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sur 573 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier homme partage avec le lecteur les derniers instants et le passé d'un monde pas si lointain, résultant de dérapages scientifiques qui ne se préoccupent pas de morale. La science est devenue la religion, l'art n'a plus aucune valeur. La communauté scientifique est retranchée derrière ses murs, délaissant un monde qui se dégrade, s'enfonce dans les vices, l'ignorance et la pauvreté. La consommation prime au détriment de l'écologie et du partage.

Margaret Atwood a le don de créer un univers particulier. Le personnage principal, le dernier homme, n'a rien de sensationnel, il est même médiocre par rapport aux élites de cette société futuriste. Il est le témoin privilégié de la décadence du monde, de l'arrogance des hommes. Ce n'est pas un surdoué, mais il a gardé sa part d'humanité. Il déambule et survit dans ce monde où seuls les organismes génétiquement modifiés, dans toute leur monstruosité, s'adaptent. L'homme n'y a plus sa place.

Entre catastrophe climatique, manipulations génétiques et virus incontrôlable, ce récit post-apocalyptique nous entraîne dans un enfer créé par les hommes.
Ils ont pris la place des Dieux et ont détruit leurs jouets.

La fin m'intrigue. Au lecteur d'imaginer la suite ou d'approfondir cet univers angoissant en lisant les autres tomes.
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Paru en 2003 aux USA et traduit en français en 2005, "Le dernier homme" est le 11ème roman de la romancière canadienne Margaret Atwood, notamment auteure du génialissime "La Servante écarlate", de "La Femme comestible" ou plus récemment de "Le Temps du déluge".

Suite à la propagation d'un virus foudroyant à l'échelle planétaire, il semblerait bien que Snowman soit le dernier specimen d'une espèce en voie d'extinction.
Mais alors qui sont donc les Crakers, ces êtres vierges de toute histoire et dénués de vices ? D'où proviennent les porcons, les louchiens, les rasconses et autres créatures hostiles arpentant comme lui cette Terre dévastée à la recherche de nourriture ?
Snowman sait qu'il est nécessaire à sa survie de retourner vers les plèbezones et traverser les Compounds si il veut atteindre Sentégénic, cette forteresse qui a vu naître la folie d'un homme et causé la perte de millions d'autres.
Alors qu'il prépare son expédition, Snowman ressasse ses souvenirs. Une mère scientifique disparue du jour au lendemain - ce qui lui valut année après année d'être interrogé par la brigade des CorpseCorps -. Oryx, apparition puis femme aimée qui le hantera durant des années et le poursuit encore dans ses rêveries.
Crake, son meilleur ami, jeune homme secret, fervent adepte des manipulations génétiques au point de se consacrer entièrement à ce projet visionnaire qui a conduit Jimmy, l'homme naïf que Snowman était autrefois, à ce no man's land...

J'ai reçu il y a peu "Le Temps du Déluge" et lorsque je me suis aperçue que ce roman partageait le même contexte et se déroulait à une époque identique à celle du "dernier homme", j'ai donc choisi de commencer par ce dernier.
Comme pour "La Servante écarlate", "Le dernier homme" est un roman difficile à résumer tant il apparaît que l'auteure ne se contente pas de nous offrir une histoire mais de nous déployer tout un univers qui, tout en se voulant fictionnel, présente d'étranges résonances avec notre réalité.
Tout l'art de Margaret Atwood réside sans doute dans sa façon de se saisir et d'extrapoler autour de préoccupations actuelles (questions écologiques et environnementales, avancées de la recherche scientifique, omnipotence politique, violence accrue, insécurité) pour spéculer de terribles dérives qui nous rappellent que l'homme est décidément un loup pour l'homme et qu'à force de repousser sans cesse les limites de l'éthique, ce Créateur pourrait bien précipiter tous ses semblables dans la fosse commune.

Fascinant, dérangeant, alarmiste certainement quand il s'agit d'évoquer la disparition de la couche d'ozone et des ressources naturelles, la régénération cellulaire ( le lifting c'est le Moyen-Age) et cérébrale, de repousser à l'extrême les limites du clonage pour rendre les dons d'organes accessibles à tous ou encore de perdre le contrôle d'un virus galopant soit-disant sorti de nulle part et face auquel l'Ebola passerait pour un rhume.

