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sur 1037 notes
L'Affaire Clara Miller est un polar atypique comme je les aime, parce qu'il fait le choix plutôt audacieux de ne pas miser sur un flot de rebondissements incessants mais parce qu'il infuse au fil des pages une ambiance hypnotisante oscillant entre mélancolie et balade rock désenchantée.

Bien sûr, il y une enquête, menée par le journaliste Paul Green, pour comprendre comment sa consoeur et grand amour ( platonique ) Clara Miller a pu être retrouvée morte au bord d'un lac, soit-disant suite à un suicide auquel il ne croit pas ... d'autant plus que d'autres corps de jeunes femmes sont repêchés au même endroit, pas très loin de la demeure d'une rock star internationale.

Mais ce qui frappe avant tout de façon plus qu'évidente, c'est le talent d'Olivier Bal à faire vivre ses personnages. Ils sont six, six destins liés, autant de narrateurs à raconter leur vécu des événements. Chacun joue sa propre partition pour dire ses ressentis les plus profonds.

Le «  je » de Paul Green, opiniâtre et intuitif, celui de Mike Stilth, la star isolée dans sa célébrité ( mélange passionnant entre Mike Jagger pour le caractère sexuel et sensuel qui se dégage de lui, Michaël Jackson pour sa mégalomanie et sa phobie paranoïaque du monde qui le pousse à vivre retranché de tout , et de Tom Cruise pour l'opacité de cire ), d'Eva et Noah, ses enfants anges damnés ; de Joan, l'attachée de presse qui a construit Mike et ne vit que pour lui ... autant de « je » qui composent un roman choral à la densité psychologique remarquable. Et ce sans jamais tomber dans le manichéisme. Au contraire, la vérité des personnages n'est qu'une des mille nuances de gris, la frontière entre le Bien et le Mal étant plus que poreuse, entre failles insurmontables, valeurs érigées en boussole et dilemmes permanents.

Cette perméabilité donne du relief à l'intrigue qui est brillamment construite, dévoilant minutieusement des indices en basculant entre deux époques : 1995 le temps de l'affaire en elle-même et 2006 sur les conséquences à long terme sur les personnages et notamment les enfants. L'émotion est omniprésente car l'auteur a laissé le temps à ces personnages d'exister, de se construire et d'évoluer. C'est d'ailleurs très judicieux d'avoir choisi ces deux temporalités : 1995, c'est l'époque où les célébrités perdent leur aura de mystère avec l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux intrusifs ; 2006, c'est le temps des nouvelles icônes, surexposées et blasées. Le portrait des années 90 et des excès sexe-drogue-rock'n roll est d'une grande justesse.

Ce polar très sensible et psychologique plane au-dessus de la violence des hommes et pourtant, il distille une forme d'urgence qui bouleverse dans les derniers chapitres. Les personnages féminins d'Eva et de Joan sont justes superbes, car c'est sans doute elles qui sont parviennent le mieux à trouver leur propre liberté, bien au-delà de la morale la plus entendue.

J'espère que ce roman, sorti aux pires moments quelques jours avant le confinement, saura trouver son public.
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Mon tout premier Olivier Bal, mais très certainement pas le dernier.

Si le début de ma lecture a été un peu difficile du fait du parti pris de l'auteur de donner la parole à ses personnages à chaque chapitre... c'est ce que l'on appelle communément un roman choral. J'ai ensuite, vite été happée par l'intrigue.

L'auteur a très bien travaillé ses personnages , entre autre la rock Star qui est entourée de mystère. On le prend assez tardivement en amitié parce que ses excès de drogue et de sexe ne le rende pas particulièrement sympathique. Mais les mystères et ce que l'on devine de son passé ont fini par avoir raison de moi.
Les autres personnages sont aussi très bien travaillés et très intéressants.. et bien sur ils ont une importance capitale.

il faut aussi se rendre a l'évidence que l'auteur s'est fortement inspiré de Mickael Jackson, de ses enfants et de Neverland pour écrire son roman. C'est un peu dommage car de ce fait notre imagination est un peu bridée.

Mais au final j'ai été agréablement surprise par cette lecture , et par sa fin.

