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EAN : 9782916049175
The Hoochie Coochie (01/04/2011)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Poète membre du dernier mouvement d'avant-garde russe et écrivain pour enfants pédophobe, Daniil Harms a composé tout au long des années 1920 et 1930 d'innombrables petites histoires parfois cruelles, souvent absurdes masi toujours réalistes. Quinze d'entre elles sont ici mises en pièces par la lame de cutter acérée de Gérard Auclin.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après l'humour viking de Dagsson précédemment, dirigé contre la moraline démocratique, qui semble fondre au même rythme que cette chère banquise, voici un exemplaire de l'humour anticommuniste de Daniil Harms, illustré par Gérald Auclin.

On pourra trouver Harms beaucoup plus subtil que Dagsson. Mon opinion est que la différence tient au type de censure que ces deux esprits satiriques affrontent. En Union soviétique, ironiser sur la société et les projets de réformes grotesques du socialisme était passible du goulag. Daniil Harms, arrêté par le NKVD en 1941, n'échappa à la condamnation à mort qu'en simulant la folie.

Tandis qu'en démocratie on peut tout dire… à condition de trouver un financement. Et d'avoir des choses à dire, qui dépassent le niveau de l'indignation policée de Stéphane Hessel, ou les chroniques de Jérusalem pasteurisées de Guy Delisle.

C'est l'histoire du dessinateur Ted Rall, qui a plein de choses à dire dérangeantes sur l'Afghanistan, mais qui, pratiquement, est empêché de s'y rendre, vu les frais exorbitants de ce genre d'expédition, comparée à un safari au Kenya.

La 4e de couverture présente Harms comme un écrivain pour enfants pédophobe. Ils devraient tous l'être ! Ainsi que les instituteurs. La pédagogie est une science suffisamment trouble pour qu'on ne l'éclaircisse pas avec une bonne dose de pédophobie. En l'occurrence, l'éditeur nous rappelle que Harms n'aimait pas les enfants, mais qu'il fut condamné à écrire pour eux. « Exterminer les enfants est cruel. Mais il faut bien faire quelque chose contre eux. », dixit Harms.

On est loin du défi extraordinaire de Shakespeare, ou même Molière, à la puissance publique. Harms se contente de rappeler, un peu à la manière d'Alphonse Allais, que la vie est absurde ; par conséquent le socialisme, qui entend lui donner une direction précise, ne peut que renforcer la férocité de cette « usine de lames de rasoir », comme dit Allais pour parler de la vie.


« Les vieilles qui tombent » est mon préféré dans ce recueil : «Par excès de curiosité, une vieille bascula par la fenêtre, tomba et se tua. Une autre vieille se pencha pour regarder celle qui s'était tuée, mais sa curiosité la fit elle aussi basculer, elle tomba et se tua. Puis une troisième vieille bascula par la fenêtre, puis une quatrième, puis une cinquième. Quand la sixième fut tombée, j'en eus assez et partis au marché Maltsevski où on avait offert un châle à un aveugle. C'est tout.» Et encore cet aphorisme intercalaire : "Ce serait bien de prendre au lasso les vieilles qui portent en elles des pensées raisonnables."

D'ailleurs Harms charrie : le socialisme est un truc de vieille, bien plus qu'un truc de gosse. Je n'ai jamais connu un seul gosse qui soit socialiste. le socialisme est encore plus chiant que la messe orthodoxe ou les films de Godard !

Les illustrations de Gérald Auclin, découpées dans le papier, insistent sur le côté géométrique totalitaire et oppressant, avec tous ces angles. de fait, dans le monde totalitaire, l'homme ressemble de plus en plus à une oeuvre d'art numérique, et les rapports humains sont de plus en plus facilement transposables en équations ou en inégalités.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Réhabiliter le poète
n'être qu'une bulle autour
une bulle comparée à
Et puis l'homme plein devient chaise vide
Et puis l'homme rêve en deux aux ordures
Et puis l'homme qui ne voit rien apprend à renifler et puis la lumière frotte l'homme qui devient grand
Et puis l'homme du couloir refuse de bouger il manque de surface
Et puis l'homme refuse de croire il retire ses lunettes pour ne pas savoir
Et puis l'homme de bosses perd la mémoire
Et puis l'homme d'attaque se mouche et puis un concombre de défense tue
Et puis l'homme de perdre le chemin et un chandelier de devenir brosse à dent
Et puis des vieilles dames par la fenêtre de curiosité volent
Et puis le spectacle de vomir est annulé
Et puis l'homme de chez lui en forêt n'est plus
Et puis
"C'est tout".

"Il faut écrire les poèmes de telle sorte que, si l'on jette un vers contre une fenêtre, la vitre se brise"
Daniil Harms.


Lien : https://laviegracile.blogspo..
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critiques presse (1)
Du9
23 avril 2012
Les propos d’Auclin rejoignent ceux d’Harms dans un questionnement joyeux de leur époque et de leur pratique.
Lire la critique sur le site : Du9

Videos de Gérald Auclin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérald Auclin

1001libraires.com - Gonzo Bizarro - juin 2011
Mais où at-on mis les pieds ? A la librairie le Monte-en-l'air, de l'inénarrable Guillaume Dumora, l'homme fort de Ménilmontant, à Paris, dont les soirées semblent de plus en plus agitées... Nous y croiserons, dans l'ordre ou dans le désordre, Antoine Boute pour Tout public (éditions Les Petits Matins) - Hubert Artus pour Don qui foot (éditions Don Quichotte) - Pierre Maurel pour Blackbird (éditions L'Employé du Moi) - Martes Bathori pour Hoïchi le-sans-oreilles (éditions The Hoochie Coochie) - Gérald Auclin pour Incidents (éditions The Hoochie Coochie) et Aude Picault pour Fanfare (éditions Delcourt). Une soirée... chargée.
+ Lire la suite
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