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sur 1656 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fanny Price, 10 ans à peine, est recueillie par son oncle et sa tante comme acte de charité envers ses parents. Arrivée à Mansfield Park, Fanny est traitée comme une personne négligeable de la famille. Ses cousines Marie et Julia étant persuadées de leur supériorité limitent leur contact avec elle. Son cousin Tom est bien trop occupé à profiter de sa vie pour avoir une pensée pour elle. Heureusement, Edmond, son second cousin prend le temps de la connaître, de l'éduquer et au fil des années, de se faire aimer par Fanny.
Quelques années plus tard, alors qu'elle vient d'atteindre ses 16 ans, Mr et Mlle Crawford font leur entrée dans ce cercle très fermé pour le chambouler à jamais...


J'ai envie en ce moment de me replonger dans les oeuvres de Jane Austen. Après Orgueil et Préjugés qui a été un vrai bonheur à dévorer, voilà que je me lance dans Mansfield Park. Je vous avoue que j'avais oublié les grandes lignes de l'histoire avant de le commencer. Après lecture, je comprends. Lire Mansfield Park après Orgueil et Préjugés c'est comme passé brutalement d'un bateau de croisière à un vieux rafiot. C'est vraiment DÉROUTANT.


Mansfield Park se compose de trois parties relatant la vie de Fanny Price. Bon après avoir dit cela, que dire de plus sur cette "heroïne" trop naïve, trop timide, manquant de tonus, bref... d'un ennui mortel ? Fanny Price en tant que personnage principal se démarque des autres personnages de Jane Austen. Ici, nous avons un petit être fragile, docile, discrète, effacée. Tout le contraire d'Élisabeth Bennett. Son histoire est fait d'atermoiements, de non-dit pour ne pas peiner, de secrets sentiments, le tout noyer dans une intrigue familiale des plus mouvementée. Franchement, ce n'est pas mon roman préféré.


En ce qui concerne l'intrigue, vous avez de quoi vous rendre marteau. Entre la société patriarcale incarnée par Sir Thomas dans sa manière de mener sa famille ; les résultats provoqués sur ses enfants avec un fils ainé égoïste, une fille adultérine, une autre se sauvant avec un prétendant et un dernier fils captivé par une demoiselle qui ne cesse de se moquer de lui....


Malgré toutes ces critiques, il faut reconnaître que Jane Austen au travers de ce roman atteint son but. En effet, en tant que lectrice j'ai détesté cette société anglaise aux prétentions morales, sociales et charitables hypocrites. Jane Austen désirait se gausser de cet aspect social et c'est réussi avec Mansfield Park. Orgueil et Préjugés en définitive parait bien frivole voire comique face à Mansfield Park.🕍


👉Au final, un classique à lire ou relire afin de vous en faire votre propre opinion.
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Doucement mais sûrement je continue ma découverte de l'oeuvre de Jane Austen. Lisant ses romans dans l'ordre de parution, je me suis attaquée à MANSFIELD PARK il y a deux semaines. Attaqué est le mot juste car j'avais tellement aimé les deux précédents romans de l'auteur que je me suis jetée sur celui-ci comme une affamée.

À la fin de ma lecture je suis arrivée au constat que Jane Austen est un grand écrivain qui dépeint parfaitement la société dans laquelle elle vit. Cependant je dois reconnaître avoir moins aimé ce roman que les précédents.

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire car, au début du récit, Jane Austen nous présente de nombreux personnages sans réellement s'appesantir sur leur caractère. Elle va à l'essentiel ce qui m'a déstabilisée car le récit va très vite. La profusion des personnages ne m'a pas aidée non plus. Si un jour j'envisage de lire GUERRE ET PAIX, il me faudra un bloc note et un tube d'aspirine ! ;)

Ensuite, le personnage de Fanny m'a agacée : elle est recueillie par son oncle et sa tante car ses pauvres parents n'ont pas les moyens de subvenir à son éducation ni à son alimentation. Son oncle, qui a bien envie de se faire mousser en commettant une bonne action, décide de la prendre totalement en charge. Effacée, timide, silencieuse, très conservatrice, Fanny est un petit oiseau tombé du nid qui ne peut pas marcher deux heures sans manquer de s'évanouir et qui frôle la mort si elle ne fait pas sa promenade quotidienne à cheval. Elle est incapable de s'exprimer, a peur de tout et de tout le monde, et a un perpétuel besoin d'être rassuré par son cousin Edmund. C'est une petite chose sans personnalité ou presque que j'avais envie de secouer un peu et qui a bien eu du mal à m'intéresser. Je pense que s'il n'y avait pas eu d'autres personnages plus colorés, j'aurais eu du mal à terminer le roman.

