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Les plus beaux manuscrits (La Ma... tome 12 sur 12
EAN : 9782262020644
166 pages
Perrin (25/03/2004)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Toute sa vie, George Sand a laissé briller "le soleil de son coeur". Elle s'est donnée sans compter : à l'écriture, à ses amants, à ses proches, à ses amis, à ses enfants et à ses petits-enfants. Mais elle ne s'est jamais laissé dominer : elle a toujours gardé la maîtrise de sa liberté, de son indépendance, de son destin.

C'est à ce titre que son véritable prénom, "Aurore", est un symbole : en arrivant à conquérir son indépendance à une époq... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne vis plus en moi. Tout mon coeur a passé dans mes enfants et dans mes amis. Je ne souffre que de ce qui les fait souffrir. J'en souffre beaucoup, quelquefois trop, parce que j'ai besoin d'un grand effort pour les soutenir. Je manque de courage intérieure pour le mal des autres. Si les autres n'existaient pas, je serais parfaitement heureuse - heureuse comme une pierre qui aurait des yeux - mais ils existent et me font exister. Je me réjouis et m'afflige en eux et pour eux. Moi, je n'ai plus besoin de rien pour moi. Dois-je vivre longtemps ? Cette étonnante vieillesse qui s'est faite pour moi sans infirmité et sans lassitude est-elle le signe d'une longue vie ? Tomberai-je tout d'un coup ? Qu'importerait de savoir cela, puisqu'on peut à toute heure être emporté par un accident ? Serai-je encore utile ? Voilà ce qu'on peut se demander. Il me semble que oui. J'ai acquis sans savoir comment beaucoup de sagesse.
Je ne crains de la mort que le chagrin qu'elle causerait aux miens.
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"L'humanité n'offre rien de nouveau. Je crois que la foule, le nombre, le troupeau sera toujours haïssable. Ah ! Cher bon maître si vous pouviez haïr ! C'est là ce qui vous a manqué : la Haine. Malgré vos grands yeux de sphinx, vous avez vu le monde à travers une couleur d'or. Elle venait du soleil de votre coeur."
A ce doux reproche que lui faisait son ami Gustave Flaubert dans une lettre écrite depuis Croisset le 8 septembre 1871, George Sand fit la réponse suivante : "Eh quoi, tu veux que je cesse d'aimer ? Tu veux que je dise que je me suis trompée toute ma vie, que l'humanité est méprisable, haïssable, qu'elle a toujours été, qu'elle sera toujours ainsi ? Non, non, on ne s'isole pas, on ne rompt pas avec les liens du sang, on ne maudit pas, on ne méprise pas son espèce. L'humanité n'est pas un vain mot. Notre vie est faite d'amour, et ne plus aimer, c'est ne plus vivre."
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Mais ces amants, ces êtres qu'elle a su combler, materner, soigner, n'ont pas compris à quel point elle avait besoin à son tour d'être aimée, protégée, sans jamais être dominée, rabaissée, diminuée, ravalée au statut d'objet de plaisir, d'épouse et de mère soumise, de maîtresse captive, de fille légère, de femme facile... Ils n'ont jamais compris à quel point elle ne supportait pas d'être entravée ou d'être déçue... Ils n'ont pas compris que, sous le masque de George, au-delà de ses redingotes, de ses bottes, de ses pantalons et de ses cigares, vivait une femme, petite et frêle, pétrie de doutes et d'espoirs, une femme qui osait exprimer la révolte de toutes les jeunes filles violées pendant leur nuit de noces, l'ennui de toutes les mal mariées, de toutes les femmes déçues, de toutes les épouses dotées mais trompées, de toutes les mères confinées, de toutes les femmes battues, opprimées, de toutes les maîtresses vendues, exhibées ou cachées, dépréciées, cloîtrées, stérilisées, prostituées, marchandées... Ils n'ont pas compris que, à cette époque où les femmes ne pouvaient régner que sur les ors des théâtres et des salons, sur la respectabilité de leur ménage ou dans le coeur des amateurs de courtisanes, George Sand voulait faire l'apprentissage de la liberté, du refus, de l'indépendance, de la solitude matérielle, de la pauvreté, de la littérature... et de l'amour, cherchant celui qui pourrait l'aimer et la comprendre, accepter ses nuits de labeur et d'écriture, sans avoir peur de son intelligence, de son autonomie, de ses initiatives...
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Jamais aucun siècle n'a professé l'égoïsme d'une manière aussi révoltante que le nôtre. Il s'est établi il y a 50 ans une guerre acharnée entre les sentiments de justice et ceux de cupidité. Cette guerre est loin d'être finie quoique les cupides aient le dessus pour le moment. Quant tu seras plus grand tu liras l'histoire de cette révolution dont tu as tant entendu parler et qui a fait faire un grand pas à la raison et à la justice. Cependant ceux qui l'avaient entreprise n'ont pas été les plus forts et ceux qui y ont travaillé avec le plus de générosité ont été vaincus par ceux qui, aimant les richesses et les plaisirs, ne se servaient du grand mot de république que pour être des espèces de princes pleins de vices et de fantaisies. Ceux-là furent dont les maîtres, car le peuple est faible à cause de son ignorance, et parmi ceux qui pourraient prendre son parti et le secourir par leurs lumières, il en est un sur mille qui préfère le plaisir de faire du bien à celui d'être riche et comblé d'amusements et de vanité. Ainsi la classe la moins nombreuse, celle qui reçoit de l'éducation l'emportera toujours sur la classe ignorante, quoique cette classe soit la masse des nations.

Extrait d'une lettre à son fils datant de 1835.
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Dès sa petite enfance, George Sand prit l'habitude de se transformer en voyageur immobile, n'hésitant pas à dire que ses "plus beaux", ses "plus doux voyages", elle les avait faits "au coin de son feu, les pieds dans la cendre chande et les coudes appuyés sur les bras râpés du fauteuil de sa grand-mère"... Ces "voyages imaginaires" lui permirent d'injecter dans son oeuvre les décors de pays ou de provinces qu'elle n'avait jamais visités.
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