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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup aimé lire ce livre. Il m'a énervée, emportée que j'étais auprès de l'héroïne africaine, faisant mienne sa cause et sa bataille face aux hommes et aux traditions qui l'oppressent.
C'est l'histoire d'une femme dont le mari meurt...et qui se remémore leurs instants heureux, mais également la trahison qu'elle a ressenti quand son mari a pris une seconde épouse (une camarade de classe de leur fille ! ), sans le lui dire en face, et quasi en l'abandonnant du jour au lendemain. Mais elle raconte également les vautours autour du décès de son mari, la famille de la seconde épouse, sa fierté mise à mal même dans cette situation douloureuse, où elle doit se montrer forte, sauver les apparences. Mais elle raconte aussi comment elle décide de s'affirmer en tant que personne indépendante, de s'affranchir de certaines traditions, au détriment de l'opinion générale. L'histoire d'une femme forte, qui doit se battre pour avoir une petite place dans sa vie.
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Une si longue lettre est un grand roman,très grand qui traite de la société africaine dans son ensemble,à travers la société sénégalaise,la culture les traditions et les problèmes famillaux.
Je prends le cas de Mawdo Bâ médecin qui épouse sa cousine parce que sa mère le veut,en ces temps là ,la parole paternelle et maternelle pesait plus lourdement qu'aujourd'hui dans l'orientation des destinées,on se pliaient à des exigences familiales qui allaient parfois à l'encontre de nos désirs et intérêts.Les femmes acceptent la polygamie quand c'est elles qui viennent s'ajouter dans la masse,mais la prémière épouse n'accepte jamais,elle si consente quand elle a beaucoup d'enfants comme c'est le cas de Ramatoulaye,moi je ne suis pas contre la polygamie si le respect y est.

J'attends avec impatiente la biographie de MARIAMA BÂ ET LES ALLEES D'UN DESTIN;
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Une si longue lettre est un grand roman,très grand qui traite de la société africaine dans son ensemble,à travers la société sénégalaise,la culture les traditions et les problèmes famillaux.
Je prends le cas de Mawdo Bâ médecin qui épouse sa cousine parce que sa mère le veut,en ces temps là ,la parole paternelle et maternelle pesait plus lourdement qu'aujourd'hui dans l'orientation des destinées,on se pliaient à des exigences familiales qui allaient parfois à l'encontre de nos désirs et intérêts.Les femmes acceptent la polygamie quand c'est elles qui viennent s'ajouter dans la masse,mais la prémière épouse n'accepte jamais,elle si consente quand elle a beaucoup d'enfants comme c'est le cas de Ramatoulaye,moi je ne suis pas contre la polygamie si le respect y est.

J'attends avec impatiente la biographie de MARIAMA BÂ ET LES ALLEES D'UN DESTIN;
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Un excellent roman épistolaire !

Ramatoulaye écrit à sa meilleure amie Aissatou. Son mari est mort, elle prend donc le temps de lui raconter, durant les quarante jours d'isolation exigé par son deuil, sa rencontre, ses trahisons, les questionnements qui l'habitent. Elle dresse un portrait de la femme sénégalaise, empli de féminisme et d'espoir.

Le roman est assez court et se lit très rapidement. le format de la lettre est très fluide, comme la narratrice s'adresse à un tu, elle pourrait aussi bien s'adresser directement au lecteur. C'est justement ce qui est suggéré puisque "à Aissatou" au début de la première lettre est la seule adresse qu'on aura et qu'elle nous raconte la vie d'Aissatou en parallèle de la sienne (techniquement Aïssatou, sa meilleure amie, connait déjà sa propre vie du moins je l'espère pour elle...).
Le thème de la décolonisation, de la discrimination raciale et de la manière dont le Sénégal se relève de la colonisation française est abordé mais le thème qui prédomine est tout de même le thème féministe.
Féminisme par la revendication du respect des droits des femmes trop souvent bafoué mais également par la dénonciation du mariage polygamique que la narratrice vit comme une trahison.
Malgré des longs passages sur la prise de pouvoir des femmes et la conscience de son corps, le personnage n'est pourtant pas une féministe. le discours féministe s'oppose parfois aux actions de la narratrice et s'incarne plutôt dans la prochaine génération de femmes marquée par la fille aînée de Ramatoulaye, Daba. C'est de loin mon personnage préféré, elle n'hésite pas à prendre la parole pour dire ce qu'elle pense, elle est engagé politiquement et a fait un mariage d'amour dans lequel elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
On remarque pourtant ce tiraillement entre tradition et modernité, toutes les jeunes femmes ne ressemblent pas à Daba, c'est le cas de Binetou, sa meilleure ami qui finit par épouser... son père et devenir la co-épouse de Ramatoulaye !
C'est ce déchirement entre passé et présent qui rend la narratrice un peu maternalisme sur les bords (de grands discours sur l'importance de la famille, la nativité etc.) et qui me fait remettre un peu en question l'aspect féministe de cet héroïne.
En tous cas, le livre n'est pas dépourvu de pointes féministes qu'on retrouve à chaque page. Il nous dresse aussi le portrait d'un Sénégal renaissant, ses traditions, ses luttes de classes et ses sublimes paysages.
A lire !
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Les premiers chapitres m'ont laissée légèrement dubitative face à cette « si longue lettre » dont je trouvais le procédé un peu trop artificiel dans la manière de tout raconter pour le lecteur·rice alors que la destinataire, Aïssatou, avait évidemment déjà connaissance des événements relatés. Mais ce sentiment s'est progressivement estompé tandis que je me passionnais pour le récit de Ramatoulaye.

