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EAN : 9782954636283
81 pages
Cours Toujours (12/03/2018)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Joli texte ciselé et sacrée histoire que cette saga familiale portée par trois générations de femmes de caractère, vibrantes de passions amoureuses, de colères et de désirs de liberté.
Hérémiti, la Polynésienne, femme de pêcheur de coquillages, qui, en 1947, a une brève liaison avec un patron de l’industrie nacrière de Méru (Oise) ;
Monique-Mohéa, sa fille « illégitime », qui grandit dans le Pacifique et, en quête de reconnaissance paternelle, viendra,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un petit bouton de nacre. Un objet si minuscule et si usuel que l'on ne s'interroge guère sur sa provenance. Et pourtant ! Quel voyage depuis le ventre de l'Océan Pacifique jusqu'à la boutonnière des élégants ! Et le souffle de celui qui a pêché le coquillage. Et les mains qui l'ont façonné. Et les existences qui se sont infléchies à cause de ou grâce à lui. Les couleurs moirées de ce petit bouton sont à l'image de ces vies aux nuances qui varient selon le regard et selon les jeux de lumière.
L'écriture d'Ella Balaert prend ces mêmes teintes irisées pour nous raconter l'histoire de la belle Hérémiti, de sa fille Monique-Mohéa et de Poéma. A Hikueru, l'île du Pacifique où tout commence, elle embrasse les reflets changeants de l'océan, du sable et des fleurs éclatantes. Elle se gorge de parfums et de sensualité et s'épanouit comme le fait Hérémiti dans les bras de son bel amant de passage. Vingt ans plus tard c'est dans le gris et la poussière de la métropole qu'elle accompagne Monique-Mohéa, la fille née de cet amour d'une nuit. Les chants des pêcheurs de nacre se sont mués en slogans et en cris de colère à Méru, dans l'Oise, là où les mains des hommes se meurtrissent aux coquillages, là où il faut lutter pour dompter et façonner la nacre. La même trajectoire attend Monique qui, en quittant son île pour la Métropole, doit se modeler à sa nouvelle vie en se détachant de son père nourricier, du prénom qu'il lui a donné, des paysages et des sensations d'Hikueru. Coquillage sauvage aux contours baroques, il lui faudrait devenir bouton de nacre au doux arrondi. Mais c'est Poéma, sa fille, qui parviendra à reboutonner tous les pans de ces destins entaillés, de ces lieux décousus par le temps et l'espace, et, grâce à un petit bouton de nacre, à rapprocher les bords déchirés de toutes ces vies.
Lumières et ombres, drames et joies, vie et mort, le roman d'Ella Balaert nous entraîne dans un fabuleux voyage, scandé par les élans du coeur et le passage du temps. La structure circulaire du récit est malicieusement à l'image de ce petit bouton de nacre qui ouvre de multiples pistes interprétatives. Un roman tout en reflets subtils et en diaprures poétiques, qui m'a offert une riche et belle palette d'émotions !
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J'ai tous les livres de cette jolie collection mais ne les ai pas encore tous lus; j'ai commencé par Angèle ou le syndrome de la wassingue de mon ami Lucien Suel.
J'en suis encore au Nord/Pas de Calais et j'ai du mal à me représenter les Hauts de France! Mais Dominique Brisson, éditrice de Cours toujours m'a ouvert les yeux: le petit bouton de nacre fait partie de la vie rêvée des choses, dans l'Oise!
Au lieu de ranger ces petits trésors par collection, je les ai mis par ordre alphabétique...c'est pourquoi je n'ai lu qu'aujourd'hui le troisième que j'ai acquis le 1er mai 2018 au salon un peu particulier d'Arras.
Les deux critiques déjà écrites ont tout dit sur la belle langue d'Ella Balaert et sur l'histoire qui court sur trois générations de femmes, du Pacifique où l'huître se pêche à Meru où on travaille la nacre.
Comme chaque fois, le livre se termine par un carnet de curiosités: je vais me précipiter sur ma boite à boutons pour voir s'il y en a en nacre, sinon j'en trouverai cet été dans la "travailleuse" de ma maman: j'ai le souvenir de ces petits boutons encartés, il doit bien en rester...
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1992, Poéma assiste à un défilé de mode et s'apprête à commettre le pire lorsqu'elle tire un pistolet de son sac.

1970, Monique-Mohéa travaille à la chaîne dans une entreprise qui fabrique des boutons de nacre, en Picardie. Purement alimentaire, son travail la mine.

