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3,83

sur 451 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir déjà lu « Soudain, seuls » d'Isabelle Autissier, j'ai acheté et lu « Oublier Klara ». Dans ce roman, si on retrouve les thèmes proches de l'auteure-navigatrice, la mer, la pêche, la préservation de la nature, il y a aussi tout un fond historique très intéressant au coeur de l'intrigue.
Iouri a quitté la Russie en 1994 pour construire sa vie aux Etats-Unis, avec son compagnon Stephan et sa passion intacte pour l'ornithologie. Iouri est le fils de Rubin et le petit-fils de Klara. S'il revient à Mourmansk, c'est parce que son père Rubin est mourant. La relation entre le père et le fils est tendue, froide…Mais ce que Iouri ne savait pas en revenant dans sa ville natale, c'est que les dernières paroles de son père allaient le projeter sur les traces de son passé.
Dans cette famille à la communication inexistante, Iouri a grandi entouré de secrets et de non-dits, entre une mère distante et un père brutal. Il découvre donc que sa grand-mère Klara, géologue émérite, a été arrêtée et envoyée au goulag pour trahison. C'est l'histoire de cette grand-mère qu'il va reconstituer au prix de nombreuses démarches. Cette quête va lui faire découvrir plusieurs pans du passé et l'aider à mieux comprendre son père et ce qui a forgé son caractère.
Isabelle Autissier a une belle plume et nous fait voyager dans une autre époque. le récit est très intéressant et prenant, ponctué de passages quasi poétiques sur la mer, la pêche. Elle décrit également parfaitement les sentiments et rend bien compte des interactions entre les personnages. Très beau récit, lecture très agréable que je recommande à tous ceux qui aiment les récits « de famille » qui suivent plusieurs générations et aussi à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire récente de la Russie.

Un seul bémol, tout petit…dû à l'éditeur : la seule chose qui ait gâché un peu ma lecture, c'est la présence de nombreuses fautes, quelques coquilles certes, mais surtout des fautes de conjugaison assez exaspérantes !
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Vous pensez que Klara est le personnage central de ce roman, ce n'est pas tout à fait exact. La mer est là, présente, les campagnes de pêche, les marins, l'importance de ramener du poisson ... une question d'honneur et de survie
Une histoire d'hommes, de violence et en fond de décor, la police stalinienne, les déportations de femmes, d'enfants, d'hommes, la peur, la lâcheté, la souffrance et des moments d'amitié et d'espoir.
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Ce roman est construit en 3 parties dans lesquelles on suit 3 générations d'une même famille : Klara, la grand-mère, Rubin, le père et Iouri. L'histoire se déroule en Russie. Klara a été arrêtée sous le régime de Staline pour trahison à son pays. Elle a été déportée et n'est jamais revenue. Rubin a grandi sans mère, il s'est endurci, est devenu marin puis capitaine de bateau. Iouri a grandi sous l'égide d'un père autoritaire et en a beaucoup souffert. Alors que Rubin va mourir, il demande à Iouri de découvrir ce qu'il est advenu de Klara.

C'est un roman historique très intéressant, documenté, sur une période noire de la Russie où l'on pouvait être arrêté sur de simples spéculations ou être trahi même par ses proches. le récit montre également les dégâts causés sur une famille et sur plusieurs générations, c'est aussi un roman sur les relations filiales. C'est très bien construit, l'écriture est fluide. Les personnages ne sont ni tout blancs, ni tout noirs, ils essaient juste de survivre, chacun à sa manière, à un régime, un système qui broie ses citoyens.
A découvrir.
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Iouri, ornithologue, russe d'origine, vit depuis 20 ans aux États-Unis.
Il est rappelé à Mourmansk lorsque son père, Rubin, mourant, souhaite le voir une dernière fois.
Rubin lui fait une curieuse demande : comprendre ce qui est arrivé à Klara, sa mère, arrêtée par des hommes en noir, une nuit alors qu'il n'était encore qu'un petit garçon.

Nous découvrons donc petit à petit l'enfance de Iouri auprès de son père marin-pêcheur, souvent absent, parfois violent et toujours très exigeant avec lui, Reva sa mère qui s'est enfermée dans un monde sans émotion ni sentiment, et Anton le père de Rubin, un grand-père faible, défaillant. C'est une enfance difficile pour Iouri, qui pour palier à tous ses manques se concentre sur les oiseaux, se passionne pour les oiseaux. Nous découvrons aussi l'enfance de Rubin le père et petit à petit en avançant, l'histoire de Klara.