Durant toute ma lecture, je me suis demandée si Jimmy/Snowman mesurait réellement tout ce qui se tramait autour de lui, si il parvenait à saisir les enjeux derrière les faux-semblants et les disputes de ses parents scientifiques, à recouper ces informations ayant échappé aux filtres des Corpsecorps, à déceler les véritables intentions de Crake.
Toute sa vie, il aura grandi dans des structures fermées au monde extérieur, à ces plèbezones, sièges de la dépravation sous tous ses formes échappant à toute autorité et donc présentées comme dangereuses.
Aurait-il pu se douter du fléau à venir ? Etait-il impliqué, manipulé malgré lui ?

Bien sûr, on retrouve dans ce roman les composantes de "1984", de "Mad Max" ou encore de "La Servante écarlate". Epoque et lieux indéterminés, castes auto-centrées gérées par une élite et ses forces de l'ordre prétendant oeuvrer au plus grand bien, abolition des pulsions, filtrage des informations et du courrier, population principalement constituée de moutons à l'exception d'une minorité de détracteurs et au final, un être seul avec ses souvenirs et sa conscience, livré à lui-même et obligé de se débrouiller (avec tout l'individualisme que cela comporte) si il veut survivre.

J'ai préféré "La Servante écarlate" en raison de son thème plus féminin, parce que je ressentais plus de points communs et d'intimité partagée avec Defred qu'avec Snowman, mais aussi en raison du choix narratif de l'auteure.
Dans les 2 romans, les univers sont décrits par petites touches successives mais là où le passé reprend forme dans les mots de Snowman, le quotidien de Defred nous était livré en temps réel, contribuant ainsi à ménager le suspense jusqu'au bout.
Dans le cas du "dernier homme", il est surtout intéressant d'examiner de quelle façon se forgent les personnalités de Jimmy et de Crake au fil de leurs parcours opposés et comment de simples idées balancées entre 2 parties de jeux vidéo peuvent donner lieu à un projet colossal et...immonde.
Comment Crake est-il devenu un leader et de quelle façon a-t-il procédé pour gagner l'adhésion de ses exécutants ?

Quelques zones d'ombre subsistent à la fin (Que font au juste les Jardiniers de Dieu ? Comment les balles virtuelles peuvent-elles causer la mort ?) auxquelles j'espère trouver une réponse dans "Le Temps du déluge".
Un univers pensé et décrit dans les moindres détails (parfois un peu trop, dans les exemples de sites web violents par exemple), une langue précise, réinventée, riche de néologismes mais surtout une analyse profonde et fascinante de l'ascension au pouvoir à travers le détournement de la nature et de la science.
Sur ce, je m'en vais découvrir "Le Temps du Déluge" :)
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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« Tu ne peux pas coupler indéfiniment une accessibilité minimale à l'alimentation et une population en expansion. » (p. 121) Après une explosion incontrôlée du progrès et des expériences scientifiques et génétiques, le monde a été ravagé par une épidémie qui a décimé l'humanité et par une catastrophe écologique qui a changé la face de la planète. Ne reste que Snowman, le dernier homme. Il survit tant bien que mal et prend soin des enfants de Crake. Ces derniers sont une création génétique complète, faite de croisements, d'implantations et d'innovation. Les enfants de Crake sont parfaitement adaptés à la vie dans la nature et ne sont pas une menace pour celle-ci. « Comparé à eux, il est vraiment trop étrange ; ils lui donnent le sentiment d'être difforme. » (p. 44) Désormais, n'étant plus la norme, c'est l'humain qui est l'anomalie, l'abomination. Pour trouver un sens à son peu de vie, Snowman s'est fait la voix de Crake et d'Oryx qu'il a érigés en divinité, se donnant lui-même le rôle de prophète. « Il a besoin d'être écouté, il a besoin d'être entendu. Il a besoin d'avoir au moins l'illusion d'être compris. » (p. 106)

Ça vous dit de voir un porcon, un louchien, un malchaton ou un rasconse ? Vous aurez du mal, ce sont de pures créations trafiquées en laboratoire, mélange inquiétant d'espèces disparues. Mais ça ne suffisait pas aux hommes de bidouiller la faune sauvage ou domestique : il a fallu qu'il aille bidouiller son propre code source. « Quand donc le corps s'est-il lancé dans ses propres aventures ? [...] Après avoir laissé tomber ses vieux compagnons de route, l'âme et l'esprit, lesquels le considéraient avant comme un simple réceptacle corrompu, un pantin charger de mimer leurs drames personnels ou même une mauvaise fréquentation les écartant du droit chemin. » (p. 86) Évidemment, ce n'est jamais une bonne idée de se prendre pour Dieu. Ou alors il faut en assumer les conséquences et accepter d'être à tout jamais séparé de sa création. C'est un peu une condition sine qua non... « Ces murs et ces barreaux ont une raison d'être. [...] Ils ne sont pas là pour nous empêcher d'entrer, mais pour les empêcher de sortir. Dans les deux cas, l'homme a besoin de barrières. / Empêcher qui ? / La Nature et Dieu. / Je pensais que tu ne croyais pas en Dieu. / Je ne crois pas en la Nature non plus. » (p. 208)

