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sur 449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait vingt-trois ans, soit l'exacte moitié de sa vie, que Iouri a tourné le dos à la Russie et à la tyrannie paternelle pour s'établir en Amérique. Lorsqu'il est appelé au chevet de son père mourant, il retrouve un homme toujours aussi brutal et méprisant à son égard, mais taraudé par une question sans réponse : qu'est devenue sa mère après son arrestation en 1950 sous ses yeux de bambin de quatre ans ? Iouri va se lancer sur les traces de sa grand-mère disparue, partant du berceau familial, Mourmansk, où Klara fut scientifique dans un centre de recherche, et son père patron d'un chalutier-usine.


Se déroule alors une passionnante saga à rebours, à la lecture prenante et aux personnages campés avec justesse et sensibilité : après la vie et le point de vue de Iouri qui, élevé à la dure et brimé, n'a eu d'autre échappatoire que la fuite, l'on découvre le parcours de son père, muré dans une carapace de brutalité qui lui a permis de survivre à l'explosion de son enfance, à l'ostracisme et à la misère contre lesquels il a dû se battre ensuite. Enfin, grâce à un enchaînement de circonstances peut-être quelque peu romanesque, Iouri va pouvoir reconstituer une partie du parcours de sa grand-mère, avalée par le terrible goulag.


En s'intéressant aux répercutions des purges staliniennes sur plusieurs générations d'une même famille et jusqu'à nos jours, ce récit offre une perspective historique et sociétale de la Russie, d'où émerge une formidable force de résilience, mélange d'acharnement parfois brutal à s'imposer et à réussir, et d'application à oublier pour mieux se tourner vers l'avenir.


Quatre principaux tableaux marquent cette vaste fresque : le quotidien à Mourmansk, cette ville au nord du cercle polaire où la neige est noire ; le puits sans fond du goulag et des camps de travail sibériens ; l'isolement glacé d'une île de l'Océan Arctique où les Nenets, nomades éleveurs de rennes, tentent encore de préserver leur mode de vie ; et, sans doute le plus spectaculaire et le plus réussi : l'épuisant et terrifiant huis-clos des campagnes de pêche à bord des chalutiers-usines russes, en compagnie de véritables forçats de la mer dont la rudesse n'a d'équivalent que celle des éléments.


Voyage autant géographique que temporel où la brutalité des hommes laisse néanmoins la place à de jolis passages poétiques sur la mer, les oiseaux et les beautés de la nature arctique, ce livre est aussi un hommage à l'impressionnante résilience de l'âme russe.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En ces temps de canicule, partons donc à Mourmansk en Russie, la plus grande ville du monde située au-delà du cercle polaire. Non pour y contempler les dégâts du réchauffement climatique, mais ceux du stalinisme, et pour y chercher Klara. Ou plutôt son souvenir et l'histoire d'une famille. La quête commence auprès d'un lit d'hôpital, celui de Rubin, qui se meurt. Son fils Iouri est à ses côtés, de mauvais gré. Il a dû quitter dare-dare les Etats-Unis où il a émigré 20 ans auparavant pour y vivre librement son homosexualité et sa passion pour l'ornithologie. Alors qu'il pensait ne jamais rentrer en Russie, le voici donc au chevet de son père détesté. Celui-ci le supplie de chercher à savoir ce qui est arrivé à Klara, la mère de Rubin, arrêtée en 1950 en pleine nuit et en pleine période stalinienne, sous les yeux terrifiés de son mari et de son petit garçon. Et comme si cela n'était pas suffisamment déstabilisant, l'arrestation et la disparition de cette géologue de haut vol jettent sur la famille, suspectée d'être antirévolutionnaire, un voile d'infamie qui ne se lèvera pas avant de longues et cruelles années.
Trois générations, trois destins, dont seul celui de Iouri semble porteur d'espoir. Klara, victime de l'Histoire soviétique, son fils Rubin aux prises avec un sentiment d'abandon ingérable et dont le seul amour sera la mer, incapable qu'il est d'aimer les humains, et Iouri qui porte le poids de ce passé et d'une enfance terriblement malmenée. Les trois personnages ont en commun d'avoir beaucoup souffert et de s'être voués corps et âme à leur passion : la science, la pêche au chalut, l'ornithologie.
La mer, la nature et l'écologie, l'oppression des populations indigènes, les soubresauts de l'Histoire et leurs retombées sur l'intime, les relations filiales sont les thèmes qui traversent ce roman captivant. Avec une plume lumineuse et mélancolique, Isabelle Autissier nous invite à éclaircir le passé pour mieux construire l'avenir, et à n'oublier aucune des Klara de ce bas-monde.

