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EAN : 9782721006806
177 pages
Editions des Femmes (18/01/2018)
4.42/5   6 notes
Résumé :
Prenez soin d’elle se déroule sous l’œil d’une chatte, Madame Kosta, enfermée dans l’appartement de sa maîtresse, Jo, qui se trouve dans le coma, à l’hôpital, après une tentative de suicide. Elle a laissé un message : « Prenez soin d’elle ». Ses proches, amie d’enfance, amant, frère, père… se trouvent alors requis par la bienveillante gardienne de l’immeuble de venir chez elle à tour de rôle pour honorer ce souhait, sans savoir si Jo survivra. Ces visites sont l’occ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comme vous le savez, j'adore ce que fait Ella Balaert. C'est le seul roman qu'il me manquait d'elle publié aux Éditions des femmes. Rien qu'avec le résumé, j'avais les larmes aux yeux. Je l'ai reçu rapidement et n'ai pu m'empêcher de le lire dès réception.

Le roman commence avec Madame Kosta, une chatte, qui saute sur le lit de Jo, sa maîtresse. À la description de la scène, on comprend tout de suite la situation. Jo a fait une tentative de suicide. Heureusement, la gardienne d'immeuble, dans l'idée de récupérer son assiette, va comprendre la situation et appeler les secours. de là, les proches de Jo sont contactés afin de prendre des dispositions pour madame Kosta. L'écriture de l'autrice est comme on la connaît : sensible et pudique.

Chacun va réagir différemment au geste de Jo. Par le regard de chacun, on découvre une femme de caractère et libre. En tout cas, en apparence. En allant plus loin, en avançant, on découvre quelqu'un qui avait ses démons, qu'elle exprimait des choses importantes sur le ton de la plaisanterie ou en passant dans une conversation. Au final, personne ne connaissait réellement JO. Ses proches ne voyaient que ce qu'ils voulaient voir. 

On commence par Rachel, la meilleure amie. Elle est effondrée par le geste de Jo. On la découvre aussi. C'est une femme très sensible qui a une vie loin d'être comme elle l'aurait souhaité. On sent qu'elle se soumet et ne s'affirme pas. Elle est aussi très sensible. Elle va être celle qui va le plus pensé à madame Kosta et se remettre en question.

Concernant le père et le frère, je les ai trouvé froid et distant. le père est le pire. J'ai eu beaucoup de mal avec lui. Je ne lui ai trouvé aucune sensibilité. Il ne voulait même pas s'occuper de la chatte. Finalement, il le fait par obligation. Il manque profondément d'empathie. Il se protège aussi beaucoup. Je ne peux quand même pas le voir en peinture. Ce n'est pas un père. le frère, quant à lui, prend ses responsabilités dans la limite de ses moyens.

Enfin, l'amant. Sa sensibilité m'a surprise. Il est vraiment sous le choc. Il ne voyait qu'une version de Jo et pas le reste. Au fil du temps, on apprend à le connaître et on l'apprécie. Il n'est pas parfait et le sait. Il reconnaît ses torts mais voit bien ce qu'il se passe.

Au final, on voit par ce livre que l'on ne voit que ce que l'on veut bien de nos proches. Si on ne pose pas les questions, comment savoir si la personne va bien? Il est tellement plus facile de répondre "oui, ça va" que de dire la vérité. Tout le monde veut un oui mais quand il est trop tard, la culpabilité ronge. Et c'est toute la question de ce livre.

En bref, j'ai adoré ce livre comme les autres de l'autrice. le sujet est loi d'être simple mais elle l'a traité avec beaucoup de pudeur et de justesse sans pathos.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Construit en trois parties, une par semaine qui suit la tentative de suicide, ce court roman m'a paru un peu long sur la toute dernière semaine, heureusement la plus restreinte. Néanmoins, je vais avoir du mal à cacher le bonheur que j'ai eu à lire de nouveau Ella Balaert (après Canaille blues -l'un des tous premiers articles du blog- et Placement libre). J'ai adoré les deux premiers chapitres, subtilement construits et écrits ; ils m'ont surpris moi qui ne savais rien du thème de ce livre. La suite est tout aussi excellente. le ton est direct, Ella Balaert va au plus rapide dans des phrases épurées, élégantes, travaillées, parfois l'ordre des mots est chamboulé, oh, pas grand chose, juste de quoi mettre l'accent de la phrase sur un autre mot que celui attendu. J'aime beaucoup. L'écriture est fine et sensible, délicate et franche, elle touche profondément et va au plus près des émotions. Elle parle du quotidien lorsqu'on est confronté à la mort envisagée d'un proche, la difficulté de l'appréhender dans les mots même : "Le père qui se vante de toujours regarder la réalité en face, sans illusion, sans attendrissement inutile, le pharmacien qui est capable de réciter sans sourciller un manuel de médecine devant le lit de sa fille, ne prononce jamais le mot mort. La mère d'Alban, un jour, est partie. Ses grands-parents les ont quittés. Ce sont des mots qu'on peut encore prononcer. Il y en a d'autres qui ne franchiront jamais ses lèvres comme si le silence pouvait faire barrage à la mort." (p.95) Et la page suivante, cette courte phrase, comme un adage : "Sans tuer parfois les mots empêchent de vivre." (p.96/97)