Le texte alterne entre des passages dans le passé et une narration du présent de Snowman. Enfant gavé de pornographie et privé de repères familiaux stables, Jimmy/Snowman a participé à la fin de l'humanité, mais ce n'est rien comparé à l'implication de son ami Glenn. Hélas, Snowman se souvient mal : il traque les souvenirs de quand il était Jimmy et son esprit est parasité par des citations tirées de livres oubliés. Il est aussi hanté par Oryx qu'il a aimée depuis qu'il l'a vue étant enfant. « Il ne sait pas quel est le pire, un passé qu'il ne peut retrouver ou un présent qui le démolira s'il se penche trop dessus. Et puis il y a le futur. Pur vertige. » (p. 147) À force de recoupements et d'indices, on comprend ce qui a précipité la fin de l'humanité et quelle est la responsabilité de Glenn.

Le titre original du roman est Oryx et Crake, du nom des protagonistes qui sont à l'origine d'une nouvelle forme de vie. Adam et Eve 2.0, en quelque sorte. Dans La servante écarlate, l'humanité avait atteint un sacré niveau de dégueulasserie. Dans le dernier homme, c'est plus simple, elle a disparu, réduite à un individu unique et moribond. Vestige du monde passé, il dépérit inexorablement. Avec sa mémoire qui disparaît progressivement, Snowman est l'incarnation ultime d'une espèce disparue. Sa solitude, c'est son châtiment.

Je suis un peu restée sur ma faim avec ce roman. Mais pour être en train de lire la suite, le temps du déluge, je sens que certains fils sont sur le point de se connecter. Comme souvent avec Margaret Atwood, le futur est pourri, sombre, apocalyptique. Si j'ai préféré la vision décomplexée qu'elle en donne dans C'est le coeur qui lâche en dernier, j'ai tout de même apprécié la cosmogonie qu'elle commence à développer avec le dernier homme.
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Premier volume d'une trilogie, ce livre nous raconte quelques jours dans la vie de Snowman. Un homme qui se retrouve seul dans un monde apocalyptique ravagé par un virus qui a éliminé de la terre la quasi-totalité de l'humanité. Il a pour mission d'accompagner et d'éduquer une tribu de Crackers, une race "humaine" créée génétiquement. Pour cela il en devient malgré lui le gourou et son ancien ami, Glenn, en est la divinité. Créés par celui-ci, les Crackers sont une version améliorée de l'être humain sur le plan physique, mais surtout, ils ne ressentent ni désir sexuel, ni besoin de violence.
Entre deux sermons, Snowman tente de survivre dans un monde détruit, où des animaux modifiés tentent de prendre le pouvoir : rasconses, louchiens ou porcons, pour ne citer qu'eux.
En parallèle de cette activité, Snowman se souvient des jours où il s'appelait encore Jimmy : une enfance sans amour, puis l'amitié avec Glenn et ce qui a amené l'humanité à ce désastre.
Margaret Atwood nous décrit alors une société où la génétique fait loi, où tout est marchandise, où les inégalités sont frappantes (soit vous vivez dans les compounds, soit dans une plèbezone), où le pouvoir est laissé à des multinationales, où la pollution ne fait que s'aggraver et la nourriture de moins en moins naturelle… (Si les ressemblances avec notre société vous frappent, ce n'est peut-être pas par hasard).
L'autrice s'attache ici à décrire un monde nouveau et le livre ne prend de l'ampleur qu'à la lecture des deux volumes suivants tant l'intrigue est légère et les questions nombreuses à la sortie du livre. Mais Margaret Atwood sait nous intriguer suffisamment pour nous titiller du début à la fin du livre.
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Premier tome d'une dystopie, qui est plus le miroir de nos peurs que le reflet de notre futur (du moins je l'espère), ce roman nous dépeint un monde dévasté par les pandémies et les dérives de la manipulation génétique.
La narration alterne présent et flashbacks, ce qui personnellement ne m'a pas gênée même si je comprends que ça peut perdre certains lecteurs.
Pour ma part je trouve que ce genre littéraire est particulièrement intéressant car à travers un possible futur il jette un regard critique sur notre société et pousse à la réflexion. J'attends de lire la suite avec curiosité.
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Premier volume d'une trilogie racontant l'histoire de Jimmy, qui s'est renommé Snowman après l'extinction de l'espèce humaine suite à un virus terriblement contagieux, propagé par son meilleur ami Crack, lequel avait mis au point des spécimens d'une espèce issue des humains, insensibles aux virus, en donnant mission à Snowman (lui-même vacciné contre ce virus) de sauver ces "Crackers".
Même si cette histoire peut sembler complexe et invraisemblable, j'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, car je suis entré facilement dans ces univers, celui d'après le cataclysme comme celui qui a précédé, l'auteure effectuant des allers-retours très intéressants entre ces deux époques.
Je lirai rapidement la suite des aventures de Snowman !
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Renouant avec la tradition des Huxley, Orwell, Bradbury et de sa Servante écarlate, Margaret Atwood nous plonge dans un univers à la fois familier et terrifiant. Un monde dévasté à la suite d'une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l'ensemble de l'humanité. D'ailleurs, c'est presque fait : d'êtres humains, au début du Dernier Homme, il ne reste que Snowman, lequel est confronté à d'étranges créatures génétiquement modifiées - les Crakers, une nouvelle race d'" humains " programmés pour n'être sujets ni à la violence, ni au désir sexuel, ni au fanatisme religieux -, et à des animaux hybrides qui s'appellent désormais porcons, louchiens ou rasconses... Ce monde visionnaire, c'est presque le
nôtre...