En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.

#OublierKlara #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Isabelle elle aime bien le froid. En la suivant dans « Soudain seuls » par exemple, je me souviens m'être singulièrement caillé les miquettes au beau milieu de l'Antarctique.

Avec « Oublier Klara » Isa nous entraîne cette fois à l'autre extrémité du globe, direction Mourmansk, riant port de pêche où là aussi le plan bikini motif tropical, tu peux oublier. Mais les océans y font quand même et toujours partie du décor, fidèles équipiers de notre navigatrice aux multiples talents, fascinée depuis toujours par les eaux extrêmes de ces contrées perdues.

Une passion pour la mer et la nature qui ouvre tant bien que mal un sentier vers la liberté, voilà le dénominateur commun des trois destins contés ici. Klara, son fils Rubin, son petit-fils Iouri, trois silhouettes fondues dans la grande Histoire, de l'URSS de Staline à la Russie de Poutine. Trois générations bâties sur des zones d'ombre que Iouri, dernier de la lignée, tentera vaillamment d'éclairer.

A travers ces vies intensément fragiles, à la fois romanesques et ordinaires, Isabelle cause aussi bien de résilience, de mémoire familiale, de politique ou de préoccupations environnementales, dans cette fresque intelligente, poétique et foisonnante que j'ai eu bien du mal à quitter. Car en dépit de l'injonction du titre, Klara je ne suis pas près de l'oublier.


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Je ne connaissais pas Isabelle Autissier en tant que romancière, et je ne suis pas déçue d'avoir découvert cette facette de la navigatrice.
L'histoire est très intéressante, bien documentée, les personnages attachants.
La nature est omni présente, comme une peinture en toile de fond. le lecteur y retrouve l'attachement de l'auteure pour la mer.
Un bon moment de lecture.
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Elle est vraiment surprenante Isabelle AUTISSIER. Cette fois, elle nous entraîne à Mourmansk, un port sur la mer de Barents, où Iouri part sur les traces de son enfance.

Tressé au fil de trois générations sous le régime soviétique puis russe, ce nouveau roman de l'ex-navigatrice Isabelle Autissier est bâti sur une trinité : le ciel pour Iouri ; la mer pour Rubin, son père, qui fut capitaine d'un chalutier quand les eaux de l'Arctique étaient encore poissonneuses ; la terre pour sa grand-mère, Klara, géologue, que Iouri n'a pas connue.
Le Monde - publié le 27 juin 2019 - Culture - Livres

Il n'a pas eu la vie facile Iouri. Son père a été très dur avec lui, et il n'a pas trouvé d'aide autour de lui, encore moins auprès de sa mère, qui ne la jamais câliné. Seule, une amie de la famille lui apportera un peu de douceur. D'ailleurs, il a fuit la Russie pour les Etats-Unis afin de se construire et vivre sa vie.

Une lettre de son père le rappelle en Russie. A sa demande, il va partir sur les traces de sa grand-mère, Klara, envoyé au Goulag.

Mais avant d'en venir à Klara, on va suivre la vie de Iouri depuis son enfance.

Je me suis demandé, un moment, mais pourquoi le livre a pour titre « Oublier Klara », alors que tout tourne autour de Iouri ? Et bien, tout simplement, parce que tout part de Klara. La dureté de son père, la lâcheté de son grand-père, la force de sa grand-mère. Iouri se posera bien des questions avant de retrouver et de savoir ce que sa grand-mère est devenue et pourquoi elle a été envoyée au Goulag. Enfin, enfin, Iouri se retrouvera et pourra se poser.
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Les oiseaux de Mourmansk

Isabelle Autissier construit, roman après roman, une oeuvre forte et attachante. Après «Soudain, seuls» voici l'enquête menée à Mourmansk par Iouri, de retour en Russie après 23 ans pour tenter de retrouver sa mère Klara.