En outre, si j'avais trouvé Jane Austen particulièrement mordante et drôle dans ses deux premiers romans, ça n'est pas le cas avec MANSFIELD PARK. Certes elle se montre corrosive à l'égard de Mme Norris et ce personnage lui permet quelques saillies bien senties mais dans l'ensemble, le ton est sérieux et pas très piquant. le traitement amer et conservateur de l'histoire la rend quelque peu indigeste.

Enfin j'ai eu du mal à m'intéresser aux différentes intrigues amoureuses qui me sont apparues palotes. Il n'était pas difficile de deviner la fin et les deux tourtereaux manquent de saveur. J'ai trouvé la rivale de Fanny bien plus sympathique, vivante et enthousiasmante même si elle n'est pas sans défaut. Pour la première fois, j'aurais aimé voir la rivale l'emporter et l'héroïne rester assise au coin du feu.

Cependant, j'ai aimé la variété des personnages : ils sont nombreux et aucun d'eux n'a le même caractère ni ne s'exprime de la même manière. La psychologie des personnages est très développée ce qui permet au lecteur de pleinement les cerner.
J'ai également aimé la description des moeurs de l'époque et le style de l'auteur qui écrit décidément très bien.

MANSFIELD PARK est une petite déception qui ne m'a pas refroidie puisque je me suis déjà procurée EMMA !
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Lecture un peu troublante : cet opus est censé être le livre de la maturité de Jane Austen et jamais, jamais dans les quatre autres livres, il n'y a eu autant de noirceur, de turpitude et aussi peu de personnages aimables. Bien sûr, dans ses autres livres, il y avait George Wickham, John Thorpe, John Elliot et j'en passe côté hommes, la jalouse et envieuse Miss Bingley côté femmes etc. Mais ici, c'est tout autre chose, à se demander vers quel personnage se tourner pour trouver bonté et empathie. Sans parler de l'absence d'humour, des longueurs et du caractère fade de l'héroïne.

J'avais trouvé ma première lecture, Northern Abbey, un peu mièvre, mais si je devais à présent élire mes favoris, Emma ainsi qu'Orgueil et préjugés viendraient en premiers, suivis de Northern Abbey, indiscutablement, pour leur espièglerie et légèreté souvent pétillante.

Ceci dit, je ne déconseille évidemment pas cette lecture à ceux et celles qui voudraient connaître l'oeuvre globale de cet auteur, mais je ne l'emprunterais pas comme porte d'entrée à son oeuvre.
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Pour soulager leur soeur, Mrs Price, Sir et Lady Bertram décident d'accueillir chez eux une de leurs nièces, la jeune Fanny. La parente pauvre grandit auprès de ses cousines Maria et Julia et de ses cousins Tom et Edmond. Rapidement, Fanny s'attache à Edmond qui est pour elle un ami tendre et généreux. « Elle se prit à considérer son cousin comme un modèle de bonté et de noblesse, qui possédait des mérites que personne, sinon elle, ne pourrait jamais estimer à leur juste valeur, et qui avait droit de sa part à une gratitude que nul sentiment n'était assez puissant pour payer de retour. Lorsqu'elle songeait à lui, un mélange de respect, de gratitude et de tendresse emplissait son coeur. » (p. 43 – tome 1) Entre les deux cousins, on pressent dès les premières pages que la tendresse innocente des débuts deviendra bien davantage avec les années.

Dès son arrivée, la jeune fille est sans cesse soumise au regard impitoyable de Mrs Norris, son autre tante, qui ne sait que critiquer et récriminer. Gagnant en grâce et en qualité à mesure des années, Fanny devient pourtant une charmante personne et une ravissante jeune femme. Ses cousins et cousines pensent de plus en plus au mariage et Mrs Norris s'emploie, pendant la longue absence de Sir Bertram, à dégoter des partis avantageux à ses nièces et neveux. « Tout le monde devrait se marier dès qu'un beau parti se présente. » (p. 49 – tome 1) Quand Mr et Miss Crawford, frère et soeur, arrivent à Mansfield, la tante entremetteuse veut arranger des noces au plus vite. Mais surtout, Mrs Norris ne peut s'empêcher de déprécier Fanny et de lui faire entendre qu'elle est un poids pour une famille qui l'a gracieusement accueillie. « Ce sera une ingrate et une entêtée si elle ne fait pas ce que sa tante et ses cousins lui demandent – une ingrate en vérité, étant donné ce qu'elle est, et qui elle est. » (p. 160 – tome 1) Voilà qui est bien injuste envers la jeune Fanny Price qui est toute dévouée à sa tante Bertram et s'attache à se rendre utile tout en restant discrète.