Des flashback's et les souvenirs de Jimmy nous avisent de quelle façon notre civilisation est retournée à l'état sauvage. Or, plusieurs autres sujets s'entrelacent (les "plèbezones" en opposition des enclaves pour l'élite, des fillettes vendues aux trafiquants afin d'alimenter la commerce du porno, le mythe du savant fou et ses créations) pour aboutir -sous couvert d'un roman d'anticipation- à une critique âpre, presque libelliste et soutenu par un langage puissamment évocateur.

Teste qu'il faut arriver à la moitié du roman pour que ça devienne vraiment intéressant.
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C'est le premier roman de Margaret Atwood que je lis, une autrice reconnue il me semble. Pour faire simple, j'ai aimé l'ensemble du roman, mais certaines choses m'ont un peu déçu.


J'ai aimé l'univers dystopique et post-apocalyptique, je me suis beaucoup reconnu dans le personnage de Snowman, et énormément de passages m'ont plu (c'est d'ailleurs le livre sur lequel j'ai noté le plus de citations).

L'histoire se déroule dans un monde où l'humain fait énormément de manipulation sur le vivant, les massacres et le porno extrême et dégueulasse sont très facilement accessibles sur Internet aussi. Tout cela sert à poser la question suivante au lecteur : Quand est-ce qu'on va trop loin ?

Et on découvre petit à petit pourquoi la société s'est effondré à travers de nombreux aller retour entre le passé et le présent de Snowman. le texte aborde plein de sujets intéressants et certains passages sont même très dur à lire (faites gaffe si vous êtres très sensible au sujet de la pédophilie).

J'ai aussi beaucoup aimé la scène de fin qui, malgré sa simplicité, en dit beaucoup, et l'univers dépeint par Atwood regorge d'idée que je trouve génial (les porcons, l'Extinctathon...).

Snowman est attachant et on s'en fait pour lui dans ce monde détruit. Mais il est aussi hanté par deux autres personnages importants. On a Crake, le meilleur ami de Snowman qui est un homme très intelligent et qui est entouré de mystère jusqu'à la fin du roman, et Oryx, le "grand amour" de Snowman (je met des guillemets parce que je trouve cette histoire d'amour très bizarre).


Maintenant, je vais dire ce que j'ai moins aimé dans ma lecture. Déjà, à cause de l'absence des guillemets sur de nombreux passages, j'ai souvent confondu les dialogues des personnages au narrateur. C'était pas toujours clair ou agréable à suivre, et j'ai même trouvé des coquilles.