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" Je m'voyais déjà en haut de l'affiche ...." et oui , qui n'a jamais rêvé de se trouver projeté tout là haut , adulé par une pléiade de fans , d'admirateurs , d'admiratrices reprenant vos " tubes " et scandant votre nom . L'être humain est ainsi fait ( mais si , mais si...) que lorsqu'on flatte son ego ..... Seulement , peu à peu , la lassitude , l'irritation , la privation de vie privée s'installent et , comme le chantait Johnny , " les gens m'appellent l'idole des jeunes , il en est même qui m'envient et pourtant ils ne savent pas ,combien parfois , je m'ennuie " .Dans ce roman , ce n'est pas Johnny , la star adulée, harcelée par les paparazzis , obligée de vivre cachée en permanence dans sa propriété, surveillée jour et nuit par des sbires implacables et prêts à tout , et dont les mines patibulaires auraient de quoi effrayer les plus audacieux . Non, cette vedette mondialement connue , c'est Mike Stilth , immense rock star et son " bunker retranché du monde " , sa forteresse c'est " Lost Lakes ". Près de lui , ses deux enfants , Clara et Noah ,condamnés à un luxueux mais douloureux enfermement , Cann , son grand ami , Johan Harwood sa " terrible dame à "tout faire " et ....même plus ( mais chuttt) , un vieux jardinier , des gardes et...de vieux et terribles démons. Voilà pour le décor principal , un lieu clos pour échapper aux monde cruel qui sévit " à l'extérieur " ....A proximité, un lieu maudit , le " lac des suicidées " , le lac dans lequel six jeunes et belles femmes ont mis fin à leurs jours sans que la police n'ait déduit autre chose que le suicide..Une épidémie ?.?..Près de Lost Lakes, si près que ...Parmi elles , Clara Miller , " premier amour de jeunesse de Paul Green , journaliste au " Globe " qui voudrait bien en savoir plus ...toujours plus .Mais , en soulevant le bord du tapis , on découvre souvent des poussières anciennes ....
Un roman très intelligent , très bien construit et addictif qui va nous entraîner dans les pas d'une star et nous faire découvrir un pan de sa vie bien peu enviable . L'intimité perpétuellement perturbée par les paparazzis , l'obligation de cacher ses enfants , de ne pouvoir vivre une vie normale avec eux , de se soumettre aux " dictats " d'une imprésario omniprésente, tomber , pour échapper à l'oppression , dans les " paradis artificiels " , alcool , drogue , sexe ....
Les chapitres sont assez courts et nous transportent soit en 1995 , soit en 2006 et sont relatés tour à tour par l'un ou l'autre des différents protagonistes ...sauf Mike . Pas de difficulté de lecture , les personnages ne se multiplient pas , tout au moins pour les principaux et l'écriture bien maîtrisée , si elle nous transporte ici ou là , ne nous " perd pas en route " .
Le suspense est bien au rendez-vous et , en permanence , on va se demander quelle part de responsabilité accorder à chacun et chacune .Tout au plus , à mon avis , peut - on noter quelques longueurs , sans doute , à certains moments , une petite baisse de " tonus " de ma part , le " bébé " compte tout de même un nombre conséquent de pages !!!
Ce qu'il ressort de cette lecture ? Un très bon polar , addictif , rythmé, un très bon moment pour une bonne intrigue et , surtout , la description de la société plutôt négative des " voyeurs " et ceux qui en vivent , mais , dans ce cas là, on s'en doutait . Et puis ...moi j'en moque , hein , " je n'suis pas un héros..." , je n'ai aucune intention de me présenter à " The Voice " ( non , non , même, et surtout pas Kids ) .... Ne riez pas , si vous saviez à quoi vous échappez....Remarquez , avec moi , ce serait sans doute difficile pour les oreilles mais ...dans le roman , vous verrez , il n'y a pas que pour les oreilles que " ça craint "....Vous accompagner ? Ah , non , moi , j'ai donné et , tel Lucky Luke , je pars vers d'autres horizons .
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Sex, drugs and Rock'n'Roll.
Ajoutons-y meurtre sans quoi la fête est moins folle.

Le lac aux Suicidées, vous connaissez ?
Elles sont six à s'y être baignées, définitivement.
Parmi elles, une certaine Clara Miller.
Pas qu'elle soit plus légitime qu'une autre pour qu'on en fasse un bouquin.
Mais elle aurait pu, aurait du, être le grand amour de Paul Green qui jamais ne se sera remis de son indécision passionnelle.
Aujourd'hui journaleux peu reconnu dans un canard qui l'est encore moins, Paul se sent investi d'une mission, faire tomber de son piedestal Mike Stilth, THE star mondiale unanimement reconnue au cv aussi impressionnant que sa propension à vouloir paraître aussi propre qu'un Balkany des grands soirs. C'est dire le niveau de confiance qui habite le gars et sa clique de communiquants.