On avait quitté Isabelle Autissier avec «Soudain, seuls», ce combat glaçant et émouvant pour la survie mené par Louise et Ludovic, échoués sur l'île australe de Stromness. Un excellent roman – dont on se réjouit de voir l'adaptation cinématographique – comme l'est ce nouvel opus qui nous mène cette fois à Mourmansk. C'est là, au nord du cercle polaire arctique, que Iouri débarque un jour de 2017. Il a fait le voyage d'Ithaca, État de New York, «pour assister, vraisemblablement, à la mort de son père.» même s'il était parti 23 ans plus tôt, en se jurant de ne pas revenir et de couper les ponts avec ce père qui le maltraitait.
Sans doute pressent-il qu'en retrouvant la ville de son enfance, il pourrait faire ressurgir quelques souvenirs, reconstituer une partie du passé de sa famille et par conséquent le sien. Une intuition confirmée par Irina, sa belle-mère, qui l'accueille avec ces mots: «Heureusement que tu es là. J'ai prié pour cela. Tu dois le voir. Il faut qu'il te parle. Il a des choses à te dire. Vas-y vite avant…»
Arrivé à l'hôpital où son père est alité, il constate qu'il est déjà trop tard, avant de se rendre compte que Rubin respire encore, qu'il aimerait évoquer avec lui la vie de sa mère Klara.
S'il a tant à dire, c'est parce que jusqu'à présent le sujet était tabou, qu'il ne fallait même pas évoquer son nom, de peur de perdre une liberté déjà restreinte et de protéger la famille.
La construction du roman, qui visite tour à tour les trois générations, nous permet de comparer tout à la fois les régimes politiques, le poids de l'Histoire et les personnages de la famille: «une grand-mère énergique et sensible jusqu'à l'imprudence; un grand-père aimant, mais faible et veule; un père tenu de se battre dont la brutalité avait dévoré la vie; une mère inexistante qui s'était dévolue aux objets, puisque les êtres la décevaient. Et au final lui, Iouri, dont l'enfance avait été imprégnée de ces espoirs, de ces combats, de ces renoncements. Un destin identique à celui de millions de familles tourmentées par les soubresauts de l'Histoire, qui cachaient un cadavre dans le placard, croyant ainsi se faciliter la vie.»
Le cadavre en question, c'est la condamnation de Klara à 25 ans de camp pour espionnage et propagande contre le pouvoir soviétique. Avec Anton, elle était arrivée à Mourmansk avec leur bébé pour assurer la victoire du régime communiste en mettant leurs compétences de géologues au service de la recherche de minerai radioactif. «Ils bénéficiaient de bons de nourriture et surtout de charbon. Aussi, le soir, les visiteurs étaient nombreux, autant pour se tenir au chaud que pour profiter de l'ambiance. Car Rubin décrivait sa mère comme une optimiste invétérée, une femme énergique, aimant s'entourer, régner sur un aréopage d'amis.»
Un bonheur fugace pour le petit garçon qui se retrouve bientôt séparé de sa mère, en proie à un père de plus en plus irascible, de plus en plus violent et qui ne voit d'autre carrière pour son fils que la sienne, celle de marin-pêcheur.
Mais Iouri veut étudier, s'intéresse à l'ornithologie et surtout, sacrilège suprême aux yeux de son géniteur, éprouve une inclinaison très forte pour les hommes. Pour donner le change, il suivra le parcours traditionnel des pionniers, rencontrera Luka avec lequel il a ses premiers émois amoureux, et montera à bord du chalutier confié à son père en tant que mousse. Une expérience aussi traumatisante que formatrice et qui s'achèvera de façon dramatique.
Après la chute de l'URSS et le retour de prisonniers des camps, un nouvel espoir de revoir Klara naît.
Mais le nouveau régime charrie aussi avec lui lenteurs administratives et jugements arbitraires. Isabelle Autissier montre fort bien que la peur ne s'envole pas d'un jour à l'autre et que l'économie de marché provoque aussi de grands bouleversements, surtout dans ces régions reculées. Un roman fort, à hauteur d'hommes qui tisse des liens entre les générations et qui démontre combien il est difficile de s'évader, de vouloir fuir un destin ancré dans les gènes.


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Iouri est un russe exilé aux États-Unis. Il reçoit un message d'une voisine de son père lui disant que celui-ci est mourrant et qu'il voudrait lui parler. Iouri rentre donc à Mourmansk,sa ville natale , pour voir son père avec lequel il n'a pas gardé beaucoup de liens car c'était un père violent et peu aimant . Rubin, le père ,parle à Iouri de sa grand-mère Klara et lui demande de retrouver sa trace. Iouri est surpris car on lui avait dit qu'elle était morte jeune de la tuberculose. Klara et son mari étaient des géologues de renom ,klara était directrice de département. Une nuit des hommes de la police de Staline sont venus et l'ont arrêtée et on ne l'a jamais revue .Iouri va entreprendre des recherches pour essayer de trouver une trace de Klara.
L'auteure revient sur la jeunesse de Rubin puis de Iouri.Partant de rien avec une force de caractère extraordinaire ,Rubin a réussi à se faire une place en devenant patron d'un bateau de pêche.
Le recit s'oriente ensuite sur la vie de Klara et l'auteure fait la lumière sur ce qui s'est passé.
Un récit tres intéressant,extrêmement bien documenté sur les conditions de vie des pêcheurs ,on y découvre (même si on le savait déjà )la monstruosité du régime stalinien ,les déportations au goulag .la bureaucratie invraisemblable comme dans un roman de Kafka .
Ce roman comme les autres romans d'Isabelle Autissier que j'ai lu "seuls au monde ""l'amant de Patagonie "et "le naufrage de Venise "m'a beaucoup plu .
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Lorsqu'il avait quitté la Russie en 1994, 23 ans auparavant, Iouri s'était juré que c'était pour toujours et le voilà, le nez collé au hublot regardant sa terre natale se rapprocher de plus en plus.
A 46 ans, Iouri a passé la moitié de sa vie aux Etats Unis, il y a construit sa vie avec son compagnon et sa passion pour les oiseaux dont il a fait son métier.