C'est la Russie de Staline, post seconde guerre mondiale, c'est la guerre froide et le communisme, ce sont les arrestations arbitraires, c'est le goulag, ce sont les trahisons, c'est la peur... l'ambiance est là, le ton est donné, on a froid dans le dos et cela m'a rappelé cette même ambiance si bien décrite dans "pain amer" de Marie-Odile Ascher, cette Russie fermée, froide, violente, où l'on a faim et l'on tremble.

Mais c'est aussi la pêche que l'on découvre, la pêche en haute mer, la pêche qui vide les océans de leurs poissons, la pêche malgré la tempête, le métier si difficile de pêcheur avec les longues absences, les risques sur le bateau, la fatigue.

Et avec Klara, qui est chercheuse, on part dans le grand nord proche du cercle polaire, là où vivent les Nenets, ces tribus nomades qui vivent de l'élevage de rennes et de pêche.

Après "Soudain, seuls", c'est une deuxième rencontre littéraire avec Isabelle Autissier et je suis maintenant convaincue de son talent de conteuse, elle sait m'emmener en voyage avec elle, dans le temps, sur les bateaux et sur la glace. Elle n'épargne pas ses personnages et j'aime qu'elle en fasse des Hommes fragiles et vulnérables.

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Premières phrases : " C'était l'heure sublime. Iouri n'avait pas demandé une place au hublot, mais l'avion était loin d'être plein et il s'y était glissé. Il savait qu'il serait incapable de lire ou de se concentrer sur quoique ce soit. Mieux valait regarder le paysage qui agissait comme une hypnose apaisante. Huit mille mètres sous lui s'étendait un blanc sans fin, à peine tranché, çà et là, d'une route sombre, dont on ne pouvait dire où elle conduisait. Les lacs gelés renvoyaient un éclat bleuté, la forêt alignait ses troncs bruns qui n'avaient pas retenu la neige. Ailleurs, blanc, blanc, blanc."

Iouri, qui vit depuis vingt-trois ans aux États-Unis et a fait une belle carrière universitaire, il est ornithologue, a su son père mourant et réclamant son fils unique ; alors il retourne à Mourmansk - il avait pourtant juré quand il s'en était enfui que c'était pour toujours - à la rencontre de cet homme dur, ricanant et mauvais, qui le terrorisait quand il était jeune.
Le père de Iouri, Rubin, était tout enfant quand un soir de juin 1950, des hommes habillés en noir sont venus chercher sa mère, Klara une scientifique, géologue de renom ; élevé par un père taciturne, Rubin s'est épanoui dans la pêche maritime, est devenu capitaine d'un grand chalutier, mais au prix d'un acte terrible qui pèsera toujours sur son âme...

Les retrouvailles ne sont pas faciles et Rubin exprime une dernière envie, celle de savoir qui était sa mère et pourquoi elle a disparu brutalement ; qu'avait-elle fait ou dit pour être ainsi emmenée et ne plus jamais reparaître ?
Et le père sur son lit de mort prie le fils : "Tu dois trouver. Vite avant que je crève. Au moins que je sache."
Iouri va en quelque sorte mener une enquête sur ce qui est arrivé à sa grand-mère ; retours en arrière, recherche de documents anciens qu'il étudiera même après son retour chez lui et la mort de son père, nous permettront de comprendre l'histoire de Klara, le rôle joué par Anton son mari et l'énorme poids du secret qui pesait sur tous à cette époque : "J'ai tout de suite senti qu'il ne fallait pas chercher à savoir" avoue Rubin à son fils.

L'auteure profite du retour de son personnage principal en Russie après une longue absence pour sonder la Russie contemporaine dirigée par Poutine : "Tout avait changé, mais rien n'avait changé", "Il avait laissé l'URSS en noir et blanc, la Russie était passée à la couleur", "La Russie est devenue un foutoir, un pays de gangsters"...

Il y a des moments absolument magnifiques dans ce livre : quand le jeune Iouri découvre les oiseaux et que leur vol le libère des chaînes terribles qui le retiennent au sol... Quand Isbelle Autissier, par ailleurs très respectueuse de l'océan, raconte les marins pêcheurs, leur vie quotidienne, leurs relations aux poissons tout en dénonçant la surpêche...