Ensuite, la révélation qui explique pourquoi la société s'est effondré était ni étonnante ni décevante pour moi. Ma réaction était plutôt : « Ah ben d'accord. » Peut-être que j'en attendais trop.

Mais sinon, le seul vrai problème pour moi c'est Oryx. Je n'ai toujours pas compris en quoi ce personnage est important. J'ai l'impression qu'elle ne sert à rien, encore plus maintenant que je connais la fin. Snowman l'aimait, mais je ne suis pas sûr que c'était réciproque tellement elle agissait bizarrement (elle m'a même énervé sur sa façon de gérer sa relation avec Snowman).

Sans en dire plus, elle a vécu une vie horrible, mais quand elle en parle elle dit que c'était pas si mal. Ce qui me mettait extrêmement mal à l'aise, comme Snowman qui l'écoutait d'ailleurs, mais ce dernier est toujours mis en tort par Oryx, comme si Snowman dramatisait quelque chose de pas si grave que ça. Si c'est fait exprès, et je pense que c'est le cas, je dis bravo à Atwood pour m'avoir énervé sur le comportement d'Oryx à ce sujet. le seul mec saint d'esprit est jugé comme un gars immature dans ce futur horrible.

Même Crake dit des trucs que je trouve aberrant (pas tout le temps non plus), mais Snowman n'arrive jamais à avoir l'argumentation nécessaire pour répondre. Cela m'a autant frustré que terrifié.
Du coup, je ne supporte pas Oryx, mais je ne sais pas trop si c'est fait exprès par l'autrice.
Au final, j'ai fermé le bouquin avec beaucoup de questions et j'y pense encore.


Donc je vous conseille quand même grandement ce livre. Je lirai les 2 suites, ça c'est sûr.
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Très belle découverte, grâce à un prêt, de la plume virtuose de Margaret Atwood : une fois accroché par un récit qui peut sembler au premier abord décousu, vous ne le lâcherez plus !

Les brefs chapitres s'enchaînent de manière rythmée et nous décrivent, par petites touches, remontant par flash-back dans la mémoire de Snowman, le personnage principal, un monde post-apocalyptique, visiblement dévasté par un effondrement de la « civilisation » dont on devine qu'il a été provoqué notamment par le dérèglement climatique et la folie humaine.

Snowman, qui s'appelait Jimmy dans le monde d'avant, pense être le dernier être humain. Il est l'anti-héros par excellence, amoureux d'Oryx, fillette qu'il voit pour la première fois sur une plateforme pornographique, avant de la retrouver - et finalement la rencontrer tardivement - devenue femme. Oryx a été recrutée pour aider à l'éducation d'une nouvelle espèce d'humanoïdes, les Enfants de Crake, du nom scientifique mégalomane, créés dans l'un des complexes dans laquelle les élites se sont regroupées, protégées du monde extérieur devenu hostile et de la plèbe.

Mais l'effondrement global aura eu raison même de ces complexes de haute technologie, l'humanité a visiblement été décimée et voilà Snowman en train de tenter de survivre en trouvant à se nourrir lui, et les Enfants de Crake dont il se sent responsable, en essayant d'échapper aux nouvelles espèces d'animaux hybrides échappés des laboratoires.

Au fil des flash-back, Atwood dépeint le monde d'avant, qui n'est pas sans rappeler à de multiples égards notre monde actuel, de manière particulièrement acerbe au point d'amener le lecteur à se demander si, finalement, il n'est pas préférable que cette « civilisation » là ait été décimée.

Un style vif, incisif, beaucoup d'humour, souvent caustique, et une capacité à créer des images qui restent imprimées comme si l'on les avait vu au cinéma, en font une lecture mémorable.

Premier tome d'une trilogie, ce ne sera pas mon dernier Atwood.

Lu en anglais.
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Que voici une drôle d'histoire. Margaret Atwood serait aujourd'hui taxée de complotiste si son roman n'était paru en 2005, bien avant le covid.
Elle nous raconte l'histoire de Snowman, ou plutôt Jimmy nous raconte son histoire, avant que l'humanité toute entière ne succombe à un virus, et qu'il se retrouve a veiller sur des créatures génétiquement modifiées.

J'ai aimé naviguer de l'horrible présent de ce personnage à son passé tout aussi déplorable, dans un monde futur qui ne fait pas rêver. Un roman qui illustre l'avenir tel qu'on n'en a pas envie mais qui pourrait bien être celui qui nous guette.
Un bon livre, pas marrant du tout.
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