Bouquin d'ambiance s'il en est, L'affaire Clara Miller coche toutes les cases du bon gros panard de lecture.
Une star névrosée emblématique accro à son Neverland perso.
Un journaliste un brin loqueteux qui a autant les crocs qu'un pitbull végan.
Une intrigue plutôt bien foutue qui désacralise à grands coups de douze une réussite insolente tout en déroulant habilement sur le thème animalier du chacal, dit le paparazzi, de l'inéducation (surprotection) forcenée et des traumas qui en découlent.

Si vous aimez plonger dans les eaux putrides du star system complètement déjanté alors Clara Miller devrait largement contenter vos raisonnables attentes.

Merci à Babelio et aux éditions Pocket pour ce Bal des damnés.
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Clara Miller aurait pu être le grand amour du journaliste Paul Green, mais elle est morte, noyée dans un lac du New Hampshire, près de Lost Lakes, la résidence d'une star mondiale, Mike Stilth.
Officiellement, il s'agit d'un suicide. Mais Green est persuadé que le musicien ou son entourage sont responsables de sa mort. Et il est décidé à mener l'enquête jusqu'au bout.

Concernant le contexte de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à la vie de Michael Jackson dans son ranch de Neverland, et à son bien étrange décès.
Au delà de ce qui ne peut être une simple coïncidence, l'auteur a tissé une intrigue complexe dont la star et son entourage, notamment Joan son agente et son vieil ami Caan, sont le centre, et où Eva et Noah, les enfants de Stilth, et trop de jeunes femmes, seront les victimes.
Les personnages manquent de réalisme, sont trop caricaturaux. On pourrait imaginer leurs comportements au milieu du 19ème siècle, mais au tournant du 20ème et du 21ème, il est plus difficile d'y croire...
Les choix de narration, un roman chorale basé sur deux périodes, 1995 et 2006, donnent beaucoup de dynamisme au texte. D'autant que si l'action ne manque pas, les rebondissements ne sont pas légion.
L'écriture est fluide, riche sans excès et sans difficulté pour le lecteur. le roman procure un moment de détente agréable mais ne restera pas parmi mes meilleurs souvenir de lecture.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Comme j'aime bien aller à contresens, j'ai commencé les aventures de Paul Green par le second opus : La forêt des disparus, et j'ai enchaîné par L'affaire Clara Miller où on retrouve ce journaliste opiniâtre bien plus jeune et encore plus pugnace pour dénicher la vérité jusque dans les recoins les plus sombres de certaines psychés humaines.
Non en fait c'est pas vrai : c'est juste que je n'ai pas reçu mes résas dans le bon ordre à la bib'. Mais je vous recommande vivement de commencer par celui-ci, parce que, comme m'avait bien prévenu @marina53, il y a un gros spoil concernant Clara Miller au début de la forêt des disparus.
Mais ceci n'aura pas gâché ma lecture pour autant, je sais occulter une info quand il le faut. Par contre Paul Green, lui, n'occulte rien, et il va poursuivre sans relâche son enquête pendant 20 ans pour comprendre ce qui est arrivé à cette jeune consoeur, Clara, retrouvée morte dans un lac en 1995. C'est qu'elle aurait pu être la femme de sa vie, Clara, si seulement il avait saisi l'occasion à l'époque où ils étudiaient ensemble...mais voilà, il n'a pas osé.
Pire, quand elle l'a appelé à l'aide des années plus tard avant de sceller son tragique destin, il était aux abonnés absents. C'est ballot quand même !
Paul est donc rongé par la culpabilité, et va tout faire pour découvrir ce qui se cache derrière ce mystérieux "Lac aux suicidées", où l'on va quand même repêcher six cadavres de jeunes femmes présentant de nombreuses caractéristiques communes, notamment celle de ne pas être particulièrement proches de leurs familles, et d'avoir quelques problèmes d'addictions.
En parlant d'addictions, un autre personnage crucial dans l'histoire "lutte" (enfin de temps en temps) contre les siennes. Il s'agit de Mike Stilth, croisement d'une tronçonneuse Stihl et d'un flipper qui fait Tilt. Ah non pardon, c'est pas ça : je voulais dire de Mick Jagger et de Michaël Jackson.
