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sur 1656 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Mansfield Park" a toujours été l'un de mes romans préférés de Jane Austen. La jeune Fanny, son héroïne, est un être frêle peu sûr de lui, socialement et physiquement fragile. A la vérité, Fanny est la quintessence de l'être qu'en tant que lecteur on a envie d'aimer, de protéger et d'assister. Son statut est quasiment celui d'une orpheline puisqu'elle est très tôt retirée à sa famille pour être élevée avec ses riches cousins, sur la décision arbitraire de ses tantes, trouvant là matière à satisfaire leur devoir de charité chrétienne. Fanny, être dépendant, solitaire, mal-aimé voire méprisé, pourrait être vouée à un avenir absolument sinistre et sans issue sans son intelligence et la douceur de son caractère.

Depuis l'enfance secrètement amoureuse de l'un de ses cousins, amour qui est voué à l'échec en raison de la différence flagrante qui existe entre leurs espérances respectives, elle devient, à l'âge adulte, la spectatrice muette et torturée de son affection pour une autre, tellement plus affirmée et "accomplie" qu'elle ! La pauvre Fanny ne pouvant rien revendiquer, étant la parente pauvre de la famille nantie à qui elle doit son éducation et les habits qu'elle porte, va devoir endurer, pratiquement sans possibilité d'exprimer sa révolte, bien des épreuves psychologiques et subir bien des désappointements. Avec une infinie patience et un amour qui ne l'est pas moins, notre héroïne restera fidèle à son mode de pensée et à l'objet de son dévouement...

J'ai lu ce roman trois fois depuis mon adolescence et j'ai développé une petite théorie personnelle le concernant. Une théorie pas exactement centrée sur l'oeuvre en elle-même mais plutôt sur la façon dont elle aurait inspiré à Charlotte Brontë quelques unes des scènes d'intérieur de Thornfield Hall dans son légendaire "Jane Eyre". En effet, bien que je ne m'aventure que très rarement à établir des comparatifs entre les oeuvres d'une même période, ce n'est pas un crime de lèse-majesté (victorienne!) que de supposer que des auteurs aient pu être influencés (ou inspirés si cela est plus politiquement correct) par d'illustres précurseurs. Or, à ceux qui ont lu les deux romans, je demande s'ils ne trouvent pas une troublante similitude entre la personnalité courageuse et humble de Fanny et celle de Jane ? ou encore un émouvant reflet de Mansfield Park dans la scène de divertissements mondains de Thornfield Hall (vous remarquerez au passage la toponymie voisine des lieux). Tout ça bien sûr n'est qu'une hypothèse personnelle, une espèce d'intuition de lectrice passionnée par la période, mais elle vaut bien certaines extrapolations de professeurs de français.

