Depuis que je lis, je lis de la science-fiction - je ne lis pas que de la science-fiction, mais elle entre pour moitié dans ce qui meuble mes insomnies - et, en ce sens, j'ai toujours eu conscience d'être privilégié, d'être très privilégié.
Non seulement parce que, quand une dictature se met en place, l'une de ses premières dispositions est de prohiber la science-fiction (qui vient juste après la sociologie dans sa hiérarchie des potentialités subversives)
Non seulement parce qu'elle est un puissant outil pédagogique, toutes sciences confondues, et un formidable véhicule idéologique.
Non seulement parce qu'elle est la plus riche expression de l'imagination créatrice.
Mais parce que, au delà de toutes ces prérogatives, la science-fiction n'est ni plus ni moins que le seul mode d'expression d'intention et de réflexion prospectives dans un champ d'exploration illimité.
Je suis de ceux qui professent l'abolition des privilèges, aussi me suis-je toujours efforcé de faire découvrir la science-fiction aux néophytes, aux profanes, aux réfractaires et même aux détracteurs quand il m'arrivait de rencontrer un esprit ouvert parmi ces derniers...
(extrait de la préface)
Extrait de la conférence "Scintillements! Hommage à Ayerdhal, maître de la SF et du thriller" aux Imaginales 2019.