Mariama Bâ raconte les années charnières, après l'Indépendance, où le pays est à réinventer, à réorganiser, et expose quelques réflexions politiques et sociétales sur la démocratie. Elle donne à découvrir des coutumes qui ne sont pas les miennes, les rites sénégalais autour du mariage ou des enterrements.
Cependant, plaçant la condition des femmes au coeur du roman, elle propose avant tout un récit éminemment féministe. La narratrice – qui présente plusieurs points communs avec l'autrice – dit sa fierté d'être institutrice malgré la charge de la « double journée », les convictions quant à la place des femmes dans la société et la politique, son mariage d'amour avec Modou à rebours des opinions de sa famille.
Cependant, les traditions se heurtent à la modernité quand Aïssatou et elle sont confrontées à la polygamie, lorsque leur mari prend une co-épouse. de là, deux trajectoires, des choix de vie différents : rester ou partir, accepter ou refuser. Tout en comprenant le choix de Ramatoulaye, on ne peut qu'admirer celui d'Aïssatou, celle qui a osé partir et vivre une vie qui n'est que sienne. À plusieurs reprises, coutumes ancestrales (et archaïques) et vision moderne se heurtent, notamment à travers ce qu'elle écrit de ses enfants, des rêves, convictions, moeurs, visions du couple de cette jeune génération.

L'incompréhension ou le refus de certaines moeurs n'empêche pas l'émotion, l'empathie, et je me suis prise de compassion pour toutes ces femmes. Les premières, mises à l'écart, bafouées, humiliées ; les secondes, trop jeunes, manipulées par leur famille, « agneau immolé comme beaucoup d'autres sur l'autel du « matériel » ». Ces femmes dont un frère, un ami peut hériter à la mort du mari, ces femmes aux libertés parfois bridées. Mais aussi ces deux femmes unies dans une amitié complice et compréhensive que le temps n'a pas amoindri.
J'ai été la première étonnée en réalisant que mes sentiments envers les hommes ont évolué au fil du récit, tant Ramatoulaye les décrit avec humanité, avec amitié ou amour, sans nier ou dissimuler leurs torts. (Sans aller jusqu'à les excuser, n'exagérons rien.)
Outre le fait que l'âge du roman ne se fait nullement sentir, il y a beaucoup de douceur dans son récit, mais également une grande lucidité. Ramatoulaye transmet ses émotions, oscille entre nostalgie de ce qui fut et espoir pour ce qui pourrait advenir, sans pour autant regretter la vie qu'elle a menée, et sa voix apparaît aussi équilibrée que vibrante. C'est ce qui confère de la force à ce roman, qui le rend bouleversant et passionnant, quand bien même je me suis souvent sentie à des années-lumière de la narratrice.

