, donc tout le monde s'en moque ou presque. Idem quand son père est assassiné à son tour. Cinq cents meurtres ont été commis, la police est débordée. Seuls Martinez et Choukroun sont déterminés à enquêter, quitte à déranger - un peu, voire beaucoup, pour ne pas dire énormément, dans le cas de Choukroun.
Paco est le fils d'un anarchiste espagnol, sa grand-mère a trouvé refuge avec son petit fils encore enfant à Alger, et aujourd'hui, elle revit une nouvelle guerre avec les événements d'Algérie. Exclusive, débordante d'amour, elle n'apprécie guère Irène, la compagne de Paco. Oui, j'ai bien dit "compagne" : la flamboyante Irène se refuse à la vie commune, au mariage, elle a fui la bourgeoisie orléanaise dès sa majorité, ce n'est pas pour retomber dans les travers de la vie commune en Algérie. Puis, les "événements", elle les porte dans son corps : elle a perdu une jambe dans un attentat, elle a refusé de se laisser abattre.
L'enquête progresse, et nous entraîne dans des directions totalement inattendue, précipitant des drames, dévoilant des tragédies intimes. Des lâchetés aussi, celles de la bonne bourgeoisie qui ferme opportunément les yeux sur certains actes, certaines amours - la respectabilité et le confort de vie avant tout.
Livre désespéré ? Oui, parce qu'il nous montre un monde qui s'écroule, une justice impossible à rendre et des êtres en souffrance. Bref, un roman noir, un vrai.
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Je ne sais pas quelle valeur historique on peut accorder à ce polar mais le chaos qui règne à Alger début 1962 est à la fois bien décrit et envahissant.  Il y a bien une enquête policière complètement schizophrène et les ingrédients pour une histoire compliquée et pleine de rebondissements mais comment suivre au milieu d'une telle violence où chaque camp assassine à tour de bras c'est un peu comme tenter d'écouter un solo de saxophone dans un concert de Métal.
On s'attache à l'inspecteur et à quelques autres personnages proches.
Ce qui m'a le plus gêné c'est le passage à la narration à la première personne alternativement pour les 3 personnages principaux et l'annonce à chaque tournant du livre de ce qui va arriver derrière.
L'intrigue est posée à grosses ficelles et semble exister pour raconter la guerre civile de ce début 1962. J'en sors avec un sentiment mitigé.
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