Au final, l'important est sans doute que l'atmosphère qui se dégage de telles oeuvres parvienne à totalement capter l'attention du lecteur pour l'entraîner dans un voyage dans le temps dont il ne ressort jamais tout à fait indemne.
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Je le savais, je n'en attendais pas moins, mais maintenant que j'ai refermé ce livre, je ne peux que soupirer d'aise, de plaisir et d'incertitude, confirmant mes attentes. Que lire, suite à ça? Oui, Mansfield Park appartient à cette catégorie rare et et si précieuse d'oeuvres qu'on ne peut quitter sans de douloureux regrets.
Imaginez, dans la campagne anglaise, un presbytère à quelque distance d'une grande demeure victorienne, les deux séparés par un grand parc, et deux familles, les Bertram et les Grant.
Les Bertram, sur le conseil de Madame Norris - la soeur de Lady Bertram et forte de sentiments charitables- accueillent l'une de leurs nièces élevée jusqu'alors dans une famille nombreuse et désargentée, Fanny Price (quelle ironie!).
Fanny a tout de l'héroïne de la littérature victorienne: humble, d'origine modeste, innocente et sensible mais dotée d'une volonté qu'on ne saurait briser, très éloignée de la suffisance qui caractérise le milieu dans lequel elle se trouve projetée contre son gré.
De leur côté, les Grant accueillent durant plusieurs mois les jeunes frère et soeur de Lady Grant, les Crawford.
Bientôt, Sir Thomas Bertram doit s'absenter plusieurs mois pour remettre de l'ordre dans son entreprise implantée dans les Colonies anglaises. Tous les ingrédients sont alors réunis pour éveiller l'enthousiasme et les ardeurs des jeunes Bertram et Crawford, délivrés de l'autorité paternelle, et ceux-ci atteignant l'âge de se marier, Lady Grant et madame Norris ne sont pas en reste dans l'agitation générale, désireuses qu'elles sont de fomenter les meilleurs alliances.
Ce roman psychologique est surtout celui de la jeunesse - les adultes y tiennent une place secondaire, même si rien ne peut se faire concrètement sans eux, ou avec eux d'ailleurs- et c'est ce qui fait son intérêt, sa fraîcheur, sa richesse. Jane Austen prend un soin et un plaisir sans pareil à dépeindre une ronde de relations dont les personnages principaux sont le fils cadet des Bertram, Edmond, sa cousine Fanny, et monsieur et mademoiselle Crawford.
Son regard va et vient de l'un à l'autre, avec une préférence pour Fanny, et se concentre sur ces fluctuations émotionnelles qui effleurent nos jeunes héros au gré des gestes, regards et paroles de chacun. Avec la narratrice, qui se fait jour à certains points du récit par un "je" réservé qui se dévoile explicitement à la fin pour nous céder la suite de cette histoire, nous pénétrons dans ces âmes qui pourtant ne se dévoilent jamais tout-à-fait. le mot "amour" ne saura être prononcé, même pour nous, par Fanny lorsqu'elle songe à cet être si cher à son coeur.
Parlons-en, justement, de cet amour. Quelle ironie Jane Austen met dans ce récit! le fait que Fanny et ses cousins grandissent côte-à-côte comme frères et soeurs ne les prémunira-t-il pas d'une attirance amoureuse, pensent madame Norris et Sir Bertram lorsqu'ils décident de prendre Fanny chez eux?
Et puis, ces jeunes gens si bien élevés qu'ils n'élèveraient pas la voix, ne se laisseraient pour rien au monde aller aux effusions - à part Fanny, qui rougit et pleure régulièrement, ce qui ne la rend que plus touchante - qui prennent soin à ne pas heurter les sentiments de l'autre, qui se protègent mutuellement - les deux cousins d'un côté, les frère et soeur de l'autre - ne cherchent-ils pas, sous couvert d'affection, à manipuler l'être qu'ils disent aimer pour arriver à leur propre fin? Tout n'est ici, finalement, que manigances et égoïsme, et même notre douce Fanny n'est pas en reste.
Mansfield Park est un roman passionnant que j'ai retrouvé chaque soir avec beaucoup d'impatience et de plaisir, et je suis rassurée à l'idée qu'Emma, un des autres romans de Jane Austen, m'attend patiemment.
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J'ai continué à découvrir Jane Austen avec Mansfield Park.
Comme tous les précédents Jane Austen que j'ai lus, j'aurais pu le lire en une fois si le temps ne m'avait pas manqué. On commence et on ne peut plus s'arrêter.
C'est un roman très différents de ceux que j'ai pu lire d'elle jusque-là.
Une héroïne timide, effacée, un peu trop parfois, avec une grande conscience morale, un peu trop grande parfois, mais à laquelle on s'attache.
J'avoue que ce roman m'a souvent fait penser à l'histoire de Cendrillon.
On peut y trouver aussi une dimension politique et sociologique.
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Encore un merveilleux livre de Jane Austen, dans la lignée de ses plus grandes oeuvres, Orgueil et Préjugés, Persuasion ou encore Emma...
Je prends toujours énormément de plaisir à lire du Jane Austen car c'est pour moi le plus grand auteur du début du XIXème siècle. Elle a ce don d'émerveiller son lecteur par ses histoires toujours heureuses, mêlant ironie et tragique pour parvenir à une fin sublime pour notre héroïne et son amoureux idéal...

Mansfield Park fait partie, bien évidemment, de ceux-là. Ainsi, l'héroïne, Fanny Price, d'une famille très pauvre, est recueillie chez son oncle et sa tante, Sir Thomas et Lady Bertram dans leur demeure, dès son plus jeune âge. Elle y vit donc désormais en compagnie de ses cousins et cousines, dont un en particulier, Edmond, prend soin d'elle et l'éduque convenablement. Plus le temps passe et plus Fanny devient amoureuse de son cousin préféré ; hélas, le voisinage commence à se remplir avec l'arrivée des Grant et des Crawford. Ces derniers, Mary et Henry, vont définivement changer les coutumes de la famille Bertram...Amour, confrontation, séduction, mariage, souffrance, chagrin, séparation, retrouvailles et bonheur sont les clés de l'intrigue qui m'a parfaitement passionnée, j'ai retrouvé le style si affirmé et magique de Jane Austen avec bonheur.

