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4.44/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Pétersbourg , le 30/12/1905
Mort(e) à : Leningrad , le 02/02/1942
Biographie :

Daniil Harms (en russe : Даниил Хармс) est un poète satiriste du début de l'ère soviétique considéré comme un précurseur de l'absurde.

De son vrai nom Daniil Ivanovitch Iouvatchev (Даниил Иванович Ювачев), il choisit le pseudonyme de Harms pendant ses études secondaires. Il utilisa également les pseudonymes de Horms, Charms, Chardam, etc.

Il apparait sur la scène littéraires de Pétersbourg en 1925, il a alors 20 ans. Il crée un groupe informel, les "TCHINARI" avec Aleksandr Vvédienski, Nikolaï Oléïnikov et les philosophes Iakov Drouskine et Léonid Lipavski.

En 1927 se forme avec Daniil Harms le groupe Oberiou (Union de l'unique Art réel), un courant littéraire et philosophique du modernisme russe. Harms écrit et monte la pièce "Elisaviéta Bam". En 1928 le groupe publie son manifeste.

En 1929, Daniil Harms est exclu de l'Union des Poètes avec Ossip Mandelstam et Vvédienski. Le 16 décembre 1931 les membres du groupe sont dénoncés par l'écrivain Nikolaï Asséiev. Deux semaines plus tard Harms et Vvédienski sont arrêtés par la Guépéou (police secrète) et condamnés à quelques années d'exil.

En juillet 1932, Harms sort de prison et part en exil à Koursk avec Vvédienski. Le 18 novembre il est de retour à Léningrad.

Il fut arrêté à nouveau pendant le siège de Leningrad le 23 août 1941 et interné en asile psychatrique où il mourut, à 36 ans.

Considéré comme un ennemi du régime Stalinien, Harms ne put publier de son vivant que deux textes: l'essentiel de son œuvre fut diffusée clandestinement. Réhabilité en 1956, son oeuvre est aujourd'hui appréciée en Russie.

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant j’ai sommeil, mais je ne vais pas dormir. Je vais prendre du papier et un stylo à plume, je vais écrire. Je sens une force redoutable en moi. J’ai réfléchi à tout encore hier. Cela sera l’histoire d’un thaumaturge qui vit de nos jours et ne fait pas de miracles. Il sait qu’il est un thaumaturge et qu’il peut faire n’importe quel miracle, mais il ne le fait pas. Il se fait expulser de son appartement, il sait qu’il lui suffit d’un signe de main pour garder son appartement, mais il ne le fait pas, il part docilement et vit dans une cabane en banlieue. Il peut transformer sa cabane en une formidable maison en briques, mais il ne le fait pas, il continue de vivre dans sa cabane et finalement meurt sans avoir fait le moindre miracle de son vivant.

Je me frotte joyeusement les mains dans mon fauteuil. Sakerdon Mikhaïlovitch va crever de jalousie. Il croit que je ne suis plus capable d’écrire une œuvre de génie. Vite, vite au travail ! À bas le sommeil et la paresse ! Je vais travailler pendant dix-huit heures d’affilée !
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Daniil Harms
Quatre exemples pratiques qui démontrent comment une pensée nouvelle peut bouleverser une personne qui n'y est pas préparée
I.
Écrivain. Je suis écrivain.
Lecteur. Et pour moi tu n'es qu'une merde !
Secoué par cette nouvelle pensée,
l'écrivain reste debout plusieurs minutes, puis
tombe mort. On l'emporte.
II.
Artiste. Je suis artiste.
Ouvrier. Et pour moi tu n'es qu'une merde !
En un instant, l'artiste devient pâle comme
un mur, frémit comme un roseau et
s'éteint brusquement. On l'emporte.
III.
Compositeur. Je suis compositeur.
Vania Roublev. Et pour moi tu es...!
Le compositeur, respirant péniblement, décède.
Il est emporté sans tarder.
IV.
Chimiste. Je suis chimiste.
Physicien. Et pour moi tu es...!
Le chimiste, sans mot dire
s'effondre lourdement au sol.
(13 avril 1933)
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Dans la cour il y a une vieille, elle tient une horloge dans ses mains. Je passe à côté de la vieille, je m’arrête et je demande : « Quelle heure est-il ? »

— Regardez vous-même, — me dit la vieille. Je regarde et je vois qu’il n’y a pas d’aiguilles sur le cadran.

— Il n’y a pas d’aiguilles, — dis-je. La vieille regarde le cadran et me dit :

— Il est trois heures moins le quart.

— Ah bon ? Merci beaucoup, — dis-je en partant.
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Daniil Harms
Moi je saurai bien me sauver…



Moi je saurai bien me sauver
des cinq sens
et de l’invasion des signes
géométriques.
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Daniil Harms
On entend des cris stridents de gamins dans la rue. Je suis allongé et je leur invente un châtiment. Celui que je préfère consiste à les frapper du tétanos, pour qu'ils arrêtent tout à coup de bouger.
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Toute sagesse est bonne à condition que quelqu'un l'ait comprise. Une sagesse incomprise risque de s'empoussiérer.
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Il faut écrire les vers de telle manière que, si l'on jette la poésie contre une fenêtre, la vitre se brise.
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Il tombe des petites vieilles

Une vieille femme était trop curieuse, si curieuse qu’elle est tombée de sa fenêtre et s’est tuée sur le coup.
Une autre petite vieille qui s’était penchée à sa fenêtre pour mieux voir en bas la femme écrasée, était bien trop curieuse elle aussi et elle est tombée à son tour de la fenêtre pour s’aplatir dans la cour comme la première.
Ensuite, une troisième vieille est tombée, puis une quatrième, et une cinquième.
Quand une sixième petite vieille est venue s’écraser en bas, j’en ai eu marre de les regarder tomber, et je suis allé au marché aux puces. Un aveugle, à ce qu’on raconte, s’est fait offrir là-bas un beau châle tricoté.


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Un homme sort de son logis,
Son sac sur son bâton,
Et droit devant,
Et droit devant,
Il va vers l'horizon.

Il marche dur, il marche droit,
Le ciel en point de mire.
Sans plus jamais,
Sans jamais plus,
Manger, boire ou dormir.

Or, une aurore, il entre dans
L'obscure, la forêt
Et depuis lors,
Et depuis lors,
Cet homme, il disparaît.

Mais si un jour quelqu'un de vous
Le croise quelque part,
Je vous en prie,
Je vous en prie,
Faites-le nous savoir.


1937
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Alors, debout, nous disons : Voilà, j'ai étendu un bras en avant droit devant moi, et l'autre en arrière. Ainsi, devant, je m'arrête là où s'arrête mon bras, et, derrière, de la même manière, je m'arrête là où s'arrête mon autre bras. En haut, je m'arrête au crâne, en bas aux talons, de coté aux épaules. Et me voilà tout entier. Et ce qui est en dehors de moi, ce n'est déjà plus moi.
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