Micky pour sex &drugs & rock and roll, et Bambi pour Lost Lakes, l'endroit où il vit avec ses deux enfants et une foultitude de gens dédiés à son service et à son plaisir, sorte de Neverland avec un parc d'attraction pour les petits et une "aile nord" réservée aux grands où les manèges ne sont pas les mêmes et où on ne consomme pas que de la barbe-à-papa.
La vie de la star est régie par la main de fer de Joan Harlow, qui veille à tous les détails y compris les plus personnels. Si quelqu'un ose s'attaquer à son patron, elle n'hésite pas à employer les grands moyens pour le protéger. Elle est l'un des pivots de l'histoire, d'ailleurs elle prend la parole dans certains chapitres. Parce que je ne vous l'ai pas encore dit, mais la narration se fait sous la forme "roman choral" (comme dans "La forêt..."). On lit tour à tour Paul, Mike, Clara, Joan, Eva (la fille de Mike dont je reparlerai un peu) et Noah, son fils.
L'histoire se déroule en 1995, époque où on retrouve les corps des "suicidées", et un peu en 2006, où certains protagonistes de l'histoire l'amènent à sa conclusion. Et parmi eux, Eva et Noah justement. En 1995 ce sont des enfants de 8-10 ans, qui ne connaissent rien de la vie à l'extérieur de Lost Lakes, la forteresse où ils vivent protégés des paparazzi et des curieux. Mais on s'occupe bien d'eux, attention : par exemple on fait régulièrement venir un car rempli d'enfants pour jouer avec eux dans leur parc d'attraction privé. Chaque fois des différents, et bien désinfectés, on n'est jamais trop prudent... Et ils n'ont certes pas de maman, mais plein de gentilles nounous pour les encadrer.
En 2006 ce sont des adultes légèrement perturbés que l'on retrouvera, même si Eva est devenue une actrice en vue...
Ces deux gamins m'ont fait pitié, ils ont tout, sauf ce dont des enfants ont besoin : l'amour de parents (Mike les aime, mais pas trop souvent, et pas trop longtemps...), des copains, découvrir le monde, la vie quoi !
Joan, la superviseuse, est le personnage le plus antipathique à mes yeux, et en même temps elle est aussi pathétique dans son dévouement jusqu'à l'extrême.
Clara n'a pas réussi à éveiller ma compassion, en tant que journaliste elle aurait pu se douter où elle mettait les pieds...
Mike, ahhh Mike, l'idole des foules, le plus beau, le plus sexy, le plus...mais non, je ne suis pas une bonne groupie, je l'ai trouvé puant et imbuvable. Je n'admets pas certaines excuses. Et je ne parle pas des addictions là.
Et Paul, auquel je m'étais déjà attachée dans "La forêt..." ? Il garde ici toute mon affection, même si je l'ai parfois trouvé un peu naïf (quand il en prend plein la gueule alors qu'il aurait pu s'en douter). C'est un vrai gentil au fond, malgré son sale boulot au "Globe". Dire que s'il avait été moins timide...
Question ambiance, on est dans des milieux assez glauques, vous l'aurez compris, moi j'aime bien de temps en temps. Ce n'est pas angoissant comme dans le second volume du diptyque, mais très sombre, l'aspect psychologique est bien développé, y compris celui des enfants. le découpage en chapitres courts et le changement de narrateur tient en haleine, difficile d'interrompre la lecture.
Je n'ai que peu de réserves à émettre, si ce n'est comme dans le second, les "grosses ficelles" utilisées, et le côté caricatural de certains personnages.
Mais cette "Affaire Clara Miller" passionnera certainement les amateurs du genre, et pour ma part, je vais filer illico à la bib' pour essayer de dénicher d'autres romans d'Olivier Bal, qui m'a bien emmenée dans sa danse ! (oui, je sais, elle est nulle, mais j'ai pas pu résister).
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Le titre sonne bien. Les premières pages sont accrocheuses, l'écriture évoque des romans de série noire tels que je les affectionnais jadis. Les précédents livres d'Olivier Bal étaient, semble-t-il, du genre thriller fantastique. L'affaire Clara Miller est un polar sans suspense ni énigme. L'ouvrage se range dans la catégorie des romans noirs, avec une once d'intention moralisatrice. Ses deux personnages principaux sont emblématiques du genre.