Ainsi se termine ma critique sur Mansfield Park qui est hélas moins connu que les autres oeuvres de Jane Austen mais qui est incontournable et tellement alléchant !! Un pure merveille à dévorer.

A lire absolument !!
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Je ne connaissais "Mansfield Park" que par le téléfilm de 2007 que je ne trouvais pas terrible. du coup, je n'étais pas forcément hyper attirée par ce roman, malgré mon goût inconditionnel pour l'oeuvre de Jane Austen. La publication en version audio gratuite de ce livre sur le site Littérature audio.com m'a permis de le découvrir enfin et je ne regrette que deux choses :
1) de ne pas l'avoir lu plus tôt
2) Que ce soit déjà fini.
Quand on ne connaît pas le roman, le film peut juste paraître médiocre. Quand on le connaît, il paraît vraiment nul tant c'est un massacre. Bonjour les raccourcis, déjà, et adieu toute la subtilité psychologique des personnages, à commencer par les Crawford (non, ce ne sont pas juste des roués ambitieux), mais aussi Mme Norris et, surtout, Fanny dont toute la délicatesse de sentiment, la réserve et la sensibilité sont piétinés allègrement.
Fanny Price est un personnage infiniment sympathique et qu'on regrette de laisser, même si on la laisse heureuse et ayant obtenu tout ce que son coeur pouvait désirer. Ce qui, jusqu'au dernier chapitre, ne paraît vraiment pas gagné.
Dans ce roman, Jane Austen aborde, par le biais de ses personnages, des sujets comme l'éducation, les valeurs et, bien sûr, le mariage (d'amour ? d'argent ?)
Ce roman me semble particulièrement axé sur la question de la fortune, de l'ambition. Est-ce que l'argent fait le bonheur ? C'est la question que semble poser Jane Austen. Et sa réponse est loin d'être très tranchée. Elle est tout en nuance, comme toute l'oeuvre remarquable de cet auteur dont chaque roman est un bijou.
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je viens de lire ce roman, le seul de Jane Austen que je n'avais pas lu ... et c'est mon préféré ... on se met vraiment à la place de cette pauvre et gentille fille, qui doit subir des humiliations de toutes parts dès son arrivée dans cette richissime famille ... heureusement que son intelligence et sa gentillesse finissent par triompher, on est vraiment ravi pour elle !
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Dans ce roman, on retrouve comme d'habitude le mode de vie du 19e siècle avec le système familial et ses valeurs. le contexte politique et économique de l'époque est toujours présent. Jane Austen a comme toujours une écriture qui nous permet de nous plonger facilement dans ce roman. Cependant, l'humour et la moquerie qu'on retrouve habituellement dans les romans de cette écrivaine sont beaucoup moins présents.
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Auteure la plus lue parmi les classiques du roman anglais, Jane Austen est née à Steventon, sur la côte sud de l'Angleterre, en 1775. Avant-dernière de huit enfants, ses parents faisaient partie de la petite noblesse. Elle se mit très tôt à écrire et est l'auteure de six romans : Raison et sentimentsOrgueil et préjugés, Mansfield Park,EmmaL'Abbaye de Northanger et Persuasion. Les deux derniers furent publiés à titre posthume, un an après sa mort.
Jane Austen vécut pendant la Régence anglaise, période de l'histoire de la Grande-Bretagne qui s'étend de la fin du règne de Georges III jusqu'au règne de Guillaume IV. Cette époque d'incertitude fut marquée par les guerres napoléoniennes, la révolution française et la révolution industrielle.