Les carcans de l'éducation sont aussi abordés, comment s'en défaire lorsque ce sont des principes dont les parents ont été abreuvés et qui les ont eux-même assénés à leurs enfants ? Georges, le père est engoncé dans ses vieux schémas : "Le père ne raconte pas qu'il n'a pas pris la main de Jo dans la sienne, et l'infirmière qui insistait, allez-y, monsieur, prenez-lui la main, caressez-la, quelle obscénité, prendre dans la sienne la main de sa fille quand il ne l'a jamais tenue, ou bien rarement et c'était il y a si longtemps, quand la femme était encore une enfant, jadis, hier, tout est allé si vite, les corps les vies les histoires se sont séparés et on ne refera pas le chemin, toutes les routes sont à sens unique." (p.90)

Puis arrivent les questionnements de chacun des proches de Jo, sur leur relation avec la gisante. Et l'on apprendra beaucoup sur leurs vies et sur celle de Jo. Les non-dits, les petites trahisons, les reproches individuels et parfois accusateurs de ceux qui n'ont pas vu que Jo allait mal. Chacun de jeter la pierre à l'autre avant de s'interroger lui-même ou de rester dans ses assurances de bien agir.

Un roman, pas gai certes, mais comme je les aime, qui va au plus profond de nos questionnements les plus intimes, sans prendre de détour, sans circonvolutions inutiles et oiseuses. Ella Balaert nous pousse à la réflexion et à l'introspection. de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. En l'occurrence, ça fait avec Prenez soin d'elle, beaucoup de bien.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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e jour là, je flânais au salon Les escales de Binic et je suis tombée sur ce roman. Son auteur Ella Balaert, timidement m'a parlé de cette histoire,et je me suis laissée séduire.

Prenez soin d'elle. Elle, c'est une chatte ; Madame Kosta.
« Madame Kosta dresse l'oreille et entrouvre les yeux. Un bruit léger de chute s'est glissé sous la porte de la chambre. Trois fois rien… »
Ainsi démarre ce roman. Jo vient de tenter de mettre fin à ses jours en avalant des comprimés en grande quantité.

C'est la concierge, Monique Loiselier, alarmée par les miaulements de la chatte qui a donné l'alerte. Jo n'a laissé qu'un mot : Prenez soin d'elle.
Les voilà réunis dans l'appartement de Jo qui est dans le coma à l'hôpital. Alban son frère, Georges son père, Franck son amant et Rachel sa meilleure amie puis Monique la gardienne, le voisin parfois. Qui va s'occuper de Madame Kosta ? Chacun a une bonne raison pour ne pas pouvoir le faire. Ensemble ils décident d'alterner les visites sauf que cela ne fonctionne que très moyennement. La chatte grossit, détruit, redevient sauvage, saccage l'appartement.

Le roman s'échelonne sur trois semaines pendant lesquelles Jo est toujours dans le coma. Durant ce laps de temps, Ella Balaert nous décrit les personnages de l'histoire, chacun d'entre eux « trimballe » son lot de problèmes. Au fil des semaines on avance dans chaque vie, l'auteur incise les liens qui unissaient l'entourage de Jo. Au début, on s'interroge ; pourquoi ? Puis : je n'ai rien vu, on n'a rien vu. Puis « Je crois que ça fait un moment qu'elle n'allait pas bien. La déprime quoi. Elle n'en parlait pas… » Tout cela pour comprendre que chacun d'entre savait qu'elle n'allait pas bien.

Ce roman est intéressant, bien écrit, ciselé. Chaque phrase est choisie, remaniée, réécrite. C'est un huis clos entre quatre ou cinq personnages, leur réaction face au geste de désespoir de Jo, leurs excuses toutes humaines qu'elles soient renvoient à l'incapacité d'appréhender le drame à le gérer. le chat est le symbole, Mme Kosta cristallise l'incompréhension, la fuite, le peur de chacun d'entre eux face à une mort éventuelle, un désir de ne plus vivre en tout cas. le sentiment de ne pas avoir voulu voir ronge chacun des personnages, ce sentiment est mis en lumière avec talent par l'auteur avec leur passé. En le lisant, je me suis surprise à plusieurs reprises à imaginer une pièce de théâtre où les acteurs apparaîtraient les uns après les autres pour parler de Jo et des liens qui les unissaient. le texte se prête à cet exercice.

Prenez soin d'elle est très beau roman qui engage le lecteur dans une réflexion sur les rapports humains mais aussi et surtout sur la famille et sur la mort.
Lien : http://superrollingwords.blo..
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Jo est dans le coma, tentative de suicide, elle n'a laissé qu'un mot, "Prenez soin d'elle". Elle ? Son chat.
Tous, ils espèrent que Jo va se réveiller. Tous ils se remettent en question. La faute à qui ? À soi, aux autres ? Si c'était possible pas de doute qu'ils finiraient par accuser le chat.
En attendant, la seule chose que Jo a demandée c'est qu'on s'en occupe ...
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critiques presse (1)
Actualitte
04 octobre 2018
Avec son habituelle maîtrise de l’introspection, Ella Balaert reprend des thèmes qui lui sont
chers : le masque social, l’identité, le poids des mots ou leur inanité...
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais aujourd'hui la forte présence de cette odeur rend surtout palpable l'absence de celle qui la portait.
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Madame Kosta dresse l'oreille et entrouvre les yeux.
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