Le premier est un antihéros. Journaliste de tabloïd, Paul Green est un homme entre deux âges, d'apparence insignifiante, voire minable. Difficile de lui accorder le moindre crédit, et pourtant ce faux loser s'efforcera d'aller jusqu'au bout de ses résolutions, même après avoir été roué de coups. Et quand il se fait descendre… il ne se laisse pas abattre pour autant.

L'autre personnage principal, Mike Stilth, est un faux héros. A quarante-huit ans, il revêt tous les oripeaux du héros moderne. Acteur, chanteur, musicien, il est « la plus grande star du monde » et est régulièrement élu « homme le plus sexy de la planète ». D'extraction misérable, il est bien sûr devenu colossalement riche. Mais là-haut, tout en haut des marches de la renommée, il pourrait être proche de la chute. Peut-être même – en dépit de ses dénis – a-t-il déjà basculé du côté de l'enfer, la destinée du héros étant forcément liée à l'héroïne.

Quand il ne travaille pas, Mike Stilth se régénère dans son immense et magnifique propriété de Lost Lakers, au fond des forêts du New Hampshire. Un domaine luxueux ultra-sécurisé où vivent cloîtrés son fils Noah, dix ans, et sa fille Eva, huit ans, qu'il tient à protéger des dangers du monde réel. A l'écart des enfants, d'autres résidents sont installés : des copains de Stilth, ainsi que des jeunes femmes, attirées comme des mouches par le flamboiement de la rock-star. C'est tous les soirs la fête, musique, vidéo, alcool, drogue, sexe, jeux interdits… Pour éviter des dérapages qui pourraient faire désordre, Stilth peut compter sur Joan, son attachée de presse, une femme de fer, qui régit l'univers de son boss avec une rigueur sans limites.

Non loin de là, un lac dégage une image de malédiction. En quelques mois, six cadavres de femmes sont remontés à la surface. Suicides de jeunes marginales droguées, selon la police. Parmi elles, une certaine Clara Miller, une personne qui avait compté pour Paul Green. En sa mémoire, animé des mêmes pressentiments que le lecteur, il voudra mener son enquête jusqu'à sa conclusion.

L'intrigue principale de L'affaire Clara Miller se situe en 1995 et se dénoue en 2006. L'auteur en a confié la narration, chapitre par chapitre, à cinq personnages, dont les enfants Stilth. Chacun s'exprime avec les mots et le langage qui lui sont propres. Tout cela donne un ensemble cohérent, rythmé et agréable à lire, même si les superlatifs et les travers psychologiques sont parfois excessifs.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Paul Green est journaliste et il n'a jamais cru au suicide d'une de ses collègues Clara Miller. Son cadavre a été retrouvé au « lac des Suicidées » où régulièrement des corps refont surfaces. Pour lui sa mort à un lien avec Mike Stilth, la rock star. Clara avait laissé un message avant de disparaitre en indiquant qu'elle avait infiltré Lost Lakes un des lieux les mieux protégés où vit Mike entouré de ses assistants, ses gardes du corps et des ses 2 enfants Eva et Noah. Paul va mener sa propre enquête pour découvrir la vérité même s'il doit se mettre en danger. Il ira jusqu'au, pour son amour pour Clara, pour les autres victimes et pour les enfants de Mike
Un peu déstabilisant au départ de voir qu'à chaque chapitre l'auteur à donner la parole à un des personnages et qu'il est également nécessaire d'être attentif à la date mais c'est là un des atouts de ce roman. La construction va permettre de mettre en lumière son travail psychologique des personnages. La seule petite chose qui a fait que ce roman n'est pas un coup de coeur, c'est le fait d'avoir des passages qui pour moi ont été trop longs, trainaient un peu trop en longueur, j'avais envie de les survoler.
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Après deux premiers romans aux frontières du fantastique, balle au centre. Et passage du rêve à la réalité.

Mike Stilth, l'une des rock stars les plus médiatisées et vénérées, pensait vivre un rêve en atteignant les étoiles. Tout comme Joan Harlow, l'attachée de presse qui l'a en partie fabriquée.

Paul Green, lui, n'a pas réussi à percer le plafond pour devenir un journaliste phare. le voilà peut-être devant l'affaire qui le rendra incontournable. Parce qu'elle lui est aussi personnelle.