C'est passionnant, une histoire qui raconte le destin d'une femme et celui de sa descendance, tout en dénonçant vigoureusement le système soviétique et ses déportations de masse. C'est aussi un hymne à la Nature, on n'en attend pas moins d'Isabelle Autissier, avec des pages sublimes qui renvoient visiblement à des expériences personnelles ; un très beau livre, enthousiasmant !

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Gros,gros,gros coup de coeur!


Il s'agit du 3eme roman que je lis d'Isabelle Autissier et je pense mon préféré! Et pourtant les autres étaient déjà des coups de coeur, alors c'est pour dire.


Dans ce roman, Isabelle Autissier nous emmène en Russie. Nous suivons une famille sur trois générations, de l'après guerre à aujourd'hui. 

On découvre donc la Russie communiste de Staline, ses répressions, ses goulags, son culte de la personnalité, toutes les horreurs qu'un régime totalitaire peut engendrer. Non seulement pour ceux qui ont vécu cette période bien sûr, mais également pour les générations suivantes. 


L'autrice décrit très bien aussi les ravages des secrets de famille, des non-dits.

Les personnages sont très touchants, même ceux qui au début nous paraissent détestables, m'ont finalement touchés.

Comme dans tous les romans ( ceux que j'ai lu en tout cas) de cette autrice, le lecteur voyage et découvre des contrées lointaines, des peuples autochtones. le texte est extrêmement riche en détails tant sur les paysages que sur les pratiques ancestrales de ces peuples.


J'ai appris plein de choses au niveau historique et culturel.


Ce que je retiens principalement de ce roman c'est donc un enrichissement tant aux niveau de mes connaissances personnelles que beaucoup d'émotions grâce aux personnages et aux paysages que l'on découvre (presque) comme si on y était!

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Je me suis inscrite il y a peu à un prix littéraire. 5 romans sont sélectionnés dont Oublier Klara. Je suis à la fois heureuse de participer et découvrir de nouvelles plumes (sur lesquelles je dois le reconnaitre, mon regard ne se serait pas attardé sans cette occasion) et à la fois anxieuse de ne pas avoir choisi mes lectures et d'en être déçue.
Je découvre ici les talents de romancière d'Isabelle Autissier. Un roman qui m'a laissée perplexe. Tout d'abord parce que malgré la fluidité de son écriture et le souffle romanesque, le récit d'Oublier Klara est très dur et nous plonge dans la Russie du début du XXème siècle, une population sous le joug de la dictature communiste, essayant de survivre plutôt que de vivre.
Ensuite, j'ai été quelque peu déçue par la place discontinue du personnage de Klara dans la construction du roman, on la perd de vue trop souvent à mon goût au cours du roman.
Malgré cet écueil et la gravité de son propos, je n'ai pas été insensible au style d'Isabelle Autissier. Mon regard s'attardera donc sur son nom la prochaine fois que je le croiserai en librairie ou bibliothèque.


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Très très beau roman qu'on ne peut pas lâcher, une écriture magnifique notamment quand il s'agit de dépeindre la mer, la nature, la rude existence des pêcheurs. Sans oublier l'histoire, la Russie de Staline et post Stalinienne.
A lire absolument.
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Isabelle Autisseur, navigatrice hors pair, chroniqueuse, romancière. Son livre est très documenté. le récit est prenant du début jusqu'à la fin. Un regard affûté sur la machine à broyer des hommes et des femmes en Russie. Ce roman est aussi un hommage aux nenets, peuple nomade russe en Oural polaire, pauvres victimes de cette politique.
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J'ai des sentiments très contradictoires sur cette lecture qui entremêle plusieurs thèmes: les destins de trois générations d'hommes d'une même famille, dont la femme/ mère/ grand-mère a disparu après son arrestation par la milice stalinienne; la vie de cette femme, Klara, en tant que détenue; enfin un récit où l'on se reconnecte aux éléments: les oiseaux et la vie à bord des chalutiers, ces passages de quasi-suicide renouvelé à chaque embarquement étant sans conteste les plus authentiques.
Le problème c'est que le roman ne fait que 322 pages et chacun de ces sujets laisse un goût d'inachevé (et particulièrement la dimension psychologique des personnages aurait pu être plus subtile), mais c'est surtout l'écriture qui m'a bloquée: le beaucoup trop scolaire voir prétentieux manque de fluidité. J'ai par exemple noté plusieurs répétitions de certains termes pompeux... Heureusement la structure romanesque indéniable du roman fait que j'ai malgré ces défauts été embarquée dans l'histoire
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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