L'immense défaut de Fanny, c'est de se croire sans importance et sans valeur. Convaincue qu'elle gêne où qu'elle se trouve et que sa présence incommode quiconque, elle vit en retrait, sans cesse sur la réserve. Mais l'âge l'a parée de bien des vertus et des grâces et ce sont les autres, surtout les hommes et son cousin Edmond, qui lui révèlent sa valeur. « Il faut vraiment que vous commenciez à vous aguerrir et à vous faire à l'idée que vous valez la peine que l'on vous regarde. Vous êtes en train de devenir une jolie jeune femme, essayez d'accepter qu'il en soit ainsi. » (p. 211 – tome 1) Fanny se moque bien d'être jolie pour un autre qu'Edmond. Et quand le jeune homme est en proie à de cruels tourments amoureux, son coeur juvénile balance : « Il était cruel d'être heureux alors qu'Edmond était en train de souffrir. Toutefois, un certain bonheur naissait, par force, de la certitude même de sa souffrance. » (p. 51 – tome 2)

Tout le monde attend de Fanny qu'elle soit exemplaire, meilleure que ses cousines et surtout reconnaissante. Mrs Norris et Sir Bertram insistent à l'envi sur la générosité qu'ils ont témoignée à leur nièce défavorisée. Même son cousin Edmond fait d'elle un idéal : « Vous avez prouvé que vous étiez honnête et désintéressée, montrez aussi que vous savez être reconnaissante et que votre coeur est sensible ; alors vous serez devenue la femme exemplaire et parfaite que j'ai toujours pensé vous voir devenir. » (p. 127 – tome 2) Dans le monde doré de Mansfield Park, la charité est mesquine et comptée. Aider est un devoir chrétien, mais il s'agit de ne pas faire entrer n'importe qui dans cet univers de privilèges jalousement gardés. Ici, on est très conscient des personnes qui sont ou non fréquentables. Et c'est avec le plus grand sérieux que l'on mène des discussions interminables sur les entrées des jeunes filles dans le monde et que l'on tient des palabres assommants sur le choix d'une pièce de théâtre.

Jane Austen dépeint sans pitié une société très mesquine, pétrie de certitudes et de préjugés. Les portraits sont féroces et acerbes. Lady Bertram est une femme indolente qui se soucie peu de ses enfants. Elle ne pense qu'à son bien-être, à son ouvrage et à son petit chien. Mrs Norris est une horrible bonne femme fortement pénétrée de son importance et persuadée de sa supériorité. Au sein de cette déplaisante société, Fanny fait figure de fleur pure et douce. Très sensible et quelque peu fragile, elle résiste toutefois contre vents et marées. La vertu et le maintien sont, une fois encore, victorieux de la bassesse.

Je n'ai pas apprécié ce roman de Jane Austen autant que les autres. J'y ai trouvé des longueurs et une certaine pesanteur. Dès les premiers chapitres, l'issue de la romance entre Fanny et Edmond est prévisible. J'ai retrouvé avec plaisir le cynisme de l'auteure, mais je me lasse peut-être de son écriture. Je vais attendre avant le dernier roman qui me manque, Northanger Abbey.

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Ca reste agréable, mais c'est le Jane Austen qui m'aura le moins fait vibrer.



Voilà une nouvelle découverte Austenienne à mon actif. Malgré deux points très positifs, je dois dire que je reste très réservée sur mon avis final.

Il n'est pas question de dire que je n'ai pas aimé, non, ce ne serait pas vrai, mais je dois admettre que quand je lis un Jane Austen, je m'attends à plus de sensations, beaucoup plus d'émotions.
On va donc commencer par les points les plus négatifs, et on finira par la note positive !