Dès la sortie de l'aéroport, il se sent agressé par les pubs pour I phones, les magasins regorgeant d'articles de mode aux tons flashy.
« Il avait laissé l'URSS en noir et blanc, la Russie était passée à la couleur ».

Une fois quitté le centre-ville, il retrouve son quartier inchangé, sinistre avec ses barres de béton hautes de dix étages, aux façades plus lépreuses que jamais.

C'est à la demande de son père mourant que Iouri a fait ce voyage.
Le vieil homme sur son lit d'hôpital, lui raconte la nuit où la police stalinienne a arrêté Klara, sa mère, alors qu'il n'était qu'un enfant, le laissant seul avec Anton, qui l'a élevé tant bien que mal sans chercher à comprendre.

Iouri se livre à une enquête minutieuse et avec tout son talent Isabelle Autissier nous plonge dans une histoire familiale qui se mêle à la grande histoire de l'Union Soviétique aux heures les plus sombres.
Elle fait alterner les voix de chacun de ses personnages sans jamais lasser ni perdre le lecteur.

« Oublier Klara » est l'histoire d'une femme mais surtout l'histoire de trois hommes ballottés par des évènements qui les dépassent dans un pays où il est préférable de se taire.

Avec ce nouveau roman, Isabelle Autissier confirme son talent d'écrivaine. Elle décrit magnifiquement les paysages hostiles mais néanmoins sublimes et nous montre tout un peuple meurtri par une époque douloureuse.

Merci à NetGalley et aux Editions Stock
#OublierKlara #NetGalleyFrance


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Isabelle Autissier est une femme accomplie.
Outre ses exploits de navigatrice, ses recherches, ses multiples activités, elle se révèle être un très bon écrivain.
Elle nous offre avec « Oublier Klara » une plongée dans l'enfer du stanilisme et du goulag.
Elle a l'art du récit bien mené, de la construction, de l'intrigue qui vous tient.
L'art de nous plonger dans un pan de l'histoire soviétique que l'on suit avec passion.
Ses recherches sont poussées, sont tout sauf rébarbatives, et mêlées à une histoire de famille captivante.
L'art aussi de nous emmener dans d'autres paysages.

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Quand le hasard s'en mêle! Une couverture qui invite au voyage et à la découverte , une réflexion : tiens Isabelle Autissier écrit ! parce que ce nom évoquait celui d'une très grand navigatrice, un tour du monde en solitaire ...
Et 300 pages plus tard une lectrice convaincue du talent d'auteur d'Isabelle Autissier.
Mourmansk. Iouri , ornithologue prestigieux , revient dans sa ville natale, son père mourant a demandé après lui. Iouri vit aux U.S.A depuis presque 30 ans, il a saisi l'occasion d'une bourse universitaire pour aller étudier aux U.S.A et y rester.
Revenir à Mourmansk c'est réveiller ses souvenirs, c'est remonter dans l'histoire de sa famille, des années 50 sous la férule stalinienne, faire renaitre les images des camps , des goulags et peut-être enfin découvrir l'indicible et lever l'interdit sur Klara la femme que les hommes en noir sont venus arrêter en pleine nuit, la femme que chacun, Anton,l'époux, Rubin ,son fils le père de Iouri ont voulu coûte que coûte oublier pour pouvoir continuer à vivre.
Roman sombre sur une période encore plus sombre de l'ex-U.R.S.S . L'écriture d'Isabelle Autissier de belle et "pudique" quand elle parle des hommes, devient somptueuse quand la nature l'interpelle et passionnée quand la mer occupe tout l'espace.
Un bien beau roman.
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