Mon avis :
C'est le deuxième livre que je lis de Jane Austen, après "Orgueil et préjugés" que j'ai aussi beaucoup apprécié.
Celui-ci n'a pas dérogé à mes attentes, je l'ai lu d'une traite et pourtant il a fallu me replonger dans la tournure du langage bien particulière de cette époque, la plume de Jane Austen m'y a bien aidée. Beaucoup a été déjà dit sur Mansfield Park sur le forum, je dirais que pour moi c'est une belle chronique de moeurs de l'époque, avec tout ce que ça sous-entend : hypocrisie, malveillance vis à vis des plus faibles, vanité, orgueil, présence omniprésente de la morale à travers la religion.
Comme il l'a déjà été dit, ce roman est surtout tourné vers l'éducation :
- celle de Fanny qui est le souffre-douleur d'une famille qui se croit supérieure à elle entre autre ses cousines et sa tante Norris,
- celle des Crawford pour qui tout réussi dans le monde depuis la naissance et à qui tout est dû, ce qui leur donne une assurance de caractère qui n'est pas forcément signe de bonne éducation, car se jouant de tout ceux qui les entourent,
- puis celle des cousines Bertram que leur tante Norris, flatte en permanence et les conforte dans leurs travers, ce dont leur père se rendra compte mais un peu tard .
- Et puis en dernier lieu, l'éducation des enfants Price, frères et soeurs de Fanny, qui grandissent dans un milieu plus populaire tout à fait différent de ce qu'elle a connu à Mansfield Park. Ces enfants non aucune contrainte d'éducation et se forgent eux-mêmes. Une partie de la fratrie ayant néanmoins une justesse d'esprit et une intelligence qui leur permettra d'arriver dans la vie avec le soutien de Fanny. (William et Susan) .
La narration peut paraître parfois un peu longue, j'ai eu un peu de mal au début , mais j'ai vite dépassé la chose. J'ai préféré les moments de narration directe, cela donne un grand dynamisme à l'histoire et j'ai eu l'impression de voir des acteurs devant mes yeux car je visualise beaucoup quand je lis.
J'aime beaucoup Jane Austen. Ses livres ont une belle touche de romantisme avec histoires de mariages et préoccupations sociales d'une autre époque, celles du début du 19ème siècle.
Donc pour moi, un beau roman qui me donne envie de recommencer très prochainement avec une autre oeuvre de Jane Austen : « Emma »
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Cette fois-ci, Jane Austen, nous emmène dans une belle demeure, celle de Mansfield Park. Madame Price, la mère de Fanny a fait un mauvais mariage. de plus, elle a beaucoup d'enfants et surtout elle est pauvre. Ainsi, elle demande de l'aide à ses soeurs mieux mariées qu'elle pour élever la jeune fille. C'est ainsi que Fanny arrive à Mansfield Park à l'âge de dix ans. Monsieur et Madame Bertram, son oncle et sa tante, vivent retirés à la campagne et ne fréquentent pas la société de Londres. La famille et surtout les femmes sont ainsi préservées des hommes mal intentionnés. Cependant, Mary et Henry Crawford font leur arrivée dans le voisinage pour quelques semaines. le quotidien des habitants est alors quelque peu bousculé surtout en l'absence du père et lors du retour du frère aîné Tom. Jane Austen réussi à nous ennuyer dans les premiers chapitres autant que ses protagonistes. On comprend ainsi la joie et le divertissement que ressentent les habitants de Mansfield Park lorsqu'une pièce de théâtre se prépare.

Dès le départ, Fanny est un personnage très transparent qui souhaite se faire oublier au possible. En effet, elle n'est pas élevée sur le même pied d'égalité que ses deux cousines. Heureusement, son cousin Edmond est beaucoup plus attentionné. Elle deviendra au fil de l'histoire un véritable appui pour ses tantes, ses cousins et ses amis. On se demande si son souhait le plus cher se réalisera. le dénouement se fait dans les derniers chapitres.

Jane Austen décrit toujours avec justesse la psychologie de chaque protagoniste. Au final, on déteste ou on aime les personnages. Elle réussit également à donner les menus détails de ce quotidien sans pour autant nous lasser car tout est intéressant : la végétation et les bosquets de Mansfield Park, le feu dans la chambre de l'Est, le bal, le dîner et les mariages.

Même si le roman est assez long, on est totalement plongé dans l'univers de l'auteur. C'est avec regret que j'ai posé mon livre et quitté Mansfield Park.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Mansfield Park ! Un de mes Jane Austen préférés...
Je suis presque triste d'arriver à la fin du roman mais également de l'oeuvre de Jane Austen... Il ne me reste plus que Raison et Sentiments à lire, de ses 6 oeuvres principales ! J'aime tellement sa plume, sa manière de décrire la société anglaise, ses personnages, l'ambiance... Un vrai coup de coeur pour les romans de Jane Austen !
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