- Point négatif numéro un, le plus gros : FANNY PRICE. Ca alors, pour un personnage Austenien, faut admettre que Fanny brise les codes ! Cette gosse n'a aucun caractère, c'en est effrayant ! Douce, pour ne pas dire effacée, Fanny n'élève jamais la voix, ne se met jamais en porte-à-faux avec personne, ne se met jamais en colère, est soumise, timide, n'exprime pas ses sentiments. Si j'osais, je dirais que Fanny est un peu chiante. Oserais-je ? J'ose !
Les personnages principaux féminins de Jane Austen ont normalement un petit côté rebelle, et c'est d'elles en général que vient la satire que l'auteure exprime sur la société qui l'entoure. Ce sont ces femmes qui nous montrent à quel point leur condition, leur environnement, leur culture, leur éducation, était inadaptée à l'époque et méritait qu'elles fassent la révolution et ne se contentent pas de leur sort.
Et Fanny a du mal à exprimer ça. Même si la réaction naturelle à ce qui lui arrive durant tout le livre est de la prendre un peu en pitié, ce qui nous conduit aussi fatalement à rejeter les bases de cette société du 19e siècle qui lui est si cruelle, je n'ai pas réussi à m'attacher vraiment à elle. Elle me faisait un peu de peine, mais c'est tout. Cette soumission à tout m'a un peu gonflée, à vrai dire, j'ai eu envie de la secouer et de lui ouvrir les yeux.

- Point négatif numéro 2 : L'histoire. Je crois que j'ai passé tout le livre à attendre que ça bouge pour de bon. Même si ce n'est pas le genre de littérature qui nous apporte beaucoup d'action, normalement il se passe suffisamment de choses pour nous intéresser du début à la fin. Ici ce fut moins le cas. Je me suis parfois un peu ennuyée, et je n'ai pas toujours compris les éléments qui semblaient prendre beaucoup de place aux yeux de l'auteure et de ses personnages. Je pense notamment à la pièce de théâtre, qui a fait un tel foin, a amené tant de drames et dont je n'ai pas compris l'importance. C'était peut-être (et même certainement) fait exprès pour montrer la futilité des principes moraux et des priorités de l'époque, mais bon. Ca ne m'a pas trop parlé.
Bref, l'histoire se traîne beaucoup, la romance tarde, même si on sait bien dès le début de où elle va surgir, jusqu'aux 20 dernières pages, et ensuite hop hop hop, c'est réglé en quelques lignes. J'avoue que ça m'a laissée sur ma faim après 540 pages à attendre qu'il se passe quelque chose. D'autant que l'auteure nous a habitué à beaucoup de romantisme, de cour délicate, des sentiments naissant timides et gagnant en force et en ampleur au fur et à mesure que les personnages apprennent à se connaître.

Il me semble que les 500 pages précédentes auraient du être consacrées à voir évoluer Fanny, mais je ne peux pas dire que ce soit le cas. Elle change relativement peu entre le début et la fin, et son caractère doux, pour ne pas dire passif, finit par devenir vraiment un poids. Même si la morale dit qu'il vaut mieux un caractère aimable et doux que volcanique, ça nous donne une lecture assez fade, au final. En tout cas, c'est l'impression que ça m'a donné, alors que mes autres lectures de l'auteure ont emporté mon coeur dans un tourbillon de sentiments beaux et simples, et purs à la fois.


Bon, donc oui, j'y ai vu de gros défauts. Et pourtant, ma note est positive tout de même (même si elle dépasse à peine la moyenne), alors pourquoi ? Eh bien parce que face à ces gros défauts, il y a deux énormes bons points :

- Point positif numéro 1 : le style "Austen" ! Alors ça, c'est toujours un tel plaisir d'y revenir, que même avec la pire histoire, je serais incapable d'y mettre une note négative. Jane Austen sait vraiment trouver les mots pour me conserver attentive au bout de sa plume. C'est raffiné et délicat, c'est noble, comme écriture. On se laisse facilement embarquer par ce vocabulaire travaillé, ces mots recherchés, délicats. C'est presque un poème ! Malheureusement, une plume, toute magnifique soit-elle, ne peut pas faire TOUT le travail.