Un très beau récit, bien plus puissant que ce que les premières pages laissaient supposer, que j'ai refermé émue, interpellée, questionnée… et curieuse de lire son second roman, Un chant écarlate.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Deux amies, deux victimes de la polygamie, deux parcours de vie différents guidés par la sagesse, deux femmes qui refusent d'être considérées comme des objets au service de l'homme, deux femmes qui refusent de subir et ne se plieront plus aux coutumes et traditions instaurées en faveur de l'homme uniquement. Deux femmes dans la société sénégalaise en marche vers l'émancipation où l'homme ne fera plus la loi.
C'est un livre poétique où l'amour et l'amitié prennent toute la place. D'un côté l'amour est brisé par l'arrivée de Nabou et Binetou les coépouses par un mariage forcé, de l'autre l'amitié est là, sincère et fidèle. Les chapitres sont courts, pudiques, le style fluide. Chaque phrase nous entraîne dans un thème de réflexion. Chaque personnage nous montre un aspect de la culture sénégalaise des années 79 dans laquelle la tradition est encore vive.
Ramatoulaye est une femme passionnée et passionnante. Elle nous embarque dans ses méditations qui bousculent la coutume. Pourquoi Modou a-t-il pris une autre femme ? A-t-elle failli à son devoir d'épouse et de mère ? N'a-t-elle pas bien tenu sa maison ? Ne lui a-t-elle pas donné de beaux enfants ? Ils se sont tant aimés qu'elle ne comprend pas sa trahison. Elle souffre et se révolte, mais son amour pour ses enfants reste intact. On souffre avec elle, on lui promet un avenir meilleur, on se réjouit des petits bonheurs qui accompagnent sa vie de femme et de maman en attendant le nouvel élu de son coeur à qui elle donnera à nouveau tout ce qu'elle est.
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"Une si longue lettre" est un véritable chef-d'oeuvre littéraire. Ce livre m'a profondément marqué par sa pertinence et sa modernité, malgré le fait qu'il ait été écrit il y a déjà des dizaines d'années. L'actualité des thèmes abordés est saisissante, et le récit résonne toujours avec une puissance émotionnelle et intellectuelle remarquable. La manière dont l'autrice explore les questions de la condition féminine, des traditions, et de la quête d'émancipation est tout simplement fascinante. Rien n'a changé depuis l'époque où le livre a été écrit, et cela est à la fois troublant et terrifiant. C'est une lecture essentielle pour tous ceux qui s'intéressent aux questions sociales et aux enjeux de la condition humaine.
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Une si longue lettre est le récit que conte Ramatoulaye à son amie Aïssatou pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.

Elle évoque les souvenirs heureux et plein d'espoir d'étudiantes impatientes de changer le monde.
Elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des femmes et la polygamie. Et tandis que sa belle-famille vient reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque avec douleur le jour où son mari prend une seconde épouse, très jeune, ruinant 25 ans de vie commune.

L'autrice décrit la place faite aux femmes dans la société.

C'est une lecture lue le 8 mars lors de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes.

Cette lettre terriblement touchante est servie par une écriture magnifique. Quelle lecture ! J'ai énormément aimé. le sujet est fort et admirablement bien traité.
L'histoire de cette femme entre nostalgie heureuse des premiers souvenirs et amertume d'une tradition archaïque.

À lire absolument !

Et si vous préférez les lectures audio, elle est proposée gratuitement sur le site de Radio France culture. Une lecture audio très réussie avec plusieurs narrateurs et une ambiance "sonore" qui rend le texte vivant.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Coup de coeur pour ce roman très bien écrit qui aborde les traditions familiales au Sénégal, en particulier celle de la polygamie.

Le roman est écrit sous la forme d'une longue lettre écrite par une femme veuve depuis peu à sa meilleure amie, divorcée et installée à l'étranger. Les hommes n'ont pas le beau rôle dans ce roman puisque que tous les deux ont fini par prendre une seconde épouse beaucoup plus jeune.
L'attitude de la belle-famille n'est pas rassurante non plus, entre la belle-mère qui se venge en introduisant elle-même la future co-épouse de son fils et le frère de l'homme décédé qui croit pouvoir obliger sa belle-soeur à l'épouser.

La narratrice évoque aussi les années d'espoir de leur jeunesse suite à l'indépendance, leur désir d'étudier et de travailler, et la situation du pays des années après alors qu'elle a atteint l'âge mûr et mis au monde 12 enfants. Ses filles aînées revendiquent une liberté qu'elle n'a pas connu, et l'une d'elle va même se retrouver enceinte avant la fin du lycée.

Un beau roman, écrit par une femme pour les femmes.
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Ce roman épistolaire décrit par le menu la condition de la femme, soumise à la toute-puissance de la famille de son mari et aux quatre volontés de celui-ci, en terre d'islam version sénégalaise. Veuve, dépouillée de ses biens chèrement acquis au cours de trente années de mariage, Ramatoulaye se confie à sa meilleure (et seule) amie Aïssatou, qui elle a fait le choix de ne plus subir cette condition de dépendance extrême. le récit, cheminant à travers les divers personnages que l'on découvre au fil de cette très longue lettre, dresse un terrible réquisitoire contre les abus d'une soi-disant tradition asservissant l'individu, de son plus jeune âge au seuil de la vieillesse, au pouvoir de la sacro-sainte famille. L'homme aussi est victime de cette négation de la dignité individuelle, mais sa condition demeure néanmoins à cent coudées au-dessus de celle de la femme, que dénonce avec un réel bonheur d'écriture ce fleuron des lettres africaines qu'est Mariana Bâ. Puisse un tel témoignage réveiller les consciences…
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