Le choix de Mia

Il est de ces livres qui ouvrent leur porte et tendent leurs pages avec fracas. L'ouverture vous donne la nausée tant l'histoire semble angoissante et horripilante. Passé l'entrebâillure, on découvre dans l'antichambre des hommes torturés et porteurs de nombreux malheurs. L'histoire est noire et les personnages portent à nos sens leurs fardeaux parfois encombrants, pour nous et pour eux. Entré dans la première pièce, on ne peut que penser que ce livre nous emmène dans la vie ; la vraie. Celle que l'on voudrait ne pas voir ou reconnaître, celle qui est là, si près, de beaucoup. Une vie caricaturée ? Pas tant que ça. On retrouve dans chaque coin du bon volume, un peu de haine, de violence, de mensonges, mais aussi de l'amour comme dans chaque vie. On ouvre les yeux, parfois on les écarquille. On peut rejeter l'histoire, comme la nôtre, mais on ne peut passer l'émotion de la chute et des mots si bien alignés qui sont ceux de Mia, couchés sur papier et découverts post-plume… Ces mots m'ont révélé l'émoi et le moi. S-Ces mots ont apaisé l'effroi. Au regard des lignes parcourues, je me suis adoucie et ai accepté sa vie. Si certains passages sont mordants, ils ne sont que vérité. Un livre qui se ferme sans faux semblant, ni retenue, rempli de pages d'émotions vives et cinglantes couvertes d'une plume alerte, un brin acrimonieuse, mais sans simulacre…Une découverte surprenante !

Les 20 premières pages s'annonçaient pourtant bonnes : de l'humour noir, une pointe d'absurdité et une belle répartie. La truculente scène d'ouverture se transforme en un retour sur le passé sous forme de cahier posthume pour Mia et souvenirs de Jean. L'effet de départ tombe un peu à plat, dommage.
On revient ensuite au présent, avec quelques scènes abracadabrantes. Quelques-unes sont réussies (j'ai bien aimé la scène du docteur qui trouve un lien entre culture et cancer), mais la plupart n'apportent rien. J'avais plutôt l'impression qu'elles servaient uniquement à aborder divers sujets d'actualité (terrorisme, viol, suicide, médecines alternatives, etc.), mais à chaque fois, tout retombe comme un (mauvais) soufflé.
Je suis déçue, car l'écriture est agréable, et l'histoire se déroule dans ma ville. À part la scène aux obsèques, le reste manque cruellement d'humour que pour pouvoir se détacher des horreurs qui nous sont contées. En fermant le livre, je me dis que le monde est quand même bien pourri. Avais-je besoin de ce livre pour m'en rendre compte ? Non, bien évidemment, mais j'aurais préféré en rire plutôt que d'en pleurer...

Le scénario est captivant, le rythme alerte, le style efficace, beaucoup d'humour et des petites fleurs d'une grande poésie parsèment tout le livre.
Les personnages évoluent, comme dans la vrai vie, leur psychologie n'est pas figée dans leur caricature originale. Les surprises et retournements de situation sont nombreux et tout à fait crédibles. C'est un ravissement que de lire ce livre, on est devant une histoire qui, par beaucoup d'aspects, est très crédible et l'on se prend à penser que certaines scènes sont assez proches de notre propre vécu. Même certaines scènes particulièrement comiques drôles restent crédibles, . Je me rends compte que nous vivons des situations parfois très drôles sans nous en rendre compte. le tout est de discerner leur comique.
J'ai parfois ri aux éclats, Il est rare de rire tant en lisant des livres qui traitent de problèmes comme l'adultère, le divorce, le harcèlement.

J'ai adoré le premier chapitre qui se déroule pendant l'enterrement de Mia. J'imaginais la tête de l'assemblée pendant le discours de Jean , l'amant . J'ai jubilé !
J'ai aimé les chapitres où Mia raconte ses souvenirs dans un journal posthume donné à Jean. Certains sont émouvants.
Les souvenirs de Jean m'ont paru moins intéressants du moins jusqu'à sa rencontre avec Mia.
Certaines réparties dans les dialogues sont efficaces et m'ont fait sourire.
En plus de l'adultère , des thèmes actuels comme le terrorisme, le harcèlement sont abordés.
De belles tournures de phrases sont présentes et l'écriture est fluide.
J'ai passé un bon moment.

Il nous arrive de sourire en écoutant les nouvelles quand les horreurs se télescopent encore plus vivement que d'habitude.
Je me dis : c'est trop, ils y vont vraiment très fort.
Et je reprends la lecture de mon livre.
Et là aussi, c'est une histoire qui fait beaucoup de bruit.
Et là aussi, je pourrais être clouée avec la nausée à perte de vue, figée dans le refus de vivre, sentir, penser même.
Ce livre me rappelle que la vie est statistiquement immonde avec ceux qui la trimballent.
La joie de vivre relève du mauvais goût le plus flagrant.
Il ne reste ainsi que moi, lectrice et son poids jeté au sol parce que subitement, c'est trop.
Comment me protéger du chaos qui me traverse ?
Il faut profiter de cette chose qui palpite entre mes mains.
Les mots, ici, seulement victimes, éternelles victimes à protéger de la douleur, de l'ennui, de la déception.
Les mots extirpant l'amour de la laideur du monde,
Livre triste plein d'instants lumineux.