- Point positif numéro 2 : La caricature très réussie de l'ensemble des autres personnages, tellement poussée à l'extrême qu'on ne peut qu'en rire. Alors là, pour le coup, Jane Austen n'a pas dérogé à son habitude. Ses personnages secondaires, pourtant tous excessivement différents les uns des autres, sont vraiment gratinés, elle ne les a pas épargnés ! L'avis de l'auteure sur son époque transparaît pratiquement entièrement dans les défauts de ses personnages. Ils sont tous, au mieux, ridicules et risibles, au pire, franchement détestables. Leurs défauts sont tellement mis en avant qu'on ne voit quasiment que ça. le défaut récurrent étant la futilité et l'oisiveté de la bourgeoisie victorienne. La plupart des personnages est vraiment pathétique. Certains me marqueront plus que d'autres, comme la tante Berthram (une femme oisive et fainéante, mais qui a la classe lol, et sans aucun avis propre, quelle dinde !) et la tante Norris, infatigable, pipelette, avare de tout et pourtant qui se met toujours en avant, bref, insupportable. Et chacun des autres personnages est dans la même veine, aucun n'échappe à l'acidité tendre de l'auteure, pas même Edmund Berthram, qui doit pourtant être le personnage masculin le moins énervant, mais que je n'ai pas beaucoup apprécié malgré tout, car il se laisse complètement aveugler par ses sentiments, et n'est pas maître de son jugement.
Des personnages secondaires Austeniens très réussis, donc !

Et pour couronner le tout et ne rien gâcher, j'ai eu le plaisir d'effectuer cette lecture en LC avec ma tite Meli, grâce à notre LC Austenienne traditionnelle du mois d'Août :)
Et mieux encore, car c'était pour une fois également une découverte pour Meli ! Je crois que ça doit être le seul Jane Austen qu'elle n'avait pas encore lu et dont elle ne connaissait pas l'histoire. Je pourrai bientôt vous dire si elle l'a apprécié autant que les autres oeuvres de l'auteure, en vous partageant sa chronique dès qu'elle sera publiée. Mais patience, Meli a beaucoup beaucoup de chroniques à écrire chaque mois, donc, ce ne sera pas pour tout de suite, je pense !


Bref, ce nouveau roman de cette grande dame est pour moi une petite déception, les autres m'ayant rendue vraiment fan. J'espérais qu'il en irait ainsi jusqu'au bout de mes découvertes. Mais, on le sait, on ne peut pas tout aimer, et ça ne m'empêchera pas le moins du monde de découvrir encore ceux que je n'ai pas encore eu la chance de lire. Il me semble qu'il me reste Raisons et sentiments, Persuasion et Lady Susan. J'en oublie peut-être. Mais j'ai désormais la légère inquiétude d'avoir déjà découvert ceux qui avaient le plus de chance de me plaire. Nous verrons bien ! J'en lis au minimum un par an, parfois deux, donc nous serons vite fixés :)

Cali
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J'ai malheureusement moins apprécié ce roman, en grande partie à cause des personnages. Aucun d'eux n'a trouvé grâce à mes yeux. Fanny est certes charmante et touchante, mais elle est tout de même agaçante. Sa timidité, sa discrétion et sa modestie la rendent un peu insipide. Edmund est assez froid comme pouvait l'être Darcy, mais sans rien avoir de son charisme. Les cousines Maria et Julia sont superficielles et insupportables. le cousin Tom est tout aussi superficiel que ses soeurs. Lady Bertram est indolente et ennuyeuse, tandis que la tante Norris est une horrible mégère. quant aux parents de Fanny se sont des caricatures. Finalement les personnages les plus sympathiques sont sans doute Mary et Henry Crawford, qui ont certes leur lot de défauts mais sont nettement plus intéressants et nuancés. L'intrigue est classique, avec son cortège de jeunes filles à marier et d'intrigues amoureuses, mais plaisante à suivre. J'ai également retrouvé une plume entraînante, dense et plaisante.
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Récupéré auprès de ma fille, qui n'avait réussi qu'à en lire la moitié, j'avais beaucoup d'appréhension à entamer la lecture de ce roman, qui est ma première rencontre avec Jane Austen. Une auteure que je connaissais de nom et dont j'avais vu les adaptations cinématographiques d'Orgueil et préjugés.

Sans être misogyne , ce qui n'est pas ma nature, Mansfield Park est assurément un écrit très féminin pour lequel ma « masculinité » n'a pas permis de totalement l'apprécier à sa juste valeur. Cependant, j'ai finalement eu moins de difficultés dans cette lecture que je ne le pensais.

L'écriture de Jane Austen est agréable. Contrairement à ses contemporains français, elle ne se perd pas dans des descriptions minutieuses d'un décor ou d'un meuble. Par contre, les dialogues entre personnages sont assez longs.