1947, atoll des Tuamotu, Hérémiti attend qu'Aumoé, son mari rentre. Il est pêcheur d'huîtres, de celles qu'on envoie en métropole pour en faire des boutons de nacre.

Trois femmes liées par le sang et par la nacre, trois époques et deux univers : l'atoll des Tuamotu pour la pêche des huîtres, et la Picardie, la ville de Méru, capitale de la nacre.

Avez-vous déjà pensé à la manière dont on fabrique les boutons de nacre ? Avez-vous même déjà réalisé que certains boutons étaient en nacre ? Moi pas. Alors, c'est dire si je rentre dans un monde inconnu duquel j'ai tout à apprendre. Et j'ai appris (rien n'empêche ensuite de pousser la recherche sur les procédés de fabrication des boutons de nacre). Même si ce court roman n'est pas un manuel de fabrication desdits boutons, ils sont en toile de fond, le contexte et les causes des enchaînements de tous les événements. Pour être complet sur ce sujet, les éditions Cours toujours ont demandé à des écrivains d'écrire sur des choses ou des objets emblématiques du nord de la France. Pour Ella Balaert c'est le bouton de nacre. le livre est illustré d'un dossier iconographique final.

Comme à son habitude, Ella Balert parle des femmes avec sa sensibilité, la grande tendresse qu'elle a pour ses héroïnes et que l'on ressent nous aussi lecteurs. Son écriture est à la fois directe et poétique, plonge dans les coeurs et les questionnements de ces femmes mais ne néglige pas la description des paysages, notamment ceux de l'atoll des Tuamotu.

Fin et délicat, touchant et beau tout simplement. Ce roman a fait l'objet d'une lecture au Musée de la nacre et de la tabletterie de Méru en avril de cette année. Contrairement à d'habitude, j'ai fait court, mais tout est dit en peu de mots, tout le bien que je pense de cette écrivaine et que répète de livre en livre
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Encore une découverte chez ma libraire! On suit Hérémiti, une femme de pêcheur qui va avoir une aventure avec un français. de cette nuit viendra Mohéa et la génération suivante. Ce roman montre les conséquences que peuvent avoir un moment d'égarement. Mais pas seulement puisque ce français est le gérant d'une entreprise fabriquant des boutons de nacre.

Hérémiti est une femme qui semble fatiguée. Son mari se sacrifie au travail pour faire vivre sa famille et surtout pour rendre fier sa femme. Il lui a fabriqué des boutons particuliers en nacre qu'elle est la seule à avoir. L'écriture de l'autrice montre vraiment la différence entre Hérémiti et le patron. Cet homme semble débarqué comme un colons ayant déjà tout obtenu.

Leur fille Mohéa va apprendre la vérité tardivement et vouloir rencontrer son père biologique. Pour moi, elle est la génération sacrifiée d'autant qu'elle va débarquer en France en mai 68. Ce qu'elle vit est horrible. L'écriture de l'autrice ajoute à l'horreur. Les mots frappent et s'enchaînent. On découvre les conditions de travail dans l'entreprise. On est soufflé par le fait que ça ait pu exister.

Enfin, Poéma. Elle est la conclusion et elle boucle la boucle. Je ne dirai pas comment. J'avoue que le prologue m'avait surprise. L'autrice nous proposait un extrait de la fin du livre qui donne juste envie de lire la suite. Poéma est intelligente et a du caractère. Peu importe ce que son père souhaite pour elle, elle décidera et elle fera bien.

En bref, j'ai été étonné par ce roman court mettant en avant un objet emblématique qui est le lien entre les générations. L'écriture de Ella est juste bluffante. J'ai hâte de lire ses autres livres.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Beau texte, belle histoire tendre et émouvante. Ce petit livre des Éditions Cours Toujours est comme un petit bonbon que l'on garde longtemps dans la bouche pour faire durer le plaisir sucré qu'il procure. J'ai hâte de trouver les autres récits de cette série consacrée aux "choses ou objets emblématiques du Nord de la France.
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critiques presse (1)
Actualitte
18 décembre 2018
Trois histoires qui balancent entre langueur et tension ; sensualité et froideur ; justice et déloyauté ; qui caressent une joue du lecteur et égratignent l’autre. Trois personnages qui touchent du bout du doigt les inégalités, les discriminations, et croisent en filigrane l’intime et le politique.
Lire la critique sur le site : Actualitte

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