Et puis, la star adulée a aussi deux jeunes enfants, personnages incontournables de cette histoire.

Il m'arrive rarement de citer tous les protagonistes principaux d'une intrigue, c'est pourtant ici indispensable parce que le roman est choral. Chacun a voix au chapitre, en alternance.

Et quel roman ! Je découvre ici Olivier Bal, et c'est bien l'une des plus belles découvertes de ces derniers mois.

Dans une époque où tout va (trop) vite, dans un genre littéraire où les chapitres se raccourcissent toujours davantage, l'écrivain balaye cette mode et prend un contre-pied assez réjouissant. Thriller ou roman noir, près de 500 pages où il prend le temps de construire son histoire et surtout ses personnages. Si loin de ces chapitres balancés en deux pages, il développe la vie des protagonistes pour nous faire réellement entrer dans leurs têtes.

Cette balade de gens malheureux va vous ballotter d'une vie à une autre, interconnectées, avec un sens de la narration assez exceptionnel. Un vrai ballet mortifère autour de décès de jeunes filles, et dans un milieu qui perd la mesure. Avec un père attentif doublé d'un rocker excessif, qui surprotège ses gosses ; cannibale. Avec un journaleux qui traque la vérité pour de bonnes et de mauvaises raisons, en usant de méthodes directes et douteuses ; balèze. Et deux « héritiers » à deux moments de leurs vies qui se noient dans leurs failles ; balafrés.

Cinq voix à suivre en alternance, pour comprendre cette histoire dans sa globalité. Cinq destins que l'auteur nous conte avec un talent emballant.

Olivier Bal balise le terrain minutieusement, avec des personnages qui balisent chaque jour davantage face à l'ampleur du scandale qui se dessine. Alors que le clan de la rock star crie à la cabale, l'enquête journalistique de terrain progresse pour tenter de donner un sens à la pierre tombale de Clara Miller…

Entre la formidable capacité à caractériser en profondeur les personnages, et la qualité et la limpidité de l'écriture, mon coeur balance. Sans compter que l'intrigue, même si elle est de facture assez classique, est vraiment prenante. Et que l'ambiance des années 90 aux USA est très bien rendue.

Il faut du talent pour savoir gérer de nombreuses strates de gris dans un bon roman noir, sans aucun manichéisme. Déballé, c'est pesé : L'affaire Clara Miller est un roman noir formidable. Et Olivier Bal est un nom à retenir !
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Il aura fallu que Lizzie propose en livre audio « L'affaire Clara Miller » pour qu'enfin je découvre les oeuvres d'Olivier Bal.

Pour m'accompagner dans le premier tome de cette trilogie, j'ai eu la chance d'être accompagnée par les voix de Thierry Blanc et d'Audrey Sourdive que j'affectionne tant et d'une amie avec laquelle j'ai fait ma première écoute commune.

L'affaire Clara Miller est bien plus qu'un simple fait divers, Mike Stilth, journaliste au Globe en est certain. Ce n'est pas une coïncidence si son ancienne amie Clara et cinq autres jeunes filles ont été retrouvées dans un lac surnommé « le lac aux suicidées ».
J'ai beaucoup aimé ce roman choral dont les thématiques abordées restent finalement tellement intemporelles car vingt-ans ans après elles restent malheureusement toujours d'actualité. On peut se dire finalement que l'homme restera toujours un homme et que la célébrité peut brûler de nombreuses ailes... J'ai beaucoup aimé l'investigation menée par le personnage de Mike Stilth, un reporter qui « n'a plus rien à perdre » et qui tente de faire la lumière sur la vérité quel que soit le prix que ça lui en coûte.
J'ai trouvé intéressant que l'intrigue se déroule sur plusieurs périodes et que Lizzie fasse le choix judicieux de sélectionner deux lecteurs car ça donne une tout autre dynamique au récit et je me suis rendu compte que je me suis très vite attachée aux personnages. J'ai trouvé que le duo Thierry Blanc et d'Audrey Sourdive était parfait pour l'histoire qu'ils mettaient bien en avant les personnages d'Olivier Bal.

Je tiens à remercier Lizzie et Netgalley France pour m'avoir permis de découvrir un ouvrage d'Olivier Bal ainsi que son personnage emblématique Mike Stilth. J'aurais plaisir à lire ou à écouter les deux autres tomes de la série dans les mois à venir pour continuer ma route avec ce journaliste obstiné 😉
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