Mansfield Park est intéressant par l'exposition des occupations de la « gentry » anglaise du XIXème siècle. Quand je la compare aux faits rapportés dans les livres de Dickens, je me dit que le clivage devait être important dans cette société, entre ceux qui se battaient pour survivre tels des David Copperfield et ceux dont les seuls soucis étaient d'éviter l'ennui au cours de leur journée. Cette haute société qui se passionne pour les mariages d'intérêts et les intrigues amoureuses semblent se contenter de futilité et d'oisiveté. Ce n'est donc pas les histoires d'amour qui m'ont captivé mais bien la description d'une partie de la société anglaise de cette époque.

Cet apport d'informations "historiques" m'a satisfait dans cette lecture. Je suis donc ravi, même s'il est probable que ce sera le seul Jane Austen que je lirai.
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Il s'agit de l'histoire de trois soeurs : Lady Bertram, Madame Norris et Madame Price. La première est l'épouse d'un Lord, la deuxième d'un révérend, la troisième d'un lieutenant de marine sans éducation. MadameNorris fait venir chez elle, sa nièce défavorisée Fanny Price l'élever à Mansfield Park. Arrachée à sa famille, cette dernière écrit régulièrement pour raconter sa vie à Mansfield Park . Plutôt rejetée dans ce monde trop mondain pour elle, Fanny s'occupe de toutes les tâches ménagères. Mais elle tombe secrètement amoureuse de son cousin Edmond, son unique allié dans cette demeure.

Quelques années plus tard, Edmond s'éprend de Mary , une jeune femme un peu frivole. Henry, un redoutable séducteur, après avoir charmé les deux filles Bertram, fait ensuite une cour assidue à Fanny qui fait tout pour fuir ce séducteur qui la laisse indifférente. La fortune et les belles manières de ce Dom Juan ne parviennent pas à convaincre Fanny qui secrètement rêve toujours de son cousin Edmond.

Comme toutes les histoires de Jane Austen, il s'agit d'amour compliqué que les personnages semblent vouloir compliquer encore davantage. C'est ce qui fait toutefois le charme et l'intérêt de ces belles histoires romantiques. J'ai beaucoup apprécié ma lecture.

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Mansfield Park est le 3ème livre que je lis de Jane Austen après Orgueil et Préjugés et Northanger Abbey, et autant le dire tout de suite, j'éprouve un sentiment à la fois mitigé et paradoxal au sortir de ma lecture.
Mitigé parce que j'ai été surprise de constater que l'ironie de l'auteure était dans ce livre à peine perceptible, à part pour certains passages, si bien que je me demande si la traduction et l'édition (epub publié par Bibebook) n'ont pas un peu trahi l'esprit de l'auteure. de plus j'ai trouvé que certains passages traînaient en longueur.
Paradoxal, parce que malgré ces réserves (et d'autres que je développerai plus loin), je n'ai pas réussi à lâcher le livre avant la fin...

Avant de débuter ma chronique, je voudrais revenir sur l'édition et la traduction qui ont vraiment gâché ma lecture. le roman est rempli de coquilles et d'erreurs de mise en page (par exemple, les dialogues sont parfois mélangés ou mal découpés si bien que l'on ne sait parfois qui parle et qui répond... les prénoms sont généralement laissés en anglais, puis tout à coup traduits en français ; certains mots comme "easter" ne sont pas traduits !). La traduction, quant à elle, ne m'a guère convaincue et j'ai eu l'impression qu'elle était d'une qualité médiocre, impression renforcée par le fait que le style de l'auteure me semblait totalement différent de ce que j'en avais lu auparavant...

Bref, passons maintenant à l'histoire elle-même.
Je ne répéterai pas la 4ème de couverture. Comme dans ses autres romans, l'auteure met en scène des jeunes gens en âge de se marier mais dont le désir est contrarié par des événements imprévus ou une trop grande différence sociale.
Ici, c'est l'arrivée dans le voisinage de Mansfield Park de Mary et Henry Crawford, deux jeunes Londoniens aussi séduisants que corrompus qui va bouleverser la vie des Bertram.

D'ordinaire, j'adore que l'on me brosse le quotidien de cette noblesse et de cette bourgeoisie du XIXème siècle, si riche en enseignements, et si j'ai adoré les chapitres relatant l'aventure théâtrale, le voyage des jeunes gens à Sotherton ou celui de Fanny à Portsmouth dans sa famille miséreuse, j'ai par contre parfois trouvé le temps long entre ces différentes scènes.
Peut-être que ce sentiment d'ennui est lié à la personnalité des deux jeunes héros, Fanny Price et Edmond Bertram, que j'ai trouvés parfaitement insipides, mous et passifs...

Encore heureux que les personnages secondaires brossés par Jane Austen sont plus savoureux.
Mrs Norris est une mégère parfaitement odieuse et méchante, dont la fausse générosité et la radinerie sont tournés en ridicule.
Sir Bertram est dépeint comme un personnage rigide et autoritaire au début, mais ce protrait sévère est ensuite adouci par l'expression de sa bonté, certes un peu maladroite parfois.
Sa femme, lady Bertram, est tellement indolente et préoccupée par ses toutous que ses rares interventions prennent une tournure comique.
Mary Crawford et son frère Henry sont deux personnages fascinants dont la vivacité et l'esprit apparaissent suspects aux yeux de Fanny qui n'est sensible qu'à leurs défauts.

J'ai été déçue par une fin un peu trop expéditive ainsi que par la ressemblance de certaines scènes avec les quelques rebondissements scandaleux d'Orgueil et Préjugés. de plus, le caractère moralisateur de Fanny, dépeinte comme une femme bien docile et bien soumise, m'a vraiment dérangée : j'ai ressenti plus fortement que dans d'autres romans du XIXème siècle le décalage entre les normes sociales de ce siècle et le nôtre...
Car je trouve les personnages des Crawford bien plus intéressants, bien plus vivants, mieux exploités finalement, que les personnages principaux. Dommage que leur moralité, leur trop grande liberté les fassent apparaître comme des êtres méprisables...

Pour conclure, un roman que j'ai lu d'une traite et dont j'ai savouré certains passages même si je trouve que l'intrigue aurait gagnée à être resserrée et que certains choix de l'auteure gâchent un peu l'intérêt de l'histoire.
Malgré ces quelques réserves, ma découverte de cette oeuvre dense aurait été plus appréciée si elle n'avait été desservie par une traduction et une édition de médiocre qualité.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Décidément, cet été est faste en « achèvements » ! Haha. Après avoir complété mon tour de l'oeuvre de Maggie O'Farrell, je viens de terminer le dernier roman de Jane Austen (dont je suis une admiratrice éperdue) qu'il me restait à découvrir. Halte au suspense : c'est une grosse déception ! (cela devait bien arriver un jour, sans doute).

Mansfield Park est bien trop long (650 pages), pour ce qu'il a à nous dire : souvent, le propos est tellement délayé que c'en est même presque comique. Quelques personnages ont un fort potentiel – ils sauvent d'ailleurs la lecture -, mais je n'ai pas du tout accroché à l'héroïne, Fanny Price ; tellement pas, en fait, que j'ai assez longtemps cru qu'elle n'était qu'un personnage secondaire, stratégiquement mis en avant en début de roman, histoire de dévoiler d'une manière originale les vrais personnages principaux. Et bien non, c'est vraiment elle le personnage féminin central. Tellement fade, Fanny, sans relief, sans épiphanie, que pour une fois j'ai espéré que sa rivale l'emporterait, et j'ai rééllement plaint son, ses, soupirant.s. Jusqu'au bout, j'ai espéré un revirement, quelque chose qui aurait donné du sens et un certain charme à l'ensemble – ce qui m'a permis de tenir jusqu'au bout du livre, d'ailleurs -, mais hélas, la fin m'a désespérée.

Les inconditionnels de Jane Austen se régaleront encore une fois de l'écriture, de l'ambiance d'époque saupoudrée de critique sociale, de condition féminine, des intermittences du coeur et des méandres intérieurs étudiés avec finesse et intelligence, mais vraiment, à part vouloir tout lire de l'auteure, on peut largement éviter Mansfield Park.

Pour ma part, c'est le quatrième mois de juillet consécutif que je lis un de ses romans (coup de coeur absolu pour Orgueil et Préjugés, beaucoup aimé Emma, bien aimé Northanger Abbey). La bonne nouvelle, c'est que mes lectures de Raison et Sentiments (coup de coeur) et Persuasion (beaucoup aimé aussi mais je m'en souviens peu) remontent à vingt ans. du coup, en juillet prochain, ce sera relecture de ce dernier ! Et celui d'après, hop, le suivant. A ce compte là, je n'en ai pas terminé avec cette grande dame des lettres anglaises… Ouf.
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